Connue depuis un siècle pour le traitement de certaines épilepsies, la diète cétogène (lien:f9wb) est proposée sur certains sites en prévention ou traitement de troubles neurologiques graves, par exemple Alzheimer (lien:b1gp) grâce à la réduction de mécanismes inflammatoires (lien:fqfa) et l’augmentation du facteur neurotrophique issu du cerveau (brain-derived neurotrophic factor, BDNF lien:jxbl). Cette diète est par ailleurs recommandée en complément de traitements du cancer (voir mon article Cancer - traitement). Il n’est pas question ici d’un usage thérapeutique mais plutôt d’une pratique intermittente proposée à des personnes bien-portantes.
Cet article relate une expérience de trois semaines de diète cétogène menée par mon couple — d’où l’attribut « n = 2», clin d’œil aux statisticiens pour rappeler que toute généralisation à partir de cas particuliers serait abusive.
Depuis quelques années, notre équilibre nutritionnel se situe dans la catégorie dénommée low-carb high-fat (LCHF) qui consiste à puiser les calories dans les lipides (graisses) de bonne qualité plutôt que dans les glucides (sucres) et les protéines (voir mon article Glucides ou Lipides ?). Notre régime quotidien est resté assez proche de la chrono-nutrition (lien:10po). Il est associé à d’autres choix de vie comme la pratique régulière d’exercice d'endurance et de haute intensité de courte durée, ainsi qu’une attention particulière à la qualité du sommeil. Enfin, nous nous sommes approprié une variante du jeûne fractionné (voir mon article Jeûne et restriction calorique).
Notre expérience (21 août – 14 sept 2017)
Le projet d’essayer une diète cétogène s’est concrétisé à notre retour d’Auvergne. Un séjour de deux semaines en camping sauvage pour la continuation d’une enquête sur les rebouteux, avec de belles rencontres mais un certain laxisme au niveau des repas… Ceux qui connaissent la pâtisserie Joubert à Langeac et les petits restaurants des environs comprendront que nous soyons tous deux rentrés avec l’envie de perdre quelques kilos et retrouver de saines habitudes !
Le problème de la consommation d’aliments sucrés est que l’on tombe très vite dans l’addiction même pour de faibles quantités ingérées. On n’y prête guère attention car ces aliments sont disponibles à tout moment de la journée, et le grignotage sucré n’est pas perçu aussi négativement que la consommation d’alcool ou de tabac. Il fait même partie de tous les événements sociaux : petits gâteaux, boissons à bulles, jus de fruits… Nous savions que le seul moyen d’y échapper serait l’abstinence totale jusqu’à ce que la sensation de manque n’ait plus lieu.
Principe de la diète cétogène

La diète cétogène répondait exactement à notre besoin. Dans les grandes lignes, elle consiste à s’abstenir le plus possible de glucides. Pas de sucres « rapides», bien entendu, mais aussi suppression des féculents, céréales, légumineuses, fruits, produits de boulangerie etc.
À première vue, un régime très restrictif si l’on en juge par tous les articles qu’il faudrait retirer du chariot d’un client ordinaire de supermarché… Toutefois, pour nous qui étions déjà adeptes du low-carb high-fat (LCHF) la différence était de moindre importance.
J’utilise le mot « diète » plutôt que « régime » car le changement reste isocalorique : l’énergie qu’on ne puise plus dans les sucres est compensée par celle fournie par les graisses, et en moindre proportion par les protéines.
L’hôpital Johns Hopkins parle de « diète 4:1 » pour le traitement des épilepsies, ce qui signifie que la quantité en poids des glucides et protéines serait un quart de celle des lipides (lien:f9wb). Ce n’est qu’un choix parmi d’autres : en puisant des graisses dans les fromages nous avons inévitablement augmenté la ration de protéines. Une version lacto-végétarienne associant des fromages affinés à des compléments d’huile de poisson serait peut-être envisageable.
La privation de glucides induit un mécanisme appelé cétose (lien:i60z) par lequel le foie utilise les graisses pour fabriquer des corps cétoniques (lien:42pq) qui se substituent au glucose dans l’apport d’énergie aux organes, au cerveau et à la masse musculaire. Par ailleurs, le foie, les reins et l’intestin maintiennent la glycémie (lien:iuhf) au niveau vital — pour la survie des globules rouges — en trois étapes selon la durée de la restriction en glucides :
- Le foie libère du glucose en brisant les molécules de glycogène (un polymère du glucose, lien:necd) qui constituent sa réserve de glucose. Cette étape dure une douzaine d’heures, jusqu’à épuisement du glycogène.
