La littérature médicale est unanime à reconnaître qu’une pratique raisonnable d’exercice est indispensable à tout âge de la vie humaine. Il reste à qualifier ce « raisonnable »… Sportif professionnel ou amateur, la lecture de cet article — et la mise en pratique de ses recommandations — pourrait vous sauver la vie !
L’activité physique contribue à une augmentation de l’espérance de vieN1, et plus intéressant de l’espérance de vie sans incapacité (EVSIN2) — voir mon article Vivre bien et longtemps. Les cas d’exception — tels celui de Winston ChurchillN3 qui a tenu 90 ans en claironnant : no sport, just whisky and cigars ! — ne font pas école…
Le sport, le jogging, l’exercice en salle de sport ou chez soi, la pratique d’une danse dynamisante, bref tout ce qui contribue à la « mise en forme » est aujourd’hui valorisé dans le monde entier. Le marché des services et accessoires de culture physique est un des plus florissants dans les pays industrialisés (voir articleN4).
Sommaire
⇪ Trois questions
Trois questions méritent d’être posées :
- Être en forme est-il un gage de bonne santé ?
- Est-il préférable de pratiquer de l’exercice d'endurance ou un entraînement de haute intensité ou l’entraînement musculaire MAF ? Ou les trois ? Et le sprint ?
- À quelles doses ?
La réponse à la première question est définitivement « non ». Les raisons en sont exposées dans la première partie de l’ouvrage The Slow Burn Fitness Revolution (Hahn F, Eades MR & MD, 2003N5) dont j’ai traduit de larges extraits (voir mon article). La distinction entre forme (fitness) et santé (health) sur laquelle ils ont construit leur argumentation se retrouve dans de nombreux articles. Il n’est pas nécessaire, pour s’en convaincre, d’adhérer à leur vision de la musculation en extrême lenteur (Slow Burn) comme seule pratique recommandable : une approche moins restrictive est proposée dans l’ouvrage de Mark Sisson et Brad Kearns (2016N6).
Ceci nous conduit à la deuxième question : que recommander ? Je présente sur ce site l’exercice d'endurance, l’entraînement fractionné de haute intensité et l’entraînement musculaire MAF comme trois pratiques complémentaires indispensables au maintien de la santé, au-delà d’une simple « mise en forme ». L’une ne remplace pas l’autre. Chacune est source de bénéfices — ainsi que de risques dont il va être question ici.
La question du dosage et de la fréquence de l’exercice est liée au constat que de nombreux adeptes — amateurs ou professionnels — d’une activité physique intensive vieillissent mal, contrairement à leurs attentes. Certains sont même victimes d’une insuffisance cardiaqueN7 ou d’un accident vasculaire cérébralN8 dont les causes sont recherchées ailleurs que dans leur surentraînement : malformation congénitale, etc. Nous verrons plus bas que de telles explications peuvent correspondre à un déni de réalité. D’autres athlètes, confrontés à une diminution de leurs performances, renoncent à la compétition et réduisent ou abandonnent leur entraînement. La déchéance qui s’ensuit est mise sur le compte de « l’âge », alors qu’ils/elles auraient pu la ralentir, si ce n’est l’éviter, en apprenant à cibler l’exercice en réponse à leurs besoins — voir mon article Exercice d'endurance.
Dr. Philip Maffetone écritN9 :
Le surentraînement est traditionnellement décrit comme une diminution de la performance sportive résultant d’un volume et/ou d’une intensité d’entraînement excessivement accru(s), et de la compétition. Mais la situation dans son ensemble est souvent difficile à évaluer car le problème peut être complexe et nécessiter une approche globale. Le surentraînement est un déséquilibre ou une mauvaise adaptation au stress physique, biochimique et/ou psycho-émotionnel dans la vie d’un athlète. Bien qu’il puisse être trompeur et se développer presque sans avertissement, le surentraînement peut nuire à la santé tout en nuisant à tous les aspects de la performance humaine, y compris le plaisir de l’exercice du sport.
Si le concept de base du surentraînement en tant que déséquilibre paraît simple, sa complexité et l’absence d’un diagnostic basé sur un unique test peuvent également contribuer à l’absence de consensus sur sa définition entre athlètes, entraîneurs, praticiens de santé et scientifiques. Ceci malgré des recherches approfondies sur le stress physique, biochimique et psycho-émotionnel datant de près d’un siècle. Le résultat est que ce trouble commun et grave peut ne pas être traité, en particulier aux stades précoces, et rend sa prévention encore plus difficile.
