Cardiovasculaires

Soigner ses artères

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Les mala­dies coro­na­riennesN1 étaient en 2010 la première cause de morta­lité dans le monde (Lozano R et al., 2012A37). Le nombre d’an­nées perdues (Years of Life Lost) en lien avec ces mala­dies avait dimi­nué de 32 % en Europe occi­den­tale, entre 1990 et 2010, tandis qu’il augmen­tait de 78 % dans la même période en Asie du Sud (Moran AE et al., 2014A42).

Les dispo­si­tifs de première urgence (défi­bril­la­teurs etc.), la rapi­dité de trans­fert aux services médi­caux spécia­li­sés et la haute tech­ni­cité des inter­ven­tions (angio­plas­tie etc.) ont permis une dimi­nu­tion de morta­lité cardio­vas­cu­laire dans les régions équi­pées d’une bonne infra­struc­ture médicale.

Par contre, des ques­tions restent ouvertes sur les facteurs de risque — voir par exemple mon article Pourquoi diminuer le cholestérol ? — et la préven­tion de ces acci­dents. Les équa­tions permet­tant d’éva­luer le risque de mala­die cardio­vas­cu­laire (pas unique­ment coro­na­rienne) ont été construites au siècle dernier sur des cohortes de patients nord-américains à rela­ti­ve­ment haut risque mais de faible diver­sité socio-économique et cultu­relle. L’étude de Romana Pylypchuk et al. (2018A48) sur une popu­la­tion repré­sen­ta­tive de la Nouvelle Zélande a montré par exemple que les patients maoris, du Pacifique et indiens ont un risque de mala­die cardio­vas­cu­laire de 13 à 48 % plus élevé que les Européens, et les Chinois ou autres Asiatiques ont un risque infé­rieur de 25 à 33 % à celui des Européens.

Une étude couvrant la période 1999–2018 a été menée aux USA, montrant que moins de 7 % des adultes était en bonne santé cardio­mé­ta­bo­lique (O’Hearn M et al., 2022N2) :

Entre 1999 et 2000 et 2017 et 2018, la santé cardio­mé­ta­bo­lique des États-Unis a été mauvaise et s’est aggra­vée, avec seule­ment 6.8 % des adultes ayant une santé cardio­mé­ta­bo­lique opti­male, et des dispa­ri­tés selon l’âge, le sexe, l’édu­ca­tion et la race/ethnie. Ces nouvelles conclu­sions soulignent la néces­sité d’in­ter­ven­tions cliniques et de santé publique à l’échelle natio­nale pour amélio­rer la santé cardio­mé­ta­bo­lique et l’équité en matière de santé.

Cet article ne couvre que quelques aspects du problème complexe de la préven­tion des mala­dies cardio­vas­cu­laires. Pour une étude sérieuse — suscep­tible d’abou­tir à un échange construc­tif avec les profes­sion­nels de santé — la consul­ta­tion d’ou­vrages récents est indis­pen­sable : par exemple Comment échap­per à l’in­farc­tus et à l’AVC (de Lorgeril M, 2022A12) ainsi que, pour les anglo­phones, The Clot Thickens (Kendrick M, 2021A25).

Sommaire

Pathologies

Dans l’ar­ticle Statines et médicaments anticholestérol, j’ai rassem­blé un éven­tail de réfé­rences montrant les limites des études cliniques qui ont permis la mise sur le marché une pano­plie de trai­te­ments des mala­dies coro­na­riennes. Article à consul­ter avec un regard critique sans se préci­pi­ter sur les conclusions !

Les fraudes scien­ti­fiques et la surva­lo­ri­sa­tion des résul­tats ont été monnaie courante, bien que rendues plus diffi­ciles après la mise en place d’une nouvelle règle­men­ta­tion des essais cliniques suite au scan­dale sani­taire du VioxxN3 en 2004. La lecture de l’ou­vrage d’Alexis Clapin Enquêtes médi­cales & évalua­tion des médi­ca­ments : de l’er­reur invo­lon­taire à l’art de la fraude (2018N4) est très utile pour comprendre les dysfonc­tion­ne­ments de la recherche sans se réfu­gier dans une posture « anti-science ».

Les inté­rêts de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique sont à l’ori­gine de biais de sélec­tion des essais cliniques pour leur présen­ta­tion dans des confé­rences — spon­so­ri­sées par cette même indus­trie — ainsi que de biais de publi­ca­tionN5 dans les jour­naux de réfé­rence eux aussi dépen­dants de la publicité.

Les travaux de recherche menés par des cher­cheurs indé­pen­dants produisent un bilan nette­ment moins favo­rable à l’uti­li­sa­tion de statines en préven­tion des mala­dies coro­na­riennes. Pour ne citer qu’un exemple traité dans mon article Statines et médicaments anticholestérol, un extrait de l’étude OMS/MONICA (Dujardin JJ & Cambou JP, 2005A16) indique que l’aug­men­ta­tion spec­ta­cu­laire de la consom­ma­tion de statines (+18.9 % par an en moyenne) dans la popu­la­tion étudiée en France ne s’est pas traduite, en 10 ans, par une dimi­nu­tion obser­vable des événe­ments coro­naires chez des hommes et femmes d’âge moyen.

Les statines servent à dimi­nuer le taux de lipo­pro­téines de basse densité (LDLN6) au béné­fice de celles à haute densité (HDLN7), ces lipo­pro­téines étant des trans­por­teurs du choles­té­rol dans le sang. Leur très faible béné­fice en termes de morta­lité des patients d’athé­ro­sclé­roseN8 est un indi­ca­teur de l’ab­sence de lien entre le taux sanguin de LDL et le risque d’ac­ci­dent cardio­vas­cu­laire (Byrne P et al., 2022A5). Le critère du taux de LDL (encore défendu par la plupart des cardio­logues fran­çais) n’est plus pris en compte dans les calculs de risque d’ac­ci­dent cardio­vas­cu­laire propo­sés par l’American College of Cardiology et l’Université de Nottingham au Royaume-Uni (Kendrick M, 2022A26).

Il est donc temps d’ex­plo­rer d’autres pistes.

Les mala­dies cardio­vas­cu­lairesN9 concernent le cœur et la circu­la­tion sanguine. Il est ques­tion ici des mala­dies coro­na­riennesN1 liées à une dégra­da­tion des artères se tradui­sant par la forma­tion de plaque d’athé­ro­sclé­roseN8.

D’autres modes de dégra­da­tion, aux consé­quences tragiques, peuvent surve­nir en l’ab­sence de plaque : c’est notam­ment le cas de la dissec­tion spon­ta­née de l’ar­tère coro­naireN10 qui touche majo­ri­tai­re­ment des femmes de moins de 40 ans, souvent en excel­lente santé, avec un facteur de risque augmenté dans le mois qui suit un accouchement.

Une autre patho­lo­gie qui n’est pas abor­dée dans cet article est l’anévrisme (N11 ; vidéoN12) — parfois ortho­gra­phié ‘anévrysme’ confor­mé­ment à l’éty­mo­lo­gie, aneu­rysma signi­fiant « dila­ta­tion » en grec —, une dila­ta­tion loca­li­sée de la paroi d’une artère abou­tis­sant à la forma­tion d’une poche de taille variable dont la rupture peut entraî­ner une mort rapide. On estime que 1 à 4 % de la popu­la­tion mondiale serait porteuse d’ané­vrisme. Des signes précur­seurs de la rupture existent (Massin F & M Guérin, 2018A40). Une inter­ven­tion médi­cale est indis­pen­sable (chirur­gie externe ou endo­vas­cu­laire, prothèse, etc.) ainsi que la pres­crip­tion de médi­ca­ments desti­nés à éviter toute aggra­va­tion. Les amélio­ra­tions de style de vie, bien que salu­taires, ne peuvent pas s’y substituer.

Une mala­die (géné­tique) très rare, la sito­sté­ro­lé­mieN13, peut entraî­ner l’ac­cu­mu­la­tion de plaques calciques allant jusqu’à une obstruc­tion partielle des artères coro­naires. Il est probable qu’elle soit sous-diagnostiquée et que les patients soient trai­tés contre l’hy­per­li­pi­dé­mie, alors même que le trai­te­ment (statines) et les recom­man­da­tions nutri­tion­nelles ne font qu’ag­gra­ver la mala­die. Voir à ce sujet un article du Wall Street Journal (Moore JM, 2024N14) signalé et commenté par Michael Eades (The Arrow #204) :

[…] le régime qui m’avait été pres­crit n’était pas du tout adapté à la sito­sté­ro­lé­mie. Les stérols et stanols à l’ori­gine de la forma­tion de calcium dans mes artères étaient en fait très présents dans les noix et les légumes dont je me nour­ris­sais depuis des mois. On les trouve égale­ment en grande quan­tité dans l’huile de canola et l’huile d’olive, couram­ment recom­man­dées aux patients cardiaques.

Les mala­dies cardio­vas­cu­laires sont en France la première cause de morta­lité chez les femmes, en partie liée au fait que leur risque est sous-estimé en compa­rai­son avec les hommes. Un « infarc­tus silen­cieux » peut passer inaperçu par confu­sion avec d’autres douleurs. (La discri­mi­na­tion inverse existe pour d’autres mala­dies telles que l’ostéo­po­roseN15.)

Bien que la préven­tion des mala­dies cardio­vas­cu­laires puisse aussi amélio­rer le fonc­tion­ne­ment cardiaque, le trai­te­ment des affec­tions cardiaques — hyper­ten­sion arté­rielleN16, aryth­mie, fibril­la­tion atrialeN17, etc. — relève de soins médi­caux spécia­li­sés qui ne sont pas docu­men­tés sur ce site.

Stratégies de prévention

Cet article n’est pas un cata­logue exhaus­tif de méthodes « alter­na­tives » se substi­tuant aux statines et médi­ca­ments anti­cho­les­té­rol sous prétexte d’inef­fi­ca­cité ou de dange­ro­sité de ces médi­ca­ments. Les statines sont « effi­caces » dans leur objec­tif affi­ché de dimi­nuer le « mauvais choles­té­rol » (LDL‑C contenu dans les lipo­pro­téines de basse densitéN6) au béné­fice du « bon choles­té­rol » (HDL‑C contenu dans les lipo­pro­téines de haute densitéN7). Toutefois, comme le montre la litté­ra­ture scien­ti­fique — voir mon article Pourquoi diminuer le cholestérol ? — ce « mauvais » choles­té­rol n’est pas un facteur prédic­tif perti­nent de morta­lité toutes causes confon­dues, et l’ef­fet protec­teur du HDL a lui aussi été remis en ques­tion (Ward T, 2018A58). La correc­tion d’une préten­due dysli­pi­dé­mieN18 ne conduit donc pas à une dimi­nu­tion de cette morta­lité globale.

