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Apprendre par inadvertance

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Cet article complète celui sous le titre Gymnastique involontaire.
Apprendre par inad­ver­tance, encore un oxymoreN1 direz-vous ?
Par inad­ver­tance : Sans avoir fait atten­tion, par étour­de­rie (selon le TLFN2).

Dans les premières pages de son ouvrage Le Corps accordé (2015N3), Andréine évoque notre première rencontre du seitai (整体N4) en 1971, à l’oc­ca­sion d’un stage en Suisse auquel Itsuo TsudaN5 avait été invité comme inter­ve­nant. Cet événe­ment a boule­versé notre compré­hen­sion de l’ap­pren­tis­sage — et de la vie en géné­ral — par une prise de conscience de la place de l’in­vo­lon­taire dans les actes que nous accom­plis­sons « consciemment ».

Parler de « l’in­vo­lon­taire » peut paraître aujourd’­hui aussi incon­gru que l’était « l’in­cons­cient » avant FreudN6 ou von HartmannN7.

Les lecteurs des livres de Tsuda, ou ceux qui pratiquent le katsu­gen undō — mouve­ment régé­né­ra­teur, voir mon article Gymnastique involontaire — ont appris que cet exer­cice qui consiste à « suspendre l’ac­ti­vité du système volon­taire » peut déclen­cher des mouve­ments échap­pant à notre contrôle. Ils savent aussi que de nombreux actes « semi-involontaires » comme le bâille­ment, l’éter­nue­ment, le rire ou le sommeil para­doxal, relèvent de méca­nismes analogues bien que plus fami­liers, répon­dant à la dési­gna­tion de système moteur extra­py­ra­mi­dalN8. La contri­bu­tion majeure du seitaiN4, à l’ini­tia­tive de Haruchika NoguchiN9, a été d’iden­ti­fier ce proces­sus, là où d’autres instruc­teurs japo­nais invo­quaient des phéno­mènes paranormaux.

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Itsuo Tsuda accom­pa­gnant un prati­quant du katsu­gen undō

Ma première expé­rience au cours de ce stage a été celle de mouve­ments étranges incon­trô­lés. Vus de loin, ils me faisaient penser à ce que je croyais connaître des crises d’épi­lep­sie, alors qu’ils n’ont rien à voir avec un désordre neuro­lo­gique… Le corps les accom­plit sans modi­fi­ca­tion de son état de conscience, de manière aussi natu­relle que nous pouvons éter­nuer tout en condui­sant ou en jouant du piano… Je commen­çais à perce­voir une coopé­ra­tion entre l’in­cons­cient et l’in­vo­lon­taire.

À ce stade, j’au­rais pu me conten­ter de « prati­quer » régu­liè­re­ment le katsu­gen undō pour béné­fi­cier de ce mouve­ment « régé­né­ra­teur » supposé me main­te­nir en bonne santé — ce que je croyais à l’époque. Toutefois, une autre prise de conscience a eu lieu à la suite de ce stage, qui conti­nue à produire des effets aujourd’hui.

Sommaire

Dans la vie quotidienne…

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Je me souviens du trajet de retour, de Gstaad à Aix-en-Provence, à bord de notre vaillante Dauphine. Je ne condui­sais pas car je tenais entre mes pieds la pile de poly­co­piés qui ont servi d’ébauche au premier ouvrage d’Itsuo Tsuda : Le Non-faire (1973N10). Je les ai lus en continu, plei­ne­ment absorbé par le sujet.

Aujourd’hui, relire les neuf ouvrages publiés par Tsuda ne me procure pas la même satis­fac­tion. Son œuvre litté­raire pour­rait se réduire à une centaine de pages du premier ouvrage, une fois expur­gées d’anec­dotes dont on ne connaît ni le préam­bule ni la suite. Les mêmes anec­dotes circu­laient déjà dans l’en­tou­rage de Noguchi.

Je déplore aussi ses géné­ra­li­sa­tions hâtives, enfin un « occi­den­ta­lisme » qui entre­tient l’illu­sion d’une sagesse millé­naire dont le Japon serait dépo­si­taire… Même les récits de nais­sance publiés dans les volumes suivants — à commen­cer par le nôtre — font preuve d’une naïveté conster­nante dans la défiance de tout suivi médical.

