Quantité, qualité et sources de protéines : c’est un sujet des plus controversés chez les défenseurs ou détracteurs de pratiques nutritionnelles… On lit dans WikipediaN1 : Les protéines assurent une multitude de fonctions au sein de la cellule vivante et dans les tissus : rôle structurel (actine, collagène), dans la mobilité (myosine), dans le conditionnement de l’ADN (histones), dans la régulation de l’expression génétique (facteurs de transcription), dans la signalisation cellulaire (récepteurs membranaires) ou encore comme catalyseurs (enzymes).
Les protéines contribuent à la croissance et à la réparation des tissus de la peau, des os, des yeux, et, principalement, ceux des muscles. Elles renforcent aussi le système immunitaire (voir le Reader’s DigestN2). Elles constituent enfin une source d’énergie, bien que leur apport calorique soit en général moindre que celui des lipides (graisses) et des glucides (sucres).
Sommaire
⇪ Effets des carences en protéines
Les carences en protéines sont rares dans les pays développés. Elles se manifestent dans certains régimes fortement restrictifs — par exemple le fruitarismeN4 — ou nettement sous-caloriques, comme chez des personnes âgées ou présentant des troubles des conduites alimentairesN5.
La carence en protéines est une cause de fonte musculaire (sarcopénieN6) et de diminution de l’activité intellectuelle. Noter particulièrement le déclin des facultés cognitives avec l’âge. Il a été mesuré sur des hommes mais pas des femmes (Imai et al., 2014N7) et corrélé avec une trop faible consommation de protéines animales, les protéines végétales s’avérant impropres à compenser cette insuffisance. Cette carence peut aussi conduire à une moindre fabrication d’anticorpsN8 induisant une fragilisation du système immunitaire. Sans oublier le squelette :
Même les os n’échappent pas à la règle ! Car les protéines représentent près de 50 % de leur volume et un tiers de leur masse ! Parmi de nombreux exemples, une récente étude californienne est démonstrative [Thorpe DL et al., 2008N9]. Elle a consisté à évaluer les fractures du poignet, chez 1865 femmes suivies pendant 2 ans, en situation de péri- et de postménopause. Chez les végétariennes, celles qui consommaient le plus de protéines végétales présentent 68 % de fractures en moins que celles qui en absorbent le moins. Dans la population courante n’ayant pas de régime alimentaire particulier, les faibles consommatrices de protéines végétales voient leurs fréquences de fractures diminuer de 80 % quand elles se mettent à manger de la viande.
(J‑M Bourre, La Chrono-diététique, 2013N10 page 112)
L’étude de Courand PY et al. (2016N11) sur 1128 patients hypertendus (185±32 / 107±20 mm Hg) de 45 ans en moyenne suivis pendant 10 ans a mesuré que ceux consommant suffisamment de protéines (> 0.7 g/kg) avaient eu un taux de mortalité globale et cardiovasculaire diminué de 30 %.
⇪ Effets des excès de protéines
Si les conclusions de l’étude évoquée par Jean-Marie Bourre (Thorpe DL et al., 2008N9) rejoignent celles d’autres publications (voir Tucker KL, 2014N12), des travaux plus anciens avaient signalé qu’un excès de protéines peut être cause de décalcification. C’est pourquoi, par exemple, les résultats de Sellmayer DE et al. (2001N13) sont en apparente contradiction avec les précédents. En situation d’excès, le fait que les protéines végétales soient moins assimilables que les protéines d’origine animale entraîne une moindre perte de densité osseuse chez les végétaliens.
Les personnes obèses ou en surpoids sont souvent séduites par la proposition de régimes hyperprotéinés. La méthode Dukan, populaire en France, en est un exemple. Dans les pays anglophones, le régime Atkins a fait beaucoup d’adeptes. Le pouvoir amaigrissant de ces régimes est probablement plus lié à la réduction drastique des glucides (et donc de l’apport calorique) qu’à la seule augmentation de la dose quotidienne de protéines. En effet, pour que l’organisme utilise des protéines en « fabriquant du muscle » et en se libérant d’un excès de graisse, il faut qu’il soit sollicité par la production d’hormone de croissance humaine (HGHN14), une production qui diminue dramatiquement avec l’âge mais que l’on peut réactiver par la pratique d’exercice de haute intensité.
Comme toutes les diètes restrictives, les régimes hyperprotéinés (sans ajout d’exercice) produisent leurs effets pendant quelques semaines, puis survient une phase d’équilibrage : la diminution de poids entraîne une réduction de la dépense d’énergie au repos (resting energy expenditureN15) par un processus appelé « thermogenèse adaptative »N16. Cette diminution du métabolisme de baseN17 a pour conséquence que les quantités d’aliments absorbés redeviennent excédentaires. Déçue par ce résultat et frustrée par les privations, la personne finit par abandonner le régime et se retrouve souvent avec un surpoids plus élevé qu’avant de commencer (effet yo-yoN18)… Ce scénario n’est pas identique chez tous les individus, mais il apparaît fréquemment dans les témoignages sur les forums.