Par exemple, l’étude de PR Carter et al. (2017A47) basée sur le suivi pendant 14 ans d’un million d’Anglaises d’âge moyen 66 ans, a montré que, dans le groupe à haut choles­té­rol, l’in­ci­dence de cancer du sein avait été 40 % infé­rieure à celle du groupe à faible choles­té­rol. Le groupe diag­nos­ti­qué à haut choles­té­rol au départ avait aussi une morta­lité plus faible que celui à bas choles­té­rol (13.8 % contre 23.7 %) (Paddock C, 2017A44). On trouve de nombreux exemples simi­laires pour d’autres mala­dies chro­niques comme le diabète de type 2N19 : augmen­ta­tion rela­tive de risque jusqu’à 46 % sous trai­te­ment par statines (Cederberg H et al., 2015A7).

On peut donc écar­ter a priori toute solu­tion préten­du­ment protec­trice d’ac­ci­dents cardio­vas­cu­laires dont le seul effet obser­vable serait une « amélio­ra­tion du bilan lipi­dique ». C’est le cas par exemple d’as­so­cia­tions de probio­tiques et extraits de plantes (Kumar M et al., 2013A31). Il se peut que ces complé­ments alimen­taires aient un effet béné­fique sur la santé, mais il serait hasar­deux — en tout cas non prouvé par une étude clinique — de leur attri­buer une protec­tion cardiovasculaire.

La levure de riz rougeN20 est pres­crite par des natu­ro­pathes comme une statine « natu­relle » — préten­du­ment « sans danger ». En réalité, elle s’avère aussi inef­fi­cace que les statines (pour les mêmes raisons) avec les mêmes effets indé­si­rables : myal­gies, etc. (Mazzanti G et al., 2017A41).

Le risque de throm­boseN21 (obstruc­tion des artères) est forte­ment lié à une prédis­po­si­tion à l’hy­per­coa­gu­la­tion qui peut être évaluée — entre autres — par les dosages sanguins de fibri­no­gèneN22 et d’homo­cys­téineN23 (de Lorgeril M, 2022A12 p. 46–48). Ce diag­nos­tic peut conduire à la pres­crip­tion d’anti­coa­gu­lantsN24 ou d’anti­agré­gants plaquet­tairesN25 (aspi­rine etc.).

Les personnes souf­frant de diabète sucréN26 se voient souvent pres­crire une petite dose quoti­dienne d’aspi­rine (100 mg) en préven­tion d’un acci­dent cardio­vas­cu­laire — auquel elles sont plus expo­sées. L’essai rando­misé ASCEND (A Study of Cardiovascular Events in Diabetes, 2018A1) au Royaume-Uni, portant sur 15 480 parti­ci­pants diabé­tiques n’ayant aucun anté­cé­dent cardio­vas­cu­laire a montré que cette pres­crip­tion augmen­tait le nombre d’ac­ci­dents liés au saigne­ment — y compris des AVCN27 hémor­ra­giques — dans une propor­tion qui annu­lait son béné­fice escompté.

Même conclu­sion pour l’es­sai rando­misé ASPREE (Aspirin in Reducing Events in the Elderly, 2018A4) conduit en Australie et aux USA, couvrant 19 114 sujets de plus de 70 ans — ou 65 ans chez les sujets noirs ou hispa­niques aux USAsans anté­cé­dent cardio­vas­cu­laire ni démence ni handi­cap à qui l’on admi­nis­trait 100 mg/jour d’aspi­rine ou un placebo. Le résul­tat a été un surcroît de morta­lité chez les sujets ayant reçu le trai­te­ment, prin­ci­pa­le­ment par cancer à raison de 3.1 % de décès dans le groupe traité contre 2.3 % dans le groupe placebo, soit un facteur de risque de 1.31 (95 % CI, 1.10 à 1.56).

L’aspirine fait aussi partie d’une longue liste de médi­ca­ments qui ont pour effet secon­daire une augmen­ta­tion du risque d’acci­dent vascu­laire céré­bral hémor­ra­gique (AVCN27), effet partagé avec les neuro­lep­tiques, les trai­te­ments hormo­naux (et pilules contra­cep­tives) à base d’œs­tro­gènes, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens et corti­coïdes, les amphé­ta­mines, les vaso­cons­tric­teurs, le canna­bis théra­peu­tique à forte dose, les ocyto­ciques et la bromo­crip­tineN28

L’aspirine est pres­crite « pendant une certaine période » après la pose de stents lors d’une angio­plas­tieN29. Sa pres­crip­tion est en géné­ral doublée de celle d’un autre anti­agré­gant plaquet­taireN25 pour renfor­cer cette protec­tion : éviter qu’un caillot ne vienne obstruer un stent qui vient d’être posé. Cette précau­tion fait consen­sus, mais les avis sont parta­gés sur la néces­sité de conti­nuer la prise d’as­pi­rine, même à faible dose, au-delà de cette période, en raison des effets secon­daires préci­tés. Pour une prise d’as­pi­rine « toute la vie », le rapport béné­fice sur risque dimi­nue avec l’âge du patient. Des données publiées par la U.S. Preventive Services Task Force ont même montré que le « gain » en termes d’an­nées de vie ou de vie en bonne santé devien­drait néga­tif après envi­ron 65 ans en préven­tion primaire (USPS, 2022N30). L’augmentation de risque de DMLAN31 liée à la consom­ma­tion d’as­pi­rine est de l’ordre de 1.09 à 1.98 (Kahawita SK et al., 2015A24). Sa toxi­cité sur le long terme est décrite et docu­men­tée par Michel de Lorgeril (2022A12 p. 68–70).

Des produits « natu­rels » peuvent être utili­sés en rempla­ce­ment de l’as­pi­rine, comme expli­qué par Chris Kresser (2019N32). Le cas du poli­co­sa­nolN33 extrait du son de riz est inté­res­sant. Il a tout d’abord attiré l’at­ten­tion comme « régu­la­teur » du choles­té­rol, dimi­nuant le LDL et augmen­tant le HDL (Gouni-Berthold I & HK Berthold, 2002A21). C’est à cette propriété que l’on attri­buait son effet protec­teur cardio­vas­cu­laire. Une fois l’hy­po­thèse « choles­té­rol » aban­don­née — du moins dans le monde de la recherche — il a été comparé à l’as­pi­rine, autre­ment dit pour son effet anti­agré­gant plaquet­taire qui avait été observé in vitro. En expé­ri­men­ta­tion animale, le poli­co­sa­nol a montré une effi­ca­cité égale à celle de l’as­pi­rine sans les effets secon­daires de cette dernière (Wong WT et al., 2016A59). Aucun comité éthique n’au­rait auto­risé un essai clinique sur des sujets humains — poli­co­sa­nol contre aspi­rine ni poli­co­sa­nol contre placebo — car le groupe témoin ne pouvait pas être laissé sans protec­tion. C’est donc l’as­so­cia­tion poli­co­sa­nol (20 mg/j) + aspi­rine — et éven­tuel­le­ment clopi­do­grelN34 (Plavix™) — dont on a mesuré l’ef­fi­ca­cité en préven­tion secon­daire, dans des essais cliniques rando­mi­sés (Sanchez-Lopez J et al., 2018A51 ; Xu K et al., 2016A60) :

Le poli­co­sa­nol a réduit la réac­ti­vité plaquet­taire dans une mesure simi­laire à une dose d’en­tre­tien élevée de clopi­do­grel sans augmen­ter le taux de saignement.

Michel de Lorgeril signale (2022A12 p. 167) qu’en­vi­ron 20 % des patients sont plus ou moins résis­tants au clopi­do­grelN34 :

Dans ce cas, plutôt que conser­ver l’as­pi­rine et arrê­ter le Plavix, il est haute­ment préfé­rable de pres­crire une thié­no­py­ri­dine qui n’a pas besoin d’être acti­vée par le foie.

Un test biolo­gique permet­tant d’iden­ti­fier la résis­tance au Plavix™ est appelé VASPN35 (ibid.).

Hyun-Hong Kim et collègues (2015N36) ont montré que Lactobacillus plan­ta­rumN37, une bacté­rie culti­vée par fermen­ta­tion d’ex­trait de son de riz, avait aussi un effet anti­agré­gant plaquet­taireN25. Le prin­cipe actif de cette substance ne doit pas être confondu avec celui du poli­co­sa­nol. Dans la pratique, Lactobacillus plan­ta­rum est présent dans de nombreux aliments fermen­tés comme les fromages affi­nés et la chou­croute, ainsi que dans les micro­biotesN38 intes­ti­nal et buccal.

Des études ont par ailleurs montré que le risque d’agré­ga­tion plaquet­taire pouvait être réduit par la dimi­nu­tion du stress et de la tension arté­rielle, l’évi­te­ment du sucre, un meilleur équi­libre oméga 3 sur oméga 6, la pratique d’exer­cice, et bien entendu l’aban­don du tabac.

Les méca­nismes molé­cu­laires et physio­pa­tho­lo­giques qui sous-tendent la rela­tion réci­proque entre la résis­tance à l’in­su­lineN39 et l’hy­per­ten­sion entraînent un cercle vicieux qui renforce le lien entre les troubles méta­bo­liques et hémo­dy­na­miques (Alidu, H et al., 2023N40).

Les solu­tions raison­nables selon les données de la science aujourd’­hui — celle des insti­tuts de recherche indé­pen­dants de l’in­dus­trie — ne sont pas du domaine de la pres­crip­tion médi­ca­men­teuse. Elles appellent une amélio­ra­tion de la qualité de vie, à commen­cer par les facteurs de risque modi­fiables qui augmentent l’espé­rance de vie en bonne santéN41. Comme je l’ai exposé dans mon article Vivre bien et longtemps — et de manière répé­tée sur ce site — ces facteurs de risque ont un impact sur toutes les mala­dies chro­niquesN42 qui figurent au premier plan des dépenses de soin et de préven­tion dans les pays indus­tria­li­sés, avec une réponse jusqu’ici majo­ri­tai­re­ment médicamenteuse.

Il est donc vital de mettre en place d’autres stra­té­gies de préven­tion. Mais j’in­siste pour que les lectrices et lecteurs concer­nés ne prennent aucune déci­sion avant d’avoir appro­fondi le sujet. Alors que Michel de Lorgeril conclut avec fermeté que la pres­crip­tion de statines est à la fois inutile et dange­reuse (2015N43), il recom­mande de ne pas stop­per son trai­te­ment sans avoir pris l’avis de son méde­cin trai­tant — ne serait-ce que par cour­toi­sie — mais aussi parce qu’il est préfé­rable de stop­per la statine progres­si­ve­ment, surtout si malheu­reu­se­ment on a été traité à fortes doses (de Lorgeril M, 2013A10, p. 199).

Il faut enfin regar­der avec prudence l’ex­pé­ri­men­ta­tion animale, sachant que (1) les souris et les humains n’ont pas les mêmes sites d’athé­ro­sclé­rose (artères coro­naires versus aorte) et (2) leurs micro­biomesN44 se ressemblent sans être iden­tiques, de nombreux gènes et espèces de bacté­ries intes­ti­nales étant présents chez la souris mais pas chez l’homme.

