Les sites de « santé naturelle » et les marchands de compléments alimentaires se déchaînent à diffuser leurs recommandations dans le climat d’anxiété lié à l’épidémie de coronavirus CoVID-19N2. Ajouter à cela un « commerce de la peur » entretenu par des escrocs en attente de clientèle (Milgram G, 2020N3 ; La Berlue Quantique, 2021N4) !
De leur côté, les médias « dominants » font briller l’espoir de la mise au point de nouveaux traitements antiviraux et de vaccins : la solution du problème serait donc dans la pharmacie…
En l’absence de traitement et de protection vaccinale avérée, la seule arme pour un individu qui prend soin d’éviter tout contact contaminant est de posséder un système immunitaire « réactif »… Les causes de son affaiblissement sont multiples (voir immunodéficienceN5) et de nombreux individus méconnaissent cette insuffisance. Par exemple, l’étude HERPIMAX (2002N6) révélait une séroprévalence dans la population française de 67 % pour le HSV‑1 et de 17,2 % pour le HSV‑2 — deux virus de l’herpèsN7 — qui passe inaperçue car cette infection est le plus souvent asymptomatique. Or il s’agit de virus immunosuppresseurs.
Il faut aussi prendre en compte le fait que le syndrome de détresse respiratoire aigüe (SDRAN8) — phase avancée de la maladie CoVID-19 — est lié à une sur-réaction du système immunitaireN2. Dans ce qui suit, la proposition n’est donc pas de « stimuler » le système immunitaire mais d’adopter, si ce n’est déjà fait, un style de vie qui n’affaiblit pas les défenses immunitaires : ce que j’appelle « cultiver sa santé » !
Il n’est pas exclu que notre organisme doive affronter le virus SARS-CoV‑2 — le plus tard possible si nous respectons les règles de confinement et de distanciation sociale — car sa circulation paraît inéluctable. Il est donc avisé de veiller dès maintenant à ce que notre système immunitaire soit en mesure d’y résister.
Il est bien entendu que ces précautions s’ajoutent aux mesures sanitaires normales en situation d’épidémie : distanciation physique (et non sociale !), port d’un masque anti-projections là où la distanciation n’est pas garantie, isolement des personnes porteuses de virus etc. L’UNADFI (2020N9) a dressé avec pertinence une liste d’affirmations fantaisistes, souvent complotistes, diffusées par des « charlatans en ligne ».
On ne connaît pas de remède miracle à cette infection dans la pharmacopée traditionnelle. Se gaver de vitamines et d’huiles essentielles, c’est oublier que ces substances produisent, comme tout médicament, des effets indésirables. La sagesse dicte plutôt d’éviter toute carence, se préserver du stress (malgré la situation) et de faire de l'exercice de manière régulière.
Les points abordés ici viennent en complément d’informations, assez concordantes, diffusées sur les médias depuis le début de la pandémie.
➡ Je ne suis ni médecin, ni chercheur en médecine ou en biologie… Les seules compétences que je revendique sont celles de la documentation scientifique et de l’archivage numérique. Les explications données ici sont donc empruntées aux auteurs des documents référencés, à lire avec un regard critique. J’ai veillé à placer un maximum de liens permettant d’approfondir le sujet et de vérifier la conformité des sources. N’hésitez pas à inscrire vos questions, commentaires et corrections au bas de la page !
Sommaire
⇪ Attention aux médicaments
Au plan pharmacologique, à discuter avec votre médecin (AIMSIB, 15 mars 2020N10) :
Contrairement aux habitudes des médecins et de leurs patients, la priorité aujourd’hui face au COVID-19 n’est pas de prescrire des médicaments nouveaux ou anciens (antiviraux ou autres) à propos desquels on sait bien peu (sinon qu’ils sont toxiques) mais de plutôt déprescrire des médicaments souvent inutiles (donnés de façon plus ou moins automatique) et susceptibles de favoriser les pathologies infectieuses.
On sait déjà que l’âge n’est qu’un facteur de risque parmi d’autres de développer une forme grave du CoVID-19. Des personnes jeunes sont aussi en danger mais il semblerait (les statistiques pourront le confirmer) que la plupart de celles admises en réanimation présentent des comorbidités — obésité, diabète, hypertension… — ou ont des poumons en mauvais état (Guan WJ et al., 2020N11). La plupart des personnes âgées, dans les pays riches, prennent des médicaments pour soigner des affections qu’elles auraient pu éviter, ou pour le moins retarder, par l’adoption de pratiques de vie saine — voir mon article Vivre bien et longtemps.
Les articles de l’AIMSIB (15 mars 2020N10 ; 12 avril 2020N12) suggèrent que les personnes âgées seraient plus à risque du fait de leurs lourds traitements médicamenteux que de « leur âge » :
Il n’est plus discuté aujourd’hui que SARS-Co-V2 se lie à sa future cellule-hôte par connection à partir de ses récepteurs membranaires ACE2 [enzyme de conversion de l’angiotensineN13] qui précisément se retrouveraient en nombres plus disponibles, et /ou modifiés, par l’adjonction de médicaments inhibiteurs [de l’ACE].
Les médicaments Inhibiteurs de l’enzyme de conversion les plus utilisés sont le captopril, l’énalapril, le lisinopril (en) et le ramipril ; une liste plus complète se trouve sur la page Wikipedia Inhibiteur de l’enzyme de conversionN14.
L’observation inverse a aussi été publiée, notamment dans l’article bien résumé par son titre : L’utilisation de bloqueurs des récepteurs de l’angiotensine II et d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine est associée à une amélioration de l’état inflammatoire et des résultats cliniques chez les patients hypertendus de l’étude COVID-19 (Yang G et al., 4 avril 2020N15). Cette observation était partagée par Meng J et al. (31 mars 2020N16), ainsi que Zhang P et al. (5 juin 2020N17) qui concluaient :
Parmi les patients hospitalisés souffrant de COVID-19 et d’hypertension coexistante, l’utilisation d’un IECA/ARA à l’hôpital était associée à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues par rapport aux non-utilisateurs d’IECA/ARA. Bien que l’interprétation de l’étude doive tenir compte de la possibilité de facteurs de confusion résiduels, il est peu probable que l’utilisation d’un IECA/ARA en milieu hospitalier soit associée à un risque accru de mortalité.
Les médias ont partagé beaucoup d’informations sur les médicaments à éviter dans le contexte de cette épidémie : anti-inflammatoires, certains corticoïdes etc. Voir par exemple la liste sur le site Santé des femmesN18. L’automédication est à éviter absolument, surtout avec des produits achetés via Internet !
⇪ Manger gras et protéiné !
Les recommandations de l’AIMSIB (15 mars 2020N10) suggèrent que nos choix alimentaires veillent en premier à la santé des défenses immunitaires, plus particulièrement la protection antivirale assurée par les lipoprotéinesN19. En résumé, manger suffisamment « gras » (voir mon article) et « protéiné » (voir mon article), se supplémenter si nécessaire en vitamine D — selon les données du bilan sanguin, voir mon article. Veiller enfin à une bonne hydratation avant ou pendant les repas riches en ces nutriments.
C’est un discours différent de ceux des nutritionnistes qui se contentent d’ânonner à la radio : « Ne mangez pas trop gras et sucré ! » Car, on l’a bien compris, leur seule obsession est de « garder la ligne » !