Consommer des protéines en grandes quantités n’est donc pas la meilleure solution pour réguler son poids. Pour ce qui est de la glycémieN19, l’abus de protéines (animales ou végétales) est contreproductif. Les acides aminésN20, composants des protéines, stimulent leur propre oxydation, limitant ainsi leur accumulation excessive dans le sang. L’excès de protéines peut augmenter le taux d’insuline et donc entraîner une prise de poids (voir Optimal Protein on a Zero Carb DietN21). Certains auteurs ont écrit que les protéines en excès pourraient être converties en glucose (néoglucogenèseN22), mais cette affirmation ne repose pas sur des données scientifiques (voir discussionN23). Plus généralement, toute augmentation de la ration de protéines devrait être associée à de l’exercice afin que ces nutriments servent effectivement à augmenter la masse musculaire et la densité osseuse.
La lutte contre un excès de consommation de protéines fait par ailleurs partie de l’arsenal de soins du diabète (Hansen HP et al., 2002N24 ; Meloni C et al., 2004N25).
Chris Masterjohn (2024N26) signale qu’un régime riche en protéines — souhaitable — devrait être complété par trois nutriments : la vitamine B6N27, la biotineN28 (vitamine B8), et le molybdèneN29 :
Sans suffisamment de molybdène, les sulfitesN30 pourraient s’accumuler et augmenter considérablement les besoins en B6 jusqu’à une mégadose (25–100 milligrammes). En l’absence de biotine, les besoins en acide pantothénique peuvent atteindre le niveau d’une mégadose (2 à 10 grammes par jour). […] Les meilleures sources de B6 sont le foie et la levure nutritionnelle ; de biotine, le foie et le jaune d’œuf ; et de molybdène, le foie et les légumineuses.
On remarque ici encore l’importance de la consommation d’abats, notamment le foie animal, dans un régime carné. Lire plus de détails sur la page Carnivore Code. Mais éviter le recours à des compléments alimentaires : la plupart des suppléments de biotine sur le marché ont des doses qui sont en fait trop élevées (Masterjohn C, 2022N31).
L’association entre un excès de protéines et une croissance cellulaire incontrôlée (obésité mais aussi cancer) est expliquée par une activation de la voie de signalisation de mTOR (N32 mammalian target of rapamycin = cible de la rapamycineN33 chez les mammifères). Ce mécanisme est décrit en détail par Wang X & Proud CG (2006N34). Ils concluent :
L’augmentation des taux de la synthèse des protéines est un élément clé de la croissance hypertrophiée des fibres musculaires (myocytesN35). Certains types d’hypertrophie (qui entraînent, par exemple, une réorganisation structurelle et fonctionnelle du cœur) constituent un facteur de risque majeur pour l’insuffisance cardiaque et la mortalité. Il est important de noter dans ce contexte que l’hypertrophie in vivo est empêchée, ou même inversée, par le traitement de rats avec de la rapamycineN33, ce qui indique un rôle clé de la signalisation de mTORN32 dans ce processus.
La voie de signalisation de mTORN32 favorise la prolifération cellulaire, ce qui est souhaitable pendant une période de croissance (enfance, entraînement sportif) mais qui peut se traduire par une dégradation hors de cette période.
⇪ Danger mortel ?
Dans son article La science dévoile le secret de la longévitéN36, après une discussion de la restriction calorique appliquée au traitement du cancer, Julien Venesson écrit :
[…] on sait maintenant que chez l’être humain, le moyen de modifier les niveaux d’IGF‑1N37 à long terme n’est pas de diminuer les calories, mais de manger moins de protéines.
Plus récemment, début 2014, le Pr Valter Longo, de l’université de Californie du Sud, célèbre pour ses travaux sur les bénéfices du jeûne dans le traitement du cancer, publiait une étude sur plus de 6000 adultesN38 confirmant ces résultats de manière étendue : plus on mange de protéines plus les niveaux d’IGF‑1 circulant dans le sang sont élevés, plus la croissance de tumeurs cancéreuses peut s’accélérer (…). Les résultats de cette étude ont été relayés dans la presse grand public avec des titres tape-à‑l’œil comme « le poulet plus dangereux que la cigarette » et surtout en oubliant de parler de la partie la plus importante de l’étude.
[…] L’étude du Pr Longo montre certes que les personnes qui mangent plus de protéines entre 50 et 65 ans ont plus de risque de cancers, mais elle montre aussi autre chose : après 65 ans, les personnes qui continuent à manger peu de protéines ont un risque de mourir d’un cancer augmenté de 70 % et un risque de mourir de n’importe qu’elle autre cause augmenté de 28 %, comparativement aux personnes qui mangent beaucoup de protéines !