Selon cette perspective, le surentraînement est envisagé comme un syndrome (un ensemble de symptômes affectant la forme et la santé) au même titre que le syndrome d’épuisement professionnel (burnoutN10) qui lui ressemble : on peut définir l’entraînement comme la somme du travail (workout) et de la récupération. Quand le premier est excessif ou/et la seconde insuffisante, le surentraînement (ou le burnout) prend place. P. Maffetone précise (2019N9) :
L’un des objectifs de l’exercice est d’augmenter le stress de l’entraînement au-dessus du niveau normal afin de promouvoir une meilleure santé et une meilleure condition physique, ce qui entraîne de meilleures performances compétitives. Cet état est appelé dépassement fonctionnel.
Dépasser le seuil de stress du corps, avec un entraînement excessif et/ou une récupération réduite (une équation d’entraînement déséquilibrée) peut induire un stress physique excessif et une mauvaise adaptation. La transition du dépassement fonctionnel vers non-fonctionnel est décrite ici comme l’apparition du surentraînement.
Les recherches des récentes décennies en médecine du sport et en biomédecine, complétées par l’expérience d’entraîneurs sportifs eux-mêmes confrontés à la « limite d’âge », permettent de voir un peu plus clair dans les diverses formes d’entraînement. Dans la préface de Ready, Set, GO ! Synergy Fitness (Campbell P, 2006N11), Marilyn DeMartini écrit (p. 7) :
La science et l’expérience nous montrent comment équiper nos corps en guerre contre le vieillissement. […] Si vous vous contentez d’accepter un tour de taille croissant, une baisse d’énergie, une diminution de l’appétit sexuel ou une sensation de malaise généralisé, ce livre ne vous est pas destiné.
Je dirais la même chose de ma publication… On continue ? 🙂
⇪ Le surentraînement
Sur un message hebdomadaire Sunday with Sisson, Mark Sisson écrit (3/07/2022) :
Un phénomène que j’ai remarqué est le nombre surdimensionné d’entrepreneurs technologiques, de fondateurs de start-up et de bourreaux de travail qui se lancent dans les sports d’endurance. La corrélation est indéniable et elle va dans les deux sens. Je connais une tonne de gars d’endurance, avec qui j’ai grandi en m’entraînant et en concourant, qui ont fini par créer leur propre entreprise. Ils se sont investis dans leur travail et ont eu beaucoup de succès après avoir mis fin à leur carrière de sportifs d’endurance.
J’ai commencé à me demander ce qui se passait.
Une partie de l’explication de l’obsession pour les sports d’endurance chez les travailleurs de la technologie et les fondateurs de start-up est que leur base de ce qui constitue une bonne santé et une bonne forme physique est complètement fausse — comme chez la plupart des gens. Ils dépensent 10 000 dollars pour un beau vélo et parcourent 20 à 30 kilomètres sur le trottoir tous les week-ends tout en évitant la musculation ou le sprint parce qu’ils pensent à tort que c’est le meilleur moyen d’être en forme, en bonne santé et de vivre longtemps.
Cependant, un point commun que je vois entre ces deux groupes — les athlètes d’endurance de haut niveau et les travailleurs de la technologie de haut niveau — est que les deux sont très bons pour supporter la douleur. Ils peuvent supporter un travail pénible et persister malgré un inconfort extrême, qu’il soit physique ou mental.
Mais voilà le problème. Ce n’est pas parce que tu peux endurer l’inconfort que tu dois le faire. La capacité à supporter le stress oxydatif, la dégradation des tissus et la douleur brûlante inhérente à une concentration mentale et physique acharnée ne signifie pas que tu ne vas pas être endommagé par ces choses. Le stress te fait encore du mal. Il entrave toujours ta vie de famille. Il réduit encore ta capacité à être heureux.
L’endurance est une compétence précieuse qu’il faut cultiver mais ne pas en abuser. Utilise-la avec parcimonie et récupère toujours de tes efforts. Les athlètes d’endurance ont besoin de plus de protéines que les athlètes de force, et je parie que c’est similaire pour les fondateurs de start-up et les bourreaux de travail. Ils ont besoin de plus de sommeil, de plus de soleil et de plus de temps pour décompresser.