Si elle est facile à affi­cher tant qu’on est jeune et bien portant, cette préten­tion à une santé indes­truc­tible finit par se heur­ter à la réalité. Les fonda­teurs du seitai étaient fiers de ne jamais « s’oc­cu­per de leur santé ». Mais le temps a eu raison de cette insou­ciance : les excès de nour­ri­ture, d’al­cool et de tabac ont bruta­le­ment mis fin à leur existence…

➡ Une autre mani­fes­ta­tion de la crédu­lité et de l’in­cul­ture des « disciples » de Tsuda — dont nous faisions partie dans les années 1970 — était l’ab­sence de regard critique sur ses affir­ma­tions. Plusieurs fois, il nous avait fière­ment relaté qu’Alexis CarrelN11 aurait déclaré ne pas avoir mérité le prix Nobel de méde­cine qui, selon lui (Carrel), aurait « dû être attri­bué à Noguchi »… Sauf qu’il ne pouvait s’agir de Noguchi Haruchika, âgé d’un an à l’époque (en 1912), mais de son homo­nyme Noguchi HideyoN12, un éminent bacté­rio­logue nominé sept fois pour le prix ! Alexis Carrel, dont on connaît la posi­tion détes­table en faveur de l’eu­gé­nisme, est cité à de multiples reprises dans les ouvrages de Tsuda…

Malgré ces réserves sur le contenu philo­so­phique de cet ensei­gne­ment, il reste que la lecture des premiers poly­co­piés m’avait cham­boulé. Nous étions dans une phase de vie où l’ac­cent était mis sur le contrôle : pratique du yoga et de la médi­ta­tion (façon zen), danse et arts martiaux, appren­tis­sages intel­lec­tuels etc. Or, le seitaiN4 nous invi­tait à décou­vrir, à travers une expé­rience concrète, qu’une grande partie des actes préser­vant notre vie et notre santé relèvent de méca­nismes sur lesquels notre volonté ne s’exerce pas. Bien au contraire, cher­cher à les contrô­ler peut les rendre inef­fi­caces : avez-vous essayé de faire semblant de rire ou d’éternuer ?

Andréine a exposé ce dilemne dans son récit « Quatre scéna­rios pour un phleg­mon » (p. 257–259) qui relate un inci­dent survenu peu de temps après notre rencontre avec Itsuo Tsuda. Au lieu de prendre le contrôle (prāṇāyāmaN13) d’une respi­ra­tion présu­mée défaillante en raison de l’in­flam­ma­tion, nous avions laissé la « sous-ventilation » faire son travail, de sorte que l’éva­cua­tion du pus et la guéri­son du phleg­mon avaient été possibles sans aide médi­ca­men­teuse. Dans la même situa­tion, un ami expert de yoga qui essayait de se « puri­fier » avec le contrôle de sa respi­ra­tion, avait vécu l’in­verse et avait été contraint de faire appel aux antibiotiques.

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Akiko et Haruchika NoguchiN9

Ce qui m’a le plus frappé à la lecture des poly­co­piés était la place de l’in­vo­lon­taire dans notre vie ordi­naire, en dehors des mala­dies ou des séances de katsu­gen undō. Par exemple, lors­qu’on apprend à conduire, en quelques jours, les gestes qu’on a besoin de contrô­ler au début deviennent des réflexes condi­tion­nés par le système moteur extra­py­ra­mi­dalN8. Il n’est certai­ne­ment pas néces­saire pour cela d’avoir lu les ouvrages de Tsuda, ni déclen­ché le « mouve­ment régénérateur »…

Il y a plus : pilo­ter un véhi­cule ne se réduit pas à répé­ter une séquence gestuelle apprise. La route nous expose à une foule d’im­pré­vus, de situa­tions nouvelles qui déclenchent des réflexes au service de la préser­va­tion de la trajec­toire du véhi­cule — et de la sécu­rité des piétons et passa­gers. Tout cela s’ef­fec­tue consciem­ment, même si une partie de notre atten­tion peut être détour­née vers la conver­sa­tion ou l’écoute de la radio. Nous voici donc en présence d’un compor­te­ment appris — à la portée de la plupart des humains — qui s’exerce effi­ca­ce­ment, et en toute sécu­rité, parce que la majeure partie des actes ont été relé­gués au système invo­lon­taire.

Suggestion mentale et intuition

Yvon-Yva

Peu après avoir connu Tsuda, j’ai assisté à un spec­tacle du célèbre hypno­ti­seur Yvon Yva — voir vidéo (1972N14) — puis parti­cipé à un stage d’auto-hypnose qu’il animait le lende­main. Ce qui m’a le plus surpris n’était pas la transe hypno­tique qu’il savait induire chez des sujets, mais l’ef­fet d’une simple sugges­tion mentale en dehors de l’état de transe : je l’ai vu décla­rer à un spec­ta­teur qu’au bout de dix secondes il devien­drait inca­pable de se lever de sa chaise. Effectivement, l’homme restait collé à son siège, simple­ment parce qu’il avait à son insu inversé l’ef­fort muscu­laire… Comment y parve­nir, cela ne m’in­té­res­sait pas parti­cu­liè­re­ment, mais l’hy­po­thèse qui est deve­nue mienne est que tout geste conscient, comme celui de se lever d’une chaise, est accom­pli de manière invo­lon­taire alors qu’il a été décidé volon­tai­re­ment. Or notre « volonté » peut être contra­riée, sans que nous y prenions garde, par la suggestion.