Quelques semaines plus tard, une autre équipe publiait une étude dans la revue scientifique Aging CellN39 spécialisée dans les phénomènes de vieillissement. En utilisant une souris transgénique, les chercheurs ont confirmé les découvertes du Pr Longo : de faibles niveaux d’IGF‑1 diminuent certes le risque de cancer dans la jeunesse, mais ils provoquent des problèmes de santé en vieillissant, y compris des problèmes qui diminuent l’espérance de vie en bonne santé, c’est-à-dire que le nombre de problèmes de santé qui ne tuent pas augmente. Ils constatent notamment une fragilité osseuse accentuée, une perte de masse musculaire avec une vulnérabilité aux infections et une baisse de la fertilité.
Ces questions de dosage de protéines en fonction de l’âge sont abordées dans un entretien de Valter Longo avec Mark Hyman (voir la vidéo positionnéeN40). Longo suggère que cette consommation soit ajustée au taux sanguin d’IGF‑1 qu’il estime à environ 140 ng/ml à tout âge, ce qui incite les personnes âgées à consommer plus de protéines que les jeunes, contrairement à la croyance populaire. Cette observation est confirmée, selon lui, par les entretiens auprès de centenaires de sa ville natale (Molochio en Italie) qui ont commencé à consommer, à un âge avancé, plus d’aliments riches en protéines animalesN41. Par exemple Emma Morano, de Verbiana (Italie), morte à l’âge de 117 ans, disait consommer quotidiennement 3 œufs et 150 grammes de viande crue ; toutefois elle avait pris cette habitude à l’âge de 100 ans. Puis Valter Longo reconnaît : « Si vous prenez 100 centenaires vous obtiendrez 100 différents élixirs de longévité. »
Il apparaît que l’augmentation du risque de cancer liée à un excès de protéines serait surtout l’effet de la L‑méthionineN42, un acide aminé plus abondant dans des aliments riches en protéines : légumineuses, viandes, poissons, œufs, laitages. D’après les chercheurs, la méthionine est l’acide aminé qui fait produire le plus de radicaux libresN43 au sein des mitochondriesN44. Ces radicaux libres produisent des dégâts oxydatifs sur les protéines et l’ADN mitochondrial, ce qui ouvre la voie au cancer (Venesson J, 2014N36).
Or, pour permettre au foie d’éliminer l’excès de méthionineN42, il suffit d’augmenter la quantité de glycineN46 en consommant des aliments riches en collagèneN47 : gélatine, peau, abats, cartilages, bouillons d’os qui tendent à disparaître des menus occidentaux. L’expérimentation animale (Brind J et al., 2011N48) a montré que la supplémentation en glycine augmentait la durée de vie des rongeurs, réduisait le taux de glucose et d’insuline à jeun et diminuait les taux d’IGF‑1.
Georgi Dinkov résume ces données dans un entretien avec Paul Saladino (2023N49 0:16:31) :
Nous savons donc maintenant que les acides aminés ramifiésN50 ne posent pas de problème. En fait, ils sont probablement bénéfiques pour nous, et je ne les restreindrais donc pas. La plupart de ces acides aminés se trouvent dans les aliments d’origine animale. Ils ne sont pas très bien représentés dans les végétaux. Dans les végétaux, on trouve en fait beaucoup plus de méthionineN42 et éventuellement de cystéineN51, mais pas beaucoup de protéines de construction musculaire, de glycine et d’acides aminés ramifiés qui préviennent la sarcopénieN6…
Les arguments en faveur de la consommation d’aliments d’origine animale me semblent donc très solides. Je pense que la raison pour laquelle nous devons l’équilibrer avec la gélatine, la glycine, de nos jours, est principalement due au fait que nous ne mangeons pas l’animal entier. Si vous mangez l’animal entier… vous obtenez beaucoup de collagène.
➡ Voir plus de détails dans mon article Régime de longévité - cuisine à l'italienne.
Selon Biosci J (2009N52, trad. Venesson), pour couvrir tous les besoins métaboliques et en particulier la synthèse du collagène, 10 grammes de glycine supplémentaire seraient nécessaires chaque jour pour un adulte de 70 kg. Une supplémentation est nécessaire pour garantir un métabolisme sain et optimal.
Julien Venesson cite par ailleurs (2014N36) plusieurs études démontrant les effets bénéfiques d’une supplémentation en glycine : qualité du sommeil, concentration, réactivité et mémoire, gains de masse musculaire, sensibilité à l’insuline, atténuation de symptômes de l’arthrose, guérison de blessures des tissus conjonctifs, adaptation aux stress… Voir aussi Mark F McCarthy et al. (2018N53).