Dans l’entraînement fractionné de haute intensité (N12), les dosages sont pré-établis : il s’agit d’exercice fractionné sous deux aspects. En mode Maximum Sustained Power (N6, p.149), on pousse le mouvement ou la posture à la limite de l’effort : « l’échec » du muscle est signe de la réussite de l’exercice. Impossible d’aller plus loin, cette limite étant vite atteinte en raison de l’intensité : rarement plus de cinq répétitions d’un simple mouvement, ou plus de 2 ou 3 minutes dans une posture. Il s’ensuit un temps de récupération pendant lequel l’organisme mobilise ses ressources pour compenser la dépense musculaire exceptionnelle. Cette alternance d’effort et de repos exerce de multiples effets bénéfiques sur le métabolisme en général (en plus de la croissance des muscles).
Autre aspect du fractionnement : les séances d’entraînement de haute intensité sont courtes (typiquement de 4 à 30 minutes) et doivent être espacées de 48 heures au minimum (voire plus chez une personne âgée) pour laisser le temps à l’organisme de reconstruire les fibres musculaires et d’accroître leur vascularisation. Cette période d’attente peut être estimée à la durée des courbatures.
Dans l’exercice rapide (sprint), des limites précises de temps et de fréquence sont strictement définies — voir Sisson et Kearns (2016N6, p.185–205) et mon article Entraînement fractionné de haute intensité – pratique.
D’après la méta-analyse de Haruki Momma et al. (2022N19), la durée hebdomadaire totale d’entraînement de haute intensité pour des adultes de plus de 18 ans serait d’environ 40 à 60 minutes. Autrement dit, par exemple, 2 à 3 séances de 20 minutes espacées de 48 heures. Ceci pour optimiser la réduction du risque de mortalité toutes causes ou par maladie cardiovasculaire (CVD) — voir image ci-dessous. La courbe est en forme de ‘J’, ce qui veut dire qu’en augmentant la dose aux environs de 130 à 140 minutes le bénéfice serait nul, et au-delà il deviendrait même négatif.
Ce résultat est utile pour donner un ordre de grandeur du temps à consacrer à la seule « musculation ». Il est clair que n’y sont pas incluses les minutes consacrées à l’exercice d'endurance ni à l’entraînement musculaire MAF. Ce dernier est au contraire répété fréquemment dans la journée pour maintenir en éveil la musculature ; prendre exemple sur ce que font les enfants « agités » !
En respectant ces limites, il y a peu de risque d’overdose d’entraînement de haute intensité, tant qu’on ne s’expose pas à un claquage en s’obstinant à franchir une limite articulaire ou musculaire… La pratique en extrême lenteur est un bon moyen de prévenir ce genre d’accident car elle empêche l’utilisation de l’inertie (prendre son élan) pour augmenter la force. La pratique en extrême rapidité, à l’opposé, sprint ou Tabata limite l’exercice à 4 minutes. Même si le rythme cardiaque approche son maximum, l’exercice rapide est trop court pour entraîner une altération irréversible du myocarde (voir ci-dessous) — avec toutefois de fortes réserves au sujet du Tabata, voir mon article Entraînement fractionné de haute intensité - pratique.
La question du dosage reste entière dans l’exercice d'endurance. Ce problème est moins technique que culturel : pratiquer un sport est pour beaucoup une affaire de compétition, que ce soit avec les autres ou avec soi-même — le « dépassement de soi ». On peut le constater en écoutant les motivations des coureurs à pied ou des cyclistes. Certains déclarent s’exercer pour le plaisir, ce qui est certainement le cas des randonneurs. D’autres voudraient perdre ou éviter de prendre du poids et acquérir une meilleure capacité cardio-pulmonaire. Quant aux plus doués, ils s’entraînent pour améliorer leurs performances et participer à des compétitions. Celles et ceux qui ne s’en tiennent pas au plaisir ont tendance à mesurer leur « forme » en termes de distance parcourue ou de vitesse moyenne. Il existe maintenant toutes sortes d’objets permettant d’enregistrer ces paramètres et de les traduire en termes de « calories consommées » ou encore de vitesse maximale aérobie (VMAN13) et consommation maximale d’oxygène (VO2maxN14) si l’on dispose d’un matériel sophistiqué.
Parler d’overdose n’est pas exagéré pour désigner un risque associé à l’obsession de la performance dans une pratique physique. J’entends souvent des sportifs parler de franchir un « seuil de douleur » pour atteindre un état d’euphorie (ce que Mark Sisson désigne par “black hole”) et d’une forme d’addiction liée à ce franchissement. J’ai failli perdre la vie en m’évanouissant paisiblement au fond d’une piscine, à 14 ans, alors que je m’exerçais (sans surveillance) à nager en apnée le plus longtemps possible…
Dans son article Overtraining is a dirty word, Phil Maffetone écrit (2019N15) :
Le surentraînement, mieux défini comme un trouble du spectre en trois étapes [N9], comprend un large éventail de blessures physiques, biochimiques et mentales-émotionnelles, presque toujours évitables. Le surentraînement est douloureux et coûteux. Même les personnes qui ne font pas d’exercice peuvent développer le même état physiologique que le surentraînement, bien qu’il s’agisse d’un épuisement professionnel (burnout) qui peut survenir chez les dirigeants d’entreprise, les parents, les étudiants et d’autres personnes fortement surmenées.