Tabac et cannabis

Le taba­gisme augmente la morta­lité par mala­die cardio­vas­cu­laire, ce risque est bien connu. L’effet peut s’ex­pli­quer par l’inflam­ma­tion systé­mique chro­niqueN45 qui contri­bue à l’en­dom­ma­ge­ment de l’endo­thé­lium vascu­laireN46, entraî­nant la forma­tion de plaque d’athé­ro­sclé­roseN8.

L’étude cas-témoins de Rikinkumar S Patel et al. (2019N47) sur 1694 sujets âgés de 15 à 22 ans ayant eu un infarc­tus du myocarde, compa­rés à 9 millions de témoins sans infarc­tus, a révélé une préva­lence de 28.4 % de consom­ma­tion de tabac et 14.9 % d’usage régu­lier de canna­bis « récréa­tif »N48 chez les premiers. L’article de Christopher A Franz et William H Frishman (2016N49) avait déjà signalé les risques asso­ciés à la consom­ma­tion de mari­juana (fleurs séchées du cannabis) :

Comparativement au placebo, les ciga­rettes de mari­juana provoquent une augmen­ta­tion de la fréquence cardiaque, des pres­sions arté­rielles systo­lique et dias­to­lique en décu­bi­tus dorsal et du flux sanguin de l’avant-bras via une acti­vité accrue du système nerveux sympa­thique. Ces actions augmentent la demande en oxygène du myocarde à un degré tel qu’elles peuvent réduire le temps néces­saire à l’an­gine de poitrine induite par des efforts chez les patients ayant des anté­cé­dents d’an­gine de poitrine stable. De plus, la mari­juana a été asso­ciée au déclen­che­ment d’in­farc­tus du myocarde chez les jeunes patients de sexe mascu­lin. Il a été démon­tré que fumer de la mari­juana augmente le risque d’ap­pa­ri­tion d’in­farc­tus du myocarde d’un facteur de 4,8 pendant les 60 minutes suivant la consom­ma­tion de mari­juana et augmente le risque annuel d’in­farc­tus du myocarde chez les consom­ma­teurs quoti­diens de canna­bis de 1,5 % à 3 % par an.

Les dangers de l’usage récréa­tif du canna­bis chez les jeunes gens ont fait l’ob­jet de plusieurs présen­ta­tions, en novembre 2019, dans un congrès de l’American Heart AssociationN50.

Manger méditerranéen ?

L’essai clinique Lyon Diet Heart Study (de Lorgeril M et al., 1994N51 ; 1999A14) a prouvé qu’une pratique nutri­tion­nelle proche du régime médi­ter­ra­néenN52 asso­ciée à de l’exer­cice dimi­nuait signi­fi­ca­ti­ve­ment les effets drama­tiques de l’athé­ro­sclé­rose (Campbell D., 2015A6). Ce régime est décrit dans l’ou­vrage Prévenir l’in­farc­tus et l’ac­ci­dent vascu­laire céré­bral (de Lorgeril M, 2011A9, p. 261–341) et plus en détail dans Le Nouveau Régime Méditerranéen (2015A11). Il est cité à présent dans les recom­man­da­tions de bonnes pratiques de la Société fran­çaise de cardio­lo­gie (2011N53).

Un facteur déter­mi­nant du régime médi­ter­ra­néen est son équi­libre plus favo­rable des acides gras poly­in­sa­tu­résN54 oméga 3 sur oméga 6. Des travaux ulté­rieurs ont révélé que cet équi­libre était perturbé par la consom­ma­tion de statines (de Lorgeril M. et al., 2013A13). Il est par ailleurs impor­tant de signa­ler que l’au­teur signale l’im­por­tance spéci­fique de l’acide alpha-linéolique (ALAN55) — « oméga 3 » de source végé­tale — et donc de la consom­ma­tion d’huile de colza, de noix de Grenoble, etc. (2022N56).

À ma connais­sance, il n’existe pas de réplique de « L’étude de Lyon ». La perti­nence des résul­tats de cette étude a d’ailleurs été mise en doute par Zeraatkar D et al. (2019N57) :

La Lyon Diet Heart Study a conclu à un effet invrai­sem­bla­ble­ment impor­tant du trai­te­ment, peut-être en raison de l’ar­rêt précoce de l’es­sai et parce qu’elle portait sur un échan­tillon de taille (605 parti­ci­pants) plus de 80 fois plus petit que l’es­sai WHI (48 835 parti­ci­pants) [N58].

Il me paraî­trait donc illu­soire (voire impru­dent) de réduire la préven­tion des acci­dents cardio­vas­cu­laires à l’adop­tion d’un régime alimen­taire, même assorti — selon l’air du temps — « d’un peu d’exer­cice ». Aujourd’hui, le terme Mediterranean diet est devenu un buzz­word facile à digé­rer, faute de claire défi­ni­tion, par les lecteurs d’ar­ticles à grande diffu­sion (Roussel R, 2019N59).

Il est surpre­nant que les promo­teurs de « diètes médi­ter­ra­néennes » insistent sur le fait qu’elles rédui­raient nette­ment la consom­ma­tion de viandes rouges (bœuf, veau, porc, agneau, mouton, chèvre et cheval), ce qui, selon elles, expli­que­rait la réduc­tion du risque cardio­vas­cu­laire et d’autres mala­dies chro­niques. L’étude PREDIMED de Ramón Estruch et al. (2013A17) annon­çait une réduc­tion de 30 % du risque cardio­vas­cu­laire chez les adeptes de diète « médi­ter­ra­néenne »… Elle a été rétrac­tée en 2018N60 puis repu­bliée après une recti­fi­ca­tion d’er­reurs de proto­cole qui, selon les auteurs, donne sensi­ble­ment le même résul­tat — ce dont doute John Ioannidis (2018N61). Mais c’est moins cet aspect qui pose problème que l’in­ter­pré­ta­tion circu­lant dans les médias : ils négligent de dire que dans cette étude, les sujets des deux groupes « diète médi­ter­ra­néenne » consom­maient plus de viande rouge ou trans­for­mée que ceux du groupe témoin ! Jusqu’à une fois par jour pour les premiers, contre une fois par semaine pour le groupe témoin, selon le tableau 1 page 1281, ramené à une diffé­rence de 15 % dans les données réelles four­nies en appen­dice (version 2013A55).

Ici encore, ce n’est donc pas la consom­ma­tion de viande rouge qui est en cause dans l’éva­lua­tion du risque cardio­vas­cu­laire. Mais la mode dans les salons et sur les plateaux de TV est d’an­non­cer fière­ment qu’on a remplacé toute viande rouge par de la viande blanche ou des protéines végé­tales pour amélio­rer sa santé et « sauver le climat », deux affir­ma­tions qui n’ont aucune base scien­ti­fique — voir mes articles Pour les végan·e·s et Discours sur le climat.

Le terme fourre-tout de « diète médi­ter­ra­néenne » sert surtout à promou­voir des denrées alimen­taires sacra­li­sées par les médias (Lauwers T, 2020A36). Sans surprise, l’huile d’olive est le prin­ci­pal marqueur d’es­sais menés par des équipes de recherche espa­gnoles (Jimenez-Torres J et al., 2021A23). La mention « avec de l’huile d’olive » a d’ailleurs été ajou­tée au titre de la repu­bli­ca­tion, après rétrac­tion, de l’étude PREDIMED de Ramón Estruch et al. (2013A17).

Les variantes de diète médi­ter­ra­néenne adap­tées à d’autres climats et coutumes alimen­taires seraient nombreuses, assu­ré­ment béné­fiques car radi­ca­le­ment oppo­sées au régime SAD (Standard American Diet) ou sa décli­nai­son en « malbouffe » euro­péenne. Mais surtout, de nombreuses données signi­fi­ca­tives ont émergé depuis la Lyon Diet Heart Study publiée il y a vingt ans. On peut citer, sans être exhaus­tif, les effets probables d’une carence en vita­mine D (voir mon article Vitamine D et le site Intermountain Medical Center, 2016A56), les travaux en chro­no­bio­lo­gie de la nutri­tion (voir la biblio­gra­phie Chrononutrition - publications) ainsi que sur le micro­biomeN44 qui synthé­tise des protéines, dont des hormones et des neuro­trans­met­teurs, et, égale­ment des protéines de l’inflammation pouvant passer dans la circu­la­tion sanguine et affec­ter la santé humaine (Margent P, 2016A39).

Compléments alimentaires

complements

L’inflam­ma­tion systé­mique chro­nique (inflam­ma­ging en anglais, N45) est citée aujourd’­hui comme une cause de dégra­da­tion des artères et d’ac­cu­mu­la­tion de plaque d’athé­ro­sclé­rose. On peut y remé­dier par une meilleure hygiène de vie (absti­nence du tabac, nutri­tion, exer­cice, anti-stress, sommeil…) enri­chie de complé­ments pres­crits en méde­cine ortho­mo­lé­cu­laireN62, notam­ment magné­siumN63, vita­mine C, sélé­niumN64, resvé­ra­trolN65, ubiqui­nolN66, poudre de zéolitheN67 et diverses prépa­ra­tions à base de plantes.

L’étude inter­ven­tion­nelle de Peter J Joris et al. (2016N68) a montré une nette amélio­ra­tion de la flexi­bi­lité arté­rielle chez des hommes en surpoids et des femmes méno­pau­sées d’âge moyen 62 ans, au terme de 24 semaines de consom­ma­tion quoti­dienne de 350 mg de citrate de magné­sium. Cette flexi­bi­lité était évaluée à partir de la vitesse d’onde de pouls (VOPN69) entre l’ar­tère caro­tide et l’ar­tère fémorale.

Pour la zéolithe clinop­ti­lo­lite, voir quelques expli­ca­tions sur ce lien commer­cial : N70. C’est prin­ci­pa­le­ment un chéla­teur des métaux lourds qui, selon le méde­cin alle­mand qui me l’a pres­crite, contri­buent à l’in­flam­ma­tion de l’endo­thé­lium vascu­laireN46. Sa compo­si­tion est proche de miné­raux sili­ca­tés présents dans l’eau de fonte des glaciers que les habi­tants de hautes montagnes consom­maient sans la faire décan­ter (Allan NJR, 1990A3 page 406) : notam­ment biotiteN71 et plagio­claseN72. Bien entendu, ces habi­tants avaient d’autres raisons de ne pas souf­frir de mala­dies cardio­vas­cu­laires ! — voir mon article Hunza à perte de vue. Il faut par ailleurs tenir compte d’une impor­tante contro­verse sur les effets et la non-toxicité de la zéolithe : voir à ce sujet mon article Compléments alimentaires.