Maryanne Demasi, comme de nombreux scientifiques, a rappelé la priorité de lutter contre le syndrome métaboliqueN20 principalement en améliorant sa nutrition (Demasi M, 2021N21) :
Au 30 mai 2020, les Centers for Disease Control and Prevention ont indiqué que parmi les cas de COVID-19, les deux conditions de santé sous-jacentes les plus courantes étaient les maladies cardiovasculaires (32 %) et le diabète (30 %). […] Les hospitalisations étaient six fois plus nombreuses chez les patients ayant une condition sous-jacente déclarée (45,4 %) que chez ceux n’ayant pas de condition sous-jacente déclarée (7,6 %). Les décès étaient 12 fois plus nombreux chez les patients ayant déclaré une affection sous-jacente (19,5 %) que chez ceux n’ayant pas déclaré d’affection sous-jacente (1,6 %). […] Au Royaume-Uni, deux tiers des personnes tombées gravement malades à cause de COVID-19 étaient en surpoids ou obèses et 99 % des décès en Italie concernaient des patients souffrant d’affections préexistantes, telles que l’hypertension, le diabète et les maladies cardiaques. […] Ces affections, connues collectivement sous le nom de syndrome métabolique, sont liées à une altération de la fonction immunitaire, […] et à des symptômes et complications plus graves dus à la COVID-19.
L’un des principaux facteurs à l’origine de la pathophysiologie du syndrome métabolique est la résistance à l’insuline, définie comme une réponse biologique altérée à l’insuline, l’hormone qui régule la glycémie. Le dérèglement de la glycémie joue un rôle important dans l’inflammation et les maladies respiratoires. […]
Le facteur le plus important qui détermine la glycémie est la consommation de glucides alimentaires, c’est-à-dire les glucides raffinés, les amidons et les sucres simples. Cependant, les recommandations diététiques officielles de la plupart des pays occidentaux préconisent un régime pauvre en graisses et riche en glucides, qui peut exacerber l’hyperglycémie. Ces directives diététiques constituent la base des menus dans les maisons de retraite et les services hospitaliers où les personnes atteintes de COVID-19 et d’un syndrome métabolique préexistant sont en convalescence et au repos.
⇪ Phytothérapie
En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSESN22) met en garde contre la consommation irréfléchie de remèdes « naturels » pour la prévention et le traitement de symptômes attribués à l’infection CoVID-19. Toutefois, elle assène un discours paternaliste qui s’affranchit au besoin du savoir scientifique : l’armoise annuelleN23 est par exemple mise en exergue comme « faux remède contre le paludisme » inefficace face au CoVID-19 — sans doute une allusion subtile à la chloroquine — alors qu’elle contient de l’artémisinineN24 qui est la base des médicaments antipaludiques les plus récents. Le prix Nobel de médecine a été attribuée à Tu Youyou en 2015 pour avoir découvert les vertus antipaludiques de l’armoise annuelle ; mais il est vrai qu’elle était chinoise, et une femme en plus 😣 !
Un détour par le paludisme s’impose. Des articles élogieux avaient été publiés sur les vertus antipaludiques de tisanes à l’armoise, mais avec une très pauvre puissance statistique. Plus récemment, deux essais randomisés à grande échelle démontrant l’efficacité de l’armoise asiatique et africaine dans le traitement du paludisme et de la bilharzioseN25 ont été publiés (cosignés par Christian Perronne), mais tous deux ont donné lieu à rétractation (2019N26).
Après avoir supposé que les vertus antipaludiques de la plante pouvaient être dues à la présence d’autres molécules que l’artémisinine — absente dans la variété africaine artemisia afraN27 — l’expérimentation in vitro a prouvé que le principe actif serait bien l’artémisinine. Voir à ce sujet la discussion de Jérémy Anso (2020N28) qui avait été un fervent défenseur des initiatives de La Maison de l’Artemisia :
Cette étude in vitro [Pamela Weathers en prépublication] nous révèle que la quantité d’artémisinine est fondamentale dans la prise en charge des malades du paludisme. Or, cette concentration est garantie dans les productions pharmaceutiques, mais beaucoup moins dans les différentes cultures ou variétés, rajoutant une forme d’incertitude qui pourrait être dangereuse.
Pour plus d’informations sur le sujet artemisia/paludisme/CoVID-19, lire un entretien avec le paludologue Pascal Millet, praticien hospitalier au CHU de Bordeaux (18 juin 2020N29).
Le professeur Peter Seeberger, directeur du Max-Planck Institute de Postdam, annonçait tambour battant, le 24 juin, avoir conduit un essai clinique prouvant l’efficacité d’un extrait de l’armoise annuelleN23 pour le traitement de la CoVID-19 et mis en vente ce produit dans sa startup ArtemiFlow… Mais ce résultat n’a donné lieu à aucune publication ! Pour plus de détails, voir un article de For Better Science (2 juillet 2020N30).
La phytothérapie est discréditée par les médias se réclamant (trop souvent abusivement) d’une démarche « scientifique », et surévaluée par ceux qui la pratiquent sans se soucier de l’absence d’essais thérapeutiques « prouvant » son efficacité. Les guillemets s’imposent car cette division en deux camps — chacun accusant l’autre d’être à la solde de l’industrie pharmaceutique ou du commerce de pseudo-remèdes — fait l’impasse sur l’expérience clinique des praticiens de santé et de leurs patients.
Dans son article COVID : les ratés du traitement, le Dr Gérard Maudrux a présenté plusieurs essais randomisés-contrôlés publiés par des chercheurs de pays non-occidentaux, travaillant sur le repositionnement de médicaments traditionnels, pour l’essentiel issus de plantes médicinales. On note particulièrement l’expérimentation (concluante) sur la nigelle cultivée (nigella sativaN32), plus précisément la thymoquinoneN33 contenue dans le cumin noir, nom commun de cette plante (Said A et al., 2022N34 ; Ashraf S et al., 2022N35). Gérard Maudrux déclarait, au sujet de Sohaib Ashraf et al. :
Au total : les troubles ont duré 2 fois moins longtemps avec traitement pour les cas guéris, et réduction de 80 % des décès. Du miel ? Du cumin noir ? De quoi faire sourire et se moquer nos pseudo-scientifiques qui ne regarderont pas les résultats, oubliant que la médecine a toujours progressé par l’observation et la réflexion, pas à coup de dollars. […]
[…] quand on n’est pas dans ce circuit contrôlé par l’industrie pharmaceutique, c’est très difficile pour publier, et la « relecture » est très, très lente. Ainsi pour Ashraf, publication en pré-print sur le net le 30 novembre 2020, et l’article est officiellement publié dans une revue en février 2023 (sur le net le 24 novembre 2022) ! Plus de 2 ans d’attente, pour sortir du pré-print et que certains daignent le lire (ce qu’ils ne font pas plus !). Enfin, cela n’est pas publié dans une revue clinique ou d’infectiologie, mais dans une revue de pharmacologie, non lue par les médecins, alors que, vu l’importance de cette publication, elle avait sa place dans le Lancet ou le British Journal of Medecine.
⇪ Compléments alimentaires
Un excès de substances anti-inflammatoires pourrait exercer un effet néfaste face à une attaque virale puisque l’inflammation fait partie des mécanismes de défense de l’organisme. Toutefois, comme je l’ai exposé dans l’article Compléments alimentaires, l’objectif d’une supplémentation n’est pas d’utiliser le complément comme un médicament mais de compenser les carences qui peuvent apparaître au fil des années.
Certains traitements de médecine orthomoléculaireN36 incluent au protocole de soin contre la CoVID-19 l’administration de vitamine C à forte dose par voie intraveineuse. C’est l’option retenue au début de l’épidémie par plus de 20 hôpitaux new-yorkais en complément du cocktail hydroxychloroquine + azithromycine promu par l’IHU de Marseille (Mongelli L et Golding B, 2020N37). Il ne s’agit pas d’un soin préventif puisque cette injection est réservée aux patients reçus en soins intensifs. La dose journalière de vitamine C, dans ce protocole de soin, serait d’environ 16 fois la dose alimentaire recommandée — 90 mg pour les hommes et 75 mg pour les femmes. Des experts protestent toutefois que ce protocole n’est pas validé par des études cliniques (Bogart N, 2020N38) mais celles-ci ont eu lieu en Chine (Saul AW, 2020N39). Une étude préliminaire aux USA sur des patients de septicémie et de syndrome respiratoire aigu n’avait pas donné de résultat positif (Fowler AA et al., 2019N40).
