Le véganismeN1 est un sujet complexe et controversé dépassant le cadre d’une « veille scientifique » sur nos choix en matière de nutrition et habitudes de vie… Sa dimension éthique — que certain·e·s n’hésitent pas à qualifier de « religieuse » — voue à l’échec toute rationalisation du débat. Je cède donc volontiers la parole à des personnes qui ont connu cette expérience, la première avec sa famille pendant trois décennies, la seconde en solo moins longtemps, mais avec un regard rendu critique par sa culture scientifique.
Une végétalienne pendant 22 ans a traduit et publié sur son blog Le mythe végétarien un article de Denise Minger intitulé “For Vegans” (sourceN2). La version française est ici : N3.
Denise Minger aborde le sujet d’un ton bienveillant, s’adressant à des lecteurs/trices qui auraient opté pour le végétalisme (N4, l’aspect nutritionnel du véganisme) pour des motifs de respect de la vie animale et de préservation de l’environnement. Elle construit son propos à partir de données scientifiques, indiquant ce qu’un·e adepte devrait inclure à son régime pour préserver sa santé sur le long terme. Les anglophones peuvent aussi lire un entretien avec elle en 2010N5 où elle revient sur son analyse critique de The China Study de T. Colin Campbell (2006N6).
La plupart des points abordés ont été documentés ailleurs sur mon site — voir mes articles Protéines – Glucides ou lipides ? etc. — mais j’insiste sur le fait que la solution optimale n’est pas identique pour tous les individus ➡ voir ma page Nutrition, qui écouter ?
Mon expérience insatisfaisante du végétarisme pendant une trentaine d’années, équivalente au végétalisme pendant une courte période (voir l’article Chrononutrition - mon expérience) ne prouve en rien que ce régime serait délétère dans l’absolu. Les données d’études nutritionnelles peuvent apporter des réponses plus convaincantes sous condition qu’elles soient menées avec la rigueur nécessaire et que les situations soient comparables. Beaucoup s’appuient sur un mode de vie nord-américain trop éloigné de celui de la France et de ses pays limitrophes…

De tout ce que j’ai lu ou entendu sur le sujet, je considère comme incontournable un entretien avec le médecin naturopathe Robert Masson (1931–2019N8) qui fait le bilan de cinquante années de pratique de la médecine auprès d’une patientèle adepte de méthodes « naturelles » et fortement influencée par la mode « végé ». Il faut écouter en entier les deux entretiensN9·N10 pour avoir un exposé clair du problème et des dangers de tout extrémisme. À ce sujet, Masson nous avertissait : « En nutrition, toute pratique systématique est erronée. » Même si de nombreux points demanderaient à être sourcés — voire corrigés par une lecture critique — l’exposé de son expérience clinique ne fait que confirmer des données scientifiques plus récentes.
Sommaire
Les sections de cet article sont assez indépendantes pour être lues dans un ordre arbitraire. Un lien au début de chaque sous-titre permet de revenir au sommaire.
⇪ Biais du survivant
Le dossier du végétalismeN4 est plus difficile à défendre que celui du végétarisme… Certains choix en matière de nutrition ou de style de vie convergent statistiquement vers une meilleure longévité ou un désastre avant l’heure. Taty Lauwers, elle aussi ancienne végétarienne/végétalienne et auteure de nombreux ouvragesN11, commente avec vigueur l’article de Minger, n’hésitant pas à déclarerN12 :
Je reviens à mon antienne : en Occident actuel, une personne sur dix est construite pour manger végétarien pur au long cours (eh oui, il faut bien préciser « actuel » car nous sommes en voie de dégénération accélérée, ce qui est vrai aujourd’hui ne l’était pas il y a soixante ans) ; une personne sur cent peut tester végane au long cours. Si cent mille Américains sont véganes « de croisière », on pourrait imaginer mille personnes souriantes. C’est bien léger : on oublie que 99 000 personnes sont en souffrance !
Les 10% et 1% cités sont des estimations « à la louche » pour illustrer ce biais : chacun se croit légitime d’ériger son cas individuel en loi universelle. Ce qui est bon pour moi est certainement bon pour tous les autres. En cas d’échec, soupçonner la personne de ne pas avoir suivi scrupuleusement les instructions…

Il a suffi de quelques milliers de survivants du cancer (ou du sida) pour créer un mouvement de défiance envers tout traitement médical, alors que le taux de rémissions spontanées n’est pas négligeable même pour des maladies aussi graves. De sorte que la guérison d’un individu, ni même d’un petit groupe, ne prouve pas l’efficacité de la méthode ; de nombreuses variables confondantesN15 rendent incertaines les conclusions. Or, celles et ceux qui échoué dans leur suivi de la méthode « alternative » promue par un de ces survivants ne sont plus là pour en témoigner… Le biais du survivantN16 est une variante de ce qu’on désigne par « biais de sélection » — voir la définition précise dans l’ouvrage Enquêtes médicales et évaluation des médicaments : De l’erreur involontaire à l’art de la fraude (Clapin, 2018N17).
Même chose pour les amateurs de régimes extrêmes qui s’extasient sur une amélioration perçue à court terme, simple effet de l’adaptation de leur organisme à un nouveau modèle nutritionnel. Pour ne pas harceler exclusivement les végétaliens, j’inclus dans ma critique les afficionados de régime « cétogène carnivore » (100% de viande) qui semblent n’exister que pour horrifier les premiers. Sur le long terme, la plupart n’en meurent pas, du moins pas directement, si l’on excepte quelques jeunes enfants victimes de parents fanatiques.