- Le foie, les reins et l’intestin fabriquent du glucose par un processus appelé néoglucogenèse (lien:aua1) à partir des réserves de graisse. La durée de cette étape (typiquement un mois) varie fortement en fonction des réserves de graisse stockées dans l’organisme.
- Une fois les réserves de graisse épuisées, la néoglucogenèse peut se poursuivre en puisant dans les acides aminés (lien:9hqc) contenus dans la masse musculaire. C’est une étape dangereuse qui se traduit par une fonte de la masse musculaire et peut aboutir à une défaillance cardiaque.
La diète cétogène et le jeûne de longue durée se ressemblent par leurs effets bénéfiques : régulation de la glycémie (chez une personne pré-diabétique), de la tension artérielle, d’élimination du surpoids etc., mais avec l’avantage que la diète cétogène peut être pratiquée sur une très longue durée sans réduire l’activité physique ni conduire à une fonte musculaire : on ne franchit pas la troisième étape puisqu’on continue à fournir des graisses à l’organisme.
Les mécanismes de cétose et de néoglucogenèse sont indispensables à la vie dans de bonnes conditions. Leur bon fonctionnement doit être assuré dès le début de la diète. Ils étaient prépondérants dans les populations de chasseurs-cueilleurs vivant dans des régions froides. On les retrouve à l’identique en cas de privation de nourriture. Une expérience positive du jeûne (de longue durée ou fractionné) est donc le meilleur moyen d’évaluer la capacité de l’organisme à s’adapter à une diète cétogène. La baisse du tonus ou une fringale insatiable sont des indicateurs d’incompatibilité.
➡ Surtout ne pas insister ! Je rappelle que chez une personne diabétique (de type 1 ou de type 2 dans une phase avancée) ou sujette à un alcoolisme chronique, le pancréas est incapable de sécréter suffisamment d’insuline pour limiter la production de corps cétoniques (lien:42pq). Il s’ensuit une acidocétose (lien:4mh2) qui peut être fatale (voir article lien:3qot).
La réduction (ou quasi-suppression) des glucides n’est pas la seule manière de produire la cétose (lien:i60z) en régulant l’insuline. Chris Masterjohn explique qu’un apport de triglycérides à chaîne moyenne (lien:i65s) — par exemple l’huile de coco, de palme ou le beurre — peut produire les mêmes effets sans avoir à diminuer la quantité de glucides (lien:095n). D’autre part, l’oxaloacetate (lien:3isg) est un facteur limitant pour produire de l’énergie dans les mitochondries (lien:alc0) ; seuls les glucides et les protéines en sont précurseurs.
Une journée type…
Notre diète a été programmée de manière à perturber le moins possible les horloges chronobiologiques. La chrono-nutrition, en accord avec des travaux en biologie de la nutrition (voir mon article Chrononutrition - publications) recommande de consommer toutes les graisses saturées dans la période qui suit immédiatement le réveil matinal. Nous avons donc simplement supprimé le pain de notre petit-déjeuner habituel, ainsi limité à des fromages affinés, un peu de beurre et un œuf. Ma dose personnelle de fromage est passée de 65 grammes à 80 pour compenser la perte calorique de la suppression de pain. Nos rations étaient ajustées individuellement de sorte que la faim survienne à nouveau à l’heure du déjeuner.
Fromages, beurre frais, œufs : il s’agit principalement de graisses saturées, celles qui se solidifient à la température ambiante. De même, pour la cuisson nous utilisons de préférence l’huile de coco (lien:wobu) riche en acides gras saturés (lien:czsd). Contrairement à ce qui a été prôné pendant plusieurs décennies, les graisses saturées ne constituent pas un danger pour la santé cardiovasculaire (voir mon article Pourquoi diminuer le cholestérol ?). La communauté scientifique reconnaît aujourd’hui que les coupables sont les graisses artificiellement hydrogénées ou acides gras trans (lien:q7py). Ce serait donc une erreur d’enrichir en graisses la diète cétogène en utilisant (sous prétexte de « légèreté») des acides gras poly-insaturés (lien:s6oz), autrement dit des huiles végétales comme le soja, le tournesol ou le maïs. On peut par contre consommer en quantité raisonnable les huiles d’olive et de noix qui ne sont pas trop riches en acides gras poly-insaturés oméga-6 (lien:0y9v) aux dépens des oméga-3 (lien:kqzi).