Dans son article au sujet de la méthionine, Un acide animé de mauvaises intentionsN54 le blogueur Sylvain R propose :
Si pour vous le régime paléo c’est l’excuse pour se faire un beefsteak bien saignant tous les jours, c’est râpé. Plus que jamais il est important de manger toute la bête et pas seulement la viande muscle. Les abats. Mais aussi les os (même les grands singes mâchent les os selon Craig Stanford). Et devinez ce qui est populaire, en paléo-wapf land ? Le bouillon d’os, qui outre ses vertus réparatrices pour les intestins offre énormément de glycineN46. Je ne sais pas si c’est optimal de baser son alimentation sur les produits animaux, mais si vous le faites par goût, mangez toute la bête : les os, la peau, le gras, les abats, la cervelle.
⇪ Qualité : les sources de protéines
J’ai abordé la question des protéines d’origine végétale dans le pamphlet Cerises, brocoli, protéines, propagande. La qualité d’un apport protéinique dépend à la fois du cocktail d’acides aminés essentielsN55 constitutifs de cette protéine et de sa biodisponibilitéN56. Les aliments d’origine animale — viandes, poissons et fruits de mer, œufs, produits laitiers — sont des sources complètes d’acides aminés essentiels, alors que certaines protéines d’origine végétale en manquent. Cette incomplétude a donné naissance à la théorie de la combinaison de protéinesN57 réfutée à la fin des années 1980 mais qui sert encore d’argumentaire aux détracteurs du végétalismeN58.
À l’opposé, les promoteurs du végétalisme persistent à afficher des taux de protéines rapportés au contenu calorique, alors que les consommateurs auraient plutôt besoin de connaître le contenu protéinique en rapport avec la masse ou le volume de l’aliment. Ils le font même en falsifiant les données grâce à une confusion des unités. Par exemple, la page de Michael BluejayN59 affiche « 27.2 % de protéines dans le brocoli », alors que ce nombre a été obtenu en divisant le nombre de grammes de protéines par le nombre de kilocalories pour une même quantité de végétal. Ce sont donc des grammes/kilocalories : rien à voir avec un pourcentage ! Le score réel est bien plus modeste : 2.82 g de protéines pour 100 g de brocoli (contre 24 g de protéines pour 100 g de viande de bœuf) selon la même source officielleN60.
Comme je l’ai écrit dans Pour les végan·e·s, de plus en plus de gens se reconnaissent dans le flexitarismeN61, obéissant à une injonction de « manger moins de viande » — jusqu’à « se passer de produits d’origine animale » — sans avoir réfléchi aux implications de leur choix. À les entendre, il suffirait de remplacer les protéines animales par des protéines végétales ou de synthèse, or ce remplacement n’a rien d’anodin.
Un défaut marqué des sources végétales de protéines est leur faible biodisponibilitéN56 liée au score chimique corrigé de la digestibilité (PDCAASN62) et à la perte causée par la cuisson. Dans mon article Cerises, brocoli, protéines, propagande, j’ai montré qu’en ce qui concerne le brocoli, tous ces facteurs correctifs cumulés obligeraient à en consommer environ 2.5 kilos pour obtenir l’équivalent en protéines de 100 grammes de viande rouge. Avec le désagrément que les végétaux riches en protéines sont aussi chargés en glucides : 6.6 % dans le brocoli, 21.3 % dans le quinoa et 36 % dans le soja, par exemple. Diana Rodgers écrit dans sa critique du rapport de la commission EAT-Lancet prônant un régime « flexitarien » (voir N63 et sa traductionN64) :
Pour obtenir la même quantité de protéines que dans un steak de 113 grammes (181 calories), il faudrait manger 340 grammes de haricots rouges (…) plus une tasse de riz, soit 638 calories et 122 grammes de glucides.
À l’inverse, on reproche aux sources animales de protéines d’être chargées en graisses saturéesN65 qui contribueraient aux maladies cardiovasculaires — voir la réfutation dans mon article Pourquoi diminuer le cholestérol ?
Le choix d’une alimentation végétalienne est donc, pour un même contenu calorique, celui d’un régime relativement riche en glucides et pauvre en matières grasses. La compensation de ce manque de matières grasses par la consommation d’huiles végétales polyinsaturéesN66 (soja, maïs, arachide, tournesol, canola, carthame) est un choix catastrophique, en raison des propriétés inflammatoires de ces huiles qui s’oxydent très rapidement — voir mon article Glucides ou lipides ?
Les légumineuses, principales sources de protéines végétales, sont chargées en lectinesN67 dont l’excès peut causer des irritations et excès d’excrétion de la muqueuse intestinale, et à long terme des allergies, déficiences nutritionnelles ou immunologiques, ainsi qu’en acide phytiqueN68 qui inhibe l’absorption de certains minéraux. Un trempage est donc nécessaire avant la consommation de « fruits en coque » (noix), de légumineuses et de céréales.