Dans un premier temps, l’adoption d’un régime hypocalorique et faible en protéines induit un mécanisme bénéfique d’autophagieN18 : la destruction des cellules endommagées. Ce processus similaire à celui du jeûne — ou de la diète cétogène — peut être reproduit sans danger de manière cyclique (quotidienne) par une nutrition restreinte dans le temps — voir mon article Jeûne et restriction calorique. La prolongation sur plusieurs jours du régime hypocalorique faible en protéines aboutit toutefois à un effondrement de la masse musculaire et osseuse qui s’apparente à un auto-cannibalisme des ressources de l’organisme. C’est ce qui explique à la fois le bien-être ressenti par les végétaliens fraîchement convertis et l’aspect cadavérique (voir N19) de certain·e·s qui n’ont pas compensé la perte musculaire par une accumulation de graisse. Soumis au stress, le corps stocke de l’énergie par tout moyen à sa disposition. Chez beaucoup, l’organisme carencé convertit en graisse les glucides en excès dans la diète végétale, ce qui paradoxalement se traduit par de l’obésité.

Les 90 à 99% mentionnés par Taty Lauwers vont plutôt mal, mais s’ils s’avisent de renier leurs croyances ils se voient souvent agressés par leurs anciens « corréligionnaires »N20. S’ils osent témoigner en public, ce rejet peut déraper en violence verbale ou physique : Lierre Keith, auteure de Le Mythe végétarienN21, s’est déjà fait tabasser. De plus, elle se présente comme lesbienne, ce qui n’arrange pas son cas. 🙁
⇪ Fake science
Denise Minger était une surdouée vingtenaire inconnue — « Mon blog avait seulement 6 lectrices dont 5 étaient ma mère sur 5 connexions différentes ! » — devenue célèbre, entre adoration et détestation, le jour où elle a révéléN22, après un examen approfondi des données brutes, les incohérences et erreurs méthodologiques de la China Study du Dr. T. Colin CampbellN6. Le bouquin de Campbell fait malgré cela office de bible des végétaliens sur de nombreux forums…
Végétarienne elle aussi pendant 20 ans, Zoë Harcombe, docteure en nutrition/santé publique, a publié un article très documenté (2019N23) sur les risques encourus par les enfants soumis à un régime végétalien.
Les fake news fleurissent autour du slogan « manger moins de viande », certains déclarant entre autres qu’un régime 100% végétal permettrait d’éviter la plupart des maladies métaboliques et des accidents cardiovasculaires. Cette affirmation est contredite par la littérature scientifique, par exemple Vanacore et al. (2018N24) qui ont comparé trois groupes d’hommes en bonne santé d’à peu près les mêmes âges, poids et indices de masse corporelle : végétaliens, végétariens et omnivores. L’indice de masse musculaire et la masse maigre étaient inférieurs dans le groupe végétalien. D’autre part, les omnivores étaient moins soumis au stress oxydatif et avaient un taux moins élevé d’homocystéineN25 — voir mon article Soigner ses artères.
Zeraatkar D et al. (2019N26) ont revu les données statistiques des essais randomisés publiés dans EMBASE, CENTRAL, CINAHL, le Web of Science, ProQuest et MEDLINE jusqu’en 2018 et 2019. Leur méta-analyse basée sur une sélection de 12 essais a conclu que « les régimes restreints en viande rouge peuvent avoir peu ou pas d’effet sur les principaux résultats cardiométaboliques et la mortalité et l’incidence du cancer. »
Une analyse critique du film documentaire The Game ChangersN27 — apologie d’une alimentation végétale pour les sportifs — a été réalisée par Julien VenessonN28 :
Le contenu « fake science » de The Game Changers a été “debunked” (en anglais) par Food LiesN29 et même par une youtubeuse véganeN30… Je suis toujours déçu par ces vidéos qui prétendent démonter le discours manipulateur d’autres vidéos. Elles utilisent le même biais de sélection — désigné comme cherry-picking (cueillette de cerises) — qui consiste à afficher une seule étude pour en contredire une seule. De plus, il faut dépenser beaucoup de temps et d’énergie pour dénicher et télécharger l’étude entre-aperçue à l’écran car la liste de publications donnée par Food Lies sur ce sujetN31 ne mentionne pas tous les titres. On en est donc réduit aux arguments d’autorité : les « experts » ! Mais “talking big” ne suffit pas plus à me convaincre que les gesticulations d’un Donal Trump…
Taty Lauwers revient sur d’autres points dans son article de blog Merci, James Cameron !N32, révélant notamment : « Cameron vient d’investir 140 millions de dollars dans une entreprise de protéines végétalesN33. Il a bien manœuvré pour s’offrir une pub gigantesque et voilà et bon. »
⇪ Dépression
Matta J et al. (2018N34) ont mesuré l’apparition de symptômes dépressifs qui augmentent avec le nombre de groupes d’aliments exclus de n’importe quel régime alimentaire. Leur étude couvrait une sélection de 90 380 sujets d’âge moyen dans 21 départements français : omnivores, pesco-végétariens, lacto-ovo-végétariens et végétaliens. Leur mesure des symptômes était basée sur l’échelle de dépression du Centre of Epidemiologic Studies (CES‑DN35) évaluant 20 critères sur un score d’intensité de 0 à 3.