Il est souvent ques­tion de l’acide palmi­to­léiqueN73 — aussi dési­gné comme une version d’oméga‑7N74 — comme réduc­teur de l’in­flam­ma­tion systé­mique chro­nique, avec d’autres avan­tages : libé­ra­tion de la graisse dans les adipo­cytes, réduc­tion du diabète de type 2 et amélio­ra­tion de la sensi­bi­lité à l’in­su­line (voir articleN75). Cet acide est abon­dant dans l’huile d’ar­gou­sier (vendue en gélules), mais une source alimen­taire immé­dia­te­ment acces­sible serait la graisse conte­nue dans les produits laitiersN76.

Une étude sur le thé vert a montré qu’un de ses compo­sants (Epigallocatechin-3-gallate) pour­rait contra­rier la forma­tion de plaque d’athé­ro­sclé­roseN8 en dissol­vant l’apoli­po­pro­téine A‑1 (apoA‑1, N77) — voir publi­ca­tionN78 et articleN79. Toutefois, la quan­tité permet­tant d’ob­te­nir un effet obser­vable n’est pas connue. C’est néan­moins une piste nouvelle qui inté­resse la pharmacologie.

Problème de quan­ti­fi­ca­tion, aussi, pour ce qui concerne l’ef­fet protec­teur d’une consom­ma­tion « modé­rée » (typi­que­ment 1 verre par jour pour les femmes, 2 pour les hommes) de bière ou de vin rouge, voir la méta-analyse de Simona Costanzo et al. (2011N80). Je rappelle qu’une méta-analyseN81 comporte un biais inhé­rent de sélec­tion (d’études confir­mant l’hy­po­thèse à prou­ver) et fait dispa­raître la rando­mi­sa­tionN82 des popu­la­tions obser­vées, un des fonde­ments de toute étude clinique probante. Les 16 études étaient déjà unique­ment obser­va­tion­nelles, ce qui excluait toute rando­mi­sa­tion. Les auteurs affirment n’avoir aucun lien avec l’in­dus­trie viti­cole, mais cela ne préjuge en rien de l’in­dé­pen­dance des études qu’ils avaient choi­sies… Si le vin rouge est souvent cité en raison de son apport en resvé­ra­trolN65, on ne sait pas quelle quan­tité serait néces­saire pour obser­ver un effet protec­teur sans celui, délé­tère, d’une surcon­som­ma­tion d’alcool.

L’étude de Richar D Semba et al. (2014N83) a d’ailleurs contre­dit les argu­ments précé­dents en mesu­rant, sur une cohorte de 783 personnes de plus de 65 ans, que les taux urinaires de resvé­ra­trolN65 n’étaient liés à aucun déter­mi­nant de santé ou de morta­lité. De même, l’étude de Lasse Gliemann et al. (2013A20) sur un groupe d’hommes sains d’âge moyen 65 ans, a montré que, contrai­re­ment à ce qu’on observe en expé­ri­men­ta­tion animale, une supplé­men­ta­tion en resvé­ra­trolN65 rédui­sait l’ef­fet posi­tif de l’en­traî­ne­ment physique sur la tension arté­rielle, le choles­té­rol sanguin et l’ab­sorp­tion maxi­male d’oxy­gène, et n’a pas contri­bué à retar­der l’athé­ro­sclé­rose.

Le syndrome inflam­ma­toireN84 à « faible bruit »N45 devrait être quan­ti­fié par des marqueurs plas­ma­tiques et cellu­laires comme la protéine C‑réactive, le fibri­no­gèneN22, la vitesse de sédi­men­ta­tion etc. — plus de détails dans mon article Vivre bien et longtemps.

Les méde­cins alle­mands que j’ai consul­tés en octobre 2017 ont accordé la prio­rité à une réduc­tion du stress oxydant — voir mon article Je suis à l'hôpital !

L’effet du LDL oxydé sur la forma­tion de plaque d’athé­ro­sclé­roseN85 a été montré, entre autres, par Dayuan Li & Jawahar L Mehta (2005N86). James DiNicolantonio et James O’Keefe (2018N87) confirment (page 1) :

Il a été décou­vert […] que les LDL oxydés (oxLDL) avaient des effets toxiques directs sur la cellule, le recru­te­ment et l’en­trée de mono­cytes dans la couche sous-endothéliale et une forma­tion accrue de cellules en mousse condui­sant à une augmen­ta­tion de l’athé­ro­sclé­rose et de l’inflammation.

L’oxydation du LDL est prin­ci­pa­le­ment causée par la consom­ma­tion de sucre et d’huiles végé­tales poly-insaturées. Elle serait mini­mi­séeN88·N89·N90·N91 par la consom­ma­tion d’acide oléique (oméga‑9N92) qui se trouve notam­ment dans l’huile d’olive et la graisse de canard. Les acides gras mono-insaturés protègent aussi à long terme contre l’agré­ga­tion de plaque d’athé­ro­sclé­roseN93.

Les lipo­pro­téinesN94 assurent une fonc­tion immu­ni­taire en agré­geant les microbes inac­ti­vés et leurs toxines, ces agré­gats pouvant être stockés dans les vasa vaso­rum N95 des artères et donc contri­buer à la forma­tion de plaque d’athé­ro­sclé­rose. Cette agré­ga­tion est accen­tuée par la présence de LDL oxydé et d’homo­cys­téineN23 (Ravnskov U & KS McCully, 2009N96) :

La teneur en débris nécro­tiques et en leuco­cytes et la tempé­ra­ture plus élevée que son envi­ron­ne­ment confèrent à la plaque vulné­rable certaines carac­té­ris­tiques d’un micro-abcès qui, par rupture, peut déclen­cher une throm­bose occlu­sive. Cette chaîne d’évé­ne­ments suggé­rée explique pour­quoi de nombreux symp­tômes cliniques et résul­tats de labo­ra­toire dans l’in­farc­tus aigu du myocarde sont simi­laires à ceux obser­vés dans les mala­dies infec­tieuses. Elle explique la présence de micro-organismes dans les plaques athé­ro­sclé­ro­tiques, et pour­quoi la bacté­rié­mie et la septi­cé­mie sont souvent obser­vées dans l’in­farc­tus du myocarde compli­qué d’un choc cardio­gé­nique. Elle explique les nombreuses asso­cia­tions entre infec­tions et mala­dies cardio­vas­cu­laires. Et cela explique pour­quoi le choles­té­rol s’ac­cu­mule dans la paroi arté­rielle. Certains facteurs de risque peuvent ne pas provo­quer direc­te­ment de mala­die vascu­laire, mais ils peuvent alté­rer le système immu­ni­taire, favo­ri­ser la crois­sance micro­bienne ou provo­quer une hyper­ho­mo­cys­téi­né­mie, condui­sant à des plaques vulnérables.

Une mode de plus en plus répan­due pour « manger sain » est de renon­cer à la viande rouge pour la rempla­cer notam­ment par de la volaille. Ce choix peut avoir des consé­quences graves sur le long terme : les poulets — même « bio en plein air » — sont nour­ris au maïs, qui entraîne un apport exces­sif d’acides gras poly­in­sa­tu­rés oméga 6N97, prin­ci­pa­le­ment sous forme d’acide lino­léiqueN98 avec un impact néga­tif sur la santé arté­rielle (DiNicolantonio & O’Keefe, 2018A15).

À l’in­verse, la viande rouge issue de pâtu­rages est une source (irrem­pla­çable) de carno­sineN99. Ce dipep­tide, entre autres, piège les déri­vés réac­tifs de l’oxy­gène (ROSN100) et s’op­pose à la glyca­tionN101, deux facteurs impor­tants de forma­tion de plaque d’athé­ro­sclé­rose (Jukić I et al., 2021N102). « En raison de ses proprié­tés anti­oxy­dantes, et ses proprié­tés anti­gly­ca­tion [et] chéla­teur de métaux [N103], les supplé­ments de carno­sine ont été propo­sés comme une théra­pie géné­rale anti-vieillissement »N99. Il est inté­res­sant de rappe­ler qu’Emma Morano, doyenne de l’hu­ma­nité à 117 ans, consom­mait chaque jour 100 à 150 grammes de viande crue — voir mon article Régime de longévité — cuisine à l’italienne.

La N‑acétylcystéine (NACN104) est recon­nue comme un flui­di­fiant bron­chique perfor­mant, mais surtout un précur­seur du gluta­thionN105 qui inter­vient dans un certain nombre de réac­tions d’éli­mi­na­tion de déri­vés réac­tifs de l’oxy­gèneN100. Le gluta­thion est le véri­table « anti­oxy­dant » de l’or­ga­nisme, et sa produc­tion est inti­me­ment liée à la pratique d’exercice intensif de courte durée. Une consom­ma­tion modé­rée quoti­dienne de NAC peut dimi­nuer l’in­flam­ma­tion de l’endo­thé­lium vascu­laireN46 et amélio­rer son fonc­tion­ne­ment. L’étude préli­mi­naire (in vitro) de Justyana Rajewska-Tabor et al. (2023A49) a montré que la NAC pour­rait exer­cer un rôle répa­ra­teur de l’en­do­thé­lium, suite une infec­tion (bénigne) au SARS-CoV‑2, en inhi­bant la synthèse de l’inter­leu­kine 6N106 et du facteur de von WillebrandN107. La NAC dimi­nue aussi la tension artérielle.

Les acides gras poly-insaturésN54 n‑3 — ou oméga 3N108 — qu’on trouve prin­ci­pa­le­ment dans les huiles de pois­sons, les noix de Grenoble et certaines graines, contri­buent à empê­cher la forma­tion de plaque selon un proces­sus qui n’est pas plei­ne­ment expli­cité (Spiteller G, 2005A54). Toutefois, l’étude de Ayodeji Awoyemi et al. (2019N109) a montré, sur un groupe de 484 hommes de 65 à 75 ans à haut risque cardio­vas­cu­laire suivis pendant 36 mois, qu’une supplé­men­ta­tion en oméga 3 n’avait pas dimi­nué le risque cardio­vas­cu­laire, ni les taux de biomar­queurs de l’inflammation intes­ti­nale qui semble être corré­lée à ce risque.

L’homo­cys­téineN23 est un marqueur d’une déré­gu­la­tion du cycle de méthy­la­tionN110 (2018N111) et peut provo­quer des lésions des cellules endo­thé­liales. Un niveau exces­sif d’ho­mo­cys­téine peut être causé par une carence en vita­mine B12 chez un adepte de régime végé­ta­rien, a fortiori végé­ta­lien (Obersby D et al., 2013N112).

Urban Alehagen et collègues (2015A2) ont montré qu’une supplé­men­ta­tion pendant 4 ans en sélé­niumN64 et coen­zyme Q10N113 avait réduit de moitié le risque de morta­lité cardio­vas­cu­laire chez des personnes âgées, aussi bien celles en bonne santé que celles affec­tées d’une mala­die coro­na­rienne. Cette dimi­nu­tion de risque a été confir­mée par un suivi sur 10 ans. L’étude a été menée en Suède. Les auteurs rappellent que le taux de sélé­nium dans le sol ouest-européen est rela­ti­ve­ment peu élevé ; il se pour­rait donc que les carences soient fréquentes car les sources alimen­taires de sélé­nium sont faibles en regard des apports jour­na­liers recom­man­désN114. Pour ce qui est de la coen­zyme Q10, la consom­ma­tion de sa forme active (ubiqui­nolN66) est préfé­rable — voir mon article Compléments alimentaires.