Pour éviter une surcharge en glucides associée à la consommation de protéines végétales « naturelles » (légumineuses et céréales) et satisfaire le goût de consommateurs récemment convertis au végétarisme, les industriels se lancent dans la production de « viande de culture » obtenue par des cultures de cellules d’origine animale. Cette technologie — très coûteuse — permettrait selon eux d’en finir avec l’élevage et de résoudre aussi bien le problème de « l’exploitation animale » que celui de la production de gaz à effet de serre : le méthane rejeté par les flatulences des animaux d’élevage. Tout cela en consommant moins d’énergie… Toutefois, l’étude (indépendante) de John Lynch et Raymond Pierrehumbert (2019N69) affiche un scepticisme face à ces déclarations :
L’importance de la production bovine requise pour les très hauts niveaux de consommation de viande de bœuf modélisés ici entraînerait un réchauffement climatique important, mais il n’est pas encore clair si la production de viande cultivée offrirait une alternative plus durable sur le plan climatique. Les incidences de la production de viande en culture sur le climat dépendront du niveau de production d’énergie décarbonisée pouvant être atteint et des empreintes environnementales spécifiques de la production.
Ce scepticisme est renforcé par un examen critique des causes du changement climatique — voir mon article Discours sur le climat.
⇪ Viande de pâturage
La préférence à accorder à la viande rouge issue de pâturage est démontrée par l’étude de Nikia Evans et collègues (2024N70) qui ont comparé la viande de bœuf nourri à l’herbe et celle de l’élevage industriel (nourrissage au maïs) :
Le bœuf nourri à l’herbe contient 3.1 fois plus d’alpha-tocophérol (une forme de vitamine E) et 9.4 fois plus de niacine (vitamine B3). Ces nutriments agissent comme de puissants antioxydants.
Le bœuf nourri à l’herbe contient 2.6 fois plus de substances phytochimiques totales. Les composés phytochimiques des plantes ont de nombreux effets bénéfiques sur la santé.
Les marqueurs du stress oxydatif étaient significativement plus faibles chez les bovins nourris à l’herbe, ce qui indique une meilleure santé métabolique.
Le bœuf nourri à l’herbe présentait une meilleure fonction mitochondriale, essentielle à la production d’énergie et au vieillissement en bonne santé.
⇪ De la viande hors élevage ?
Le dilemne entre protéines d’origine végétale ou animale pourrait trouver d’autres issues avec la fabrication (à bas prix) de protéines d’origine bactérienne (donc ni végétale et animale) comme proposé par la start-up finlandaise Solar FoodsN71. Les bactéries Solein seraient prélevées dans le sol et cultivées en laboratoire, puis nourries à l’aide de nutriments issus de minéraux (sodium, phosphore, potassium) combinés à du CO2 extrait de l’air et de l’hydrogène obtenu par électrolyse de l’eau. Le double intérêt de cette technique serait son faible coût — environ 10€ du kilo correspondant aux besoins quotidiens de 7 à 10 personnes — et le fait qu’elle se substituerait à des productions, plus coûteuses pour l’environnement, de viande ou de légumineuses.
⇪ La viande rouge est-elle cancérigène ?
Un rapport de l’OMS (2015) classe les viandes « transformées » (processed meat) parmi les aliments cancérogènes (groupe 1) et la viande rouge en général comme « probablement cancérogène » (groupe 2A). Les premières multiplieraient le risque de cancer colorectalN72 par 1.17 à 1.28, et les secondes par 0.98 à 1.22. Le risque dépend aussi du profil génétique du consommateur. À titre de comparaison, une forte consommation de tabac multiplie ce risque par 6 ou plus…
Claire Kruger et Yuting Zhou ont montré que les conditions expérimentales des études interventionnelles citées à l’appui du rapport de l’OMS ne permettaient pas de tirer de telles conclusions (2018N73) :
Les preuves issues des études in vitro ont utilisé des conditions qui ne sont pas nécessairement pertinentes pour un apport alimentaire normal et ne fournissent donc pas de preuves suffisantes que l’exposition à l’hèmeN74 provenant d’une consommation typique de viande rouge augmenterait le risque de cancer du côlon. Les études animales ont utilisé des modèles qui ont testé la promotion de conditions prénéoplastiquesN75 en utilisant des régimes pauvres en calcium et riches en graisses combinés à des exagérations de l’exposition à l’hème qui, dans de nombreux cas, représentaient des apports supérieurs de plusieurs ordres de grandeur à la consommation alimentaire normale de viande rouge.
Noter aussi que le déclenchement de ces cancers était associé à un régime alimentaire pauvre en calcium. C’est de plus en plus le cas chez les jeunes gens qui suivent les recommandations de remplacer tous les produits laitiers par des substituts végétaux et les graisses saturées par des huiles végétales polyinsaturéesN66 (voir ci-dessus). Des cancers du colon apparaissent de plus en plus fréquemment dans la population des 20–30 ans.
Des facteurs de confusion n’ont pas été pris en compte dans les études observationnelles à la source du rapport de l’OMS, notamment la qualité de la viande (industrielle ou issue de pâturage), la composition du microbiote intestinalN76 du consommateur, et l’association de sa consommation à celle de condiments, sucres et graisses de mauvaise qualité, etc., caractéristiques du Standard American Diet.
