Ce site n’est pas dédié aux sportifs souhaitant perfectionner leur entraînement, bien que son contenu fasse souvent référence à des données de médecine sportive. Il propose une approche minimale de l’exercice pour l’entretien de sa santé, en complément d’autres recommandations sur la nutrition, l’hydratation, le sommeil, etc.
Contrairement à une idée reçue, l’activité « occupationnelle » déployée pendant l’exercice d’une profession ou d’un loisir — travaux de force, mais aussi soins à la personne, ménage, jardinage, etc. — n’apporte pas les mêmes bénéfices qu’un entraînement « sportif » bien conduit. Andreas Holtermann et ses collègues (2018N1) ont montré qu’une activité occupationnelle intense peut au contraire avoir des effets délétères : augmentation des maladies cardiovasculaires et de la mortalité, même après ajustement du niveau socio-économique, du temps de loisir et d’autres comportements influant sur la santé. En résumé : « Le travail ce n’est pas la santé ! »
Les auteurs identifient six facteurs expliquant ce paradoxe de la santé (voir diagramme ci-dessus) :
- L’activité physique professionnelle est de trop faible intensité ou de trop longue durée pour maintenir ou améliorer la forme cardiorespiratoire et la santé cardiovasculaire
- Elle augmente le rythme cardiaque sur 24 heures
- Une activité professionnelle qui implique de porter des charges lourdes ou de rester dans des positions statiques augmente la pression artérielle sur 24 heures
- L’activité physique professionnelle est souvent accomplie avec un temps insuffisant de récupération
- L’activité physique professionnelle est souvent mal contrôlée en termes de sécurité
- L’activité physique professionnelle augmente les niveaux d’inflammation
Ces facteurs limitatifs sont à retenir lorsqu’on aborde l’entraînement sportif ou toute forme d’exercice visant le maintien en bonne santé. Des entraîneurs comme Dr Philip Maffetone (2015N3) ont montré qu’une modération — soigneusement réglée — de l’exercice d'endurance se révèle, sur le long terme, bénéfique pour les performances aussi bien que la longévité d’une carrière sportive professionnelle. Il n’y a donc pas de disparité fondamentale entre les souhaits d’être « en forme » et « en bonne santé ».
Selon l’association Attitude PréventionN4 soutenue par la Fédération Française de l’Assurance,
Chaque année depuis 2012, Attitude Prévention recueille auprès des Français des données comportementales (mesure du nombre de pas via un podomètre porté pendant 7 jours) et des données déclaratives sur leur pratique d’APS [activité physique et sportive], leurs habitudes de vie, leur environnement… À l’issue de 5 ans d’observation, les résultats montrent, qu’avec une moyenne de 7 889 pas par jour, et même si ce nombre de pas progresse (+386 pas en 2016 versus 2015 par exemple), 3/4 des Français ont un niveau d’activité qui reste encore loin des 10 000 pas quotidiens à atteindre pour se maintenir en forme et préserver sa santé (recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé).
On peut bien sûr douter de la pertinence d’une mesure de « nombre de pas » comme indicateur d’une activité saine… Mais cette comparaison peut être étendue à d’autres activités moins faciles à quantifier.
À vouloir faire trop et trop bien, on se lasse vite. Consacrer plusieurs heures par jour à de l’exercice d’endurance « au delà de sa zone de confort » permet d’améliorer ses performances sportives et/ou d’afficher un physique répondant à certains critères de beauté. Toutefois, en l’absence de motivation ou faute de résultats visibles, on est tenté de cesser l’entraînement sous n’importe quel prétexte. Les propriétaires de salles de fitness connaissent un taux d’abandon élevé de leur clientèle après quelques jours ou quelques semaines…
L’abandon produit un sentiment d’échec car il conduit à la perte d’un acquis et souvent à une dégradation visible de l’état de santé.