Aujourd’hui, des expé­riences d’ima­ge­rie céré­brale ou de poten­tiel évoqué montrent que la prise de déci­sion d’un acte « spon­tané » peut précé­der de plusieurs secondes le moment où nous sommes en mesure de signa­ler avoir pris cette décision.

Ces expé­riences sur la prise de déci­sion rendent plus compré­hen­sibles des phéno­mènes que nous attri­buons à l’in­tui­tion ou encore à la prémo­ni­tion. Bien entendu, nous connais­sons très peu les méca­nismes mis en œuvre dans le domaine de l’in­vo­lon­taire, que les neuro­phy­sio­logues s’ap­pliquent à décryp­ter. La complexité de leurs modèles expli­ca­tifs échap­pera long­temps au commun des mortels. Mais le simple fait de savoir qu’ils existent nous dispense de croire en un arrière-mondeN15 ou à un incons­cient collec­tifN16 : la contrac­tion d’un muscle relève de méca­nismes physico-chimiques que je suis inca­pable de concep­tua­li­ser, mais cela se fait tout seul, sans besoin de l’at­tri­buer à une éner­gie immatérielle.

En réponse à la tenta­tion d’un vita­lisme orga­ni­cisteN17, Andréine Bel écrit (Le Corps accordéN3, p. 87) :

Ce qui est vital en nous semble dépendre des circons­tances et poten­tiels en présence, conju­gués à notre capa­cité à l’auto-détermination. Il s’inscrit dans une évolu­tion faite d’adaptations constantes au milieu, et d’interactions qui permettent aux êtres vivants de « persé­vé­rer dans leur être » et coopé­rer entre eux dans la mesure du possible. Ceci au lieu de se plier aux lois d’un “intel­li­gent design” qui voue­rait l’évolution au créa­tion­nisme, ou d’un dieu qui pren­drait les choses en main dès que notre volonté faiblit ou n’est pas concernée.

Apprendre sans effort

Un jour, nous sommes reve­nus sur un quai en bord de rivière près duquel j’avais vécu dans mon enfance. J’ai retrouvé un endroit où j’avais pris l’ha­bi­tude, avec les autres garne­ments, d’es­ca­la­der le mur de soutè­ne­ment, à toute vitesse, car nous étions forcé­ment pour­sui­vis par des « méchants »… Après plus de 20 ans, j’ai refait la descente en retrou­vant exac­te­ment l’emplacement des trous sur lesquels nous prenions appui. Ma taille était plus grande, mais la recon­fi­gu­ra­tion des gestes a été immédiate.

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Un exemple appa­renté est celui d’une serrure de porte dans laquelle la clé se posi­tionne avec diffi­culté. Le premier jour, on peut mettre beau­coup de temps à ouvrir la porte. Mais la manœuvre correcte s’ins­crit assez vite, et, là encore, elle est réac­ti­vée immé­dia­te­ment si nous reve­nons des années plus tard.

Ces exemples sont ceux que j’ap­pelle appren­tis­sage par inad­ver­tance pour des gestes ou des mouve­ments corpo­rels. J’ai aussi remar­qué que cet appren­tis­sage pouvait s’ap­pli­quer à la mémo­ri­sa­tion spatiale, bien que le résul­tat ne soit pas garanti.

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Rajinder Bazar à Jammu (Inde)

Nous étions les hôtes d’une famille de la ville de Jammu en Inde. Un matin, un jeune homme nous a accom­pa­gnés dans Rajinder Bazar, un enche­vê­tre­ment de rues encom­brées. Après une heure de prome­nade, notre guide s’est souvenu qu’il avait un rendez-vous urgent. Je lui ai dit, presque machi­na­le­ment, que nous allions nous débrouiller pour rentrer. Effectivement, nous avons retrouvé notre chemin, alors que je n’avais fait aucun effort pour le mémo­ri­ser. Il est d’ailleurs probable que je n’y aurais pas réussi, si l’on m’avait prévenu qu’il fallait s’en souve­nir. La somme d’in­for­ma­tions à enre­gis­trer était consi­dé­rable, et la peur de ne pas y parve­nir m’au­rait fait commettre des erreurs. Au lieu de cela, je m’étais spon­ta­né­ment fié à une mémoire spatiale qui enre­gistre, sur une courte durée, une « carte » précise du chemin parcouru. Ce méca­nisme mental est reconnu expé­ri­men­ta­le­ment aujourd’­huiN18.

