Soin de soi

Prenez le contrôle de votre vie

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Dr Michael Eades
Extrait de The Arrow #156
29 décembre 2023

Source : DALL‑E

⚪️ Qu’en est-il de l’ar­gu­ment selon lequel l’obé­sité est une mala­die chro­nique au même titre que le diabète de type 2, et/ou l’hy­per­ten­sion artérielle ?

Dans la plupart des cas, le diabète de type 2 peut être corrigé par un régime alimen­taire adapté. Il en va de même pour l’hy­per­ten­sion arté­rielle, mais pas dans la même mesure que pour le diabète de type 2. Environ 20 à 25 % des cas d’hy­per­ten­sion arté­rielle sont réfrac­taires à une réduc­tion du régime alimen­taire. Mais la plupart d’entre elles peuvent être inver­sés avec un régime alimen­taire approprié.

Il en va de même pour l’obésité.

Il suffit d’un peu de volonté.

Il y a presque 40 ans jour pour jour, je suis tombé sur l’un des livres les plus impor­tants que j’aie jamais lus. Il a été écrit par un psychiatre nommé William Glasser, qui a fini par déve­lop­per toute une école de psychia­trie appe­lée Thérapie de la Réalité, basée sur sa Théorie du Contrôle. Je ne sais pas si le livre que j’ai fini par lire était l’un de ses premiers ou non, mais il m’a fait une énorme impression.

Le livre s’in­ti­tule Take Effective Control of Your Life (Prenez le contrôle de votre vie) et il est, j’en suis sûr, épuisé aujourd’­hui. Il a été réim­primé plus tard en livre de poche sous le titre Control Theory : A New Explanation of How We Control Our Lives (La théo­rie du contrôle : une nouvelle expli­ca­tion de la façon dont nous contrô­lons notre vie). Vous pouvez trou­ver des exem­plaires d’oc­ca­sion sur Amazon ou auprès de vendeurs de livres d’oc­ca­sion en ligne.

Il se trouve que j’étais dans une librai­rie lorsque le livre est sorti pour la première fois, au début du mois de janvier 1984. Je l’ai feuilleté et l’ai acheté. Je ne me rendais pas compte de l’im­pact qu’il allait avoir sur moi.

L’un des prin­ci­paux argu­ments du Dr Glasser est que nous passons beau­coup trop de temps à nous inquié­ter de choses que nous ne pouvons pas contrô­ler, et beau­coup trop peu de temps à nous inquié­ter de choses que nous pouvons contrôler.

Cela semble assez évident, mais cela m’a frappé en plein visage. C’était évident, mais je n’y avais pas pensé.

Je ne saurais vous dire combien de patients se portaient bien, perdaient du poids, voyaient leur glycé­mie et leurs lipides s’amé­lio­rer et se sentaient en pleine forme, puis dispa­rais­saient du cabi­net pendant un mois ou deux. Ils reve­naient me voir après avoir repris beau­coup de poids et racon­taient tous la même histoire.

« Ma mère a eu un cancer, ma fille a eu une mauvaise gros­sesse, mon mari (ma femme) m’a quit­tée, ma maison a été endom­ma­gée par une tempête », et ainsi de suite. Et ils ajou­taient tous une variante de « Je n’ai pas pu penser à mon régime alimen­taire pendant tout ce temps ».

Toutes ces choses, aussi terribles soient-elles, sont, pour la plupart, hors de notre contrôle. La femme dont la mère était atteinte d’un cancer ne pouvait rien faire pour trai­ter le cancer. Pourtant, elle était malade d’in­quié­tude. Comme nous le serions tous si un être cher était atteint d’une mala­die en phase termi­nale. On ne peut s’empêcher de stres­ser. Mais il n’y a rien que l’on puisse faire, si ce n’est appor­ter son soutien et donner un coup de main.

Mais toutes ces personnes contrô­laient tota­le­ment, tota­le­ment ce qu’elles mettaient dans leur bouche. Elles s’in­quié­taient pour des choses qu’elles ne pouvaient pas contrô­ler, mais renon­çaient complè­te­ment à contrô­ler quelque chose qu’elles contrô­laient entièrement.

Une fois que j’ai lu le livre du Dr Glasser, j’ai remar­qué ce phéno­mène, encore et encore et encore.