Comme je l’ai exposé dans Compléments alimentaires, la supplé­men­ta­tion en anti­oxy­dants n’est pas une pana­cée univer­selle. Elle contre­di­rait même les effets béné­fiques de l’exer­cice chez les humains (Ristow M et al., 2009A50) en se substi­tuant à leur fabri­ca­tion natu­relle par l’or­ga­nisme. Tout en rédui­sant les marqueurs du stress oxyda­tifN115, elle dimi­nue la sensi­bi­lité à l’insuline qui est un des béné­fices de l’activité physique.

Toute supplé­men­ta­tion devrait donc être limi­tée aux substances dont on soup­çonne une carence en dépit d’une acti­vité physique bien régu­lée. On peut par exemple évaluer les besoins en ubiqui­nol et vita­mine D3 à partir des taux sanguins de coen­zyme Q10 et de vita­mine D‑25 hydroxy­lase — voir mon article Vitamine D.

Une liste de dosages sanguins suscep­tibles de guider le choix de complé­ments alimen­taires est propo­sée dans mon article Bilan sanguin, quelques suggestions.

Oxyde nitrique ou gaz carbonique ?

Le rôle de l’oxyde nitrique synthaseN116 dans la physio­lo­gie et les patho­lo­gies vascu­laires est présenté (de manière très tech­nique) par Eduardo D Costa et collègues (2016N117). Certains complé­ments alimen­taires sont suppo­sés favo­ri­ser la produc­tion d’oxyde nitrique ou monoxyde d’azoteN118 (NO) et amélio­rer le fonc­tion­ne­ment des artères en faci­li­tant leur dila­ta­tion. Voir par exemple la vente à un prix « obscène » du mélange Niteworks™ (à base d’argi­nineN119, de citrul­lineN120, de vita­mines C et E, d’acide folique, d’ALAN55, de L‑taurineN121 et d’ex­trait de mélisse offi­ci­naleN122) n’ayant pas fait preuve de son effi­ca­cité mais promu dans une campagne média­tique fracas­sante par l’ex-prix Nobel Louis J. IgnarroN123. Même chose pour Cardio Support™, produit simi­laire, sans effi­ca­cité prou­vée, mis sur le marché par son ancien coéqui­pier Ferid Murad.

Cet effet vaso­di­la­ta­teur est réservé aux oxyde nitrique synthasesN116 endo­thé­liale et neuro­nale (eNOS et nNOS) (Costa ED et al., 2016N117) dont la produc­tion n’est pas direc­te­ment assu­rée par ces apports nutritionnels.

L’engouement pour l’oxyde nitrique date de l’in­ven­tion du Viagra (SildénafilN124). La dila­ta­tion des artères via la produc­tion d’oxyde nitrique (NO) ne serait en réalité qu’un méca­nisme de secours, certes utile pour faci­li­ter un état d’ex­ci­ta­tion dési­rable en ces circonstances.

L’oxyde nitrique perturbe le complexe IVN125 qui sert de cata­ly­seur à la réac­tion de réduc­tion du CO2. Un excès d’oxyde nitrique nuit donc au trans­fert de l’oxy­gène de l’hé­mo­glo­bine vers les cellules. C’est par ailleurs une molé­cule très réac­tive qui peut produire des peroxy­ni­tritesN126 (O‑N-O‑O), à l’ori­gine de dommages cellu­laires, qui ont une grande durée de vie. Le CO2, par contre, neutra­lise les peroxynitrites.

Cette remarque doit être tempé­rée par le fait que l’oxyde nitrique stimule dans la moelle osseuse la produc­tion de cellules progé­ni­trices endo­thé­liales (EPCN127) qui recouvrent les zones de lésions endo­thé­liales dans les artères et évitent donc la forma­tion de plaques d’athé­ro­sclé­rose. C’est aussi un anti­coa­gu­lant puis­sant qui empêche toute adhé­sion au glyco­ca­lyxN128 et donc à l’endo­thé­lium vascu­laireN46 (Kendrick M, 2021A25 p. 100).

En temps ordi­naire, l’op­ti­mi­sa­tion du trans­fert d’oxy­gène des cellules rouges sanguines vers les autres cellules est condi­tion­née par la présence de gaz carbo­nique (CO2). La produc­tion de CO2 est favo­ri­sée par l’exer­cice, une dimi­nu­tion du stress, et surtout une respi­ra­tion lente d’am­pli­tude raison­nable, l’hyper­ven­ti­la­tionN129 étant à éviter. Respirer quelques minutes dans un sac en papier réta­blit provi­soi­re­ment le niveau de CO2 souhaité, ce qui peut sauver une personne en hyper­ven­ti­la­tion dans une situa­tion de panique, bien que ce ne soit qu’une solu­tion de secours. De nombreuses personnes vivent en hyper­ven­ti­la­tion sous-clinique en raison du stress, du manque d’exer­cice et d’une dégra­da­tion du fonc­tion­ne­ment mito­chon­drialN130. Voir l’ar­ticle de Ray Peat : Le CO2 protecteur et le vieillissement et la vidéo d’Elwin Robinson en fin d’article. 

Une dimi­nu­tion de l’ap­port en oxygène (hypoxie) induit la produc­tion de protéines appe­lées facteurs induits par l’hy­poxie (HIF)N131 — dont la décou­verte a fait l’ob­jet du Prix Nobel de méde­cine en 2019 mais aussi de soup­çons de fraude scien­ti­fique.

Source : Prokopov A & AY Chizhov (2020N132 38:00).

Il est connu de longue date que les athlètes béné­fi­cient, pour leur entraî­ne­ment, d’un séjour en alti­tude où l’oxy­gène est raré­fié (envi­ron 10 % en volume au lieu de 21 %). Toutefois, leurs perfor­mances dimi­nuent pendant les deux premières semaines après la fin du séjour ; le béné­fice n’est durable que pour des indi­vi­dus nés en alti­tude. Par contre, l’adap­ta­tion au manque d’oxy­gène peut être repro­duite et contrô­lée, à basse alti­tude, par le biais d’un équi­pe­ment adapté : voir les présen­ta­tions d’Arkadi Prokopov (2020N133 courte ; 2019N132 longue, avec AY Chizhov) du trai­te­ment inter­mit­tent par hypoxie à pres­sion normale inventé dans les années 1970 par Alexei Yaroslavovitch Chizhov. Ce cher­cheur avait notam­ment observé, en 1981, une hypoxie prenant place de manière cyclique dans l’uté­rus des humains (et autres animaux). Dix ans plus tard, il avait réalisé que ce cycle de priva­tion d’oxy­gène permet une adap­ta­tion méta­bo­lique vitale pour le dérou­le­ment de l’ac­cou­che­ment et les premiers mois de vie de l’en­fant (Prokopov A & AY Chizhov, 2019N132 16:39). On sait aujourd’­hui que les mito­chon­driesN130 sont au cœur de ce processus.

Le trai­te­ment inter­mit­tent par hypoxie à pres­sion normale stimule la créa­tion de vais­seaux sanguins (vascu­la­ri­sa­tionN134) dans le cœur et le cerveau (Prokopov A & AY Chizhov, 2019N132 36:18). Selon Prokopov, il permet aussi d’ac­ti­ver le système glym­pha­tiqueN135 qui contrôle le drai­nage du liquide céré­bros­pi­nalN136, avec pour effets notables la guéri­son de maux de tête et une réduc­tion de l’hy­per­ten­sion arté­rielle. Enfin, des résul­tats encou­ra­geants pour le trai­te­ment de la mala­die de Lyme (borré­liose)N137 ont été obser­vés (2019N132 51:10).

Berbérine

La berbé­rineN138 est connue pour ses effets béné­fiques sur le système cardio­vas­cu­laire. Issue de plantes, son origine « natu­relle » tend à faire oublier le risque d’un surdo­sage (ANSES, 2019N139). Pour ce qui concerne la santé arté­rielle, la litté­ra­ture insiste sur la « dimi­nu­tion du choles­té­rol », alors que le plus inté­res­sant est proba­ble­ment la dimi­nu­tion du LDL choles­té­rol oxydéN140.

Un article de Frontiers in Pharmacology (Rui R et al., 2021N141) précise :

Une étude récente a montré que la berbé­rine pouvait inhi­ber simul­ta­né­ment la proli­fé­ra­tion et l’apop­tose des VSMC (cellules muscu­laires lisses vascu­lairesN142) induites par une contrainte méca­nique d’éti­re­ment, ce qui suggère que la berbé­rine pour­rait être un excellent médi­ca­ment pour trai­ter l’athé­ro­sclé­rose. […]

Cependant, étant donné les nouvelles décou­vertes suggé­rant que la proli­fé­ra­tion et l’apop­tose des VSMC jouent toutes deux un rôle crucial dans l’athé­ro­sclé­rose, les futures recherches sur les VSMC devraient explo­rer ces deux rôles.

Un effet béné­fique de la berbé­rine sur l’in­suf­fi­sance cardiaqueN143 avait été signalé par un essai rando­misé de Xiang-Hong Zeng et Xiang-Ji Zeng (2003N144). Elle semble exer­cer un effet protec­teur contre la toxi­cité d’une surcharge en fer, source d’in­flam­ma­tion qui contri­bue à la forma­tion de plaque d’athé­ro­sclé­rose (Aalikhani M et al., 2022N145).

EDTA

Ce qui suit ne fait pas partie de la préven­tion contre les mala­dies cardio­vas­cu­laires, ni des trai­te­ments « natu­rels » préco­ni­sés par la méde­cine ortho­mo­lé­cu­laireN62 (voir ci-dessus). Il s’agit d’une théra­pie de chéla­tionN103 du calcium, un des consti­tuants de la plaque d’athé­ro­sclé­rose, utili­sant la propriété de l’acide éthy­lè­ne­dia­mi­ne­té­traa­cé­tique (EDTAN146) de capter certains métaux lourds ainsi que le calcium. L’usage de l’EDTA en méde­cine est reconnu prin­ci­pa­le­ment pour soigner l’in­toxi­ca­tion au plomb (satur­nisme), mais l’ef­fi­ca­cité de son usage pour l’éli­mi­na­tion du calcium « accro­ché » aux artères est sujette à discus­sion (Suess JP, 2017N147).

Concrètement, les ions calcium sont empri­son­nés dans les molé­cules d’EDTA, et le tout est éliminé par l’in­ter­mé­diaire des reins.