Repas de midi avec des protéines animales (viande ou poisson) et des légumes cuits ou crus, à l’exception de ceux riches en glucides comme les carottes ou les betteraves. C’est à peu près le repas « chrono » en remplaçant tous les féculents par des légumes. Pièce manquante : les protéines végétales des légumineuses, aliments exclus parce qu’ils contiennent des glucides.
Les protéines doivent être soigneusement câlibrées : tous les articles recommandent une « restriction de protéines » parce qu’ils s’adressent à des Nord-Américains moyens qui consomment beaucoup plus de viande que les Européens. En réalité, la restriction dont il est question correspond aux quantités calculées dans mon article Protéines. Un régime sous-protéiné pourrait entraîner une fonte musculaire, le foie allant chercher les acides aminés dans les muscles pour accomplir la néoglucogenèse (lien:aua1).
J’insiste de nouveau sur l’importance d’être suffisamment hydraté pendant les repas (voir mon article Boisson). C’est encore plus critique avec une diète cétogène qui sans cela pourrait être déminéralisante. Concrètement, mettre trois verres d’eau sur la table, à consommer pendant le repas.
Au début nous avons essayé des « goûters», mais la suppression de tout sucre rapide nous conduisait à des mélanges un peu bizarres, comme des avocats avec des noix etc. On peut quand même consommer quelques fruits en se limitant à des baies sauvages peu glycémiantes.

Nous ressentions nettement moins la faim à l’heure du thé. Nous avons souvent remplacé le goûter par un dîner vers 18h basé sur des aliments riches en oméga-3 (poisson fumé, sardines, maquereaux, salade de poisson cru…) et quelques crudités. Ce qui veut dire qu’après ce dîner avancé nous entamions une période de jeûne au minimum de 12 heures, nous rapprochant de l’expérience de nutrition restreinte dans le temps (TRF, Time-Restricted Feeding) réputée augmenter l’efficacité de la diète cétogène.
Après quelques jours, l’envie même de dîner s’est atténuée. Il nous est arrivé de plus en plus souvent de faire un véritable jeûne fractionné (voir mon article Jeûne et restriction calorique) en ne consommant aucun aliment entre la fin du repas de midi et le petit-déjeuner suivant. Le soir nous buvions de l’eau, du thé etc., et prenions des capsules d’huile de krill comme source d’oméga-3 (lien:kqzi) et d’astaxanthine (lien:zfyw).
Dès la deuxième semaine, j’ai ressenti le besoin de pratiquer ce jeûne fractionné au quotidien, autrement dit d’adopter la nutrition restreinte dans le temps avec une fenêtre de nutrition réduite à 6 heures. Pour compenser, nous avons plus fréquemment consommé des produits de la mer au repas de midi.
Premier constat sur la diète cétogène
Dès le début de l’expérience nous avons observé deux phénomènes intéressants. Le premier était une sensation de satiété très marquée qui entraînait une diminution des quantités sans aucun sentiment de frustration. Il est possible que nos cerveaux aient retrouvé une plus grande sensibilité à la leptine (lien:sb4e) — l’hormone de signal de satiété produite par les cellules graisseuses.
Deuxième phénomène : l’absence de fringale entre deux repas, même pendant la période de jeûne intermittent, et une totale indifférence à l’offre d’aliments sucrés. La tablette de chocolat, les pots de miel ou de confiture de châtaignes n’ont pas excité ma convoitise ! Cette régulation de l’appétit, constatée dans de nombreuses études, pourrait se résumer à « c’est le sucre qui donne faim » par analogie avec « c’est l’alcool qui donne soif ».
La régulation de l’appétit s’est clairement associée à celle des rythmes chronobiologiques, incluant celui du sommeil.
Le passage de notre régime habituel LCHF à la diète cétogène s’est donc fait sans aucune difficulté, et le bien-être n’a cessé d’augmenter. L’expérience initialement prévue pour durer une semaine a donc été prolongée deux fois.