Les carences en micronutriments sont des facteurs de risque de maladies mentales ainsi que, sur le long terme, de maladies neurodégénérativesN36. Le risque est fortement accru chez les végétaliens en raison de l’absence ou de la faible biodisponibilité de certains micronutriments dans les végétaux — voir à ce sujet la traduction d’un article de la psychiatre Georgia EdeN37. Les carences en iode sont redoutables pour leurs effets sur le développement du fœtus : macrocéphalie, déficit intellectuelN38… Les isoflavonesN39 contenus dans les aliments à base de soja engendrent une hypothyroïdie.
⇪ Toxicité d’aliments « naturels »
Un argument souvent avancé en faveur d’une nutrition exclusivement végétale serait la toxicité des produits d’origine animale en contraste avec l’innocuité des aliments végétaux (issus de l’agriculture biologique).
Les pratiques d’élevage intensif de l’industrie agro-alimentaire sont à l’origine d’intoxications par la consommation de viandes, œufs et produits laitiers. Le risque de propagation de virus ou de bactéries est réel. L’usage à grande échelle d’antibiotiques protecteurs des épidémies contribue à la toxicité de ces produits et à l’apparition de bactéries multirésistantes. Les épidémies de grippe aviaire, SRAS etc. ont vu le jour dans des élevages industriels en Asie. Il faut toutefois mettre en balance que la plupart des intoxications bactériennes graves, parfois mortelles, proviennent de végétaux, notamment de bactéries à Gram négatifN40 comme par exemple des souches pathogènes d’Escherichia coliN41. La germination de céréales ou de légumineuses multiplie spectaculairement une population bactérienne — E.coli, salmonelles etc. — « en sommeil » sur la graine sèche ; des précautions sont donc à prendre pour éviter toute contamination.
La plupart des végétaux produisent par ailleurs des substances toxiques pour se protéger des prédateurs : des lectinesN42 dont l’excès peut causer des irritations et excès d’excrétion de la muqueuse intestinale — à long terme des allergies, déficiences nutritionnelles ou immunologiques — de l’acide phytiqueN43 qui inhibe l’absorption de certains minéraux, enfin des oxalatesN44 qui contribuent à la formation de calculs rénaux, d’un syndrome de porosité de l’intestinN45 ou à des douleurs articulaires (voir pageN46). Ces substances se trouvent dans les légumineuses (particulièrement le soja), les céréales et les fruits en coque qui sont les principales sources de protéines végétales. Le trempage des céréales, légumineuses et fruits en coque permet d’éliminer une partie de ces substances — compter 72 heures de fermentation à 42° C pour débarrasser les lentilles de leurs lectinesN47. Toutefois, la germination peut aggraver la situation : l’enveloppe des graines de soja ou de blé contient des bactéries qui sécrètent l’acide phytiqueN43 indispensable à la germination de la graine.
Les oxalates sont présents dans de nombreux fruits et légumes réputés sains dans l’univers « bio » : blettes, épinards, patates douces, graines de sésame, cumin, curcuma, etc. Leur excès induit des dépôts de calcaire qui vont du tartre et des caries dentaires aux problèmes cardiovasculaires — arythmie cardiaque, inflammation de l’endothélium vasculaireN48 etc. — ou une acidose locale, source de problèmes neurologiques — signalés initialement par des hoquets. Voir à ce sujet le site de Sally K NortonN49 et l’article de Lorenz EC et al. (2013N50). Un rapport de Mayo Clinic (2013N51) associe directement des insuffisances rénales dues au dépôt de cristaux d’oxalate de calcium à la consommation excessive de jus de fruits et légumes. Cette formation de calculs dans les reins peut être évitée si l’on consomme au même repas des produits laitiers riches en calcium. En effet, contrairement à la croyance populaire, un apport nutritionnel de calcium diminue le risque de formation de calculs tandis qu’une supplémentation en calcium l’augmenteN52 ; autre N53).
Les effets délétères des oxalates sont accentués par un abus de vitamine C, de vitamine D ou une carence en vitamine B6. Un apport correct de vitamine K2 sous sa forme active MK‑7 (nattō) aide à les neutraliser — voir mon article Compléments alimentaires.
La surconsommation de fibres irrite la paroi intestinale, ce qui peut être à l’origine de constipation (que l’on croyait soigner), syndrome de l’intestin irritableN54, pathologie hémorroïdaireN55, diverticuloseN56, maladie de CrohnN57 et même cancer du colon. Lire à ce sujet Fiber Menace de Konstantin MonastyrskyN58, excessif dans son interprétation d’enquêtes nutritionnelles mais clair sur les dysfonctionnements attribués à un excès de consommation de fibres.
Quant aux salicylatesN59, des anti-inflammatoires qu’on trouve dans des aliments réputés sains (fruits, miel, graines germées, noix, thés, agrumes, tomates etc.), ils pourraient aussi agir en bloqueurs du métabolisme chez des personnes que la génétique prédispose à une sensibilité au salicylateN60 ou s’ils sont consommés en trop grandes quantités. Fatigue chronique, troubles digestifs et sautes d’humeur font partie des marqueurs de cette indisposition. La question délicate de la prédisposition aux intolérances alimentaires a été traitée dans Canaris de la modernité de Taty LauwersN61 et discutée sur son blogN62.