Ce trai­te­ment a été long­temps prati­qué sous la forme de perfu­sions par voie intra­vei­neuse, puis quasi­ment aban­donné lorsque d’autres approches comme l’angio­plas­tie coro­naireN29 ont été mises au point. Pour cette raison, les publi­ca­tions en rapport avec ce trai­te­ment sont anciennes, et pour la plupart obser­va­tion­nelles. Voir par exemple la méta-analyse de L Terry Chappell et John Stahl (1993N148) couvrant 22 765 sujets dans 19 études, qui concluait (avec une corré­la­tion de 0.88) à une amélio­ra­tion signi­fi­ca­tive de la fonc­tion cardio­vas­cu­laire. Cette pratique avait donc été relé­guée aux outils de « méde­cines alter­na­tives », au mieux un « trai­te­ment compas­sion­nel » là où elle est autorisée.

La chéla­tion par EDTA conti­nue néan­moins d’être envi­sa­gée — et prati­quée — pour réduire le risque de réci­dive d’ac­ci­dents cardio­vas­cu­laires. Un essai clinique rando­misé en double-aveugle a été mené de 2003 à 2012 aux USA (avec le soutien des National Institutes for Health), couvrant 1708 patients d’âge médian 65 ans, dont 18 % de femmes. Les quatre groupes rece­vaient EDTA, EDTA + multi­vi­ta­mines à haute dose, multi­vi­ta­mines seules et placebo (TACTN149). On comp­tait 31 % de diabé­tiques parmi les parti­ci­pants, dont 83 % avaient déjà béné­fi­cié d’une revas­cu­la­ri­sa­tion. Il est impor­tant de préci­ser que 73 % étaient trai­tés sous statines, 83 % sous aspi­rine et 72 % sous béta-bloquants — soins « clas­siques » de cardio­lo­gie à cette époque (Kumbhani DJ, 2014A32). Le trai­te­ment EDTA consis­tait en 40 séances de perfu­sion intra­vei­neuse durant 3 heures, dont les 30 premières réali­sées à une semaine d’in­ter­valle (Lamas GA et al., 2013A34).

La présen­ta­tion des résul­tats a été perçue comme une « surprise » et fait l’ob­jet de nombreux commen­taires (Stiles S, 2012N150) :

Un essai rando­misé en double aveugle sur la théra­pie par chéla­tion a suggéré que ce trai­te­ment de méde­cine alter­na­tive pour­rait amélio­rer modes­te­ment les résul­tats cliniques chez les patients ayant subi un infarc­tus aigu du myocarde, lais­sant perplexes ses propres cher­cheurs et d’autres obser­va­teurs compé­tents. […]

Le rapport de risque (HR) pour le critère d’éva­lua­tion primaire entre le trai­te­ment par chéla­tion et le placebo, en inten­tion de trai­ter, était de 0.82 (IC à 95 % : 0.69–0.99 ; p = 0.035). Ce chiffre a atteint de justesse la limite préspé­ci­fiée de l’es­sai pour la signi­fi­ca­tion statis­tique (p < 0.036). […] Le taux d’hos­pi­ta­li­sa­tion pour angine de poitrine était de 1.5 % chez les patients sous chéla­tion et de 2.1 % chez les témoins (p = 0.359), mais il y avait une tendance à un béné­fice pour la revas­cu­la­ri­sa­tion coro­naire, qui est surve­nue chez 15.5 % des patients sous chéla­tion et 18.1 % des témoins (p = 0.076).

Dans une analyse de sous-groupe préspé­ci­fiée, le trai­te­ment par chéla­tion a apporté un béné­fice plus impor­tant pour le critère d’éva­lua­tion prin­ci­pal dans les 31 % de la popu­la­tion totale qui étaient diabé­tiques par rapport à la popu­la­tion entière. Chez les diabé­tiques, le HR était de 0.61 (IC à 95 % 0.45–0.83 ; p = 0.002) ; chez les non-diabétiques, il était de 0.96 (IC à 95 % 0.77–1.20 ; p = 0.725).

Le trai­te­ment de chéla­tion par EDTA par voie intra­vei­neuse aurait donc fait preuve d’une effi­ca­cité signi­fi­ca­tive pour les patients diabé­tiques, bien que ce résul­tat soit à prendre avec précau­tion : le produit injecté comme placebo conte­nant du glucose, il n’est pas exclu que la diffé­rence obser­vée soit le fait d’une aggra­va­tion de l’état des patients diabé­tiques ayant reçu le placebo… D’autre part, l’hy­po­thèse primaire de l’es­sai était un mélange compli­qué de facteurs, un grand nombre de parti­ci­pants avaient retiré leur consen­te­ment, et le produit injecté conte­nait une forte concen­tra­tion d’an­ti­oxy­dants (Kumbhani DJ, 2014A32). Les auteurs ont conclu (Lamas GA et al., 2013A34) :

En défi­ni­tive, un seul essai, aussi impor­tant et bien mené soit-il, ne peut répondre à toutes les ques­tions néces­saires pour trans­for­mer une hypo­thèse nouvelle en un trai­te­ment clinique qui méri­te­rait d’être approuvé par les lignes direc­trices. De plus, étant donné qu’il s’agit du premier essai d’un régime de chéla­tion dans cette popu­la­tion de patients, il faut envi­sa­ger la possi­bi­lité que les résul­tats soient le fruit du hasard, surtout à la lumière de la faible diffé­rence entre le niveau de signi­fi­ca­tion calculé et celui préspé­ci­fié pour l’ana­lyse. Par consé­quent, les résul­tats de cette étude doivent être consi­dé­rés comme une étape impor­tante mais unique sur le long chemin vers une meilleure compré­hen­sion des impli­ca­tions physio­pa­tho­lo­giques et théra­peu­tiques du trai­te­ment par chéla­tion, mais ils ne four­nissent pas de preuves pour soute­nir son utili­sa­tion systé­ma­tique en pratique clinique.

Il est donc diffi­cile de conclure sur une base scien­ti­fique à l’ef­fi­ca­cité (ou l’inef­fi­ca­cité) de ce trai­te­ment. Sans surprise, les prati­ciens de « méde­cines alter­na­tives » expriment toute­fois un enthou­siasme sans réserve pour ce trai­te­ment en ce qui concerne l’éli­mi­na­tion du plomb, ou du calcium contenu dans la plaque d’athé­ro­sclé­rose (NutraNews, 2014N151) : « Plus de 50 ans de preuves : la chéla­tion pour­rait sauver des centaines de milliers de vies chaque année… » Des « études » (de qualité discu­table) auraient été menées sur la chéla­tion par voie orale, l’EDTA étant dosé de 500 à 4000 mg par jour. C’est sous cette forme que l’on peut tenter l’ex­pé­rience, sans risque signalé ni garan­tie de résultat…

Il faut par ailleurs tenir compte des contro­verses au sujet de l’in­ter­pré­ta­tion du score calciqueN152 (CAC) mesuré par tomo­den­si­to­mé­trie (CT scanN153) ou par un scan dont la lecture est asso­ciée à un algo­rithme d’ap­pren­tis­sage auto­ma­tique — deep lear­ning (Peng AW et al., 2023N154). Voir mon article Statines et médicaments anticholestérol dans la section 10, où Dr Michael Eades précise (2022N155) :

Il s’avère que le calcium stabi­lise la plaque. Il existe deux types de plaque : stable et instable. La plaque instable est celle qui a tendance à se rompre, à former un caillot et à provo­quer une crise cardiaque. La plaque stable est, eh bien, stable. Elle semble causer très peu de problèmes, voire aucun.

Endotoxémie

Escherichia coli. Source Wikimedia (Y_tambe).
CC BY-SA 3.0

L’inflammation est forte­ment liée à un déséqui­libre (dysbioseN156) de notre micro­biote intes­ti­nal (voir l’ar­ticleN157). Comme les autres mala­dies asso­ciées au syndrome méta­bo­liqueN158 — diabète, hyper­ten­sion, obésité etc. — elle peut être provo­quée par de l’endo­toxé­mieN159 asso­ciée à la présence exces­sive de bacté­ries à Gram néga­tifN160. Ces bacté­ries issues de substances nutri­tives — comme la lectineN161 des végé­taux ou le gluten des farines — ou d’in­fec­tions buccales (plaque dentaire) colo­nisent l’in­tes­tin grêle si les barrières de la flore buccale et de l’es­to­mac sont insuf­fi­santes, ce qui est le plus souvent le cas des personnes qui consomment beau­coup d’al­cool ou de tabac.

Une cause sous-estimée de l’in­flam­ma­tion de l’en­do­thé­lium arté­riel pour­rait être l’ab­sorp­tion de myco­toxinesN162 présentes dans les farines, céréales, légu­mi­neuses, fruits secs, laits végé­taux, huiles végé­tales poly­in­sa­tu­rées, etc. (Roussel R, 2022N163). Amir Mohammad Malvandi et collègues écrivent (2022N164) :

Les conta­mi­nants natu­rels de l’ali­men­ta­tion humaine et animale sont deve­nus un problème mondial impor­tant en raison de leurs consé­quences sur la santé animale et humaine. Malgré les évalua­tions des risques et les limites fixées par la légis­la­tion sur les niveaux de myco­toxines, l’ex­po­si­tion à des quan­ti­tés plus faibles se produit et peut affec­ter l’ho­méo­sta­sie cellu­laire. Cependant, les consé­quences inflam­ma­toires de cette possible expo­si­tion quoti­dienne aux toxines sur le microen­vi­ron­ne­ment vascu­laire et le dysfonc­tion­ne­ment arté­riel n’ont pas été explo­rées en détail. La circu­la­tion est la voie la plus acces­sible aux toxines d’ori­gine alimen­taire, et les modi­fi­ca­tions méta­bo­liques et immu­ni­taires qui en résultent affectent la santé systé­mique, tant sur l’ap­pa­reil vascu­laire que sur l’ho­méo­sta­sie osseuse. Leur nature oxydante fait des myco­toxines une source sous-jacente plau­sible de toxi­cité de faible niveau dans le microen­vi­ron­ne­ment de la moelle osseuse et de dysfonc­tion­ne­ment arté­riel. Les myco­toxines pour­raient égale­ment influen­cer la fonc­tion des cardio­myo­cytes et entraî­ner des lésions cardiaques.

L’étude obser­va­tion­nelle de Yu Song et al. (2021A53) a montré une corré­la­tion signi­fi­ca­tive entre l’in­suf­fi­sance cardiaque et une colo­ni­sa­tion bacté­rienne chro­nique de l’in­tes­tin grêle (SIBON165). Le SIBO est prédic­teur d’ef­fets adverses à court terme et peut induire de l’athé­ro­sclé­rose via des méca­nismes dépen­dant de la vita­mine K2 (Ponziani FR et al., 2017A46).

CJ Wiedermann et collègues (1999N166) ont mesuré que chez des indi­vi­dus de 5 à 79 ans qui avaient dans le sang un taux élevé de lipo­po­ly­sac­cha­rides (LPSN167) — aussi appe­lés des endo­toxines — produits par ces bacté­ries, les taux d’athé­ro­sclé­rose et de cardio­pa­thie avaient augmenté de 3 fois au cours des cinq années de leur étude, mais jusqu’à 13 fois chez les fumeurs ou anciens fumeurs.