Les taux de vitamine C chez les patients atteints de coronavirus chutent dramatiquement lorsqu’ils souffrent de septicémie, une réponse inflammatoire qui se produit lorsque leur corps réagit de manière excessive à l’infection. C’est la logique suivie pour justifier le traitement. Dans un soin hors de l’hôpital ou en prévention, la procédure (controversée) consisterait à consommer de la vitamine C par voie orale jusqu’à ce que le rejet de l’excédent se traduise par des coliques. Préférer de multiples prises dans la journée à une seule administration de forte dose.
La thiamine (vitamine B1N41) agit en synergie avec la vitamine C. Il serait donc recommandé par les mêmes praticiens d’en prendre, à titre préventif, 50 à 100 mg quotidiens répartis sur plusieurs doses, en utilisant de préférence la palette complète de vitamines B.
Une supplémentation en vitamine D (typiquement 50 000 UI par semaine ou par quinzaine) jusqu’à atteindre un taux sanguin de D3 de 40 à 60 ng /mL aide à éviter les infections de grippe et de CoVID-19 (Melzer DO et al., 2020N42 contesté ; Grant WB et al., 2020N43 ; Martineau AR et al., 2017N44 ; Charoenngam N et al., 2021N45). Les résultats de l’étude la plus récente sont particulièrement encourageants :
Parmi les 287 patients, 100 (36%) patients étaient à un niveau suffisant de vitamine D [25(OH)D > 30 ng/mL] et 41 (14%) patients sont décédés pendant l’hospitalisation. Une analyse multivariée chez les patients âgés de ≥ 65 ans a révélé qu’un taux suffisant de vitamine D [25(OH)D ≥ 30 ng/mL] était associé de manière statistiquement significative à une diminution des chances de décès (OR ajusté 0,33, IC95%, 0,12–0,94), de syndrome de détresse respiratoire aiguë (OR ajusté 0,22, IC95%, 0,05–0,96) et de sepsis sévère/choc septique (OR ajusté 0,26, IC95%, 0,08–0,88), après ajustement des facteurs de confusion potentiels. Parmi les patients ayant un indice de masse corporelle < 30 kg/m2, un taux suffisant de vitamine D était associé de manière statistiquement significative à une diminution du risque de décès (OR ajusté 0,18, 95%CI, 0,04–0,84). Aucune association significative n’a été trouvée dans les sous-groupes de patients âgés de moins de 65 ans ou ayant un IMC ≥ 30 kg/m2.
Un mail de FoundMyFitness (18 avril 2020) précisait :
Une carence en vitamine D conduit à une surexpression de la rénine [N46] (une enzyme produite dans les reins) et à l’activation ultérieure du système rénine-angiotensine, un régulateur critique de la pression artérielle, de l’inflammation et de l’homéostasie des fluides corporels. La perte de la fonction ACE2 [enzyme de conversion de l’angiotensineN13] dans le contexte d’une infection par le SRAS-CoV‑2 perturbe l’équilibre de ce système critique, favorisant l’infiltration des neutrophiles [N47], une inflammation excessive et des lésions pulmonaires. Si la lésion pulmonaire évolue vers l’hypoxie, les reins libèrent de la rénine, établissant un cercle vicieux pour diminuer l’ACE2.
Un essai clinique randomisé en double aveugle de Castillo et al. (2020N49) aurait montré que l’administration de calcifediol (vitamine D) à des patients CoVID-19 hospitalisés réduisait significativement leur risque d’être admis en soins intensifs. La méthodologie et le traitement statistique des données de cet essai sont contestés (Pachter L, 2020N50).
L’activité de la vitamine D (qui est une hormone) est conditionnée par celle de la vitamine K2. Dofferhoff ASM et collègues (2020N51) ont mesuré une forte association entre la carence en vitamine K et l’évolution de l’infection CoVID-19 vers une forme plus grave, dans un panel de 123 patients d’âge moyen 68 ans, plus 184 dans le groupe de contrôle. La coagulation est un équilibre complexe entre les processus de promotion et de dissolution des caillots dans lesquels la vitamine K joue un rôle bien connu. […] D’autre part, un faible taux de vitamine K semble être associé à une dégradation accélérée de l’élastine. Ils suggèrent la mise en place d’une étude prospective déterminant l’intérêt d’une supplémentation. Toutefois, dans cette étude (en preprint) ils ne font pas de distinction entre les formes K1 et K2 qui ont des fonctions différentes — voir mon article Vitamine D. Cette information a été utilisée pour la promotion de vente de fromages hollandais ainsi que celle de compléments alimentaires par la société VitaK qui rémunérait deux des auteurs (For Better Science, 2020N52).
Veiller aussi à ne pas être carencé en vitamine B12. Ce conseil s’adresse en premier aux personnes qui consomment très peu (ou pas) de produits animaux. Comme précisé dans mon article Bilan sanguin, quelques prévisions, le taux de B12 ne devrait pas être vérifié par analyse de sang mais par l’intermédiaire d’un dosage de l’acide méthylmaloniqueN53 dans l’urine (voir N54). Tenir compte du fait que, dans une population saine (18 à 65 ans) les hommes sont nettement plus nombreux que les femmes à afficher une forte carence en vitamine B12N55 — voir mon article Compléments alimentaires.
Les solutés ionophoresN56 de zinc permettent le passage de l’ion Zn++ dans la cellule qui bloque la réplication des coronavirus et des arterivirus (te Velthuis AJW et al., 2010N57). Une carence en zinc favoriserait donc l’infection. Une supplémentation en zinc en début d’infection était prescrite par le — très « sulfureux » — Dr Zelenko à New York, qui avait annoncé fin mars 2020 d’excellents résultats avec un protocole de traitement par ailleurs similaire à celui de l’IHU de Marseille (26 marsN58). Le zinc a par la suite été inclus au protocole de l’IHU de Marseille (25 mai 2020N59). L’efficacité de son administration avait été suggérée par une étude rétrospective de Carlucci P et al. (8 mars 2020lien:jj).
Le Dr Lagarde déclarait (2020N62) :
Dans les carences en zinc, l’un des signes observés fréquemment est la perte de l’odorat et du goût. Il en est de même chez certains patients actuels, entendu sur toutes les chaînes. Leur zinc est surconsommé pour lutter contre l’infection.
Le phénomène serait encore plus précoce et plus grave chez les carencés très nombreux, comme la plupart des diabétiques, des hypertendus et suite à divers traitements lourds (Chimio, MAI etc.)
Or il a été démontré que l’hydroxychloroquine favorise la pénétration du zinc dans les cellules, ce qui expliquerait en partie son efficacité partielle sauf pour les carencés…
Je suis persuadé que la plupart des malades actuels sont carencés en zinc et qu’il n’en faut pas énormément en prévention. Bien sûr il y en a aussi dans les aliments… mais tout dépend du régime de chacun.
Le problème c’est l’absorption, éviter de l’associer à des céréales ou légumineuses riches en phytates, qui sont des chélateurs, tout comme les conservateurs des boîtes de conserve.
Aucune étude clinique n’a démontré l’avantage d’une supplémentation en zinc en prévention de l’infection par le SARS-CoV‑2. Il reste toutefois prudent (y compris pour d’autres raisons) d’équilibrer son régime alimentaire afin d’éviter toute carence. On trouve du zinc surtout dans des aliments riches en protéinesN63 : huîtres, foie de veau, viande de bœuf, œufs, champignons shiitake, lentilles, graines de courge etc. Environ 10% de la population française en serait carencée, plus particulièrement les végétariens, les personnes âgées, celles qui souffrent de maladies intestinales, de maladies chroniques du foie, des reins et celles qui ont eu une chirurgie bariatriqueN64.