Bien entendu, les végétaux cultivés et consommés dans des conditions acceptables sont avant tout des nourritures saines. Les oxalates, par exemple, contribuent à la chélationN63 de métaux lourds. C’est leur absorption en excès, induite par la consommation inadéquate de certains végétaux, qui met l’organisme en danger, et leurs effets indésirables peuvent être effacés par l’association d’autres éléments comme le calcium issu de produits laitiers.
De manière générale, l’éviction de certains aliments, qu’ils soient d’origine animale ou végétale, n’est pas garante d’une meilleure santé. La mode du « sans gluten », « sans produits laitiers » ou « sans viande » profite surtout à l’industrie des produits de remplacement. Leur suppression ne devrait être envisagée qu’en situation avérée d’allergie ou d’hyper-réactivité. Les exemples ci-dessus montrent que l’éviction radicale des aliments toxiques, même de source végétale, équivaudrait à se priver totalement de nourriture !
⇪ Carences
Une carence en vitamine B12N64 a été observée chez des ovo-lacto-végétariens, comme l’a montré l’étude prospective CARDIVEG destinée à mesurer l’effet de ce régime sur le risque cardiovasculaire (2019N65). Le taux de B12 circulant dans le sang, après 3 mois de ce régime, avait diminué significativement, avec une plus forte prévalence instantanéeN66 chez les sujets jeunes, en surpoids, non-fumeurs et en hypercholestérolémie. Dans une autre étudeN67, chez 22% de femmes enceintes ovo-lacto-végétariennes depuis plus de 3 ans, les taux de vitamine B12 diminuaient en même temps qu’augmentaient ceux d’homocystéine (tYcy N25) contre 10% de celles qui consommaient peu de viande et 3% du groupe témoin.
Un taux élevé d’homocystéine est un marqueur de carence en vitamine B12. À un stade avancé, cette carence peut se traduire par de la fatigue chronique, de la dépression et de l’anxiété, une perte d’appétit et de libido, la pâleur, la perte des cheveux, des engourdissements ou des picotements dans les mains et les pieds, et une perte de mémoire. Des désordres neurologiques comme une myélopathieN68 peuvent s’ensuivre si la carence n’est pas corrigée : les gaines de myélineN69 et les axonesN70 sont détruites dans la matière blanche de la moelle épinièreN71. La carence est généralement plus marquée chez les personnes âgées, mais ses symptômes sont souvent confondus avec les signes supposés naturels du « vieillissement », ou plus problématiquement avec une maladie neurologique grave — par exemple Altzheimer chez une femme de 85 ansN72. En Suède, on vérifie systématiquement le taux d’homocystéine des personnes souffrant de perte de mémoire — un test non-remboursé par la Sécurité sociale en France !
La spiruline N73 ne contient pas de vitamine B12, mais une molécule ressemblante qui, selon certaines études, inhiberait l’absorption de B12 et pourrait donc accentuer la carence chez des végétaliens tout en faussant le résultat du bilan sanguin (voir N74). Ce sujet fait l’objet de vives controverses entre les « adeptes » de spiruline et les défenseurs d’une supplémentation en B12 « artificielle » (Team Dihé 2020N75). On peut lire à ce sujet un article détaillé de Jérémy AnsoN76.
Les conclusions de certaines études observationnellesN77 qui avaient servi (et servent encore) à promouvoir le choix de nutriments d’origine végétale en remplacement de ceux d’origine animale sont contredites par des essais contrôlés randomisés (RCTN78) en double aveugle mesurant un lien causal entre cette consommation et le risque de maladies. Par exemple, les RCT évaluant l’impact sur la mortalité et le risque de cancer de la consommation de béta-carotèneN79 — succédané végétal de la vitamine A — ont montré que ce risque était augmenté (2010N80, 2012N81) alors que les études observationnelles avaient conclu à un risque diminué de 31%. De même, un RCT couvrant 355 333 sujets sur 427 sites a montré qu’une supplémentation en vitamine E (présente dans les huiles végétales) avait augmenté de 17% le risque de cancer de la prostateN82 alors qu’on espérait qu’elle ait un effet protecteur.
La carence en vitamine A est fréquemment évoquée comme un risque de l’alimentation végétale en raison de la conversion présumée insuffisante des caroténoïdesN83 en rétinolN84 — une des trois formes de la vitamine A. Mais une littérature scientifique abondante montre que les taux de conversion varient considérablement selon les individus, de sorte que ce risque ne serait pas en soi une raison de renoncer au végétalismeN85.
Les études nutritionnelles ne suffisent pas à décider d’un mode de nutrition idéal. Elles montrent seulement qu’il faut faire preuve de discernement — et d’un certain scepticisme — face aux « preuves » qui circulent dans les médias à l’appui du « tout végétal » (ou contre). Chris Kresser a formulé en détail les conditions d’exercice de ce scepticismeN86 ; autre N87).
Parsons et al. (2009N88) ont étudié les effets d’un régime végétalien macrobiotique sur une centaine d’enfants hollandais de 9 à 15 ans et observé qu’il avait induit une réduction significative de densité minérale osseuseN89, jusqu’à 8% pour la colonne vertébrale. Les chercheurs suggèrent que cette réduction ne résulte pas uniquement de carences en calcium et vitamine D. Les quantités de fibres et de protéines devant aussi être prises en considération : « Des apports élevés en fibres alimentaires pourraient avoir un effet négatif sur le métabolisme osseux, en interférant avec l’absorption du calcium, en provoquant une réduction des taux plasmatiques et en augmentant l’excrétion des hormones stéroïdes sexuelles. » Il faudrait aussi sans doute prendre en compte une carence en vitamine K2 qui empêche le calcium de se fixer sur les os (voir vidéoN90).