La médecine des sports étudie très sérieusement les effets du surentraînement. La plupart des articles que j’ai consultés dans son corpus de publications concernent la pratique du marathon, une discipline très populaire du fait son accessibilité — un maillot et une bonne paire de chaussures pour tout équipement — augmentée de sa dimension symbolique (voir articleN17). Il est donc facile de recruter des marathoniens pour une étude observationnelle et de les suivre sur une longue durée. Ils sont souvent étudiants ou professionnels de santé.
Les conclusions des travaux sur les marathoniens — aussi bien l’effet bénéfique de la pratique modérée que les mises en garde contre l’excès d’exercice — s’appliquent à toute la catégorie « exercice d'endurance » (cyclisme, natation, marche rapide etc.) ce qui exclut l’entraînement fractionné de haute intensité, le body building et certains sports comme par exemple l’haltérophilie ou le saut en hauteur.
L’article Training Strategies to Optimize Cardiovascular Durability and Life Expectancy (O’Keefe JH et al., 2023N18) confirme ces recommandations :
La dose optimale d’activité physique et les meilleurs types d’exercice pour améliorer la durabilité cardiovasculaire (CV) et optimiser la longévité sont inconnus. L’objectif de cet article est de passer en revue la littérature récente sur les effets de la durée et de l’intensité de l’exercice, de la condition physique et de certains types d’entraînement ou de sport sur la santé cardiovasculaire à long terme et l’espérance de vie.
Une revue systématique des études récentes (2011 à 2022) a été réalisée sur PubMed. Les études ont été incluses si elles traitaient du sujet de la condition physique et/ou de la dose/du type d’exercice et de la santé cardiovasculaire et/ou de l’espérance de vie. Les études épidémiologiques montrent que la condition physique cardiorespiratoire est inversement liée au risque de mortalité toutes causes confondues, sans augmentation du risque de mortalité dans la cohorte la plus en forme. L’inaptitude est l’un des facteurs de risque les plus importants pour la mortalité toutes causes confondues.
Dans une étude récente et concluante, l’activité physique modérée (APM) et l’activité physique vigoureuse (APV) ont été associées à une réduction de la mortalité cardiovasculaire et de la mortalité toutes causes confondues.
Paradoxalement, de fortes doses d’APM ont réduit la mortalité CV et toutes causes confondues mieux que de fortes doses d’APV. Une vaste méta-analyse a montré que l’entraînement musculaire était indépendamment associé à des taux plus faibles de mortalité toutes causes confondues et de maladies cardiovasculaires, bien que les meilleurs résultats aient été associés à une dose cumulative d’environ 60 minutes/semaine. Le jeu physique interactif est fortement associé à une meilleure espérance de vie.
La condition physique est un facteur déterminant de la santé cardiovasculaire et de l’espérance de vie. Les exercices modérés à vigoureux, l’entraînement musculaire et les sports interactifs sont associés à une meilleure espérance de vie. Des volumes très importants d’exercices intenses et/ou d’haltérophilie ne sont peut-être pas la solution idéale pour optimiser la longévité.
⇪ Bénéfices et risques de l’exercice d’endurance
Les effets positifs de l’exercice d’endurance sur le système vasculaire sont connus, notamment une augmentation du diamètre des artères (Green DJ et al., 2012N20) qui a pour effet de retarder le vieillissement.
La pression sanguine en périphérie diminue, ainsi que le rythme cardiaque, ce qui bénéficie aux patients hypertendus (Cornelissen VA et al., 2011N21). Toutefois, les données semblent incomplètes pour ce qui concerne la pression sanguine centrale (Sharman JE et al., 2005N22).
Un entraînement immodéré peut produire l’effet inverse de celui souhaité (perte de poids) en raison de la production de cortisolN23 en excès qui peut accroître l’insulinorésistance (N24) et conduire à de l’obésité abdominale (voir pageN25), en même temps que diminuer le nombre de lymphocytes NK (N26 Natural Killers) et par cela affaiblir le système immunitaire. Un des facteurs de cette dégradation, récemment mis en évidence, est l’altération du microbiote intestinal — voir les explications de Lucy Mailing (09:42) : Exercice et santé intestinale.
