Avant-propos

Ma démarche

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En lisant ces pages, vous cher­chez peut-être un anti­dote à des choix insa­tis­fai­sants en matière de soin du corps, hygiène de vie, ou « philo­so­phie de l’exis­tence »… Au fil du texte, vous rencon­tre­rez un large éven­tail de liens vers des articles de synthèse ou des recommandations.

Ce serait toute­fois une erreur d’en attendre des recettes à collec­tion­ner pour aller mieux. Du style : « Vous dormez mal ? Prenez du magné­sium ! » avec un lien vers un service de vente en ligne… Ce que proposent, ad nauseam, de nombreux sites « de santé ». Or je n’ai rien à vendre !

Je suis de ceux qui déplorent l’en­va­his­se­ment d’un discours New-AgeN1 hostile à la méde­cine scien­ti­fique, bien que porteur d’un consu­mé­risme de thérapies.

Cette obses­sion du bien-être est nour­rie par la crainte du vieillis­se­ment et de la mala­die, para­doxa­le­ment asso­ciée chez beau­coup à une hygiène de vie approximative.

Quel que soit votre problème — ou celui de vos proches — une inter­ven­tion ponc­tuelle a de fortes chances de se réduire à son effet placeboN2. Au début, tout va mieux, le remède semble tenir ses promesses, et cela peut durer des jours ou des semaines. Puis il perd son effi­ca­cité et on passe à autre chose…

Sommaire

Feuille de route

Health Tools400

Il existe, bien entendu, des médi­ca­ments et inter­ven­tions peu effi­caces. J’en distingue trois caté­go­ries en ordre crois­sant d’uti­lité. La première : les arnaques, qui sont légion. La seconde, des pratiques qui permettent une amélio­ra­tion tempo­raire, par exemple un régime amai­gris­santN3 suivi d’une rechute — l’effet « yo-yo »N4. La troi­sième caté­go­rie, et la plus inté­res­sante à mes yeux, est celle d’in­ter­ven­tions qui ne s’avèrent effi­caces qu’une fois inté­grées à nos condi­tions d’exis­tence.

En clair, ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier…

Exemples :

  • Consommer « assez » de viande pour couvrir ses besoins en fer hémi­nique (voir N5) et en protéines offre peu d’in­té­rêt si l’on néglige d’in­clure aux repas suffi­sam­ment de vita­mine C permet­tant l’ab­sorp­tion du fer (voir l’étudeN6), ou encore si des facteurs anti­nu­tri­tion­nels empêchent l’as­si­mi­la­tion des protéines (voir l’étudeN7).
  • Se dépen­ser en jogging ou à bicy­clette le dimanche matin ne sert pas à grand chose si l’ef­fort est récom­pensé par des sucre­ries ou un festin fami­lial… L’entraînement peut d’ailleurs s’avé­rer dange­reux s’il se pola­rise sur la perfor­mance — voir mon article Overdose d’exercice ➜ danger.
  • Modifier son régime alimentaire ne produit pas d’ef­fet durable sur la santé, à moins d’in­ter­ve­nir simul­ta­né­ment sur la boisson, l’exercice physique, la restriction calorique, le sommeil, le stress… et j’en oublie certainement.

Les textes de couleur orange sont des liens vers les articles de ce site.

Après quelques années de lecture et de mise à l’es­sai de multiples recom­man­da­tions, j’en suis venu à consti­tuer une liste mini­male d’amé­lio­ra­tions de l’hy­giène de vie, une feuille de route que chacun peut adap­ter à son âge et à sa condi­tion physique :

  1. Nutrition, hydratation, protéines, glucides et lipides, compléments alimentaires etc.
  2. Exercice physique d'endurance
  3. Entraînement fractionné de haute intensité et entraînement musculaire MAF
  4. Gymnastique involontaire
  5. Demi-jeûne fractionné
  6. Sommeil
  7. Position assise et debout etc.

La rédac­tion de ce site est un travail docu­men­taire person­nel, donc certai­ne­ment pas une « exper­tise scien­ti­fique » : « Il n’y a de vérité scien­ti­fique que comme visée collec­tive, jamais comme dévoi­le­ment indi­vi­duel d’une vérité préexis­tante » (Andreotti B & C Noûs, 2020N8).

Je tiens à rappe­ler que ces pratiques ne peuvent pas se substi­tuer à un trai­te­ment médi­cal, bien qu’elles puissent contri­buer à l’ef­fi­ca­cité du soin ou la conso­li­da­tion d’une guéri­son. Seuls des profes­sion­nels de santé peuvent vous guider en présence de patho­lo­gie. Je n’ai aucune compé­tence, ni voca­tion, à donner un avis sur un trai­te­ment.

➡ Les lecteurs sont invi­tés à commen­ter, complé­ter ou contre­dire mes écrits en préci­sant leurs sources documentaires.