Ray Medina explique en détail comment les bacté­ries à Gram néga­tif contri­buent à la forma­tion de plaque d’athé­ro­sclé­rose, notam­mentN168 :

Je suis sûr que certains d’entre vous ont entendu parler des cellules en mousse. Ces cellules sont compo­sées de macro­phages, de cellules muscu­laires lisses et de choles­té­rol LDL oxydé et forment des stries grais­seuses appe­lées plaques arté­rielles. Si le capu­chon fibreux qui les main­tient se brise, une crise cardiaque ou un acci­dent vascu­laire céré­bral peut surve­nir si le caillot bouche l’artère menant au cœur.

Cependant, ce n’est pas tout ce qu’on trouve dans les cellules en mousse. Les bacté­ries sont égale­ment systé­ma­ti­que­ment présentes dans ces struc­tures et je crois qu’elles sont la prin­ci­pale raison de la forma­tion de ces cellules. Chlamydia pneu­mo­niae est une cause courante de pneu­mo­nie dans le monde et se trouve souvent en tant que consti­tuant de la plaque arté­rielle. Je suis sûr que la plupart d’entre vous ne seraient pas choqués de savoir que cet agent patho­gène appar­tient à la famille des bacté­ries à Gram néga­tif. Cependant, vous serez peut-être surpris d’ap­prendre qu’un précé­dent épisode de pneu­mo­nie consti­tue un facteur de risque de crise cardiaque. Maintenant vous savez pourquoi.

Dans un autre articleN169, Ray Medina explique que les bacté­ries à Gram néga­tifN160 résident dans le micro­biote buccal en asso­cia­tion à des infec­tions dentaires ou de l’in­flam­ma­tion gingi­vale liées à une mauvaise nutri­tion ou la consom­ma­tion de tabac. Ainsi, la santé dentaire est un marqueur fort de la santé en géné­ral, comme l’avait observé Weston A. PriceN170

Mais cette présence de bacté­ries n’est pas suffi­sante pour permettre leur passage dans le sang, compte tenu de la réac­tion immu­ni­taire et des soins auxquels le patient aura recours rapi­de­ment pour soula­ger sa douleur. C’est plutôt l’in­suf­fi­sance de la barrière gastrique qui leur permet d’at­teindre l’in­tes­tin grêle où elles trouvent un milieu favo­rable à la repro­duc­tion — dysbiose intes­ti­naleN156 — et peuvent passer dans le sang pour atteindre en premier le foie. La dysbiose de l’in­tes­tin grêle entraîne une mauvaise diges­tion de protéines, glucides et graisses qui peut se traduire par une dysbiose du côlon : proli­fé­ra­tion de bacté­ries, de levures, etc.

Il est encou­ra­geant d’ob­ser­ver que la chirur­gie baria­triqueN171 règle en partie les problèmes — malgré son coût post-opératoire élevé pour les patients. Il est donc plus raison­nable d’es­sayer de résoudre le problème en amont, à partir d’une compré­hen­sion intime des méca­nismes d’as­si­mi­la­tion des acides gras à courte, moyenne et longue chaîne. On y apprend que toutes les lipo­pro­téines — chylo­mi­cronsN172, VLDL, LDL, HDL — inac­tivent les lipo­po­ly­sac­cha­ridesN167 et nous protègent aussi de patho­gènes à Gram néga­tif, de virus et de para­sites, autre­ment dit du risque de mala­dies cardio­vas­cu­laires. Voir une confir­ma­tion sur le diagramme de Ricardo Carvalho (2006N173) commenté dans mon article Pourquoi diminuer le cholestérol ?

Une méta-analyse d’Anita Aminoshariae et al. (2024N174) révèle une asso­cia­tion signi­fi­ca­tive entre la perte de dents (édenté ou moins de 10 dents) et la morta­lité due aux mala­dies cardio­vas­cu­laires. Ce résul­tat confir­me­rait qu’une mauvaise hygiène buccale (dysbiose, paro­don­titeN175) contri­bue aux mala­dies cardiovasculaires.

👉 Le soin du micro­biote buccal passe par l’évi­te­ment du tabac, une nutri­tion de bonne qualité et un entre­tien minu­tieux : bros­sage de tous les inter­stices et — comme conseillé par Bruno Donatini (2022N176) — un bain de bouche quoti­dien avec un mélange à moitié d’eau et d’eau oxygé­née à 10 volumes.

Le TMAO, un nouveau « cholestérol » ?

image TMAO
TMAO

Issue de la mouvance « végé », l’ar­gu­ment contre la « consom­ma­tion de viande » s’est vu récem­ment renforcé par l’hy­po­thèse d’une modi­fi­ca­tion de l’équi­libre du micro­biote intes­ti­nal qui condui­rait, chez les carni­vores, à une produc­tion augmen­tée de TMAO (oxyde de trimé­thy­la­mine, N177) corré­lée à des mala­dies cardio­vas­cu­laires selon Zeneng Wang et al. (2011A57, commenté par Jean-Pierre Giess, 2017A19). Un taux sanguin élevé de TMAO asso­cié à une consom­ma­tion élevée de L‑carnitineN178 serait de même asso­cié à un risque augmenté d’athé­ro­sclé­rose (Koeth RA et al., 2013A27).

Toutefois, dans la publi­ca­tion de Zeneng Wang et al., le lien supposé de causa­lité entre TMAO et mala­die cardio­vas­cu­laire a été postulé à partir d’une étude obser­va­tion­nelle portant sur quelques sujets humains — donc impos­sible à expur­ger de ses facteurs de confu­sionN179— étayée par une étude pros­pec­tive sur une popu­la­tion de souris à qui l’on admi­nis­trait un supplé­ment de carni­tine, et non des aliments riches en L‑carnitine. Il n’a pas été prouvé que les aliments carnés augmen­taient le taux sanguin de TMAO, à l’ex­cep­tion des chairs de pois­sons répu­tées favo­rables à la santé cardio­vas­cu­laireN180… Le pois­son est en effet nette­ment plus riche en TMAO que la viande de bœuf, comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous :

Quantités de TMAO présentes dans l'urine après l'ingestion de 227g d'aliments.
Les petits pois en produisent plus de deux fois plus que le bœuf, et le flétan (halibut) 100+ fois plus.

Guy-André Pelouze ajoute (2019A45) :

Une fois consom­mée la viande est digé­rée et deux acides aminés, la choline et la L carni­tine, sont méta­bo­li­sés par des bacté­ries de la flore intes­ti­nale. Ces bacté­ries produisent de la TMA qui est ensuite oxydée en TMAO. Cette molé­cule est asso­ciée à l’athérogénèse comme l’a décou­vert Stanley Hazen en 2011. Mais pour autant il est diffi­cile de faire coller cette décou­verte avec la réalité épidé­mio­lo­gique. On sait main­te­nant pour­quoi. Dans le régime médi­ter­ra­néen, l’ail, le vin rouge et l’huile d’olive (surtout non filtrée) contiennent des phyto­nu­tri­ments qui bloquent la produc­tion de TMA par les bacté­ries de la flore. Le poten­tiel athé­ro­gène de votre gigot à l’ail cuit avec un peu d’huile d’olive et consommé avec un verre de vin rouge est anni­hilé. C’est passion­nant. Des six molé­cules chimiques impli­qués dans cette voie, seule la choline est rappor­tée dans les études nutri­tion­nelles. Les cinq autres ne sont pas recherchées.

Voir la discus­sion par Chris Kresser (2013A30) et mon article Choline.

La bacté­rie Eubacterium limo­sum, connue pour limi­ter l’in­fec­tion intes­ti­nale, exerce aussi un effet protec­teur de la santé cardio­vas­cu­laire. Yann Contegat écrit (2020N181) :

[…] les cher­cheurs [Kountz DJ et al., 2020A29] ont décou­vert que E. limo­sum inter­agis­sait avec la L‑carnitine de manière diffé­rente dans l’intestin, en empê­chant le nutri­ment de jouer son rôle dans la produc­tion de TMA.

Le compor­te­ment béné­fique de la bacté­rie a été attri­bué à la protéine MtcB, une enzyme impli­quée dans la démé­thy­la­tion, proces­sus modi­fiant la struc­ture ou la fonc­tion d’un composé en élimi­nant un groupe méthyle parti­cu­lier. Lorsque E. limo­sum était exposé à la L‑carnitine, les cher­cheurs on en effet constaté que la bacté­rie synthé­ti­sait la protéine MtcB pour cibler et neutra­li­ser spéci­fi­que­ment le groupe méthyle de ce nutri­ment, limi­tant ainsi la produc­tion de TMA sans produire d’autres compo­sés nocifs dans le processus.

DiNicolantonio et collègues (2019N182) ont aussi suggéré qu’un taux élevé de TMAO serait un marqueur de résis­tance à l’in­su­lineN39 au niveau hépa­tique et d’in­suf­fi­sance rénale. Ils écrivent (p. 5) :

En fait, une méta-analyse d’épi­dé­mio­lo­gie nutri­tion­nelle perti­nente n’a pas permis d’ob­ser­ver un impact de la choline alimen­taire sur le risque cardio­vas­cu­laire. La supplé­men­ta­tion en carni­tine a permis de réduire la morta­lité et les risques d’aryth­mie et de reprise d’an­gine de poitrine chez les patients ayant déjà souf­fert d’un infarc­tus du myocarde, a fait preuve d’uti­lité clinique dans l’an­gine de poitrine, la clau­di­ca­tion inter­mit­tente et l’in­suf­fi­sance cardiaque, ainsi que des effets anti-athérogènes chez des rongeurs nour­ris à des niveaux modé­rés compa­rables à la dose de supplé­men­ta­tion chez l’homme. Et la consom­ma­tion de pois­son est corré­lée dose-dépendante avec des résul­tats vascu­laires favo­rables. Ces consta­ta­tions mènent inéluc­ta­ble­ment à la conclu­sion que le TMAO n’est pas un facteur de risque média­teur, du moins aux concen­tra­tions obser­vées chez les personnes dont la fonc­tion rénale n’est pas grave­ment défi­ciente.

Un taux de TMAO modé­ré­ment élevé doit donc être consi­déré comme un marqueur d’autres facteurs qui la font augmen­ter et qui augmentent le risque de mala­die vascu­laire et de diabète. Les taux plas­ma­tiques de TMAO reflètent forte­ment la fonc­tion rénale. Par consé­quent, une partie du risque asso­cié à une TMAO élevée est provo­quée par une insuf­fi­sance de la fonc­tion rénale ou par des facteurs réno­toxiques égale­ment vascu­lo­toxiques ou favo­ri­sant le diabète
[…] Pour conclure, il y a lieu de penser que le risque élevé d’évé­ne­ments vascu­laires et de diabète de type 2 asso­cié à un TMAO élevé, après correc­tion des facteurs de risque recon­nus, est large­ment influencé par la résis­tance à l’in­su­line au niveau hépa­tique et par les facteurs méta­bo­liques qui l’induisent.