La déminéralisation est accentuée par une consommation excessive de jus de fruits. Robert Masson (2017N9) insistait sur les dangers de ces jus, particulièrement les cures de citrons, qui conduisent à une déminéralisation et à l’apparition de nombreuses caries dentaires cachéesN91 détectées tardivement. Il n’est pas surprenant que deux « gourous » de l’alimentation crudivore — Irène Grosjean et Thierry Casasnovas — y aient été exposés après quelques années de leurs pratiques. La première a dû remplacer sa dentition par des implants, dans la trentaine, attribuant leur perte à la consommation de produits laitiers dans son enfance ! Le second, qui déclarait dans une vidéo (2013N92) s’être fait poser des implants sur toute la mâchoire — suite à un accident de la circulation en Indonésie — prétend aujourd’hui n’avoir jamais promu la consommation de jus de fruits, contrairement à ce qu’il affirmait dans de multiples vidéos dix ans plus tôt (2020N93). Casasnovas n’est pas à une contradiction près, entre prescription et pratique, puisqu’il racontait sur un forum “raw paleo”, en 2010, les ravages de ses dix années de régime crudivore végétalien, qu’il a réparés en pratiquant une monodiète de viande de porc crue (sic). Il ajoutait (2010N94) :
[…] depuis lors, chaque fois que je mets de la viande dans ma bouche (principalement sauvage de la région, et non achetée à une production industrielle horrible) je ressens tellement d’énergie et de paix.
⇪ Flexitarisme ?

Je vois aujourd’hui beaucoup de végétariens — mais surtout des végétaliensN4 ou véganesN1 — afficher leur différence sur un ton moralisateur. Une consommation modérée de fromage et de viande (voir le calcul de nos besoins en protéines) est compatible avec une critique de l’élevage industriel dans ses aspects sanitaires, éthiques et économiques, ainsi que la dénonciation d’actes cruels commis dans les abattoirs. Désigner le « carnisme » comme un problème de « santé publique » est une stratégie qui profite à un nouveau pan de l’industrie agroalimentaire (voir articleN95).
On peut lire à ce sujet la critique par Diana Rodgers du rapport de la commission EAT-Lancet prônant un régime « flexitarien » (voir N96 et sa traductionN97) ainsi que celle, plus détaillée, du site OptimisingNutritionN98. En mars 2019, l’OMS a retiré tout financement à EAT-Lancet après que son représentant en Italie Gian Lorenzo Cornado ait signalé son absence de base scientifique ainsi que ses dispositions conduisant à la perte de millions d’emplois liés à l’élevage au bénéfice de la production industrielle de “unhealthy foods”N99.
Brice Gloux dénonce dans un article (2019N100) la douce dérive totalitaire des annonceurs liés aux industriels de l’alimentation qui appuient leur argumentation sur un amalgame entre « danger de la viande pour la santé », « défense de la cause animale » et « lutte contre le réchauffement climatique » :
Déjà depuis l’an dernier, en plus d’évoquer la nécessité vitale des glucides dans l’alimentation, les recommandations nutritionnelles officielles « conseillent d’aller vers des fruits et légumes de saison, des aliments de producteurs locaux et, si possible, des aliments bio. »
Et pire encore depuis deux mois : conformément à la loi EGalim, toute la restauration scolaire — de la maternelle au lycée — doit proposer au moins un menu végétarien par semaine depuis le 1er novembre 2019.
C’est-à-dire qu’en plus de gérer de fort belle manière l’éducation des enfants, l’État gère aussi la qualité nutritionnelle de leur repas. Aujourd’hui donc l’école. Et demain ? Les hôpitaux vegans et les E.H.P.A.D végétariens ?
J’ai assisté à des exposés alambiqués sur la manière de diversifier les ressources végétales pour bénéficier de tous les nutriments et des 9 acides aminés essentielsN101. Voir par exemple la conférence de Massimo Nespolo : Nutrition et santé, mythes et propagandes (17/5/2014N102). Son argumentaire savant est sans intérêt pratique car la théorie de la combinaison de protéines a depuis longtemps été réfutée (voir WikipediaN103). Du reste, en 37 ans, je n’ai pas rencontré un seul végétarien/végétalien qui se pliait à de telles prescriptions, bien que la plupart — moi en premier — n’aient eu de cesse de clamer leur importance. D’autres acides aminés dits « non essentiels » tels que l’arginineN104, la cystéineN105, la glutamineN106, la tyrosineN107, la glycineN108, la prolineN109 et la sérineN110 sont par ailleurs indispensables en cas de maladie ou d’exposition à un stress prolongé.
⇪ Inde

Les associations traditionnelles céréale-légumineuse (riz/soja, blé/pois chiche, maïs/lentille etc.) sont rarement respectées par les céréaliens, y compris en Inde urbaine où j’ai vécu 14 ans ! Elles le sont par contre en Inde rurale hors des périodes de pénurie.