Je suis convaincu que ce qui a facilité ce passage était la pratique régulière du jeûne fractionné tel que décrit dans mon article Jeûne et restriction calorique. Lors de cette transition, l’organisme doit s’adapter à la quasi absence de glucides dans son alimentation. La glycémie baisse mais la néoglucogenèse (lien:aua1) intervient pour rétablir l’équilibre de glucose dans le sang. Les mitochondries fabriquent des corps cétoniques (lien:42pq) qui nourrissent le cerveau (et le cœur) en l’absence de glucose, puisant pour cela dans les corps adipeux.
Cette transition vers une diète cétogène n’est donc pas évidente pour tout individu, surtout à partir du régime riche en glucides le plus répandu chez les Européens et les Nord-Américains.
➡ L’essai en « vol libre » d’une diète cétogène est réservé aux personnes qui ne souffrent d’aucune pathologie répertoriée dans le syndrome métabolique (lien:kpej): diabète de type 2, obésité sévère, forte hypertension etc. Il peut toutefois bénéficier à ces personnes, sous réserve d’être abordé avec un suivi médical (lien:xjh1).
Quelques effets
Nous n’étions pas équipés pour mesurer de nombreux paramètres métaboliques pendant cette expérience, mais nous l’avons fait pour le poids, la tension artérielle, et de manière qualitative la régulation de l’appétit, la qualité du sommeil, la résistance à l’effort et la capacité de concentration.
Tous ces paramètres se sont améliorés et continuent de progresser après le retour vers un régime LCHF dans lequel la quantité de glucides est plus faible qu’avant l’expérience de diète cétogène. Ma consommation de sucres « rapides», par exemple, se limite aujourd’hui à un carré de chocolat noir avec le café en fin de déjeuner, et si nécessaire une cuillère à café de l’excellente confiture de figues offerte pendant la diète… Le matin je mange moins de 50 grammes de pain.
Souvent, à midi, nous ne préparons aucun féculent. Plutôt une bonne variété de légumes et crudités. Nous consommons en petite quantité des légumineuses — lentilles, haricots blancs — qui apportent une bonne dose de potassium.
Au goûter, souvent un avocat et un fruit, comme dans la « chrono » officielle.
Personnellement, je continue à me passer très souvent de dîner, voire de goûter, pour bénéficier de la nutrition restreinte dans le temps.
En trois semaines de diète cétogène nous avons perdu chacun la moitié de notre surpoids (voir annexe). La perte de poids continue après la fin de la diète et nous espérons parvenir à l’équilibre d’ici quelques semaines. Donc pas d’effet « yo-yo ».
Nous avons ressenti le besoin, pendant cette période, de solliciter l’activation de graisse brune (lien:zvjy) en nous exposant au froid de diverses manières : pratiquer de l’exercice nu sur une terrasse, dormir sans être couvert ou s’exposer à des douches froides. La graisse brune doit sa couleur à l’abondance de mitochondries (lien:alc0) qu’elle transporte et qui participent à l’élimination de la graisse (blanche) viscérale.
Le plus intéressant est que nous nous sommes sentis en plus grande forme pour ce qui est de l’activité physique et intellectuelle. Le sommeil est devenu plus régulier, les réveils nocturnes plus brefs, et je n’ai plus de difficulté à assurer un sommeil minimal de 7 à 8 heures.
Les bilans sanguins que nous avons faits le dernier jour de la diète sont à peu près identiques à ceux d’il y a quelques mois. La glycémie est au même niveau. Quelques paramètres inquiétants — comme un taux élevé de ferritine que je commenterai dans un autre article — sont liés à d’autres causes.
La pression artérielle systolique/diastolique et la fréquence du pouls sont restés inchangés. Ma « réhabilitation » après un syndrome coronarien aigu (voir mon article Je suis à l’hôpital !) se poursuit normalement, avec un essoufflement de plus en plus tardif lors d’un effort prolongé.
Conclusion
Cette expérience nous a convaincus d’effectuer régulièrement des cycles de quelques jours en mode cétogène. Cette pratique est bénéfique à l’organisme, entretenant sa capacité à fonctionner sur deux modes de production d’énergie : directement à partir du glucose ou indirectement à partir des graisses.