On peut lire à ce sujet le commentaire de Chris Kresser (2019N77), les pages Corrélation prouvée entre consommation de viande rouge et cancer colorectal ? (Roussel R, 2021N78), La viande rouge est-elle cancérigène ? (Buhler L, 2021N79) et Non, nos bonnes viandes et nos bonnes charcuteries ne nous tuent pas ! (Roussel R, 2021N80) ainsi que l’article de Sabine Rohrmann et Jakob Linseisen, Processed meat : the real villain ? (2016N81).
Les recommandations basées sur l’association entre consommation d’un aliment et risque de cancer sont basées sur des études observationnellesN82, autrement dit l’interprétation de corrélations dans des données collectées à partir de questionnaires nutritionnels. Cette méthode a pour effet de renforcer les biais liés aux croyances dominantes : si l’informateur croit que la viande rouge est « mauvaise », il aura tendance à sous-évaluer sa consommation, ce qui aura pour effet d’augmenter artificiellement la corrélation entre quantité et maladie ; ce qui se traduit par un « discours fictionnel » sur les qualités ou défauts de tel ou tel aliment — voir mon article Faut-il jeter les enquêtes nutritionnelles ?
La seule manière de démontrer un lien de causalité (ou l’absence de lien) entre consommation de viande rouge et risque de cancer serait une étude randomisée en double aveugleN83. Irréalisable car on ne peut pas remplacer un aliment par un placebo sans que le sujet étudié en ait conscience ; d’autre part, un risque de cancer ne peut s’évaluer que sur une dizaine d’années au minimum. Par contre, on peut envisager ce type d’étude avec un modèle animal « modifié » pour augmenter considérablement son risque de cancer. C’est ce qu’ont réalisé Géraldine Parnaud et collègues (1998N84) sur une population de souris auxquelles avait été injecté de l’azoxyméthaneN85 induisant un cancer du côlon, dans 5 groupes nourris respectivement avec du saindoux et de la caséine, de l’huile d’olive et de la caséine, de la viande de bœuf, de la viande de poulet avec la peau, et du bacon. Le résultat a été en totale contradiction avec les croyances — et les études observationnelles. Mark Sisson l’a résumé ainsi (le 19/06/2022) :
Le régime à base de bœuf n’a eu aucun effet sur la progression du cancer du côlon. Bien qu’il soit truffé de graisses saturées, de fer héminique et de toutes sortes de composés « dangereux ».
Le régime à base de poulet n’a pas inhibé la progression du cancer du côlon. Bien qu’il soit moins riche en graisses saturées et en fer héminique que le bœuf, le poulet avec peau n’a pas réussi à inhiber le cancer.
Le régime à base de bacon a fait des miracles, en inhibant la progression du cancer par rapport à tous les autres régimes. C’était le plus protecteur. Par rapport au groupe de rats nourris au saindoux et à la caséine, le groupe de rats nourris à 30 % de bacon a bénéficié d’une abondance d’ACFN86 inférieure de 10 % (un marqueur de la progression du cancer du côlon, plus il est faible, mieux c’est), tandis que les rats nourris à 60 % de bacon ont bénéficié d’une abondance d’ACF inférieure de 20 %. Et ce, bien que le bacon soit riche en nitrate de sodium et autres substances supposées cancérigènes.
Bien entendu, ce type d’étude a pour limite que les sujets étudiés étaient des souris et non des humains.
Bien que la corrélation entre consommation de viande rouge — plus précisément de viande transformée (la daube industrielle !) — et incidence du cancer du colon reste faible, si ce n’est insignifiante comme l’ont montré les malheureuses souris, une consommation « modérée » est préférable ; il convient donc de chiffrer cette modération (voir ci-dessous).
Des travaux précis sur le lien entre consommation de produits d’origine animale et cancer ont révélé l’importance d’un gène CMAH (CMP-N-acetylneuraminic acid hydroxylaseN87) absent chez les humains, qui permet la synthèse d’un sucre appelé Neu5Gc (acide N‑glycolylneuraminiqueN88). L’expérimentation animale a montré que si l’aliment consommé contient du Neu5Gc, une réaction immunitaire inflammatoire peut s’ensuivre qui favorise l’apparition de cancers. C’est le cas de la viande rouge, certains œufs de poisson et certains produits laitiers. L’équipe de Peri S et al. (2017N89) étudie la distribution phylogénétique du CMAH, avec pour objectif une meilleure évaluation des risques (voir l’article en françaisN90).
Le risque de cancer du colon associé à la consommation abusive de viande transformée serait augmenté chez environ le tiers des humains qui possèdent une variation génétique appelée « rs4143094 », ici aussi par un mécanisme immunitaire avec effet inflammatoire (Figueiredo JC et al., 2014N91).
