Cet article intéressera les lecteurs qui souffrent de diabète de type 2N1 mais aussi celles et ceux qui pensent avoir développé une insensibilisation (insulinorésistance N2) des récepteurs cellulaires membranaires à l’insulineN3 ou répondent à certains critères du syndrome métabolique (N4 : obésité, hypertension etc.).
Chez un diabétique ou une personne sujette à l’insulinorésistance, l’insulineN3 est sécrétée pour freiner la montée de la glycémieN5, mais son efficacité est trop limitée. Comme les hormones antirégulatrices sont encore actives, la glycémie atteint un niveau bien plus élevé que chez une personne non-diabétique.
L’insulineN3 joue plusieurs rôles. L’un d’eux consiste à faire entrer le glucose dans les cellules. Un autre consiste à empêcher la production de glucose et l’élimination de la graisse dans le foie (néoglucogenèseN6). Quand ce mécanisme est arrêté, l’insuline stocke le glycogèneN7 dans le foie et transforme les excès de glucides et de protéines en graisse via une nouvelle lipogenèseN8. L’insuline est à la base une hormone qui ordonne au corps de stocker une partie de l’énergie de la nourriture, sous forme de glycogène ou de graisse.
Quand l’insuline diminue, pendant le jeûne, l’inverse se produit. Le corps utilise une partie de l’énergie stockée pour fonctionner. C’est pourquoi nous ne mourrons pas pendant notre sommeil. Si l’alimentation et le jeûne sont bien équilibrés, tout fonctionne comme prévu.
Toutefois, en présence de trop d’insuline, le corps essaie toujours de stocker du glycogèneN7 et de la graisse. Comme il n’a pas beaucoup d’espace pour le glycogène, il produit de la graisse. Le foie exporte alors cette graisse sous la forme de triglycéridesN9 par le biais de lipoprotéines de très basse densité (VLDLN10) vers d’autres organes et en particulier vers les cellules graisseuses appelées adipocytesN11.
Obesity is protective ? (Jason Fung, 2016N12)
Selon Fung (voir pageN14), le foie d’une personne normale est comme un ballon… Quand elle mange, l’insulineN3 augmente et l’énergie est stockée dans le foie sous la forme de glycogèneN7. Le ballon n’étant pas gonflé, le sucre entre facilement. Puis, quand la personne jeûne, l’insuline diminue et le glycogène est récupéré en énergie pour alimenter le corps. Chez un diabétique, à cause de la surconsommation, le foie est rempli de graisse et de sucre. Ce mécanisme est perturbé par manque de place dans un « ballon trop gonflé ». Par conséquent, la glycémieN5 augmente et les médecins prescrivent plus d’insuline pour compenser l’insulinorésistanceN2. En réalité, cette forte dose d’insuline maintient le sucre prisonnier du foie, mais aussi des cellules d’autres organes comme le pancréas, ou encore de muscles comme le cœur.
L’insulinorésistanceN2 ne serait donc pas un problème de récepteur membranaireN15 de l’insuline soudain devenu inadapté, mais de surcharge des cellules en glucose. Fung compare ce mécanisme à ce qui se passe dans le métro japonais : le glucose sanguin est représenté par les passagers attendant sur le quai, l’insuline par les pousseurs. Le problème n’est pas que les portes de la voiture ne s’ouvrent pas (récepteurs inactifs) mais que les pousseurs ne peuvent plus faire entrer de passagers quand la voiture est pleine. Autrement dit, l’insulinorésistance est associée à un excès, et non un manque, de glucose dans les cellules.
Cette surcharge se traduit par de l’inflammation. Selon la thèse de Nolan CJ et al. (2015N16), l’insulinorésistanceN2 est donc un mécanisme protecteur des cellules contre une surcharge glycémique. L’inflammation est une conséquence de cette surcharge, et non la cause de l’insulinorésistance… (Voir discussionN17 et mon article Insulinorésistance.)
Le médecin qui prescrit de l’insuline augmente le nombre des pousseurs du métro japonais. Il se félicite du travail accompli — contrôler la glycémieN5 — mais le problème n’est pas résolu, car il faut augmenter régulièrement les doses d’insulineN3 injectée.
Le diabète a l’air d’aller mieux puisqu’on se contente de mesurer la glycémie. Les médecins peuvent se féliciter de l’illusion d’un travail bien fait, malgré que son client soit de plus en plus malade. Les patients ont besoin de doses de plus en plus fortes de médicaments tout en souffrant d’attaque cardiaque, d’insuffisance cardiaque, d’AVCN18 d’insuffisance rénale, d’amputation et de cécité. « Oui, mais ça va », se dit le médecin, « on a affaire à une maladie chronique inguérissable ».