Le cycle cétogène/LCHF me paraît préférable à une adoption de la diète cétogène sans limite de temps. Celle-ci ferait l’impasse sur les céréales et légumineuses riches en éléments nutritifs. Elle pourrait induire une intolérance au gluten par modification de la flore intestinale. Elle nous priverait enfin d’antioxydants contenus dans les fruits, ainsi que du bénéfice de légumes comme les betteraves, carottes, courges etc. Je crois donc nécessaire de revenir à une plus grande diversité après un passage de quelques jours en diète cétogène.
Induisant la multiplication de mitochondries (lien:alc0) impliquées dans le mécanisme de cétose (lien:i60z), la diète cétogène est une composante clé de ce qu’on désigne aujourd’hui par « santé mitochondriale ». Rappelons qu’en plus d’être des « centrales d’énergie», les mitochondries gouvernent la mort cellulaire programmée — apoptose (lien:e3yx) —, mécanisme seul protecteur de la prolifération anarchique de cellules (voir mon article Cancer - traitement). Il a été prouvé qu’une réduction de la consommation de sucre diminuerait le risque de cancer (lien:wgji). Les effets bénéfiques d’une bonne pratique s’étendent donc bien au-delà de l’élimination du surpoids.
Annexe
Courbe du poids mesuré quotidiennement
Cette courbe montre la diminution rapide de mon surpoids pendant l’expérience de diète cétogène (baisse de 60%) et sa continuation (un peu moins régulière) pendant la période qui a suivi.
Ce résultat corrobore la thèse de Gregory RM (2017 lien:j9pr, à paraître) qui fait état d’une expérimentation de diète cétogène avec des adeptes de CrossFit (lien:8sjt entraînement croisé combinant l’exercice d’endurance à un entraînement de haute intensité) : il apparaît à ce jour que seule la combinaison diète + exercice permettrait d’évacuer le surpoids, mais les mécanismes en jeu sont complexes, comme suggéré par mon article Manger et bouger.
Des recettes ?
Voici deux recettes que nous avons inventées pendant l’expérience cétogène… Elles constituaient un repas complet, preuve qu’on peut se nourrir agréablement en supprimant les glucides. Bien entendu, des produits « bio » autant que possible !
Salade de chou chinoix
➡ Recette inspirée de celle de Gabriella Tamas (voir son site).
- Couper en fines lamelles du chou chinois, un peu de concombre, ajouter du chou fleur gratté en poudre, ainsi que quelques cerneaux de noix en petits morceaux et des copeaux de branches de cébette. On peut inclure des graines de cameline ou de chia en remplacement des noix.
- Dans un bol, mélanger 2 pots de yaourt de brebis ou chèvre au lait entier (pour 2 personnes) à une cuillerée à café de moutarde à l’ancienne, du paprika et le jus d’un citron.
- Mélanger le tout et servir frais…
Keema
➡ Cette recette s’inspire de la keema préparée traditionnellement dans les familles du nord de l’Inde et du Pakistan. La principale différence est qu’on n’y inclut pas les petits pois ni les succulents chapati ou naan !
- Faire fondre lentement dans une poêle, avec un peu d’huile de noix de coco, un mélange d’oignon, de gingembre râpé, de curcuma frais en fines lamelles, de poivrons et piments (selon le goût), un clou de girofle, de la cannelle, de la noix de muscade, des graines de coriandre et de cumin écrasées, des gousses de cardamone verte.
- Dans un bol, mélanger de la viande hâchée (mouton ou bœuf) à de la sauce tomate.
- Verser la viande dans la poêle, remuer à feu vif, ajouter des feuilles de coriandre hâchée, puis laisser mijoter 5 minutes à feu très doux le mélange couvert.
9 thoughts on “Diète cétogène – expérience (n = 2)”
Salut Bernard
Tu ne parles pas des quantité de graisses ?
Bises
Stephanie, Perrine, Eleonore
Dans notre expérience, nous avons consommé à peu près les mêmes quantités de graisses qu’en chrononutrition. En augmentant un peu la quantité de fromage le matin pour compenser (au niveau calorique) l’absence de pain. C’est la sensation de faim et de satiété qui permet de régler ces quantités.