Les fibres alimentaires devraient aussi être réduites en quantité : dans une étude épidémiologique portant sur des femmes diabétiques et en bonne santé, on a constaté une forte corrélation entre la consommation de fibres et des taux sanguins plus faibles de zinc (Foster M et al., 2012N65) :
Les femmes en bonne santé et diabétiques consomment de l’acide phytique dans des quantités susceptibles de diminuer la biodisponibilité du zinc alimentaire. Les recommandations de consommer de plus grandes quantités de fibres alimentaires, dont une grande partie est associée au phytate, augmentent le risque de carence en zinc.
Paul Saladino mentionne (2020N66 page 144) de nombreuses études qui montrent que les fibres solubles et insolubles, ainsi que l’acide phytiqueN67, se lient aux minéraux et affectent négativement leur absorption (Southgate DA, 1987N68 ; Toma RB & Curtis DJ, 1986N69 ; Davies NT, 1982N70 ; Bertin C et al., 1988N71 ; Kelsay J, 1987N72 ; Laszlo JA, 1987N73).
Un trempage pendant 24 heures des céréales, légumineuses et noix permet de diminuer leur charge en acide phytiqueN67 — voir mon article Régime de longévité - cuisine à l’italienne.
⇪ Hygiène de vie
Les confinements et les « gestes barrière » évitent à une majorité de la population d’être infectée par le SARS-CoV‑2 et ses variants. Il est probable que les virus continuent de circuler même en l’absence de vague épidémique. Chacun doit donc se préparer à en rencontrer un jour ou l’autre sans préavis… S’il n’existe pas de remède miracle pour s’en prémunir, on peut à tout âge assurer un meilleur fonctionnement de son système immunitaire en acquérant de bonnes habitudes.
Un article de Renaud Roussel (2021N74) rappelle l’existence très courante d’une immunodépression causée par l’herpèsN7 ainsi que le rôle néfaste des céramidesN75 qui favorisent la circulation des virus dans les membranes cellulaires :
Il se trouve que les virus sont très attirés par les céramides, ils les reconnaissent facilement et y adhèrent. Les bactéries, elles aussi, adorent les céramides à très longue chaîne, ils ont l’aspect d’une cire, et s’en revêtent comme d’une armure épaisse pour se protéger des attaques immunitaires.
La synergie inflammatoire virus-bactéries est bien connue pour épuiser nos défenses immunitaires. Les céramides augmentent cette synergie.
Une fois entrés dans la cellule, les virus repèrent d’autres céramides, ceux produits par l’appareil de GolgiN76, un métabolite de nos cellules, ils s’y concentrent grâce à une autre de leurs protéines (la protéine M), et s’y répliquent aisément tant cet environnement leur est propice.
[…]
Enfin, un point capital, nous sommes naturellement dotés d’un élément chimique particulièrement tueur de virus, l’oxyde nitrique (NO), il est produit à 50% par notre flore bactérienne et à 50% par nos nerfs.
Les maladies, les traitements médicamenteux (antibiotiques, huiles essentielles, argent colloïdal, …) altèrent grandement notre flore salivaire, buccale, nasale, grande productrice de NO, au point de faire de notre bouche une porte d’entrée sans défense contre les bactéries et les virus qui ne demandent que cela pour conquérir le territoire (nous) et se loger partout, surtout là où il y a une forte concentration de céramides : notre peau, nos organes, mais surtout dans nos nerfs riches en cette graisse, et les détériorent, les découpent, au point parfois de les détruire et de réduire dramatiquement la production de l’indispensable NO.
Nous sommes alors vulnérables aux attaques virales, nous avons perdu notre plus grand protecteur.
Les mêmes facteurs détruisent la flore du jejunumN77, tellement précieuse pour notre immunité.
Roussel rappelle dans d’autres messages (Facebook, 20 avril 2021) que notre système immunitaire produit de l’interféronN78 pour barrer la route aux virus. Un système immunitaire déréglé par une mauvaise flore bactérienne et virale peut même produire des anticorps anti-interféron (maladie auto-immune), là c’est problématique. […] Les Herpès virus sont des champions incontestés pour empêcher les cellules immunitaires de produire l’interféron.
Éviter de jouer les gros durs face à cette pandémie. J’ai un système immunitaire « bien éduqué », hérité peut-être de mes parents. Autrefois testé positif au paludisme et à de vilaines amibes en Inde, je n’en ai connu aucun symptôme. Parfois une fièvre qui dure moins de 24 heures… À certains indices — courte fièvre suivie d’une forte élévation des D‑dimères — probablement « visité » par le SARS-CoV‑2 (variant Delta). Cela ne m’empêche pas, depuis le début, de prendre des précautions. Car ce virus est peut-être moins mortel qu’il ne paraît, mais la traversée de cette infection peut être un enfer, selon les témoins qui l’ont vécue.
La baisse d’activité causée par le confinement et les mesures restrictives est une occasion unique de faire le point sur son style de vie, qu’il s’agisse de nutrition, de sommeil, d’exercice ou de « gestion du stress ». On peut entre autres faire de l'exercice à un niveau suffisant, sans sortir de chez soi, avec un minimum d’équipement qui peut être bricolé sur place. De nombreuses vidéos fournissent des idées utiles (parfois très amusantes)… L’exercice bien conduit favorise la production d’oxyde nitriqueN80 qui permet à la fois de dilater les artères et d’accroître la résistance aux infections bactériennes ou virales.
L’étude de Sallis R et al. (2021N81) portant sur 48 440 adultes au sud de la Californie ayant contracté la CoVID-19 en 2020 a mesuré que ceux qui avaient une pratique régulière d’exercice avant la pandémie avaient une probabilité nettement plus faible d’évolution grave de la maladie. Dans le groupe le moins actif, les décès étaient 2.5 fois plus fréquents que dans le plus actif, et 30% plus fréquents que dans le groupe d’activité moyenne.
Pour les personnes à risque cardiovasculaire dont le traitement présente un risque supplémentaire face à la CoVID-19, quelques explications utiles sur ce site :
- Pourquoi diminuer le cholestérol ? ➡ le tableau cholestérol/mortalité en milieu d’article affiche une augmentation de la mortalité par maladies infectieuses et parasitaires associée à un faible niveau de cholestérol global.
- Soigner ses artères ➡ comment éviter au mieux la case « médicament ».
Pour l’aspect « hygiène de vie », en tenant compte de l’apparition de nombreux variants du SARS-CoV‑2 rendant incertaine l’acquisition d’une immunité collective, je m’associe pleinement au point de vue de Philip Maffetone, médecin et spécialiste de l’entraînement sportif (2021N82) :
Nous semblons disposer d’informations scientifiques et cliniques plus qu’adéquates, d’un consensus, pour employer des approches de soins de santé conservatrices et très peu coûteuses qui non seulement peuvent réduire considérablement les risques de COVID-19 et d’autres infections, mais aussi contribuer à prévenir de futures pandémies. Malheureusement, ces facteurs de mode de vie sain bien connus n’ont pas été mis en œuvre ni même recommandés par les gouvernements ou les organisations mondiales de la santé.
Ces mesures peuvent toutefois être adoptées par chacun d’entre nous individuellement, en améliorant sa santé et sa forme physique par de meilleures habitudes alimentaires et en réduisant sa charge de stress.
Au sujet du « CoVID long » il écrit (2021N83):
Nous ressentons d’abord le stress dans notre cerveau. La réponse à une infection, un traumatisme ou tout autre stress déclenche une réaction cerveau-corps via l’axe HPA (hypothalamo-hypophyso-surrénalien). Cette réaction affecte les mécanismes neurologiques, hormonaux et autres du corps, y compris le métabolisme, qui, lorsqu’ils sont trop débordés pour bien fonctionner, nuisent à la santé. […]
Grâce au financement important de travaux sur la CoVID-19, d’autres recherches sur le CoVID long sont en cours et pourraient nous aider à comprendre d’autres conditions post-stress très similaires. Cependant, les individus peuvent agir dès maintenant pour remédier à l’altération de l’axe HPA et aux problèmes de santé qui en découlent. Il s’agit notamment de s’attaquer de manière réaliste à l’excès de stress (vous ne savez peut-être pas combien vous en avez) et d’améliorer le métabolisme et l’immunité.