En cardiologie, le danger d’un excès d’exercice d’endurance a été mis en évidence par Wilson M et al. (1985N27) : les chercheurs ont étudié la santé (morphologie, fonctionnement du cœur, fibrose du myocardeN28) d’un groupe de vétérans sportifs (50 à 67 ans, ayant couru au minimum 100 marathons) comparé à un groupe témoin non sportif (52 à 69 ans) et un troisième de jeunes athlètes (26 à 40 ans). Ils ont décelé des pathologies chez les vétérans sportifs directement corrélés à la durée et l’intensité de leur pratique, ainsi qu’au nombre de marathons courus en compétition. Les données suggèrent un lien de causalité entre une pratique excessive de l’exercice d’endurance et la fibrose du myocarde.
Des travaux plus récents (ex. La Gerche A et al., 2012N29 ; O’Keefe JH et al., 2012N30) ainsi que l’expérimentation animale (voir Begoña B et al., 2011N31) ont conduit à des résultats similaires, bien qu’ils fassent encore l’objet de controverses dans le milieu de la cardiologie sportive (voir Sharma S & Zaidi A, 2011N32 ; Levine D., 2014N33). La conférence TED du cardiologue James H. O’Keefe est instructive à ce sujet (voir vidéoN34).
Auteurs de l’article Increased Coronary Artery Plaque Volume Among Male Marathon Runners, Schwartz RS et al. (2014N35) ont comparé la santé cardiaque de 50 marathoniens vétérans (au minimum une compétition par an durant 25 ans) et 23 hommes sédentaires. Ils ont observé chez les premiers une augmentation du volume de la plaque artérielle coronaire (de 126 à 200 mm3), du volume de plaque calcifiée (de 44 à 84 mm3) et non-calcifiée (de 82 à 116 mm3). Par contre, pas de différence statistique en ce qui concerne les surfaces, longueurs et nombre de lésions, ni les sténosesN36.
Les examens en IRMN37 de Breuckmann F et al. (2009N38) ont mis en évidence un risque accru de “late gadolinium enhancement”N39 du muscle cardiaque chez une centaine de marathoniens apparemment en bonne santé. Je ne comprends rien à cette technique de mesure, mais le résultat est un facteur prédictif d’infarctus du myocardeN40.
Plus récemment, Redel HG (2014N41) a conduit une étude sur des hommes de 40 à 65 ans pratiquant le marathon. L’adaptation physiologique du myocardeN42 à des efforts intensifs de longue durée doit être distinguée d’une déformation pathologique qui peut apparaître chez certains sujets (voir figure). La dilatation touche principalement l’atriumN43 et le ventriculeN44 droit (qui alimente l’artère pulmonaire). L’auteur déclare que les effets à long terme de ces altérations mériteraient d’être étudiés plus en détail. L’existence d’un risque lié à une déformation permanente fait l’objet de controverses ; elle nécessiterait des études longitudinales (suivi de chaque athlète) sur plusieurs décennies utilisant l’IRMN37 (voir pageN45).
Dans un podcast (Sisson M, 2021N46 10:00) l’ex-champion de triathlon Mark Sisson, âgé de 68 ans — qui a lutté pendant vingt ans contre le dopage des sportifs — révèle que ses trente années du surentraînement lui ont causé une déformation du ventricule droit qui l’oblige à un suivi par un cardiologue.
De nombreuses études ont rapporté des accroissements de marqueurs sérologiques de détérioration cardiomusculaire pendant ou juste après la participation à un marathon. Des travaux utilisant l’IRM et le late gadolinium enhancementN39 ont toutefois révélé que ces marqueurs revenaient à la normale au bout de 24 à 48 heures. Il s’agirait donc d’altérations temporaires sans conséquences cliniques. Cette réversibilité écarterait le risque de nécrose myocardiale (N40 infarctus).
Par contre, chez les sujets étudiés par HG Redel, un risque significatif de développement de fibrillation atrialeN47 a été observé. La figure ci-contre donne la liste des mécanismes impliqués.
Chez les athlètes pratiquant de l’entraînement de haute intensité, un durcissement des parois des artères a pu être observé (Otsuki T et al., 2007N48), mais ils peuvent l’éviter en augmentant progressivement l’intensité sans agir sur le volume (Casey DP, 2007N49), ce qui correspond à la pratique actuelle, voir mon article Entraînement fractionné de haute intensité – pratique.