Il est vrai qu’il est presque impos­sible de ne pas s’in­quié­ter et de ne pas stres­ser à cause des mauvaises choses qui se passent dans notre vie, même si nous n’avons aucun contrôle sur elles. Mais pour­quoi renon­cer au contrôle que vous avez juste parce que vous vous inquié­tez de quelque chose que vous ne pouvez pas contrôler ?

Mais ce qui est encore pire, c’est de renon­cer à contrô­ler ce qui est sous votre contrôle total sans être stressé par quelque chose que vous ne pouvez pas contrôler.

Selon Kevin Hall, si vous vivez dans une région où il y a beau­coup de fast-foods et de marchés où il est facile de se procu­rer de la malbouffe, vous êtes fichu. Mais est-ce que cela signi­fie qu’il faut aban­don­ner et s’en­fon­cer dans la malbouffe ?

C’est ce qu’il pense. Parce qu’il y a toutes ces salo­pe­ries de nour­ri­ture, nous nous lais­sons tous tenter et nous les mangeons. Et comme elles sont tous très calo­riques et remplies d’in­gré­dients qui nous donnent envie d’en manger plus, lorsque nous les mangeons, nous en mangeons trop, nous absor­bons trop de calo­ries et, par consé­quent, nous gros­sis­sons. Ce n’est pas notre faute. C’est la faute des fabri­cants de produits alimen­taires. « C’est notre cerveau », dirait Oprah.

Eh bien, ce n’est pas le cas. Tout est sous votre contrôle.

Et le livre ci-dessus m’en a fait prendre conscience. Ce n’est jamais complè­te­ment hors de ma conscience.

D’accord, mais qu’en est-il de cette situa­tion, direz-vous : Vous êtes au travail, vous avez un peu faim et un vendeur apporte des beignets. (Cela arrive fréquem­ment dans les cabi­nets médi­caux avec les repré­sen­tants en médi­ca­ments — ils débarquent souvent avec des sucreries.)

Vous avez faim, votre esto­mac gronde, les beignets sont chauds et vous pouvez les voir et les sentir. Et même presque les goûter. Comment résister ?

L’autre partie du livre du Dr Glasser vous explique comment faire.

Tout compor­te­ment comporte essen­tiel­le­ment quatre compo­santes : la compo­sante « d’ac­tion », la compo­sante « de sensa­tion », la compo­sante « de pensée » et la compo­sante physio­lo­gique. Sur ces quatre compo­santes, nous n’avons un contrôle total que sur la compo­sante « d’ac­tion » et un contrôle partiel sur la compo­sante « de pensée ». Nous n’avons aucun contrôle sur les deux autres. (Le Dr Glasser n’aborde l’ali­men­ta­tion que de façon margi­nale dans son livre, c’est donc mon inter­pré­ta­tion de la façon dont ces compo­santes et notre contrôle sur elles s’ap­pliquent à l’alimentation.)

Si nous n’avons pas mangé depuis un certain temps et que nous voyons ou sentons de la nour­ri­ture qui nous attire, nous avons faim — c’est la compo­sante « de sensa­tion ». Nous ne pouvons pas nous empê­cher d’avoir faim, c’est indé­pen­dant de notre volonté. Nous avons l’eau à la bouche et l’es­to­mac qui gargouille : c’est la compo­sante physio­lo­gique. Nous ne pouvons pas empê­cher nos glandes sali­vaires de fonc­tion­ner et nous ne pouvons rien faire contre nos muscles intes­ti­naux qui s’activent.

Nous n’avons aucun contrôle sur ces proces­sus physio­lo­giques. Nous regar­dons la nour­ri­ture, nous en sentons l’arôme et nous imagi­nons qu’elle sera bonne : c’est la compo­sante « de pensée ». Tant que nous avons faim et que nous sommes en présence de cette merveilleuse nour­ri­ture, nous y pensons proba­ble­ment. Qui ne le ferait pas ?

Nous pouvons toute­fois nous forcer à penser à d’autres choses, mais il est plus que probable que nos pensées revien­dront de temps en temps à la nourriture.

Nous pouvons partiel­le­ment contrô­ler nos pensées. Les plus forts d’entre nous plus que les autres. Enfin, nous pouvons nous asseoir et manger la nour­ri­ture : c’est la compo­sante « d’ac­tion ». Cet acte, nous pouvons le contrô­ler complè­te­ment. Nous pouvons manger ou non, comme bon nous semble. Contrairement au fonc­tion­ne­ment de nos glandes sali­vaires ou à notre sensa­tion de faim, nous avons un contrôle total, à 100 %, sur le fait de manger ou non.