⇪ Bactéries, microbiotes
Notre système immunitaire est indissociable des populations bactériennes (microbiotesN84) actives dans les zones humides de notre organisme. On parle beaucoup du microbiote intestinal (N85 ; autre N86) mais l’infection pulmonaire causée par le virus SARS-CoV‑2 affecte bien entendu le microbiote pulmonaire. Ces microbiotes ne sont pas homogènes — leur composition peut varier considérablement selon la région considérée d’un même organe — et ils se diversifient considérablement selon les individus. Caractériser un microbiote exigerait d’identifier les milliers d’espèces de bactéries dont il est constitué, ce qui est bien au-delà des possibilités techniques actuelles. Les chercheurs se contentent donc, au mieux, d’une image statistique obtenue par séquençage à haut débit d’un échantillon de la flore microbienne.
Ce constat permet de comprendre qu’il est très difficile de décrire avec certitude les interactions entre les bactéries hôtes des microbiotes de l’organisme et celles potentiellement hostiles introduites par des mécanismes d’infection ou d’ingestion alimentaire, sans oublier les bactéries porteuses de virus (bactériophagesN87) ni les virus qui suivent leurs propres chemins en utilisant d’autres micro-organismes comme porteurs.
Il est facile de dire que notre immunité dépend de la « santé » de nos microbiotesN84, encore que cette notion reste vague pour beaucoup. On sait au moins que plus de 70% des cellules du système immunitaire résident dans nos intestins. Voici un aperçu du fonctionnement de la défense immunitaire. Lucie Mailing écrit (2020N88) :
Nous sommes encore à mi-chemin d’une épidémie durable de dysbiose [N89] intestinale et de maladies chroniques. Et sachant qu’environ 90 pour cent des patients qui doivent être hospitalisés avec la COVID-19 ont une ou plusieurs conditions sous-jacentes (y compris l’obésité, l’hypertension, les maladies pulmonaires chroniques, le diabète et les maladies cardiovasculaires), je considère toujours ce domaine comme celui de prédilection de mes connaissances, de mon énergie et de mes efforts de production de savoir.
Lucie Mailing explique que, d’un point de vue immunitaire, l’intérieur de notre intestin pourrait être vu comme situé « à l’extérieur du corps » : c’est à lui qu’il advient d’absorber ce qui est utile à notre survie et de repousser ce qui pourrait la menacer. Comment ce triage s’effectue-t-il ? La faculté qu’a notre intestin à résister aux infections microbiennes est principalement liée à l’existence de niches nutritionnellesN91. Lorsque le microbiote intestinal est en bonne santé, toutes ces niches nutritionnelles sont déjà occupées par de « bons » microbes, de sorte que les intrus ne trouvent pas un environnement favorable à leur survie et leur reproduction. On peut ainsi parler de résistance à la colonisation (Litvak Y, Bäumler AJ, 2019N92) :
La variation génétique de l’hôte n’explique qu’une petite fraction de la variation taxonomique du microbiote entre les individus, alors que les influences environnementales dominent ce trait. Une influence environnementale importante dans le tractus gastro-intestinal est le régime alimentaire, qui détermine la disponibilité d’un sous-ensemble de nutriments limitant la croissance, ajoutant ou soustrayant ainsi des niches nutritionnelles.
Les principes de l’hypothèse fondatrice sont schématisés pour une seule niche nutritionnelle. Les événements aléatoires régissant l’exposition microbienne pendant la petite enfance déterminent quelles espèces microbiennes (représentées par des bâtonnets rouges ou bleus) établissent leur résidence dans la niche nutritionnelle, générant ainsi une diversité entre individus dans le transport des taxons [N93]. L’occupant fondateur obtient un accès prioritaire à la ressource limitatrice de croissance qui définit sa niche nutritionnelle. Cet effet prioritaire permet à l’occupant de conférer une résistance à la colonisation contre l’exposition environnementale à des micro-organismes qui seraient des candidats appropriés à la même niche nutritionnelle. La résistance au stress résultant de l’exposition environnementale aux micro-organismes produit une résistance du microbiote.
Une nutrition inappropriée, la fatigue chronique, la prise d’antibiotiques ou des facteurs environnementaux peuvent altérer nos niches nutritionnelles et par conséquent diminuer notre résistance aux infections.
La consommation (modérée) de fibres permet de nourrir les cellules qui forment la barrière intestinale et de produire un mucus qui tient les microbes à distance de la couche épithélialeN94. Par exemple, les BacteroidetesN95 empêchent la prolifération de salmonellesN96. Lucie Mailing en cite d’autres exemplesN88. Elle mentionne aussi une étude (Brucklacher-Waldert V et al., 2018N88) montrant que la consommation de fibres alimentaires avait protégé des souris contre les infections virales et augmenté leur espérance de vie en cas d’atteinte de la grippe. Cette consommation diminuait aussi le risque d’une sur-réaction immunitaire destructrice des tissus pulmonaires — comme dans la phase la plus sévère de CoVID-19N88 :
Cela s’est principalement produit à travers un axe intestin – moelle osseuse – poumon. Les acides gras de courte chaîne (AGCC) dérivés de l’intestin ont agi sur les récepteurs de la moelle osseuse où de nouvelles cellules immunitaires se sont formées. Les AGCC ont particulièrement augmenté le nombre de monocytes spécialisés dans la protection et la réparation des tissus. Ces monocytes ont produit moins de molécules de signalisation inflammatoires, réduisant le recrutement de neutrophiles [N47] potentiellement nocifs.
La restriction calorique — voir mon article Jeûne et restriction calorique — est une pratique efficace pour lutter contre le vieillissement, mais l’expérimentation animale a montré qu’elle avait un effet négatif chez des souris âgées atteintes de grippe. Elle serait notamment associée à une abondance plus grande de protéobactériesN97 pro-inflammatoires dans le contexte particulier de cette infection (Bartley JM, 2017N98) et elle réduirait l’activité de cellules protectrices dans les poumons (Gardner EM, 2005N99).
Il est donc important de se nourrir en qualité et en quantité suffisante pendant l’épidémie — de grippe, SARS, etc. Une fois infecté, ne pas se précipiter dans de la « détox » (voir mon article Détoxination) ni un régime restrictif prétendument purificateur — voir mon article Pour les végan·e·s. Le plus sage serait de rester à distance de certains « naturopathes » ! 😀
La plupart des marchands de probiotiquesN100 exploitent les failles de connaissances en émettant des théories fantaisistes assises sur des données expérimentales non-probantes. Yael Litvak et Andreas J Bäumler exppliquent pourquoi la simple consommation de probiotiques est inefficace (2019N92) :
Il est difficile pour les microbes nouvellement arrivés d’établir une résidence permanente parce que les meilleures places dans la maison sont déjà occupées (voir figure), ce qui explique pourquoi l’ingestion de probiotiques n’a qu’un impact transitoire sur la structure de la communauté microbienne chez les individus en bonne santé […]
Une façon de surmonter la résistance à la colonisation consiste à nettoyer une niche nutritive en retirant son occupant avec un antibiotique puis en remplissant le vide résultant avec un micro-organisme approprié. Ce mécanisme explique pourquoi l’antibiothérapie peut prolonger l’excrétion fécale de probiotiques chez l’homme […] et prédisposer les patients à une infection par des agents pathogènes entériques.
Une autre stratégie consiste à créer une nouvelle niche nutritionnelle adaptée au micro-organisme (probiotique) qu’on souhaite apporter. C’est le rôle des prébiotiquesN101.