Merci pour cet article intéressant et bien construit ! Un erreur s’y est glissée, et non des moindres : le régime cétogène est BON pour les diabétiques, SURTOUT pour les diabétiques. Les articles de vulgarisation accusent les corps cétoniques à tord.
L’insuline est l’élément clé.
Que le carburant soit glucidique ou non, c’est l’insuffisance d’insuline qui provoque l’acido-cétose. En l’absence d’insuline, aucun carburant ne peut être utilisé et il s’accumule dans le sang.
Glucose et cétones posent de sérieux problèmes lorsqu’ils s’accumulent dans le sang, pas lorsqu’ils sont utilisés pour produire de l’énergie.
L’acido-cétose ne se produit pas par « manque de glucides » comme dans une cétogenèse recherchée (diète cétogène ou jeûne), mais en présence de glucides !
C’est lorsque l’insuline est tellement insuffisante que les cétones ET le glucose s’accumulent dans le sang sans pouvoir servir de carburant, que les conséquences sont terribles.
Les diabétiques qui se soignent grâce au régime cétogène peuvent progressivement diminuer leurs médicaments.
J’ai écrit que la diète cétogène serait dangereuse (par acidocétose) pour les diabétiques de type 1 et ceux de type 2 en phase avancée. Citant pour cela l’article de Michael O’Neill (https://leti.lt/3qot) qui écrit : « Because type-2 diabetics tend to overproduce insulin (because their cells need higher and higher doses of insulin to achieve the same effect), they typically are not at risk of ketoacidosis, regardless of diet. It is only when a type-2 diabetic experiences pancreatic beta cell death (and the resultant inability to produce insulin), that they are at risk of experiencing ketoacidosis. »
Donc on ne peut pas recommander sans risque une diète cétogène à tous les diabétiques de type 2. Il faut au préalable connaître le stade d’avancement de leur diabète (capacité à produire de l’insuline). Pour les autres, la diète cétogène est effectivement curative, mais dans cet article j’ai volontairement laissé de côté les aspects thérapeutiques, sinon il aurait fallu parler de cancer et autres maladies chroniques, sujet trop vaste et bien au delà de mes compétences !
J’ai bien compris le raisonnement, il est faux.
On n’a pas besoin de plus d’insuline en cétogène qu’en high carb, donc dans le diabète 1 et 2 avancé le cétogène est bon aussi. Le risques d’acidéocétose chez les diabétiques se gère par l’insuline, en high carb comme en low carb.
Si vous relisez attentivement mon article, j’ai écrit : L’essai en « vol libre » d’une diète cétogène est réservé aux personnes qui ne souffrent d’aucune pathologie répertoriée dans le syndrome métabolique (lien:kpej): diabète de type 2, obésité sévère, forte hypertension etc. Il peut toutefois bénéficier à ces personnes, sous réserve d’être abordé avec un suivi médical.
Je n’ai pas écrit que la diète cétogène serait dangereuse pour les diabétiques type 1 ou 2 avancé, contrairement à ce que ce qui apparaît dans mon commentaire précédent, mais que « l’essai en vol libre » n’était pas recommandé en situation pathologique, autrement dit sans suivi médical. Encore une fois, je ne propose pas de thérapie…
Quant à l’article de O’Neill, il est totalement compatible avec votre commentaire. Je ne vois pas où se situe le faux raisonnement !
Un problème à anticiper serait que des diabétiques utilisent la diète cétogène en remplacement de leur traitement à l’insuline. D’où la nécessité d’un suivi médical.
Nous sommes d’accord. Le raisonnement du commentaire était faux («J’ai écrit que la diète cétogène serait dangereuse (par acidocétose) pour les diabétiques de type 1 et ceux de type 2 en phase avancée.»), dans l’article il ne reste qu’une ambiguité. Dans l’extrait suivant, on a l’impression que le régime en lui-même nécessite un suivi médical, alors que les diabétiques sont presque toujours sous traitement bien avant de découvrir le régime cétogène. Je sais, je pinaille… mais ça me fait mal au coeur, tous ces diabétiques qui pourraient guérir ou beaucoup atténuer leurs troubles et ne le font pas parce qu’ils croient que la solution est dangereuse !