De nombreux sportifs professionnels font l’expérience de cet effondrement lorsqu’ils renoncent à la compétition suite à un accident, une réorientation de leur carrière, ou simplement sous la contrainte de la « limite d’âge »…
Sommaire
⇪ Ce qu’on peut y gagner…
L’exercice peut-il rajeunir le cerveau de 10 ans ? C’est ce que semble démontrer une publication de l’Université de Miami (Willey JZ et al., 2016N6). L’activité physique est une option séduisante et facile à mettre en œuvre pour réduire la charge de la détérioration cognitive en termes de santé publique, car elle est peu coûteuse et n’interfère pas avec les médicaments (voir article en français, 2021N7).
L’expérimentation animale puis humaine (Moon HY et al., 2016N5) a mis en évidence un lien causal — la sécrétion d’une protéine (CTSB cathepsin BN8) — entre la pratique d’exercice et une amélioration des facultés mémorielles (Hamilton J, 2016N9).
Deux études menées sur de grands nombres d’individus d’âge moyen signalent qu’un accroissement significatif de la longévité peut être atteint en consacrant environ 150 minutes par semaine à de l’exercice d'endurance, avec un bonus lorsque 20 à 30 minutes sont occupées par de l’exercice contre résistance — plus précisément l’entraînement fractionné de haute intensité ou l'entraînement musculaire MAF de Philip Maffetone. Il est important de ne pas confondre les deux, bien qu’ils aient des effets complémentaires quand ils sont bien pratiqués.
Cette confusion est particulièrement dangereuse s’agissant de santé cardiovasculaire : tout le monde sait qu’on peut l’entretenir en « faisant de l’exercice », mais de nombreux « sportifs du dimanche » s’exposent à un risque élevé d’infarctus du myocardeN10 lié au surentraînement — voir Overdose d’exercice ➜ danger.
Des études (principalement en expérimentation animale) suggèrent que l’exercice de haute intensité diminuerait le risque de cancer et qu’il pourrait aussi augmenter l’efficacité de son traitement — voir mon article Cancer – nouvelles pistes.
Contrairement aux discours répandus dans les médias, je n’ai pas inclus la lutte contre le surpoids et l’obésité dans la liste des bienfaits attendus de l’exercice. Les raisons en sont exposées dans mon article Manger et bouger ? qui démontre l’absence de fondement de ces propositions. Même des entraîneurs sportifs réputés comme Philip Maffetone (2015N3) ne cessent de répéter aux athlètes : “Exercize is ineffective for weight management” (l’exercice est inefficace pour la surveillance du poids), estimant que cette surveillance relève « à 80 % de la nutrition et 20 % de l’exercice »…
Toutefois, nous verrons dans l’article Exercice d'endurance qu’un entraînement aérobieN11 pratiqué à un niveau « sous-maximal » (selon la formule « 180 – votre âge ») a pour effet de développer la « machine aérobie » qui brûle des graisses en priorité sur les sucres. S’il est accompagné d’une nutrition saine, ce processus se prolonge en dehors des heures d’entraînement pour libérer l’organisme de sa graisse abdominale en excès. Il en est de même pour le sprint correctement pratiqué qui libère un « flot d’hormones » (HGH et testostérone) rétablissant l’équilibre. Voir mes articles Entraînement fractionné de haute intensité - pratique et Entraînement musculaire à intensité variable.
⇪ Une question de santé publique
Dans son ouvrage Exercised – The Science of Physical Activity, Rest and Health (2021N12 p. 272), Daniel Lieberman signale qu’aux États-Unis, l’utilisation de la ceinture de sécurité évite environ 10 000 morts par an dans les accidents de la circulation. Toutefois, par ailleurs, le manque d’activité physique, le sédentarité, causeraient environ 300 000 décès. Or la ceinture de sécurité est obligatoire, mais pas l’exercice physique !