Le cardiologue britannique d’origine indienne Aseem Malhotra (voir interviewN111) a témoigné sur le décès prématuré de sa mère — médecin généraliste — qu’il attribue à son adhésion stricte au végétarisme par conviction religieuse associé à une surconsommation d’aliments transformés riches en glucides, graisses de mauvaise qualité et pauvres en protéinesN112. Au delà de cette observation tragique bien qu’anecdotique, il signale que l’Inde avait été classée comme le pays du monde le plus atteint par « l’épidémie » de diabète de type 2N113.
➡ Les statistiques en 2017N114 ne confirment pas ce classement : l’Égypte, le Soudan, l’Arabie saoudite, la Lybie, la Turquie, le Mexique et les USA figurent en tête, mais l’incidence du diabète en Inde est plus du double de celle en France.
L’Inde est surtout frappée par une vague d’obésité récenteN115 très visible dans les classes aisées, bien que masquée chez les plus démunis qui souffrent d’obésité sarcopéniqueN116 dans laquelle l’accumulation de graisse est concomitante d’une fonte musculaire qui fait que la personne peut paraître mince et « bien-portante ».
Il faudrait en finir avec le mythe de l’Inde « aux trois quarts végétarienne » entretenu par les extrémistes nationalistes religieux. Lors du recensement de 2014N117, PDF tableau 5.1, 71% des Indiens de plus de 15 ans, toutes catégories sociales confondues, étaient non-végétariens. Cette proportion était sensiblement identique (tableau 5.3) entre hommes et femmes pour chaque groupe d’âge, et selon l’habitat urbain ou rural. La répartition des végétariens — qui consomment des laitages et le plus souvent des œufs — apparaît (en vert) sur une carte dressée à partir du tableau 5.2 :

⇪ Cochons
Un argument souvent posé en faveur du végétalisme est la comparaison entre les humains et les primates non-humains, ces derniers étant présentés comme leurs cousins les plus proches… Le discours délirant de la « papesse du crudivorisme » Irène Grosjean est construit sur cette affirmationN119·N120. En réalité, la morphologie comparée des systèmes digestifs révèle des différences significatives de volumes qui se caractérisent, pour les humains, par un intestin grêle nettement plus développé que le côlonN121 ; autre N122) :

Cette particularité classe sans équivoque les humains dans la catégorie des animaux se nourrissant préférentiellement de protéines et graisses d’origine animale. Sachant que l’humain est bien plus proche du porc que des autres primates au niveau des « tripes », se nourrir « au naturel » pourrait se résumer à « manger comme un cochon » ! 🙂
⇪ Environnement
Le végétalisme peut-il sauver la planète ? Peut-il restaurer la biodiversité ? L’élevage est-il majoritairement responsable de l’émission de gaz à effet de serre ? Il y a quelques années j’aurais répondu « oui » à toutes ces questions. Puis j’ai étudié quelques sources scientifiques. Une vingtaine d’articles sont en liens sur ma page Comment transformer nos déserts en prairies.
Les arguments les plus fréquemment avancés en faveur d’un abandon de l’élevage d’animaux « pour sauver la planète » sont ceux de la consommation d’eau et de la production de méthane (gaz à effet de serre) par les ruminants, ainsi que du gaspillage des ressources végétales. Les graphiques ci-dessous en démontrent l’ineptie. Ils ont été publiés par le collectif Sacred Cow N26 qui milite pour la mise en œuvre de pratiques d’agriculture régénératriceN124 en élevage : planification du pâturage etc. C’est donc une source secondaire, mais chaque graphique est construit à partir de données scientifiques référencées en légende, dont je fournis les liens directs.

Répartition de l’eau utilisée pour la production de viande de bœuf aux USA, en mode industriel et en mode pâturage. L’eau « verte » est celle qui provient de la pluie, l’eau « bleue » est celle fournie par les éleveurs, et l’eau « grise » celle utilisée pour le nettoyage. Source des données : Rotz CA et al. (2019N126) Environmental footprints of beef cattle production in the United States. Agricultural Systems, 169 : 1–13.
Selon cette source, on utilise seulement 2350 litres d’eau « bleue » pour produire 1 kilo de viande de bœuf — moins que pour produire 1 kilo d’avocats, de noix ou de sucre. L’étude de Asem-Hiablie S et al. (2019N127) utilisant la méthode d’analyse d’efficacité écologique de BASFN128, arrive aussi, globalement pour les USA, à 2558 litres d’eau potable par kilo de viande de bœuf désossée consommable.
Les données de l’INRA, basées sur l’élevage bovin français (principalement en pâturage) sont nettement plus favorables : 500 litres d’eau bleue pour 1 kilo de viande de bœufN129, évaluation qui peut se réduire de 20 à 50 litres/kilo en tenant compte du stress hydrique généraliséN130.

Répartition de la production de gaz à effet de serre dans les activités humaines (USA) montrant que la part de l’élevage — et des bovins en particulier — est bien plus faible que l’affirment de nombreux militants. Source : United States Environmental Protection Agency (EPAN131).