Ces pistes de recherche soulignent l’importance de surveiller les taux sanguins susceptibles de signaler une inflammation : CPK (créatine kinaseN92), vitesse de sédimentationN93 et protéine C‑réactive — voir mon article Protéine C-réactive : panique !
⇪ Quantité : à vos calculettes !
Il est fréquent d’entendre dire que « nous consommons trop de protéines ». Cette affirmation mérite d’être examinée sous un angle critique. Elle vise le « régime conventionnel » des habitants des USA (Standard American Diet = SAD) différent de celui des Européens pour ce qui concerne les quantités. Dans un restaurant outre-Atlantique, il n’est pas rare de se voir servir une portion de viande de 500 grammes, nettement supérieure aux 150 grammes en moyenne de la plupart des restaurants français. Toutefois, le rapport Protein Summit 2.0 (2012N94) réfute cette idée d’une surconsommation de protéines aux USA, en moyenne, et suggère bien au contraire de doubler les quantités préconisées (voir Harvard Medical CollegeN95).
Les préconisations de quantités de protéines sont au cœur de vives controverses qui alimentent des ouvrages comme Proteinaholic : How Our Obsession with Meat Is Killing Us and What We Can Do About It (Garth Davis, 2015N96) dont l’argument principal a été réfuté par Denise Minger (voir l’exposé détailléN97).
Ce sujet est abordé dans l’article de Taty Lauwers : LCHF : ni toxique ni trop riche en protéines (2023N98) qui traite — calculette à la main — des régimes pauvres en glucides et riches en graisses (low-carb high-fat, LCHF) accusés d’être surprotéinés, en contraste avec Les 10 commandements de la nutriécologie (Amiri S, 2020N99) :
« Pour Christian Rémésy, la consommation d’aliments d’origine animale doit représenter seulement 15 % des apports caloriques quotidiens alors que le reste de l’assiette est composé de végétaux avec une grande part de légumes et de fruits. La nutriécologie préconise d’ailleurs de doubler notre consommation de légumes et fruits. »
[…]
Mon observation d’une assiette généralement sous-protéinée chez des personnes convaincues de manger très sain m’a menée à ce questionnement : et si l’effet des cures LCHF et associées (Atkins jusqu’à cétogénique pure) ne tenait qu’au fait qu’enfin, enfin ! mes camarades mangent une dose adéquate de protéines (et de graisses) ?
Les thérapeutes américains font un éloge du régime méditerranéenN100 inscrit par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanitéN101 avec une description qui insiste sur la faible consommation de viande et de produits laitiers, autrement dit de protéines d’origine animale à l’exception des poissons et fruits de mer. J’ai tendance à croire qu’ils ont enquêté dans les restaurants touristiques du bord de la Méditerranée, ignorant que les habitants ordinaires — dont ma famille d’origine paysane faisait partie — sont aussi producteurs et consommateurs de fromages et de viandes de mouton, porc, chèvre et volaille… J’ai signalé dans mon article Soigner ses artères que les sujets assignés au régime méditerranéen dans l’étude PREDIMED d’Estruch R et al. (2013N102) consommaient en réalité plus de viande rouge ou transformée que ceux du groupe témoin. Sans oublier le vin qui est un des rares produits méditerranéens dont on ait observé l’effet bénéfique sur la longévité ! Une définition plus rigoureuse — et adaptée au temps présent — de ce régime se trouve dans un ouvrage de Michel de LorgerilN103.
Le même biais « végétarisant » s’applique à la description du régime d’OkinawaN104 que certains s’obstinent à présenter comme quasi-végétarien (exempleN105) alors que la consommation de viande de porc sur cette île japonaise n’a rien de marginale — voir mon article Okinawa, îles de rêve(s)
En définitive, l’injonction « nous consommons trop de protéines » est un appel à consommer moins de viande et de produits laitiers, accusés de provoquer des maladies cardiovasculaires, neurodégénératives ou le cancer, quand ce n’est pas « réchauffer la planète »… Or, une étude réalisée au Royaume-UniN106 avec un suivi de plus de 60 000 personnes sur environ 30 ans suggère que lorsqu’on considère la mortalité toutes causes confondues, il n’y aurait pas de différence entre mangeurs de viande et végétariens/végétaliens. Paradoxalement, comme le souligne Nutrition.comN79, dans cette étude les mangeurs de viande étaient en moyenne plus vieux, plus consommateurs d’alcool et plus sédentaires que les végétariens/végétaliens.
Les apports journaliers recommandés par de multiples sources sont de 1 g de protéines par kilo de masse maigreN107 pour un adulte, et de 1.2 g/kg par jour pour un senior. Pour calculer la masse maigre d’un individu, on peut utiliser un appareil (moniteur de perte d’adiposité) qui mesure la résistance du corps traversé, d’une main à l’autre, par un courant électrique — méthode très imprécise. S’il affiche, par exemple, 25 % de masse grasse, et si la personne pèse 72 kilos, sa masse maigre est de 72 x 0.75 = 54 kilos. La quantité de protéines correspondante sera de 54 g/j s’il s’agit d’un adulte, ou 54 x 1.2 = 65 g/j s’il s’agit d’un senior.