Les sources

Source : synthèse sur DALL‑E

Le site LeBonheurEstPossible.org est la partie visible d’un travail de veille scien­ti­fique qui occupe la majeure partie de mon temps depuis avril 2014. Il fait l’ob­jet de mises à jour quasi quoti­diennes. La collecte de données vise en prio­rité les publi­ca­tions de biomé­de­cineN9 porteuses de propo­si­tions que l’on peut mettre en pratique dans sa vie personnelle.

Certaines et certains pour­ront s’éton­ner que de nombreux sujets qui « font le buzz » ne soient pas abor­dés : j’ai choisi de me limi­ter à ceux issus de publi­ca­tions dans la presse scien­ti­fique, ou pour le moins qui font état d’une expé­rience clinique digne d’in­té­rêt. Autrement dit, un éven­tail un peu plus large que celui de la méde­cine fondée sur les preuvesN10 en prenant soin de préci­ser que telle ou telle propo­si­tion n’a pas encore été « vali­dée » (ou ne peut pas l’être) par des études cliniques.

La page Liens vers d'autres sites permet d’élar­gir la recherche dans le web fran­co­phone et anglo­phone. Je ne garan­tis pas la véra­cité des conte­nus de ces sites, mais j’es­saie pour le moins d’évi­ter ceux à voca­tion commerciale.

De nombreuses réfé­rences complètent mes articles pour invi­ter les inter­nautes à une lecture critique. Je veille toute­fois à ce que l’on puisse lire tous les articles « en diago­nale », quitte à reve­nir plus tard sur les liens.

Wikipedia

Les termes tech­niques sont expli­ci­tés, chaque fois que possible, par des liens vers l’en­cy­clo­pé­die coopé­ra­tive WikipediaN11.

Parmi toutes les ressources « grand public » dispo­nibles sur Internet, Wikipedia se reven­dique la plus proche d’un idéal de neutra­lité. Effectivement, comme le déplore Oscar Schwartz (2019N12), Facebook est devenu un réser­voir de désin­for­ma­tion virale, Twitter un espace de défou­le­ment, et YouTube le terrain de jeu des trollsN13 et de leurs théo­ries de conspiration…

De manière para­doxale, la neutra­lité (et la perti­nence) d’une page de Wikipedia pour­rait augmen­ter lorsque ses éditeurs appar­tiennent à des camps oppo­sés. En pratique, cette neutra­lité est suppo­sée être atteinte, non par un renon­ce­ment des « perdants » à leurs convic­tions, mais par des règles d’édi­tion qui obligent les éditeurs à adop­ter un langage respec­tueux et « distan­cié » — c’est une ency­clo­pé­die — tout en citant des sources véri­fiables. À propos de l’étude de Feng Shi et al. (2019N14), Oscar Schwartz écritN12 :

Ils ont constaté que lors­qu’une commu­nauté d’édi­tion est pola­ri­sée poli­ti­que­ment, la profon­deur et la préci­sion de l’in­for­ma­tion s’amé­liorent consi­dé­ra­ble­ment, et inver­se­ment, à mesure que les commu­nau­tés de travail deviennent idéo­lo­gi­que­ment homo­gènes, la qualité de la page se dété­riore de manière spectaculaire.

Ces obser­va­tions sur le trai­te­ment de l’in­for­ma­tion poli­tique s’ap­pliquent à l’in­for­ma­tion médi­cale, sujette elle aussi à des contro­verses et à de la mani­pu­la­tion d’opi­nions, sans oublier la fraude scien­ti­fique. Toutefois, les articles en fran­çais sont de bien moindre qualité que ceux en anglais parce que leurs rédac­teurs s’ef­forcent de gommer toute contra­dic­tion pour parve­nir à « la vérité » — qu’ils croient irré­fu­table car « conforme à la Science ». Selon eux, celle-ci devrait émer­ger d’un consen­sus plutôt que d’un examen critique obéis­sant aux règles de bonne pratique docu­men­taire. Ainsi, faute de discus­sion, les pages finissent par affi­cher l’opinion majo­ri­taire sur un sujet. Or une opinion n’est pas un « fait scien­ti­fique » : l’aspect itéra­tif et colla­bo­ra­tif du discours scien­ti­fique est seul garant de sa qualité…

Une ânerie repro­duite des centaines de fois dans des « sources secon­daires » ne devient pas une vérité ! Sauf peut-être pour la secré­taire perpé­tuelle de l’Académie des sciences, en France, décla­rant à la radio (le 24 avril 2020) que cette auguste insti­tu­tion avait pour objec­tif de rappe­ler des « véri­tés scien­ti­fiques irré­fu­tables » ! La nature même d’un fait scien­ti­fique, en « sciences dures », est qu’on puisse le mettre à l’épreuve de la réfu­ta­tionN15. Une propo­si­tion irré­fu­table ne saurait exis­ter que dans les cadres de la méta­phy­sique, de la reli­gion ou d’une idéo­lo­gie. Mais ce scien­tisme de café du commerce est dans l’air du temps…