Il a donc suggéré, dans son université d’Harvard, d’ajouter une obligation de culture physique au curriculum de tous les étudiants. Mais cette proposition a toujours essuyé un refus. Les motifs du refus sont emblématiques d’une mentalité dominante — certains diraient “woke” — dans le milieu éducatif (Lieberman D, 2021N12 p. 276) :
Jusqu’à présent, mes efforts pour rétablir une sorte de programme d’activité physique pour nos étudiants de premier cycle ont échoué. Les critiques les plus courantes sont que rendre l’exercice obligatoire est coercitif, que notre travail consiste à éduquer les esprits, pas les corps, que les étudiants n’ont pas assez de temps, et que les recommandations d’exercice peuvent être traumatisantes et discriminatoires pour les étudiants handicapés ou ceux qui sont en surpoids ou qui ne se sentent pas à l’aise dans leur corps.
⇪ Comment s’y prendre ?
Dans un article du Canadian Medical Association Journal, Tammy C Hoffmann et ses collègues (2016N13) déplorent que la prescription « faire de l’exercice » fasse trop rarement partie du bagage thérapeutique. Les raisons de ce manque peuvent être trouvées dans une formulation trop vague de cette prescription (CMA, 2016N14).
L’exercice est souvent négligé dans les prescriptions au bénéfice de solutions médicamenteuses ou chirurgicales, en dépit du fait qu’il est d’une efficacité comparable. Les facteurs contribuant à ce manque de prescription sont une méconnaissance des médecins et de leurs patients sur l’efficacité des différents types d’exercice, une description sommaire des exercices dans les études, et un manque d’éducation des praticiens de santé.
Dans son article Le genre dans le discours médical et religieux sur les sports au Québec, 1920–1950, Élise Detellier ajoute (2009N15) :
Concernant les seules activités physiques adaptées (APA) prescrites aux malades en ALD [Affections de longue durée], l’application de la loi a largement été phagocytée par le milieu sportif qui l’a détournée pour mieux s’emparer des fonds alloués et transformer l’idée initiale de lutte contre la sédentarité des malades vers la promotion du « sport-santé ». Ce tiret qui associe sport et santé renforce la négligence quant à la prise en charge spécifique des femmes. Il formalise une conception ancienne, normée et utilitaire, des sports en tant que moyens de garantir la santé des sociétés industrielles, les hommes étant destinés à affermir leur puissance et les femmes à assurer leur « bonne santé » ainsi que celle de « leurs enfants ».
Dans les stages Santé - Découverte, nous privilégions des exercices à la portée du plus grand nombre qui n’exigent pas un coaching particulier, ni l’accès une salle de fitness. Libre à chacun·e, bien entendu, de compléter la gamme en utilisant les instruments qui lui conviennent.
Bien que l’approche présentée ici puisse rappeler celle du CrossFitN16 (entraînement croisé combinant l’exercice d'endurance avec un entraînement de haute intensité), l’objectif principal n’est pas une augmentation des performances sportives, mais une amélioration de la santé chez des personnes de tous âges et toutes conditions, avec un éventail d’exercices sans danger si on les aborde sans esprit de compétition — ni avec d’autres ni avec soi-même. Au sujet du CrossFit, l’historien Daniel Kunitz reconnaît « une acceptation généralisée de la souffrance pour des raisons autres que religieuses. » Son inventeur Greg Glassman le décrivait même comme « une religion dirigée par un gang de motards » ! (Hart M, 2021N17)
Dans l’article Exercice d'endurance, je présente un « indicateur », le MAF testN18 permettant de mesurer chez soi (un vélo d’appartement suffit) l’évolution de sa capacité aérobie, paramètre essentiel de la santé cardiovasculaire.
L’entraîneur Tawnee Prazak écrivait dans l’avant-propos de Phil Maffetone (2015N3 page viii) : « La performance athlétique, la santé et le style de vie — tous sont imbriqués. » Il sous-entendait que, pour devenir un athlète, il faut être en bonne santé et maintenir un bon style de vie. Je renverse sa proposition en affirmant que pour être en bonne santé il faut avoir un bon style de vie et s’entraîner… comme un athlète ! On l’a déjà précisé : sans compétition.