L’étude de Möhlenkamp S et al. (2008N50) signale une prévalence d’athéroscléroseN51 par dépôt calcaire chez des marathoniens confirmés âgés de plus de 50 ans.
Les arrêts cardiaques pendant un marathon sont relativement peu fréquents (Kim JH et al., 2012N52). Leur fréquence augmente toutefois avec l’âge des coureurs. De plus, 50 % d’entre eux se produisent pendant le dernier mile (1.6 km) de la course.
HG Redel conclut que les athlètes qui s’entraînent intensivement, et plus particulièrement les coureurs d’âge moyen ou seniors, devraient être avertis qu’ils s’exposent à un risque accru de complications cardiovasculaires. Un suivi médical cardiologique est donc vivement recommandé. Il serait prudent pour les seniors de se contenter d’un demi-marathon « pour le plaisir » plutôt que de se mesurer dans la compétition.
Le Centre d’expertise mort subite de Paris (Paris-CEMS) a étudié les cas de morts subites induites par la pratique sportive pendant cinq années consécutives. L’estimation pour la France est une moyenne de 1000 cas par an. La grande majorité (environ 95 %) concernait des hommes adultes dans une activité sportive de loisir. Moins de 5 % ont fait l’objet d’autopsies. Selon E Marijon et al. (2021N53) :
Tout comme pour la mort subite en général, parmi les causes identifiées, la maladie coronaire reste prépondérante, représentant 75 % des pathologies identifiées, les cardiopathies structurelles non-ischémiques dans 15–20 % des cas, et les maladies électriques du cœur (Wolf Parkinson White, canalopathies de type Brugada, syndrome du QT long…) dans 5–10 % des cas. […]
Quand on étudie attentivement les antécédents de ces patients, plus de 50 % avaient une cardiopathie ischémique connue ou présentaient au moins deux facteurs de risque cardiovasculaire. Par ailleurs, on retrouvait dans plus de 50 % des cas des symptômes cardiaques relativement caricaturaux dans les 4 semaines qui précèdent l’arrêt cardiaque. […]
Prévenir la mort subite du sportif repose sur trois axes :
• un bilan médical pour vérifier l’intégrité du système cardiovasculaire du pratiquant ;
• l’éducation de celui-ci sur les règles de bonne pratique sportive ;
• et enfin la formation de la population générale aux gestes de secours avec accès facile à un défibrillateur automatique externe.
L’Association européenne pour la prévention et la réhabilitation cardiovasculaireN54 (European Association of Cardiovascular Prevention and Rehabilitation) a émis des recommandations pour le suivi des personnes d’âge moyen et des seniors engagés en amateurs dans une pratique sportive (Borjesson M et al., 2011N55). Les experts recommandent l’utilisation de l’électrocardiogramme au repos, en complément de l’examen clinique, mais aussi pendant l’exercice pour les personnes les plus à risque.
⇪ Le coup de chaleur d’exercice
Ce coup de chaleur survient subitement, ce qui le rend imprévisible et particulièrement dangereux, chez des personnes exposées à une forte chaleur pendant de l’exercice d’endurance (jogging etc.) ou un travail manuel intensif. Il se traduit notamment par une hyperthermie (température centrale de l’organisme supérieure à 40 °C) et par une détresse neurologique (fatigue, maux de tête, vertiges, coma), ainsi que par des troubles du rythme cardiaque. Laurent Grélot écrit (2019N56) :
Le coup de chaleur d’exercice constitue une urgence vitale absolue. En effet, il s’accompagne d’un syndrome de réponse inflammatoire systémique ou SRIS [N57], d’une coagulation intravasculaire disséminée, et in fine d’une défaillance multiviscérale (avec ou sans insuffisance hépatique [N58]).
[…] Le point de départ pourrait être que l’effort intense et prolongé en ambiance chaude augmente la température interne. La paroi intestinale s’en trouverait perméabilisée vis-à-vis des bactéries à Gram négatif [N59] de notre microbiote digestif, lesquelles pourraient envahir le corps et devenir une source d’endotoxines. Cette situation induirait une élévation explosive de la température centrale : une réaction inflammatoire se mettrait en place suite à l’élévation du taux de lipopolysaccharides (LPS [N60] circulants (un composant de la membrane des bactéries qui est aussi une endotoxine) et une baisse des anticorps anti-LPS, sur un fond de cytokines [N61] pro-inflammatoires (des molécules qui sont des agents essentiels du système immunitaire). Cette augmentation de température accentuerait la perméabilisation de la paroi intestinale, plongeant l’organisme dans un cercle vicieux thermique catastrophique, et parfois fatal.