Les travaux scientifiques menés en Chine depuis le débit de l’épidémie CoVID-19 ont ouvert des pistes prometteuses au traitement et à la prévention de l’infection. Un exposé compréhensible et bien documenté de ces avancées a été publié par Jacques Dimitri dans Alternative santé (8 avril 2020N102). En voici les points essentiels :
- Le séquençage du microbiote a révélé chez les patients décédés une diminution significative des bifidobactériesN103 et des lactobacillesN104, principales familles de bactéries symbiotiques, ainsi qu’une augmentation de bactéries opportunistes telles Corynebacterium ou Ruthenibacterium (Feng Z et al., 2020N105 ; Yu L et al., 2020N106)
- Le microbiote intestinal et le microbiote pulmonaire sont interconnectés, même à distance. Les lipopolysaccharides (LPSN107), molécules produites par les bactéries à Gram négatifN108, entraînent l’instauration d’un climat pro-inflammatoire dans l’ensemble de l’organisme.
- Les personnes âgées ne sont pas seulement dénutries. Elles ont aussi un microbiote plus déséquilibré qui tend vers l’inflammation systémiqueN109.
- Des bactéries du genre PrevotellaN110 semblent renfermer de l’ADN du virus SARS-COV‑2, comme si le virus avait infecté les bactéries. Le SARS-COV‑2 se comporte comme un bactériophage, un virus infectant les bactéries (Chakraborty S, février 2020N111 ; autre N112). Les infections impliquant Prevotella sont déjà connues pour provoquer des symptômes respiratoires aigus (Larsen JM, 2017N113).
- S’il s’avère que la Covid-19 est bien une infection mixte — à la fois virale et bactérienne — alors l’intérêt d’associer l’hydroxychloroquineN114 et l’antibiotique azithromycineN115 prend tout son sens.
La suite de l’articleN102 décrit les expériences menées en Chine avec des probiotiques.
La thèse de la double affection — virale et bactérienne — dans l’épidémie CoVID-19 était exposée en détail par Bernard Dugué qui suggérait notamment (7 avril 2020N116) :
En plus des symptômes observés chez les patients en phase 2, l’affection bactérienne pourrait expliquer les différences observées d’un patient à l’autre, entre homme et femme, entre groupe sanguins (anecdotique) ainsi que les jeunes apparemment épargnés par le Covid-19. Ces différences cliniques semblent correspondre à des différences microbiotiques.
Dugué citait à ce propos la fiche Wikipedia en anglais de PrevotellaN110 :
Soit les Prevotella ou les BacteroidetesN95 dominent l’intestin et elles ont été jugées antagonistes. Prevotella est plus fréquente dans les populations non occidentalisées consommant une alimentation riche en végétaux. Dans les populations occidentales, elle a également été associée à des régimes végétariens ou méditerranéens riches en fruits et légumes. […]
Dans une étude sur les bactéries intestinales des enfants au Burkina Faso (en Afrique), Prevotella représentait 53% des bactéries intestinales mais était absente chez les enfants européens d’âge égal. Des études indiquent également que le régime alimentaire à long terme est fortement associé à la composition du microbiome intestinal — ceux qui mangent beaucoup de protéines et de graisses animales typiques du régime occidental ont principalement des bactéries Bacteroidetes, tandis que pour ceux qui consomment plus de glucides, en particulier des fibres, les espèces de Prevotella dominent. Prevotella a également été associé à une inflammation intestinale.
⇪ Se protéger
Le gel ou la solution hydro-alcoolique sont pratiques quand on ne dispose pas d’eau courante, mais le savon est bien plus utile pour le lavage des mains et des objets : il dissout la membrane grasse du virus — ce que l’éthanol ne peut pas faire — et le détruit donc avec une grande efficacité. Ne pas utiliser de savon antibactérien puisqu’on a affaire à un virus… Les autres agents nettoyants sont plutôt réservés aux objets et surfaces dures.
Pour la désinfection d’objets, il semblerait qu’une vaporisation d’eau oxygénée soit plus efficace (en tout cas plus rapide) qu’un séjour sous une lampe UV ou dans un four (conventionnel) à plus de 70°C. Par contre, la congélation n’apporte aucune stérilisation.
Une étude italienne (21 marsN120) suggère que les microparticules (poussières) de l’air pollué des grandes villes pourraient contribuer à la transmission du virus SARS-CoV‑2. En la rapprochant du graphique reproduit dans mon article Coronavirus - discussion qui montre que des régions du monde où le port du masque est très fréquent ont nettement moins été frappées par la pandémie CoVID-19, on peut envisager que le port d’un masque à l’extérieur en zone polluée minimiserait la contamination par voie aérienne. Il ne s’agit donc pas seulement de se protéger des postillons, mais un écran « anti-postillons » bien conçu limite aussi l’exposition aux poussières.
Un masque ‘NP95’ utilisé pour le bricolage serait suffisant pour bloquer les poussières. Voir le siteN121 pour la fabrication domestique de masques.
Selon Lydia Bourouiba (2020N122), le coronavirus SARS-CoV‑2 pourrait se transmettre bien au-delà de la distance de sécurité de 2 mètres recommandée par l’OMS. Les nuages de gouttelettes peuvent en effet parcourir 8 mètres, même si la probabilité de transmission est réduite du fait de la petite taille des particules. Le port de masque ‘FFP2’ en espace clos et en présence de malades est donc indispensable, comme l’a montré la contamination importante du personnel de soin confronté à la pénurie de matériel de protection.
Ces observations sont en phase avec le rapport des National Academies of Sciences, Engineering and Medicine aux USA (Droegemeier K, 1er avril 2020N123) qui précise :
Les recherches actuellement disponibles soutiennent la possibilité que le SRAS-CoV‑2 puisse se propager via des bioaérosols générés directement par l’expiration des patients. Il faut être prudent en imputant les résultats d’un virus respiratoire à un autre virus respiratoire, car chaque virus peut avoir son propre inoculum infectieux efficace et ses caractéristiques d’aérosolisation distinctes. Les études qui s’appuient sur la PCR pour détecter la présence d’ARN viral peuvent ne pas représenter un virus viable en quantité suffisante pour provoquer une infection. Néanmoins, la présence d’ARN viral dans les gouttelettes d’air et les aérosols indique la possibilité d’une transmission virale par ces voies.
Une étude des CDC américains a révélé d’autre part que des virus SARS-Cov‑2 auraient survécu 17 jours sur des objets non nettoyés du navire Diamond Princess où 712 personnes avaient été infectées. Il s’ensuit que cette contamination pourrait être issue du voyage précédent. La désinfection des locaux et des objets est donc une procédure indispensable.
⇪ Femmes enceintes, accouchement, IVG
Une équipe a suivi 33 femmes enceintes de la ville de Wuhan, où le virus a été identifié pour la première fois, et découvert que trois bébés avaient été infectés à la naissance, soit un taux de 9% (mars 2020N124). « Sachant que des procédures strictes de contrôle et de prévention de l’infection avaient été prises pendant l’accouchement, il est probable que les souches de SARS-CoV‑2 dans l’appareil respiratoire supérieur et l’anus des nouveaux-nés soient d’origine maternelle », précisent les auteurs.
En France, des protocoles ont été mis en place pour ce qui concerne le suivi des femmes enceintes, les accouchements en maternité et les interruptions volontaires de grossesseN126 :
Pour le moment [fin mars 2020] la présence de l’accompagnant(e) est acceptée pendant l’accouchement, sous réserve de conditions drastiques à respecter. En revanche, aucune visite n’est autorisée : le/la conjoint(e) ne peut accompagner la mère et l’enfant dans la chambre de suite de couches.