Jasun Fung, How to Reverse Type 2 Diabetes – The Quick Start Guide (2016N19)
Ce point de vue est confirmé par la récente méta-analyse de Erpeldinger S et al. (2016N20) qui conclut à l’absence de preuves que l’insuline soit à même de prévenir les principaux événements cliniques à redouter chez les diabétiques de type 2, et dont les résultats posent à nouveau la question de l’impact du contrôle glycémique pour diminuer la morbi-mortalité des diabétiques de type 2 (voir pageN21).
Quand on jeûne, l’insulineN3 diminue et l’organisme essaie alors de faire monter la glycémieN5 en demandant au foie de libérer une partie de son sucre et de sa graisse stockés. La glycémie augmente, ce qui est naturel, sauf que chez un diabétique cette augmentation peut paraître indésirable.
En réalité, il ne s’agit que de libérer du sucre du foie dans le sang. La plupart des médecins s’en inquiètent parce qu’ils ne prêtent attention qu’à la glycémieN5 ; ils ne se sentent pas concernés par le sucre qui reste caché. Or, quand on ne mange pas, d’où vient le sucre ? Il ne peut venir que du corps du sujet, on ne fait que le déplacer. Ce n’est ni bon ni mauvais, comme de déplacer des ordures de la cuisine vers la chambre… Le problème est l’accumulation d’ordures, comme dans une pièce encombrée dans laquelle on déplacerait des objets uniquement pour éviter l’encombrement des chaises !
Jason Fung désigne ces médicaments (insulineN3, sulfonlyuréesN22) comme des dracebos [drug placebo] — des placebosN23 pour médecins : ils n’aident pas vraiment le patient à aller mieux, mais ils rassurent son médecin. Dans son programme Intensive Dietary ManagementN24, il utilise des médicaments pour maintenir la glycémieN5 dans une fourchette raisonnable, mais pas minimale, pendant le jeûne.
➡ Sur ce site, l’option de régime alimentaire LCHF décrite en détail est celle de la chrononutrition, mais ce n’est pas le remède universel ! Par ailleurs, nous démontrons la nécessité de veiller au maintien d’un taux suffisant de vitamine D et de pratiquer régulièrement le jeûne fractionné et l’entraînement fractionné de haute intensité (High Intensity Interval Training, HIIT). Ces dispositions peuvent contribuer significativement à la réduction de l’insulinorésistance et du diabète de type 2N1
▷ Liens
🔵 Notes pour la version papier :
- Les identifiants de liens permettent d’atteindre facilement les pages web auxquelles ils font référence.
- Pour visiter « 0bim », entrer dans un navigateur l’adresse « https://leti.lt/0bim ».
- On peut aussi consulter le serveur de liens https://leti.lt/liens et la liste des pages cibles https://leti.lt/liste.
- N1 · a3u9 · Diabète de type 2 – Wikipedia
- N2 · dlmy · Résistance à l’insuline – Wikipedia
- N3 · nwfn · Insuline – Wikipedia
- N4 · kpej · Syndrome métabolique – Wikipedia
- N5 · iuhf · Glycémie – Wikipedia
- N6 · aua1 · Néoglucogenèse – Wikipedia
- N7 · necd · Glycogène – Wikipedia
- N8 · bxwr · Lipogenèse – Wikipedia
- N9 · 1edl · Triglycéride – Wikipedia
- N10 · 8wrb · Lipoprotéine de très basse densité – VLDL – Wikipedia
- N11 · a1a3 · Adipocyte – Wikipedia
- N12 · 1j1r · Obesity is protective ?
- N13 · obk3 · Courot E (2016). Importance de la chronobiologie dans la prévention et la prise en charge de certaines maladies notamment cardiovasculaires et métaboliques : exemples de la chronopharmacologie et de la chrononutrition. Thèse de doctorat en pharmacie. Université de Lorraine.
- N14 · gdzf · A New Paradigm of Insulin Resistance
- N15 · 0wsk · Récepteur membranaire – Wikipedia
- N16 · 4szi · Insulin Resistance as a Physiological Defense Against Metabolic Stress : Implications for the Management of Subsets of Type 2 Diabetes
- N17 · q62j · Insulin Resistance is Good ?
- N18 · jrzg · Accident vasculaire cérébral – AVC – Wikipedia
- N19 · hr8y · How to Reverse Type 2 Diabetes, The Quick Start Guide
- N20 · pfma · Efficacy and safety of insulin in type 2 diabetes : meta-analysis of randomised controlled trials
- N21 · edd5 · Diabète de type 2, l’insulinothérapie remise en question
- N22 · o4c0 · Sulfonylurée – Wikipedia
- N23 · 6mci · Placebo – Wikipedia
- N24 · teo0 · Site “The Fasting Method” – Jason Fung
Cet article contient 1508 mots.
Autrement dit 9267 signes.
Article créé le 18/11/2016 - modifié le 29/10/2023 à 11h08