La notion d’ap­pren­tis­sage par inad­ver­tance dépasse donc le cadre des actes mémo­ri­sés par simple répé­ti­tion. Dans le dernier cas, il n’y avait aucune répé­ti­tion ; la faculté de retrou­ver son chemin est proba­ble­ment inscrite comme un réflexe de survie chez tous les animaux. Lors de la conduite d’un véhi­cule, l’ap­pren­tis­sage se struc­ture pour une adap­ta­tion opti­male aux impré­vus. Il est d’ailleurs conseillé de s’exer­cer simul­ta­né­ment sur des véhi­cules diffé­rents. Dans le cas d’un geste spor­tif, on peut avoir l’im­pres­sion d’une simple répé­ti­tion, mais son exécu­tion par un athlète n’a rien de mécanique.

Une autre approche de l’apprentissage

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Tout ce que nous entre­pre­nons comme « exer­cice volon­taire », qu’il s’agisse de pratique spor­tive, de danse ou de musique, mais aussi d’entraînement à haute intensité ou d’exercice d'endurance, comporte une part signi­fi­ca­tive d’ac­ti­vité invo­lon­taire. Ce que j’ai commencé à décou­vrir, alors que je lisais dans la Dauphine qui serpen­tait sur la route des Alpes, c’est que le « volon­taire » et « l’in­vo­lon­taire », le conscient et l’in­cons­cient ne sont pas des enti­tés sépa­rées, anta­go­nistes, mais que tout appren­tis­sage relève d’une coopé­ra­tion entre plusieurs systèmes.

De manière simi­laire, notre acti­vité mentale n’est pas tribu­taire d’un cloi­son­ne­ment entre cerveau « droit » et « gauche » comme on l’a cru un certain temps — voir l’ar­ticle d’Agnès Roux (2013N19). Une consé­quence pratique est que l’exer­cice de la pensée « ration­nelle » n’est pas anta­go­niste de celui de l’ac­ti­vité « créatrice ».

Les impli­ca­tions de cette prise de conscience sont consi­dé­rables. Il est possible de revi­si­ter nos méthodes d’ap­pren­tis­sage, en les faisant béné­fi­cier du poten­tiel de l’in­vo­lon­taire. Une passe­relle entre les approches existe. Elle était un des points d’an­crage des ateliers de recherche en danse menés dans le cadre du groupe Le TiltN20. Elle est aujourd’­hui propo­sée comme pratique de soin dans les ateliers de décou­verte YukidōN21 et dans nos stages Santé-Découverte.

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- On peut aussi consul­ter le serveur de liens https://leti.lt/liens et la liste des pages cibles https://leti.lt/liste.

  • N1 · fpv5 · Oxymore – Wikipedia
  • N2 · d4g4 · TLFi – Le Trésor de la Langue Française informatisé
  • N3 · bphq · Le Corps accordé, 2014. Le Corps accordé – ouvrage
  • N4 · vwym · Seitai – Wikipedia
  • N5 · 9d3z · Itsuo Tsuda – Wikipedia
  • N6 · a63h · Sigmund Freud – Wikipedia
  • N7 · r25m · Philosophie de l’Inconscient – Wikipedia
  • N8 · pp3c · Système moteur extra­py­ra­mi­dal – Wikipedia
  • N9 · swze · Haruchika Noguchi – Wikipedia
  • N10 · beu1 · Le Courrier du Livre (1973). Ouvrage “École de la respi­ra­tion, tome 1 : Le non-faire” – Itsuo Tsuda
  • N11 · dmds · Alexis Carrel – Wikipedia
  • N12 · lkov · Hideyo Noguchi – Wikipedia
  • N13 · rcv4 · Prāṇāyāma – Wikipedia
  • N14 · hf1t · Vidéo d’Yvon YVA, émis­sion du 1er juillet 1972
  • N15 · ugog · Arrière-monde – Wikipedia
  • N16 · 7m3g · Inconscient collec­tif – Wikipedia
  • N17 · hfsv · Vitalisme – Wikipedia
  • N18 · 3w11 · Mémoire spatiale – Wikipedia
  • N19 · f3id · La fin du mythe des personnes à cerveau “droit” ou “gauche”
  • N20 · 4gip · Ateliers coopé­ra­tifs de recherche, impro­vi­sa­tion et créa­tion artis­tique – Le Tilt
  • N21 · h1oy · Yukido – événements

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Article créé le 1/10/2015 - modifié le 13/06/2023 à 09h17

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