Il est important que chaque femme enceinte présentant des signes douteux fasse un test et prévienne sa sage-femme ou son médecin en cas de test positif. Un traitement préventif des thromboses peut être directement prescrit. Des formes graves placentaires peuvent survenir lorsque les symptômes de CoVID-19 s’aggravent, car l’hyper inflammation peut toucher le placenta en plus des poumons. En France, les cas induisant un retard de croissance sont rares, mais la recommandation serait de faire des échographies tous les 15 jours dans le mois qui suit l’apparition des signes.
Le CIANE a mis en place une écoute téléphonique bénévole et gratuite au service des femmes qui s’inquiètent des conditions de suivi de grossesse, d’accouchement et de retour à la maison dans ce contexteN125.
⇪ Surveillance
Les symptômes de CoVID-19 couramment cités sont la fièvre ou la sensation de fièvre et des signes de difficultés respiratoires de type toux ou essoufflementN127. La perte d’odorat (sans obstruction nasale) et de goût se manifestait aussi chez plus de 80% des personnes qui ont été testées positives.
Une étude multicentrique menée sur 204 patients dans la province de Hubei, en Chine, a montré que la moitié présentaient aussi des symptômes digestifs : diarrhée, anorexie, vomissements et douleurs abdominales. De plus, ces patients avaient mis plus de temps à développer des symptômes respiratoires et avaient donc été admis tardivement, donc avec un pronostic vital moins bon que ceux sans symptômes digestifs. Les auteurs (Lai Pan et al., 2020N128 – PDF) ont conclu :
Les cliniciens doivent reconnaître que des symptômes digestifs tels que la diarrhée peuvent être une caractéristique de présence de COVID-19, et que l’indice de suspicion peut devoir être augmenté plus tôt chez les patients à risque présentant des symptômes digestifs, plutôt que d’attendre l’apparition de symptômes respiratoires .
⇪ ▷ Liens
🔵 Notes pour la version papier :
- Les identifiants de liens permettent d’atteindre facilement les pages web auxquelles ils font référence.
- Pour visiter « 0bim », entrer dans un navigateur l’adresse « https://leti.lt/0bim ».
- On peut aussi consulter le serveur de liens https://leti.lt/liens et la liste des pages cibles https://leti.lt/liste.
- N1 · gdpx · L’immunoblog-on-line
- N2 · 6vpy · Maladie à coronavirus 2019 – Wikipedia
- N3 · rhr8 · Milgram G (2020). Vidéo “COVID : le business de la PEUR !”
- N4 · uzx1 · La Berlue Quantique (2021). Vidéo “Débunkage : Tal Schaller, la peur et le Covid-19” – La Berlue Quantique
- N5 · uy1d · Immunodéficience – Wikipedia
- N6 · tk7z · Seroprevalence of HSV‑1 and HSV‑2 infection in the general French population
- N7 · pgrl · Herpès – Wikipedia
- N8 · wuj1 · Syndrome de détresse respiratoire aiguë – Wikipedia
- N9 · kgm2 · En matière de santé, la peur fait le bonheur des charlatans
- N10 · wywr · Pandémie COVID-19, les recommandations essentielles de l’AIMSIB (15 mars 2020)
- N11 · 32n2 · Guan WJ et al. (2020). Clinical Characteristics of Coronavirus Disease 2019 in China
- N12 · kz35 · IEC, sartans, statines et COVID-19, épidémie de cécité chez les “experts”
- N13 · 07ni · Enzyme de conversion de l’angiotensine (ACE2) – Wikipedia
- N14 · m97m · Inhibiteur de l’enzyme de conversion – Wikipedia
- N15 · bh0h · Angiotensin II Receptor Blockers and Angiotensin-Converting Enzyme Inhibitors Usage is Associated with Improved Inflammatory Status and Clinical Outcomes in COVID-19 Patients With Hypertension
- N16 · s4kw · Renin-angiotensin system inhibitors improve the clinical outcomes of COVID-19 patients with hypertension
- N17 · qj8t · Association of Inpatient Use of Angiotensin-Converting Enzyme Inhibitors and Angiotensin II Receptor Blockers With Mortality Among Patients With Hypertension Hospitalized With COVID-19
- N18 · 393e · Ibuprofène, cortisone : médicaments éviter en cas de coronavirus
- N19 · d55y · Lipoprotéine – Wikipedia
- N20 · kpej · Syndrome métabolique – Wikipedia
- N21 · u1et · COVID-19 and metabolic syndrome : could diet be the key ?
- N22 · ak8x · Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – ANSES
- N23 · hhr4 · Armoise annuelle – Wikipedia
- N24 · 2xgi · Artémisinine – Wikipedia
- N25 · ama0 · Bilharziose – Wikipedia
- N26 · zho1 · RETRACTED : Artemisia annua and Artemisia afra tea infusions vs. artesunate-amodiaquine (ASAQ) in treating Plasmodium falciparum malaria in a large scale, double blind, randomized clinical trial
- N27 · o59z · Artemisia afra – Wikipedia
- N28 · lb6a · Paludisme : l’Artémisia dans la tourmente
- N29 · da5v · Coronavirus : “Aucune étude démontre que l’artemisia permet de le prévenir ou de le guérir”
- N30 · v3mn · Buy Professor Seeberger’s Artemi-Tea to survive COVID-19 !
- N31 · mk3w · Covid : les ratés du traitement
- N32 · ft8n · Nigella sativa – Wikipedia
- N33 · td83 · Thymoquinone – Wikipedia
- N34 · fwe9 · The effect of Ni gella sativa and vitamin D3 supplementation on the clinical outcome in COVID-19 patients : A randomized controlled clinical trial
- N35 · dee3 · Honey and Nigella sativa against COVID-19 in Pakistan (HNS-COVID-PK): A multicenter placebo-controlled randomized clinical trial
- N36 · t7ns · Médecine orthomoléculaire – Wikipedia
- N37 · v5jh · New York hospitals treating coronavirus patients with vitamin C – Mongelli L et Golding B (24 mars 2020)
- N38 · wjug · Claims vitamin C can prevent or cure COVID-19 unfounded, experts warn – Bogart N (31 mars 2020)
- N39 · 7ex4 · Three Intravenous Vitamin C Research Studies Approved for Treating COVID-19 – AW Saul (21 février 2020)
- N40 · dhya · Fowler AA et al. (2019). Effect of Vitamin C Infusion on Organ Failure and Biomarkers of Inflammation and Vascular Injury in Patients With Sepsis and Severe Acute Respiratory Failure
- N41 · 63yi · Vitamine B1 (thiamine) – Wikipedia
- N42 · ni2v · Melzer DO et al. (2020). Association of Vitamin D Status and Other Clinical Characteristics With COVID-19 Test Results
- N43 · jvfq · Grant WB et al. (2020). Evidence that Vitamin D Supplementation Could Reduce Risk of Influenza and COVID-19 Infections and Deaths
- N44 · msiv · Martineau AR et al. (2017). Vitamin D supplementation to prevent acute respiratory tract infections : systematic review and meta-analysis of individual participant data
- N45 · hf0x · Charoenngam N et al. (2021). Association of vitamin D status with hospital morbidity and mortality in adult hospitalized COVID-19 patients
- N46 · 3fiw · Rénine – Wikipedia
- N47 · xw59 · Granulocytes neutrophiles – Wikipedia
- N48 · q6o2 · Current state of knowledge on the topic of Covid-19 / Vitamin D based on published scientific and clinical studies (PDF)
- N49 · tpi8 · Effect of Calcifediol Treatment and best Available Therapy versus best Available Therapy on Intensive Care Unit Admission and Mortality Among Patients Hospitalized for COVID-19 : A Pilot Randomized Clinical study
- N50 · u0zt · Pachter L (2020). Mathematical analysis of “mathematical analysis” of a vitamin D COVID-19 trial
- N51 · crya · Reduced Vitamin K Status as A Potentially Modifiable Prognostic Risk Factor in COVID-19
- N52 · xq1q · For Better Science (2020). Cheese against COVID-19
- N53 · e23y · Acide méthylmalonique – Wikipedia
- N54 · 5l8d · Acide méthylmalonique – urines
- N55 · 6gze · Vitamin B12 Deficiency and the Role of Gender : A Cross-Sectional Study of a Large Cohort
- N56 · dj44 · Ionophore – Wikipedia
- N57 · xa4r · te Velthuis AJW et al. (2010). Zn(2+) inhibits coronavirus and arterivirus RNA polymerase activity in vitro and zinc ionophores block the replication of these viruses in cell culture
- N58 · 6n9c · Un médecin américain aurait traité avec succès plus de 500 patients avec l’hydroxychloroquine – Caducee.net (26 mars 2020)
- N59 · c3pt · Vidéo “4000 patients traités VS Big Data : qui croire ?” – D Raoult (25 mai 2020)
- N60 · jjt4 · Hydroxychloroquine and azithromycin plus zinc vs hydroxychloroquine and azithromycin alone : outcomes in hospitalized COVID-19 patients – Carlucci P et al. (8 mars 2020)
- N61 · qik9 · Coronavirus et zinc, quel est le lien ?