Régime ?

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La pres­crip­tion de « régime sans sel » mérite un examen critique. La véri­table raison d’être de cette pres­crip­tion des cardio­logues est que la priva­tion de sel dimi­nue la tension arté­rielle à cause de la déshy­dra­ta­tion chro­nique qu’elle provoque. Le besoin quoti­dien pour un adulte serait de 3 à 4 grammes plutôt que les 2.3 grammes recom­man­dés par la Food and Drug Administration aux USA. Selon Dr James DiNicolantonio, la carence en sel exci­te­rait le système de récom­pense dans le cerveau, avec pour effet d’aug­men­ter le risque d’ad­dic­tion au sucre, aux drogues etc.N183 — voir la présen­ta­tion de son ouvrage dans mon article Le sel est-il notre ami ?

Le plus impor­tant pour la santé cardio­vas­cu­laire serait donc de restau­rer un bon équi­libre sodium/potassium en compen­sant (par la nutri­tion) une carence en potas­sium plutôt qu’un excès de sodium. Voir à ce sujet les apports jour­na­liers recom­man­dés et les sources alimen­taires de potas­siumN184.

Des études sont menées sur le rôle que peuvent jouer les corps céto­niquesN185 dans le trai­te­ment de l’in­flam­ma­tion, et donc indi­rec­te­ment de l’athé­ro­sclé­rose (Sirtoli R, 2017A52). Ces substances sont produites par un orga­nisme soumis à un régime alimen­taire faible en glucides et donc rela­ti­ve­ment riche en lipides pour assu­rer l’équi­libre calo­rique (low-carb high-fat). La version la plus radi­cale de ce régime s’ap­pelle la diète céto­gèneN186 dont les effets sont simi­laires à ceux d’un jeûne de longue durée — voir mon article Diète cétogène – expérience.

Des études obser­va­tion­nelles (donc de faible qualité) confirment l’in­té­rêt d’une nutri­tion riche en graisses de bonne qualité, contrai­re­ment à la croyance popu­laire et à une diabo­li­sa­tion du gras qui a duré plusieurs décen­nies. Par exemple, l’étude de cohorte de Kathy Trieu et al. (2021N187) qui ont suivi, en Suède, 4150 adultes sur plus de 16 ans, conclut à un avan­tage sur la santé cardio­vas­cu­laire d’une forte consom­ma­tion de graisses issues de produits laitiers, confirmé par une méta-analyse de 18 études obser­va­tion­nelles. Ces résul­tats sont à manier avec précau­tion, en raison de nombreux biais inhé­rents à ce type d’étude — voir mon article Faut-il jeter les études nutritionnelles ? On peut pour le moins leur faire dire qu’il n’y a pas d’in­té­rêt démon­tré à éviter toute consom­ma­tion de fromages (arti­sa­naux et affinés).

Enzymes

La piste des enzymes fibri­no­ly­tiques a été ouverte par Hans Alfred NieperN188 — voir sa lettre à Townsend Letter for Doctors and Patients (1997A43) et la page A Silky Solution to Heart DiseaseN189. Ce méde­cin utili­sait la serra­pep­taseN190, une enzyme produite dans l’in­tes­tin des vers à soie qui a pour propriété de dissoudre les cellules des cocons dont ils ont besoin de se libé­rer. Cette disso­lu­tion serait utile pour détruire des agré­gats ou des plaques d’athé­ro­sclé­rose, la compo­si­tion chimique de la fibrineN191 étant proche de celle de la soie. Les travaux de Nieper ont été disqua­li­fiés en l’ab­sence de preuves d’ef­fi­ca­cité de trai­te­ments qu’il préco­ni­sait pour le cancer et la sclé­rose en plaque, mais la ques­tion du soin de l’athé­ro­sclé­rose reste ouverte.

Un article de Essam Kotb (2014A28) présente les enzymes fibri­no­ly­tiques en trai­te­ment de mala­dies cardio­vas­cu­laires. L’effet fibri­no­ly­tique de ces enzymes les réservent à des patients à risque de throm­boseN21, qui présentent un taux assez élevé de fibri­no­gèneN22. De plus, il doit être balancé, sur avis médi­cal, avec celui des anti­coa­gu­lantsN24 ou des anti­agré­gants plaquet­tairesN25 (aspi­rine etc.).

Certaines enzymes fibri­no­ly­tiques se trouvent dans les prépa­ra­tions fermen­tées de la cuisine asia­tique comme le nattō au JaponN192. La natto­ki­naseN193 est capable de dissoudre des agré­gats condui­sant à l’obs­truc­tion d’ar­tères (Hsia CH et al., 2009A22 ; Chen H et al., 2018A8). La lumbro­ki­naseN194, mélange d’ex­traits de vers de terre, fait partie depuis plusieurs siècles de l’ar­se­nal théra­peu­tique chinois, avec une capa­cité fibri­no­ly­tique présu­mé­ment 30 fois supé­rieure à celle de la natto­ki­nase (Kwok M, 2018N195).

Le nattō est par ailleurs la source la plus riche de vita­mine K2 (sous la forme MK‑7) impli­quée dans le méta­bo­lisme du calcium, suscep­tible d’évi­ter une calci­fi­ca­tion des vais­seaux sanguins (Gast GC et al., 2009A18 ; Kurnatowska I et al., 2015A33) qui contri­bue à la forma­tion de plaque d’athé­ro­sclé­rose. Cette vita­mine contient en effet de la protéine Matrix glaN196 dont le rôle est déter­mi­nant pour éviter que le calcium soit accu­mulé dans les artères (ou les reins) — voir ma page Compléments alimentaires.

Bothrops jararaca
Bothrops jara­raca. Ph. Felipe Süssekind (source)

Une prépa­ra­tion enzy­ma­tique d’un autre genre (HORVI C300) m’a été pres­crite à Wiesbaden (Allemagne) par un méde­cin qui m’a certi­fié qu’elle béné­fi­ciait de 70 années d’ex­pé­rience clinique pour la réduc­tion de l’athé­ro­sclé­rose. Elle contient — en très petites quan­ti­tés ! — des venins de bothrops jara­raca et lache­sis muta. Snake oil ? 😉

Exercice

Les pratiques d’exer­cice inten­sif de courte durée (HIIT) méritent une atten­tion parti­cu­lière, sachant que la seule recom­man­da­tion de profes­sion­nels de santé formés à la vieille école serait de « faire du sport ». Il faut veiller à respec­ter le temps de récu­pé­ra­tion mini­mum (48 heures) et la brève durée des séances (15 à 30 minutes) pour assu­rer leur plein effet — voir mon article Entraînement fractionné de haute intensité - pratique. Parmi leurs effets immé­diats, la produc­tion d’oxyde nitriqueN116 déjà citée, ainsi que la dimi­nu­tion du risque d’hyper­coa­gu­la­tion.

Une alter­na­tive (complé­men­taire) du HIIT est ce que Mark Sisson appelle Primal Essential Movements et que Philip Maffetone a décrit clai­re­ment sous l’ap­pe­la­tion entraînement musculaire MAF. Un des avan­tages de cette approche est d’in­té­grer « l’en­traî­ne­ment » à la vie quoti­dienne grâce à des exer­cices très courts (et fréquents) qui ne solli­citent pas les muscles « jusqu’à l’échec ».

image

L’exer­cice d’en­du­rance (voir mon article) complète sans les rempla­cer les pratiques déjà citées. La modé­ra­tion est de mise, notam­ment surveiller le rythme cardiaque et ne pas dépas­ser une durée quoti­dienne adap­tée à ses capa­ci­tés — voir mon article Overdose d’exercice ➜ danger. La pratique, aujourd’­hui très répan­due, de sprint au niveau le plus élevé de fréquence cardiaque — proto­cole Tabata, voir mon article Entraînement fractionné de haute intensité - pratique — corres­pond à un pic excep­tion­nel de stress qui se traduit par la produc­tion de nora­dré­na­lineN197 pouvant induire la disso­lu­tion d’un film bacté­riel (pseu­do­mo­nas aeru­gi­nosaN198) contenu dans la plaque et donc sa frag­men­ta­tion (Lanter BB et al, 2014A35).

Selon Dr Philip Maffetone (2015A38, p. 286–287), la fréquence cardiaque opti­male dans un entraî­ne­ment aéro­bie serait (180 – votre âge) avec un facteur correc­tif dépen­dant de la forme physique : voir mon article Entraînement d'endurance pour plus de détails. Il s’agit d’acti­vité aéro­bie à faible niveauN199. La fréquence calcu­lée selon Maffetone est nette­ment infé­rieure à celle de la plupart des adeptes d’un entraî­ne­ment d’en­du­rance, et son dépas­se­ment sur une longue durée est préju­di­ciable à une personne en mauvaise santé cardiovasculaire. 

Conclusion

Le seul défaut de tous ces produits et pratiques est de ne pas être des molé­cules breve­tables, qui aurait pu moti­ver les indus­triels finan­ceurs d’es­sais cliniques. 🙁

Il s’en­suit que la plupart de ces recom­man­da­tions se situent en dehors du cadre de la méde­cine fondée sur les preuvesN200, ce qui permet aux « experts » de les disqua­li­fier sous couvert de rigueur scien­ti­fique… au béné­fice d’une phar­ma­co­pée qui, nous l’avons vu, repose trop souvent sur des études cliniques falsi­fiées ou surinterprétées.

Dans son ouvrage Comment échap­per à l’in­farc­tus et l’AVC (2022A12), Michel de Lorgeril présente l’ap­proche de la méde­cine de préci­sion (ou person­na­li­séeN201) qui, telle qu’il la conçoit, consiste à adap­ter la préven­tion ou le trai­te­ment au cas précis du patient et non à impo­ser une solu­tion présu­mé­ment valable pour tous.

Source : A12

En d’autres termes, il s’agit de prendre soin de chaque patient plutôt que de « soigner des chiffres » pour les contraindre à des inter­valles jugés sécuritaires.

Cette démarche est aux anti­podes de la pratique de la plupart des méde­cins cardio­logues, en France, qui pres­crivent sur la seule base de leur lecture des para­mètres jugés essen­tiels — pres­sion arté­rielle, taux de choles­té­rol, etc. On peut donc anti­ci­per que l’ou­vrage sera vigou­reu­se­ment criti­qué (sans être lu) par des prati­ciens qui ne soignent pas selon les données récentes de la science, comme les y oblige le Code de déon­to­lo­gie médi­cale, mais en fonc­tion de messages de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique relayés par des « experts » qui en tirent profit…

Je rappelle que le contenu de ce site ne se substi­tue pas aux recom­man­da­tions des profes­sion­nels de santé consul­tés par les lecteurs.

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Article créé le 30/12/2017 - modifié le 19/12/2024 à 15h58

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