Les techniques d’entraînement décrites sur ce site sont compatibles avec d’autres pratiques issues d’enseignements traditionnels. Je songe notamment au Dǎo YǐnN19 de la Chine ancienne que j’ai le bonheur de pratiquer occasionnellement sous la direction d’un excellent instructeur — voir nos stages Santé - Découverte.
⇪ Ce n’est pas qu’une affaire de muscles !
Dans mes articles Entraînement fractionné de haute intensité – pratique et Devenir fort !, plus généralement dans les publications traitant de l’entraînement physique, il est surtout question de « musculation ». C’est passer sous silence que la plupart des exercices proposés agissent aussi sur les tendonsN21, ainsi que sur les fasciasN22 dont les contractions influencent la dynamique musculaire. L’émission « Fascinants fascias : les alliés secrets de notre organisme » diffusée sur ARTE le 27/1/2018N23 présentait un champ de recherche récent, encore méconnu du public, mais rendu visible par les progrès de l’imagerie médicale.
Les chercheurs de ce domaine ont mis au point des séries d’exercices intervenant directement sur les fascias, bien évidemment en sollicitant aussi les muscles : voir l’ouvrage de Siegbert Tempelhof et al. (2016N20). L’intérêt de ce livre est de proposer des tests d’évaluation des chaînes fasciales pour lesquelles des exercices spécifiques sont décrits avec pédagogie. La première partie est consacrée à une présentation de données sur les fascias qui permettent de saisir la logique des évaluations et des exercices.
Une pratique de soin manuel comme le yukidōN24 agit aussi sur les fascias, principalement pour la récupération de traumatismes liés à des chutes ou des chocs. Ces traumatismes induisent une perte de mobilité (trop souvent attribuée à « l’âge ») et des désordres métaboliques qui peuvent se manifester longtemps après le choc initial — voir « Le souvenir du corps »N25.
Récemment (été 2019) j’ai découvert avec grand bonheur la pratique du Dǎo YǐnN19, un ancêtre du qìgōng chinois, dans le cadre de nos stages Santé - Découverte. Telle qu’enseignée, cette technique/philosophie couvre largement les objectifs des techniques « occidentales » décrites sur ce site, avec une vision héritée de celle de l’énergétique chinoise. À la lisière entre posture et mouvement, le Dǎo Yǐn se marie aussi parfaitement aux pratiques d’éveil des sensations et des muscles dans le yukidōN24 — voir mon article Gymnastique involontaire.
Ces pratiques complètent ou remplacent avantageusement celles de massages, souvent exercés avec peu de discernement, qui peuvent conduire à des gestes intrusifs et nuisent à la santé ou la dignité des personnes — voir mon article à ce sujet.
⇪ La balle est dans votre camp
Philip Maffetone reconnaît qu’il n’a aucune gamme d’exercices ni « programme » à vendre aux athlètes. C’est à chacun·e qu’il appartient d’acquérir les compétences lui permettant d’élaborer un programme adapté à ses dispositions et ses besoins (2015N26 page 7) :
Mon exposition à de plus en plus de coureurs m’a conduit à faire du coaching personnel, mais j’ai fait en sorte que ce coaching n’obéisse pas au schéma traditionnel consistant à fournir aux athlètes des programmes d’entraînement et à les encourager à courir plus vite. Au lieu de cela, mon style d’entraînement consistait à les aider à devenir leur propre entraîneur, tout en leur offrant un retour objectif. Ils s’entraînaient eux-mêmes avec ma contribution, ce qui les a aidés à devenir plus intuitifs et instinctifs à propos de leur corps.
➡ Comme en matière de nutrition, si vous êtes en quête de recettes vous les trouverez sur d’autres sites !
Mark Sisson (2016N27 page xii) propose aussi de renoncer à la régularité (consistency) pour privilégier un entraînement « intuitif ». Ce terme fait écho aux propositions de mon article Gymnastique involontaire, bien qu’il soit formulé de manière évasive — l’involontaire restant une terre inexplorée des entraîneurs sportifs comme des danseurs.