- N62 · xt6v · L’appel du docteur Claude Lagarde, pharmacien et biologiste médical : »Le zinc est l’arme préventive la plus efficace face au coronavirus »
- N63 · otaj · Les aliments les plus riches en zinc
- N64 · pn0q · Chirurgie bariatrique – Wikipedia
- N65 · czd8 · Foster M et al. (2012). Dietary Fiber Intake Increases the Risk of Zinc Deficiency in Healthy and Diabetic Women
- N66 · sz8u · Saladino P (2020). Ouvrage “The Carnivore Diet” – Paul Saladino
- N67 · cbk8 · Acide phytique – Wikipedia
- N68 · gkh9 · Southgate DA (1987). Minerals, trace elements, and potential hazards
- N69 · s3m8 · Toma RB & Curtis DJ (1986). Dietary fiber : Effect on mineral bioavailability
- N70 · f5s7 · Davies NT (1982). Effects of Phytic Acid on Mineral Availability
- N71 · iz1y · Bertin C et al. (1988). Structure and properties of sugar beet fibres
- N72 · a4wc · Kelsay J (1987). Effects of fiber, phytic acid, and oxalic acid in the diet on mineral bioavailability
- N73 · r504 · Laszlo JA (1987). Mineral binding properties of soy hull. Modeling mineral interactions with an insoluble dietary fiber source
- N74 · jx64 · Coronavirus et céramides, comment réduire la charge virale
- N75 · x621 · Céramide – Wikipedia
- N76 · wco5 · Appareil de Golgi – Wikipedia
- N77 · h1qu · Jéjunum – Wikipedia
- N78 · wiy4 · Interféron – Wikipedia
- N79 · 27ax · Illustration : a fat man and his reflection – Royalty Free Stock
- N80 · 3sny · Oxyde nitrique synthase – Wikipedia
- N81 · e281 · Physical inactivity is associated with a higher risk for severe COVID-19 outcomes : a study in 48 440 adult patients
- N82 · t8jm · A new generation of coronaviruses are already here, scientists say. Is your immune system ready ?
- N83 · jhc3 · Post-Stress Syndrome : Beyond Covid
- N84 · ytli · Microbiote – Wikipedia
- N85 · 6ve6 · Microbiote intestinal humain – Wikipedia
- N86 · h01g · Microbiote intestinal (flore intestinale) – INSERM
- N87 · qm34 · Bactériophage – Wikipedia
- N88 · 4ctz · Brucklacher-Waldert V et al. (2018). Cellular plasticity of CD4+ T cells in the intestine
- N89 · fb59 · Dysbiose – Wikipedia
- N90 · 9k86 · Tissu lymphoïde associé au tube digestif (GALT) – Wikipedia
- N91 · irfe · A new framework for microbiome research
- N92 · gg4n · Litvak Y, Bäumler AJ (2019). The founder hypothesis : A basis for microbiota resistance, diversity in taxa carriage, and colonization resistance against pathogens
- N93 · 12rc · Taxon – Wikipedia
- N94 · 2p75 · Épithélium – Wikipedia
- N95 · 83gq · Bacteroidetes – Wikipedia
- N96 · wjpw · Salmonelles – Wikipedia
- N97 · ty2h · Protéobactéries – Wikipedia
- N98 · 6fds · Bartley JM (2017). Impact of Age, Caloric Restriction, and Influenza Infection on Mouse Gut Microbiome : An Exploratory Study of the Role of Age-Related Microbiome Changes on Influenza Responses
- N99 · djfu · Gardner EM (2005). Caloric Restriction Decreases Survival of Aged Mice in Response to Primary Influenza Infection
- N100 · rjx1 · Probiotique – Wikipedia
- N101 · 9lnn · Prébiotique – Wikipedia
- N102 · luxf · Covid-19 : la piste du microbiote, vers un nouveau paradigme ?
- N103 · v198 · Bifidobacterium – Wikipedia
- N104 · 43m6 · Lactobacille – Wikipedia
- N105 · dv4c · Feng Z et al. (2020). The Small Intestine, an Underestimated Site of SARS-CoV‑2 Infection : From Red Queen Effect to Probiotics
- N106 · a2yw · Yu L et al. (2020). Immunodepletion with Hypoxemia : A Potential High Risk Subtype of Coronavirus Disease 2019
- N107 · 3xyr · Lipopolysaccharide – Wikipedia
- N108 · nhbf · Bactéries à Gram négatif – Wikipedia
- N109 · aa6z · Systemic inflammation – Wikipedia
- N110 · 0z4h · Prevotella – Wikipedia
- N111 · 1789 · Sequencing data (N=3) shows Wuhan coronavirus integration in bacteria (Prevotella mostly). Sequencing artifact – or is the virus infecting both bacterial and human cells ?
- N112 · n6y6 · The 2019 Wuhan outbreak could be caused by the bacteria Prevotella, which is aided by the coronavirus – Prevotella is present (sometimes in huge amounts) in patients from two studies in China and one in Hong Kong – S Chakraborty (février 2020)
- N113 · vrpx · Larsen JM (2017). The immune response to Prevotella bacteria in chronic inflammatory disease
- N114 · jx0d · Hydroxychloroquine – Wikipedia
- N115 · l04l · Azithromycine – Wikipedia
- N116 · 78e8 · La thèse de la double « affection » se confirme. Esquisse d’un mécanisme de développement du Covid-19 – B Dugué (7 avril 2020)
- N120 · rxya · Pollution et propagation fulgurante du coronavirus, les particules fines montrées du doigt – RTBF (21 mars)
- N121 · 4jx6 · Coronavirus : un site pour sensibiliser les patients à l’utilité de fabriquer un masque »home made »
- N122 · 4d88 · Turbulent Gas Clouds and Respiratory Pathogen Emissions : Potential Implications for Reducing Transmission of COVID-19
- N123 · pvnp · Rapid Expert Consultation on the Possibility of Bioaerosol Spread of SARS-CoV‑2 for the COVID-19 Pandemic (PDF)
- N124 · 7nja · Possible Vertical Transmission of SARS-CoV‑2 From an Infected Mother to Her Newborn – Lan Dong et al. (26 mars)
- N125 · 05ht · Mise en place d’une écoute téléphonique bénévole et gratuite – CIANE
- N126 · 11f4 · Le coronavirus et les protocoles dans les maternités – CIANE
- N127 · u8wk · Info Coronavirus COVID-19 – Gouvernement français
- N128 · lrbs · Lai Pan et al. (2020). Clinical characteristics of COVID-19 patients with digestive symptoms in Hubei, China : a descriptive, cross-sectional, multicenter study (PDF)
This post has 9945 words.
This post has 64198 characters.
Article créé le 18/03/2020 - modifié le 20/04/2024 à 13h16