On retiendra que l’ibuprofène [N62], d’usage courant, facilite le développement de cette endotoxémie dans un contexte de travail physique long et intense, faisant possiblement le lit du coup de chaleur d’exercice.
[…] il est essentiel d’expliquer au travailleur (ou au joggeur) que les réponses physiologiques à la chaleur ne suivent pas linéairement l’élévation des températures ambiantes. Dès que cette dernière dépasse 35–36°C (c’est-à-dire la température de notre peau dans ce contexte), l’air nous réchauffe continuellement, et n’est donc plus le milieu dans lequel notre propre chaleur peut se dissiper. Il existe donc un effet de seuil. Pour cette raison, il est vraiment déraisonnable, parce que le danger est démultiplié, de pratiquer la course à pieds dès que la température ambiante dépasse 36°C.
⇪ Une forme de burn-out
Une équipe de l’INSERM (Blain B et al., 2019N63) a travaillé pendant neuf semaines avec 37 triathlètes répartis en deux groupes. Le premier sous entraînement normal de haut niveau, le second soumis à une surcharge d’entraînement au cours des trois dernières semaines de l’expérience. Le suivi a été assuré au niveau comportemental et par l’analyse d’IRM fonctionnelle. Les chercheurs expliquent :
Il y a quelques décennies, une superstar du marathon au sommet de sa carrière a soudainement cessé de courir pendant plusieurs années, prétextant un épuisement mental et physique en l’absence de blessure apparente. Cet état de fatigue extrême est au cœur de ce qu’on appelle syndrome de surentraînement, une forme d’épuisement professionnel qui frappe les athlètes dans divers types de sports d’endurance. Au-delà de la fatigue subjective, le syndrome de surentraînement est caractérisé objectivement par une diminution des performances qui persiste au-delà d’une période de repos substantielle. Il peut également être accompagné de modifications cardiaques et endocriniennes, ainsi que de symptômes associés à la dépression, tels que l’apathie, l’irritabilité, l’agitation, l’insomnie ou la perte d’appétit. Les mécanismes sous-jacents restant inconnus, le syndrome de surentraînement représente un problème majeur pour les athlètes et les entraîneurs et une cause potentielle de la pratique du dopage.
Ici, nous suggérons qu’un mécanisme neuronal pourrait être à la base des effets d’un entraînement physique excessif. Plus spécifiquement, notre idée est que la surcharge d’entraînement induit une fatigue dans le système cérébral de contrôle cognitif.
L’étude a montré que l’excès d’activité sportive entraînait une réduction de l’activité du cortex préfrontal latéral similaire à celle observée lors d’un effort intellectuel. Elle se caractérise par une inhibition du contrôle cognitif qui se traduit par des décisions impulsives, privilégiant les gratifications à court terme plutôt que les buts à long terme. Les chercheurs estiment que la fatigue et la réduction du contrôle cognitif pourraient constituer une première étape dans le développement d’un syndrome de burn-out. Ils concluent (2019N63) :
[…] nos résultats fournissent la première démonstration que la surcharge d’entraînement physique induit une fatigue du système cérébral de contrôle cognitif, associée à des décisions économiques plus impulsives. Ils suggèrent un mécanisme neuronal qui pourrait expliquer non seulement pourquoi les athlètes en surentraînement ne parviennent pas à surmonter les signaux de douleur ou de fatigue, mais aussi pourquoi ils risquent de se doper, ce qui peut contribuer à une performance immédiate mais compromettre des performances à long terme. Ils pourraient également expliquer l’augmentation des syndromes de fatigue observés chez les amateurs de sports extrêmes, tels que l’ultra-trail, qui peuvent mettre en danger non seulement le cœur et les genoux, mais aussi le cerveau. Enfin, ces résultats pourraient peut-être être étendus à d’autres types de surcharge de travail et ont donc des applications non seulement pour l’entraînement sportif, mais également pour la gestion du travail et les soins de santé, car une surcharge de travail est l’une des voies possibles du syndrome d’épuisement professionnel.
⇪ À retenir…
Une étude approfondie de la littérature scientifique sur les risques cardiovasculaires d’un excès d’exercice d’endurance a été menée par O’Keefe J et al. (2012) : Potential Adverse Cardiovascular Effects From Excessive Endurance ExerciseN30.