« L’essai en « vol libre » d’une diète cétogène est réservé aux personnes qui ne souffrent d’aucune pathologie répertoriée dans le syndrome métabolique (lien:kpej): diabète de type 2, obésité sévère, forte hypertension etc. Il peut toutefois bénéficier à ces personnes, sous réserve d’être abordé avec un suivi médical. »
Certains malades abandonnent leur traitement et renoncent à tout suivi médical une fois qu’ils ont découvert une méthode « alternative»… D’autres se contentent de ne plus suivre les prescriptions de leurs médecins, ce qui évite toute controverse mais fausse les termes du contrat de soin. Tout cela relève du choix individuel — j’y suis confronté en ce qui concerne la santé cardiovasculaire — mais je ne tiens pas à recommander un comportement aussi radical quelles que soient mes convictions personnelles. À titre d’exemple, même pour les statines dont il ne cesse de montrer l’inefficacité et la dangerosité, Michel de Lorgeril recommande « de ne pas stopper son traitement sans avoir pris l’avis de son médecin traitant ».
Je me limite donc à présenter les « données de la science » qui peuvent inclure des études randomisées contrôlées et l’expérience clinique de patients et médecins en grand nombre, en évitant ce qui est anecdotique, du moins en le présentant comme tel, comme c’est le cas de nos tentatives de diète cétogène.
Bien sûr, j’aimerais avertir toutes les personnes que je croise et qui se détruisent la santé avec le tabac (78000 morts chaque année en France), donner des conseils nutritionnels à toutes celles en surpoids (50% des Français), recommander de l’exercice aux personnes âgées… Mais j’ai acquis la conviction qu’on ne peut pas faire mieux que mettre à leur disposition des informations, car les recommandations sont souvent mal comprises et peuvent conduire à des catastrophes. La plupart des gens qui adoptent un régime « low-carb » (a fortiori cétogène) ne veillent pas à s’hydrater suffisamment, ce qui se traduit à la longue par des problèmes hépatiques ou rénaux qu’ils attribueront à la méthode, sans examen critique de leur pratique. Ce n’est qu’un exemple parmi les nombreuses erreurs que commettent les adeptes « en roue libre», comme j’ai pu le constater sur un forum de chrononutrition. Le forum, un coaching ou un suivi médical permettent de corriger ces erreurs.
Je reconnais qu’il est difficile de trouver un praticien à la fois ouvert au dialogue et au courant de publications scientifiques postérieures à son doctorat de médecine : la plupart ne font que rabâcher (à leur insu) les éléments de langage dictés par l’industrie pharmaceutique et repris par les comités « d’experts » des sociétés « savantes ». Mais cette confrontation de points de vue (appuyés par des références précises) est indispensable à l’amélioration du système de santé.
Pour ce qui est de la diète cétogène en traitement du diabète de type 2, toutes les études qui ont observé son effet pour le contrôle de la glycémie (exemple : https://leti.lt/xjh1) avertissent de la nécessité d’un suivi médical en raison de la baisse significative du niveau de glucose. C’est d’autant plus vrai que le diabète est plus avancé. Dans notre expérience familiale, le taux de glucose n’a pas diminué après 3 semaines de diète cétogène, sans doute parce qu’il était déjà en dessous du seuil d’alerte. Mais il serait risqué d’extrapoler notre cas aux personnes en hyperglycémie.
Au final, aucun régime alimentaire pratiqué isolément ne peut améliorer la santé sur le long terme. J’insiste sur la nécessité d’une combinaison savamment dosée de nutrition, d’hydratation, de qualité de sommeil, de réduction du stress et d’exercice — sous les deux formes aérobie et HIIT, pas uniquement « faire du sport ». Les chercheurs (comme Valter Longo) qui s’intéressent à la diète cétogène en expérimentation animale ou humaine ont montré que son action (en traitement du cancer) n’était efficace que si on la combinait avec des périodes de restriction calorique (Fasting Mimicking Diet https://leti.lt/s94t), un bon calibrage des protéines et de l’exercice de haute intensité (HIIT). Les souris de laboratoire font tout cela très bien, mais les humains… ont pour le moins besoin d’être encadrés. Le diabète est moins grave que le cancer, en termes d’espérance de vie, mais son traitement (ou sa prévention) par une amélioration du métabolisme est sensiblement identique.
Bonjour,
Dans le cadre d’un diète cetogene, le corps reconstitue-t-il ses stocks en glycogène dans les muscles ? Certain