Mais… Bien que beau­coup d’entre nous permettent aux compo­santes incon­trô­lables du compor­te­ment de diri­ger les compo­santes contrô­lables, cela peut fonc­tion­ner dans le sens inverse.

Si nous réqui­si­tion­nons la compo­sante « d’ac­tion », sur laquelle nous avons un contrôle total, les autres compo­santes invo­lon­taires se mettront au diapason.

Dans notre exemple des beignets, si nous nous éloi­gnons de la nour­ri­ture et que nous nous impli­quons dans une acti­vité diffé­rente, sans rapport avec la nour­ri­ture ou l’ali­men­ta­tion, nos sensa­tions, notre physio­lo­gie et nos pensées chan­ge­ront lente­ment et s’adap­te­ront à notre nouvelle activité.

Nous avons contrôlé ce que nous pouvions et, par consé­quent, nous avons fini par contrô­ler indi­rec­te­ment les éléments que nous ne pouvions pas contrô­ler directement.

Si vous êtes ou avez été en surpoids (moi y compris), vous avez laissé les éléments du compor­te­ment sur lesquels vous n’avez aucun contrôle contraindre votre acti­vité, ou les éléments contrô­lables, à se soumettre. Vous avez été confronté à des aliments gras, char­gés de glucides, mauvais pour la santé, mais malheu­reu­se­ment très savou­reux, et vous avez laissé les compo­santes émotion­nelles et physio­lo­giques du compor­te­ment influen­cer votre compo­sante de pensée.

Ces trois compo­santes ont alors mis à mal votre compo­sante d’ac­tion, et vous avez mangé ce que, dans votre cœur, vous saviez ne pas devoir faire. Si vous êtes comme la plupart des victimes, vous avez proba­ble­ment dit que vous « ne pouviez pas vous en empê­cher ». Mais vous le pouviez, et vous le pouvez main­te­nant. Prenez en charge vos actions.

Vous les contrô­lez tota­le­ment. Prenez le contrôle. Tout le reste suivra.

Vous pouvez aussi vous procu­rer des injec­tions amai­gris­santes coûteuses qui réduisent votre appé­tit et vous garan­tissent presque à coup sûr une carence en protéines et une perte de masse muscu­laire. Et vous arrê­te­rez au bout d’un an, bien avant d’avoir atteint votre objec­tif de poids, et votre appé­tit revien­dra, et vous repren­drez le poids perdu, mais proba­ble­ment sous forme de graisse, et non de muscle.

Lorsque nos gènes ont été inscrits, nous étions à une époque où la nour­ri­ture était contrô­lée par la dispo­ni­bi­lité. Nous avions des contrôles externes sur ce que nous mangions. Nos ancêtres du paléo­li­thique étaient soumis à des contrôles externes. Ils ne pouvaient manger que ce qu’ils pouvaient attra­per ou cueillir. Ceux qui ne s’ac­com­mo­daient pas d’un régime pauvre en glucides, en graisses et en protéines ont été élimi­nés par la sélec­tion. Nous sommes les héri­tiers de ces gènes.

Alors qu’ils dispo­saient de moyens de contrôle externes (dispo­ni­bi­lité), nous devons mettre en place des moyens de contrôle internes (volonté). Et cela demande souvent des efforts.

Je suis sûr que tous ceux qui lisent ces mots ont surmonté l’ad­ver­sité d’une manière ou d’une autre. Et accom­pli des tâches néces­si­tant des efforts et du déni. Qu’il s’agisse d’ob­te­nir un diplôme univer­si­taire, de faire face à des problèmes majeurs au travail, d’éle­ver une famille ou autre, tout cela demande des efforts. Il en va de même pour une bonne santé.

L’un de mes dictons préfé­rés (et je n’ai aucune idée de qui l’a dit en premier, sinon je le cite­rais) est que le seul moment où l’on peut rouler en roue libre est celui où l’on descend la pente.

Alors, à l’heure des réso­lu­tions, n’ou­bliez pas de contrô­ler ce que vous pouvez contrô­ler. Un jour à la fois, un repas à la fois et, si néces­saire, une bouchée à la fois. ⚪️

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Article créé le 1/01/2024 - modifié le 18/01/2024 à 07h01

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