Les 4.7 % de gaz à effet de serre issus de la culture de végétaux comprennent du protoxyde d’azote N20N132 298 fois plus polluant que le CO2, effet notable de la culture du riz sous inondations intermittentesN133. Selon Kritee K et al. (2018N134) :
La riziculture fournit des moyens de subsistance à environ 145 millions de ménages qui utilisent 11% des terres arables, un tiers de l’eau d’irrigation et au moins un septième des engrais dans le monde. Elle contribue à l’émission de CH4 et de N20. […]
Aucun des principaux pays producteurs de riz, y compris les deux principaux producteurs, la Chine et l’Inde, ne déclare officiellement le N20 du riz ni les facteurs d’émission connexes dans ses inventaires nationaux de gaz à effet de serre soumis aux Nations Unies. […]
Partant de la conviction que la réduction au minimum du CH4 de la riziculture est toujours bénéfique pour le climat, les politiques d’atténuation actuelles favorisent une utilisation accrue des inondations intermittentes. Cependant, les résultats de cinq rizières inondées par intermittence dans trois régions agro-écologiques de l’Inde indiquent que les émissions de N20 par hectare peuvent être trois fois plus élevées (33 kg de N20/ha/saison) que le maximum précédemment signalé. Les corrélations entre les émissions de N20 et les paramètres de gestion suggèrent que les émissions de N20 de riz à travers le sous-continent indien pourraient être 30–45 fois plus élevées en utilisation intensive des inondations intermittentes que sous l’inondation continue.

La suppression de la viande ferait plus de mal que de bien aux USA : réduction de seulement 2.6 % des émissions de gaz à effet de serre au prix d’une augmentation de la surconsommation calorique (de 145 % à 230 %) et de celle de glucides, avec une réduction des apports en nutriments essentiels. Source : White RR et Hall MB (2017N135). Nutritional and Greenhouse Gaz Impacts of Removing Animals from US Agriculture. PNAS, National Academy of Sciences, 114, 48 : E10301-E10308.

Ce graphique illustre que 86 % de la nourriture du bétail provient de matières organiques que les humains ne peuvent pas consommer, dont la moitié (46 %) de l’herbe et de feuilles. Source : Mottet A et al. (2017N136). Livestock : On our plates or eating at our table ? A new analysis of the feed/food debate. Global Food Security, 14 : 1–8.
Dans un article sur Les Échos (2020N137), Gilbert Lienard pointe les conséquences désastreuses pour les prairies d’un déclin de l’élevage si jamais l’alimentation sans viande venait à décoller.
Gabriella Tamas propose le terme « régénétarien » pour désigner une démarche incluant le soin de soi et la protection de l’environnement dans le respect de la diversité des choix personnelsN138 :
Et si nous pouvions manger ce qui nous convient et ce qui nous nourrit en paix les uns à côté des autres, tout en vivant selon nos propres valeurs ? […] Car OUI, c’est possible. Et ceci sans jeter la pierre sur un tel qui mange ceci ou cela, sans casser les vitrines des bouchers ni juger ses amis pour leurs choix alimentaires qui ne sont pas les nôtres. […]
L’agriculture régénératrice [lien:15dd] offre une alternative viable pour réunir le meilleur de nos expériences agricoles anciennes et les nouvelles technologies. Elle permet de cultiver nos aliments d’une manière qui régénère notre planète et elle favorise un écosystème diversifié, prospère et résilient.
⇪ Militantisme
Les croyances et le discours performatif (N139 souvent copié-collé) ont remplacé le savoir empirique comme on peut le constater sur les réseaux sociaux — voir mon article Cerises, brocoli, protéines, propagande. Il suffit de postuler que renoncer à tous les aliments d’origine animale n’induit pas de carences nutritionnelles pour le ramener à un choix éthique (à la portée de tout le monde) dans une perspective de « développement durable ». L’effet placeboN140 donne raison aux nouveaux adeptes, du moins sur le court terme. Les effets (parfois irréversibles) de leurs carences alimentaires peuvent se manifester après plusieurs décennies. Plus grave, imposer un régime privatif à des personnes en situation de dépendance ou de subordination (enfants, parents âgés…) n’est autre qu’une forme de maltraitanceN141 ; voir par exemple l’état de santé de bébés nourris aux légumes ou jus de fruits après leur sevrage dans des familles végétariennesN142.
Le végétalismeN4, rappelons-le, est l’aspect nutritionnel du véganisme qui s’inscrit pour beaucoup dans une mouvance visant à la prohibition de l’élevage, de la chasse et de la pêche, ainsi que la « libération » des « animaux de compagnie ». Certains militants de collectifs ou associations porteurs de cette idéologie choisissent un mode opératoire provocateur, allant jusqu’à la destruction de lieux d’élevage ou au saccage de boucheries et poissonneries.
La propagande antispécisteN143 exerce une influence croissante sur le public. Bien que le végétarisme et le végétalisme restent fortement minoritaires en France, un grand nombre de personnes se reconnaissent dans le flexitarismeN144, obéissant à l’injonction de « manger moins de viande » sans avoir sérieusement réfléchi aux raisons de leur choix ni à ses implications en termes d’équilibre nutritionnel… À partir d’un certain seuil — évalué à 10% selon certains chercheurs (N145 page 35) — une croyance minoritaire peut être perçue comme majoritaire et rapidement le devenir. Gérald Bronner et Étienne Klein écrivent à ce sujet dans La perception des risques (N146 page 22) :
Ceux qui règnent sur ce marché sont ceux qui ont le plus de temps à occuper l’« espace » de parole, c’est-à-dire ceux qui sont les plus motivés. Or, sur toute une série de sujets, les plus motivés sont les plus engagés, voire les plus « croyants ». Pour cette raison, ils parviennent à instaurer, sur les forums ou dans le classement Google, une sorte d’illusion de majorité qui peut affecter le jugement de nos concitoyens les plus indécis ou bien qui n’ont pas le temps de défaire des arguments qui sont, par ailleurs, en apparence convaincants.