Si l’on n’est pas équipé pour cette mesure (les appareils du commerce étant très peu fiables), on peut évaluer les besoins en protéines à partir du poids corporel et d’une estimation de l’adiposité à 25 %. Les chiffres sont dans ce cas réduits de 25 %, soit 0.75 g/kg/j pour un adulte et 0.9 g/kg/j pour un senior. Cette évaluation est à peu près celle de Harvard Medical College (voir pageN95 et formulaireN108), ainsi que de certains sites francophones (exempleN109), mais elle est inférieure à celle de l’ANSESN110 en France qui propose une fourchette de 0.83 à 2.2 g/kg/j pour un adulte de moins de 60 ans (voir pageN111). Autrement dit, pour la personne pesant 72 kilos, 60 à 158 g/j. De son côté, Dr Philip Maffetone (2015N112, p. 254) recommande aux athlètes une consommation quotidienne minimale de 1.6 g de protéines par kilo de masse corporelle.
Un calcul plus précis à partir des données de l’EFSAN113 est proposé sur un formulaire de calcul au bas de la pageN114. On peut vérifier que la valeur minimale (0.83 g/kg/j) correspond à un adulte sédentaire. Un sportif de 72 kilos bien entraîné — comme tous les lecteurs de ce site ! — aurait besoin de 86 à 101 grammes/jour… Cette estimation concorde avec celle du formulaire d’un site végétalien (voir pageN59), mais le formulaire de HarvardN108 donne seulement 58 grammes/jour. Si l’on suit les préconisations de Protein Summit 2.0N94, il faudrait doubler cette quantité, ce qui donne 116 grammes/jour.
D’après l’étude de Campbell W et al. (2001N115), les personnes de plus de 50 ans qui font de l’entraînement fractionné de haute intensité auraient besoin de 25 % de protéines en plus de la recommandation habituelle. Cette augmentation de la dose de protéines associée à de l’exercice contre résistance sert à maintenir la masse musculaire et osseuse.
En fait, le maintien de la masse musculaire, chez une personne âgée, ne dépend plus des hormones (insuline, hormone de croissance humaine HGHN14, IGF‑1N37, etc.) mais principalement du système mTORN32, qui nécessite une quantité suffisante de protéines alimentaires et des exercices de résistance.
À signaler enfin, pour les sportifs, un calcul du potentiel musculaire maximalN116 qui permet d’évaluer la masse maigre idéale et d’en déduire le poids idéal à partir d’une évaluation de l’indice de masse grasse. Ce sujet est abordé concrètement dans un commentaire au bas de cet article.
⇪ Dosage des aliments
La richesse en protéines des aliments dépend de leur biodisponibilitéN56. De nombreux tableaux sont disponibles :
- Table Ciqual (ANSES, FranceN117)
- Version simplifiée de la table CiqualN118
- Données de l’United States Department of Agriculture (USDAN60)
Prenons l’exemple d’un homme jeune exerçant une activité physique moyenne, pesant 72 kilos et mesurant 1m 70, qui consommerait en une journée 90 grammes de fromage à pâte dure, un œuf, 230 grammes de viande rouge et 270 grammes de poisson, pour ne citer que les sources de protéines animales dans un programme de chrono-nutrition®.
On obtient :
- Fromage : 90 x 0.33 = 30 grammes
- Œuf : 14 grammes
- Viande : 230 x 0.30 = 69 grammes
- Poisson : 270 x 0.23 = 62 grammes
- ➡ Total : 175 grammes
Cette quantité — à laquelle il conviendrait d’ajouter les protéines végétales consommées, par exemple dans des noix ou des légumes secs — correspond à 2.43 g/kg/j, ce qui est nettement supérieur à toutes les préconisations (mais peut-être pas excessif). Si l’on ajuste ce programme en visant 1.33 g/kg/j de protéines d’origine animale, on obtient par exemple :
- Fromage : 70 x 0.33 = 23 grammes
- Œuf : 14 grammes
- Viande : 120 x 0.30 = 36 grammes
- Poisson : 100 x 0.23 = 23 grammes
- ➡ Total : 96 grammes
Cette pondération des sources de protéines animales est très proche de celle que j’ai adoptée avec succès dès 2009 — voir mon article Chrononutrition - expérience. Toutefois, ne pas oublier que toute expérience personnelle est anecdotique. De nombreux facteurs modifient nos besoins, entre autres le sexe, l’âge et le niveau d’activité physique.
⇪ ▷ Liens
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Article créé le 4/03/2016 - modifié le 22/09/2024 à 12h30
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