Les points essentiels se résument ainsi :
- Les personnes qui s’entraînent régulièrement ont des taux significativement moins élevés de handicap et une espérance de vie moyenne augmentée de 7 ans par rapport à celles physiquement inactives. Toutefois, une dose limite existe au-delà de laquelle les effets adverses de l’exercice dépassent ses bénéfices.
- L’exercice intensif chronique soutenu peut causer de la fibrose cardiaqueN64, particulièrement dans les atriaN43, le septum interventriculaireN65 et le ventricule droit, créant un milieu propice à des arythmies atrialesN47 [voir figure] et ventriculaires.
- Un exercice excessif chronique soutenu peut aussi être associé à de la calcification artérielle (athéroscléroseN51), une dysfonction diastoliqueN66 et un durcissement des parois des grandes artères.
- Les athlètes vétérans de l’endurance dans des sports comme le marathon, l’ultra-marathonN67 ou le cyclisme professionnel ont 5 fois plus de risque de fibrillation atrialeN47 (auriculaire).
- Les efforts de l’exercice d’endurance intensif provoquent souvent une augmentation de marqueurs de détérioration cardiomusculaire associés à des réductions temporaires de la fraction d’éjectionN68 du ventricule droit.
Les auteurs concluent :
À présent, sur la base de l’expérimentation animale et humaine, le bénéfice cardiovasculaire d’un exercice d’entraînement aérobique vigoureux semble augmenter proportionnellement à la dose jusqu’à environ une heure quotidienne, au-delà de laquelle la poursuite de l’entraînement produit moins de bienfaits, et peut même provoquer des effets adverses cardiovasculaires chez certains individus.
Les recommandations de consensus d’activité physique et de santé publique de l’American Heart Association et de l’American College of Sports Medicine sont, pour les adultes, un minimum de 150 minutes par semaine d’exercice d’endurance modéré, et 75 minutes par semaine d’exercice d’endurance vigoureux [soit, respectivement, 21 et 10 minutes par jour]. Ces recommandations suggèrent aussi que de plus fortes doses d’exercice d’endurance [modéré] peuvent être nécessaires chez certains groupes, notamment ceux à risque de maladie coronarienne (30 à 60 minutes par jour), les adultes essayant d’éviter le surpoids ou l’obésité (45 à 60 minutes par jour) et les anciens obèses qui cherchent à ne pas reprendre de poids (60 à 90 minutes par jour). Les recommandations mettent aussi en garde contre l’augmentation de blessures musculo-squelettales et d’accidents cardiovasculaires consécutifs à l’exercice d’endurance intensif.
On peut noter que ces recommandations concernent la durée de l’exercice aérobie mais ne disent rien de son intensité, sauf mention vague d’un exercice d’endurance « modéré ». Or, depuis les années 1970, les observations cliniques de médecins du sport comme Philip Maffetone (2010N69, p. 70–78) ont montré comment déterminer le rythme cardiaque à partir duquel l’organisme ne peut plus s’approvisionner en aérobieN70 et doit mettre en route un processus anaérobie pour répondre à l’effort supplémentaire. C’est la prolongation de ce processus anaérobie (privilégiant la consommation de sucre) qui est dangereuse pour la santé, et qui de surcroît limite les performances. Développer une bonne « machine aérobie » nécessite donc un entraînement d’endurance juste au-dessous de cette limite. Lire à ce sujet « La formule 180 – votre âge » et « Le MAF Test » dans mon article Exercice d'endurance. Le MAF-GPS TestN71 permet notamment d’améliorer les performances sans basculer dans le surentraînement.
Dans son article sur le surentraînementN9, Phil Maffetone décrit en détail les trois niveaux possibles ainsi que les mesures qu’un athlète devrait prendre pour en sortir. Il conclut :
Reconnaître le syndrome de surentraînement à un stade précoce peut aider à maximiser les performances humaines tout en restant en bonne santé. Ce processus commence par un processus d’évaluation continu simple qui évalue les signes et les symptômes physiques, biochimiques et psycho-émotionnels. Le MAF Test peut être un outil important pour détecter de manière objective le surentraînement, parfois avant l’apparition des symptômes. Il est plus facile de rétablir les performances sportives aux niveaux précédents lors du niveau 1 du surentraînement, le niveau 2 nécessitant plus de temps et d’efforts. Le niveau 3 du surentraînement est une maladie plus grave et difficile à traiter. Globalement, la prévention est le meilleur remède, permettant aux individus de réaliser leur potentiel sportif et de maintenir cet état plus longtemps.
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Article créé le 19/06/2016 - modifié le 28/11/2023 à 15h16