Ces dernières années, plusieurs blogueuses et Youtubeuses véganes ont reconnu avoir abandonné leur régime pour des raisons de santé sans pour autant renoncer à promouvoir leurs idées (et leur image personnelle) — voir N147. On peut écouter par exemple le témoignage de la naturopathe Mélanie Duféey : « Pourquoi mon alimentation n’est plus végéta*ienne » . Suite à cette « trahison », la blogueuse est aujourd’hui menacée de mort sur les réseaux sociaux !
Les anglophones peuvent aussi prendre connaissance du discours de fanatiques végan·e·s qui postent leurs vidéos sur Internet. Voir par exemple cette compilation de propos délirantsN19 ou encore le long récitN148 de la descente aux enfers d’une jeune femme et son compagnon ayant refusé d’admettre, pendant cinq ans, que le déclin de leur santé était causé par des carences nutritionnelles.
➡ Ce dernier témoignage est commenté par le blogueur Frank Tufano sur un ton que je trouve inutilement agressif même si ses arguments sont vérifiables.
Une série de trois articles bien documentésN149 ; autre N150 ; autre N151) montre que l’Association Américaine de Diététique (AND) a été infiltrée par des membres de l’Église adventiste du Septième JourN152 cherchant à promouvoir leurs convictions sur le végétarisme. Ce lobbyisme religieux est significatif sachant qu’ils détiennent, depuis la fin des années 1940, plusieurs sociétés spécialisées dans la fabrication de substituts de viande. Je montre dans un autre article — Hunza à perte de vue — comment des Adventistes dans la ligne du sinistre John Harvey KelloggN153 ont contribué à façonner le mythe de la longévité extraordinaire des Hunzas au milieu du 20e siècle.
Les militants végétaliens n’hésitent pas à afficher les données nutritionnelles de la population des îles Okinawa au Japon sous occupation américaine (1949) pour propager la croyance que les nombreux centenaires de cette région suivaient un régime traditionnel strictement végétalien — voir mon article Okinawa, îles de rêve(s).
⇪ Transhumanisme

Des moyens financiers importants sont mobilisés pour faire passer les messages dans les médiasN145. Eddy Fougier, auteur de La contestation animaliste radicaleN154, explique comment, selon lui, le mouvement végane s’est radicalisé depuis une décennie (2019N155).
Les prises de position de George Monbiot en faveur du végétalisme « pour sauver le climat » — voir son film Apocalypse CowN156 et mon article De la viande oui, mais pas n’importe comment — ont eu un impact important jusqu’à ce qu’il se positionne en faveur de la production industrielle de « fausse viande » par fermentation bactérienne — voir l’article de Pat Thomas : Sauver la planète en détruisant l'agriculture. Catte Black écrit dans OffGuardian (2018N157) :
George est un enfant de l’affiche pour la nouvelle vague végane. Étrange, peut-être, étant donné qu’il n’est lui-même que « 97% végétalien ». Mais ignorons simplement le carnivore à 3%… Le point le plus important est que George veut que nous pensions tous qu’il est végétalien. Parce qu’un vendeur doit être vu en train d’utiliser le produit dont il fait la promotion.
Soutenue par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICNN158), la nouvelle philosophie de Monbiot est exposée dans son intervention à l’Oxford Real Farming Conference (2020 vidéoN159). Son article Les aliments cultivés en laboratoire vont bientôt détruire l’agriculture et sauver la planète (2020N160) est commenté par Françoise Degert (2020N161) :
Son article est intéressant car il fait clairement le lien entre la conservation de la nature et l’idéologie transhumaniste [N162] (la technologie transcendera les humains vers leur immortalité). Il aurait d’ailleurs pu rédiger le communiqué de Technoprog [N163], une association française de transhumanistes, tant les deux écrits se ressemblent. Comme George Monbiot, Technoprog conclut aux bienfaits de l’alimentation synthétique qui « permettrait de limiter l’élevage et l’abattage bovin, de réduire les souffrances animales qui y sont associées, de faire des économies en eau et en surfaces agricoles ou de réduire l’effet de serre ». Coïncidence troublante ? Non, sachant que cette idéologie, le transhumanisme, fleurit dans les start-up de la Silicon Valley et les GAFAM, qui ont l’ambition de changer le monde. Le principal mérite de George Monbiot est de dire tout haut ce qui se trame tout bas.
⇪ En d’autres temps…
À propos du végétarisme — nettement moins restrictif que le végétalisme, mais la confusion entre les deux est fréquente — Taty Lauwers souligne une évolution délétère de cette pratique, causée selon elle par une dégradation de la qualité des produits et l’avènement d’une alimentation « saine » industrielle. Dans un aperçu introductifN164 de son ouvrage en cours d’édition Végétarisme et bon sens, elle cite le Dr. André Passebecq — dont je lisais pieusement le journal à la belle époque : « Jusqu’à l’introduction du lait de soja, les végétariens étaient des modèles de santé ». L’actualité scientifique lui donne raison, avec un soupçon grandissant de lien entre l’utilisation de préparations infantiles à base de soja à destination des nourrissons et la survenue de signes autistiquesN165.


⇪ ▷ Liens
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- N9 · v7yi · Vidéo “Un Pistolet Dans l’Assiette – Partie 1/2, Interview de Robert Masson”
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Article créé le 27/07/2018 - modifié le 4/10/2020 à 11h17
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