⇪ Invitation
Lecteurs et lectrices pourront puiser ici des données utiles — et contribuer à leur amélioration en intervenant dans les commentaires — sans être sportif professionnel ni spationaute…
Le plus important me paraît de retrouver confiance en soi, à la manière d’Arthur Boorman, un vétéran GI qui avait été « condamné » au handicap et a retrouvé la santé par la pratique d’un yoga (DDPN28) associé à de l’exercice de haute intensité et une nutrition saine :
Mais n’essayez pas d’imiter les Ross Sisters !
⇪ ▷ Liens
🔵 Notes pour la version papier :
- Les identifiants de liens permettent d’atteindre facilement les pages web auxquelles ils font référence.
- Pour visiter « 0bim », entrer dans un navigateur l’adresse « https://leti.lt/0bim ».
- On peut aussi consulter le serveur de liens https://leti.lt/liens et la liste des pages cibles https://leti.lt/liste.
- N1 · cis0 · The physical activity paradox : six reasons why occupational physical activity (OPA) does not confer the cardiovascular health benefits that leisure time physical activity does
- N2 · l6ku · My secret life – Phil Maffetone
- N3 · yys4 · Maffetone, P (2015). The Endurance Handbook : How to Achieve Athletic Potential, Stay Healthy, and Get the Most Out of Your Body. Skyhorse Publishing.
- N4 · r4t0 · Le niveau d’activité physique ou sportive des Français : résultats du baromètre 2016 et bilan de 5 ans d’étude
- N5 · 8d02 · Moon HY et al. (2016). Running-Induced Systemic Cathepsin B Secretion Is Associated with Memory Function
- N6 · 8gd9 · Willey JZ et al. (2016). Leisure-time physical activity associates with cognitive decline : The Northern Manhattan Study
- N7 · 9dvd · voir article en français, 2021. voir article en français, 2021. voir article en français (2021). L’exercice peut rajeunir le cerveau de 10 ans
- N8 · u288 · Cathepsin B – Wikipedia
- N9 · lzxy · Hamilton J (2016). A Protein That Moves From Muscle To Brain May Tie Exercise To Memory
- N10 · 5m77 · Infarctus du myocarde – Wikipedia
- N11 · kpsf · Aérobie – Wikipedia
- N12 · yrh2 · Book “Exercised : The Science of Physical Activity, Rest and Health” – Daniel Lieberman
- N13 · 8bne · Prescribing exercise interventions for patients with chronic conditions
- N14 · so67 · How-to guide to prescribing exercise for chronic health conditions
- N15 · sa5h · “Bonifier le capital humain”. Le genre dans le discours médical et religieux sur les sports au Québec, 1920–1950 – PDF
- N16 · 8sjt · CrossFit – Wikipedia
- N17 · ls8w · Hart M (2021). Does CrossFit Have a Future ?
- N18 · r72x · What is the MAF Test ?
- N19 · 2qo5 · Dǎoyǐn – Wikipedia
- N20 · zfcl · Exercices pour les fascias – davantage de mobilité, de santé, de dynamisme
- N21 · evr6 · Tendon – Wikipedia
- N22 · wttc · Fascia – Wikipedia
- N23 · vaza · Vidéo “Fascinants fascias : les alliés secrets de notre organisme”
- N24 · f4s8 · Yukido – soins et santé
- N25 · a7u2 · Le souvenir du corps
- N26 · h81t · The Big Book of Endurance Training and Racing (Philip Maffetone & Mark Allen, 2010). Skyhorse Publishing.
- N27 · d890 · Primal Endurance : Escape chronic cardio and carbohydrate dependency and become a fat burning beast ! (Mark Sisson & Brad Kearns). Primal Nutrition (2016).
- N28 · s1qe · DDP Yoga
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Article créé le 21/08/2015 - modifié le 4/12/2024 à 08h28