Selon Justin Knapp, un contri­bu­teur — il va de soi « mâle et blanc » — très proli­fique de l’en­cy­clo­pé­die, la « bureau­cra­tie robuste » de Wikipedia serait indis­pen­sable pour « culti­ver un espace de désac­cords signi­fiants »N12 :

En raison de leur mission parta­gée [de créer une ency­clo­pé­die], les rédac­teurs de Wikipedia se situent géné­ra­le­ment à un niveau de surplom­be­ment de leur propre système de valeurs. Et les valeurs [à ce niveau] prévalent géné­ra­le­ment sur tout désac­cord sur une ques­tion particulière.

Cette vision idéa­liste n’est pas parta­gée par certains grands noms de Wikipedia, entre autres son co-fondateur Larry SangerN16 qui estime que l’en­cy­clo­pé­die s’est trans­for­mée en champ de bataille de groupes œuvrant à la pour­suite d’agen­das incom­pa­tibles. Toute tenta­tive d’ins­crire un point de vue dissi­dent sur une page contrô­lée par ces groupes donne lieu à une révo­ca­tion. Larry Sanger a écrit (le 14 juillet 2021N17) : « Si une seule version des faits est auto­ri­sée, cela donne une énorme possi­bi­lité aux personnes riches et puis­santes de prendre le contrôle de choses comme Wikipedia afin de renfor­cer leur pouvoir ». Se décri­vant lui-même comme un « conser­va­teur liber­taire », il a rejoint un autre projet d’en­cy­clo­pé­die (EveripediaN18) utili­sant la tech­no­lo­gie block­chainN19 pour assu­rer dans la trans­pa­rence la prise de déci­sion décen­tra­li­sée de modi­fi­ca­tions à partir de votes de « porteurs de jetons ».

La critique de Sanger rejoint celle d’in­tel­lec­tuels qui déplorent que le consen­sus faisant office de « preuve », sur Wikipedia, réclame néces­sai­re­ment l’ap­pui d’une auto­rité (orga­nisme de recherche, publi­ca­tion, personne célèbre…) basée en Occident. Par exemple, l’af­fir­ma­tion de Stephen Hawking selon laquelle une « singu­la­rité » proche du Big Bang échap­pe­rait aux « lois » de la physique et serait donc l’ins­tant de la « créa­tion divine » ne soulève aucune protes­ta­tion, en dépit de son carac­tère reli­gieux qui légi­time un récit créationniste…

Même problème avec les récits mythiques de person­nages comme Euclide, Pythagore, etc., arti­sans d’une science mise au crédit des « anciens Grecs », malgré l’ab­sence de preuve et l’exis­tence de tradi­tions bien anté­rieures en mathé­ma­tiques — par exemple les méthodes de calcul en prove­nance de l’Inde. Pour plus d’in­for­ma­tion, voir les ouvrages de mon collègue C.K. Raju, tels que Is Science Western in Origin ? dont j’ai effec­tué la traduc­tion (Raju 2022N20). Raju écrit dans California, Indian Calculus and the Technology Race (2021) :

[…] exac­te­ment la posi­tion de Wikipedia, la vérité de l’his­toire occi­den­tale doit être déci­dée, non pas sur la base de sources primaires, mais seule­ment en réfé­rence aux croyances (ou à la foi) en une « source fiable », et comme chacun le sait (!) seules les sources blanches/occidentales sont fiables !

Une diffé­rence radi­cale entre les pages de mon site et celles de Wikipedia est donc la cita­tion de sources primaires, par exemple un article sur le site d’une revue scien­ti­fique à comité de lectureN21, là où Wikipedia n’ac­cepte que des sources secon­daires, par exemple ce que tel jour­nal ou tel ouvrage dit du même article (WikipediaN22) :

La présence d’une infor­ma­tion dans une source secon­daire donne un certain degré d’ob­jec­ti­vité et de neutra­lité aux choix des infor­ma­tions rete­nues dans un article, car cette sélec­tion a été faite par des tiers, et non par les wikipédiens.

Le problème est que ces sources secon­daires reflètent, au mieux, le consen­sus sur une ques­tion contro­ver­sée, les sources diver­gentes étant déli­bé­ré­ment écar­tées — aujourd’­hui étique­tées « complo­tistes ». Wikipedia apporte plus d’im­por­tance à la « perti­nence » qu’à la fiabi­lité d’une source. Par exemple, une infor­ma­tion publiée au Journal Officiel fran­çais ne peut être citée que par l’in­ter­mé­diaire de sources secondaires !

Katherine Maher, ancienne direc­trice de la fonda­tion Wikimedia, n’hé­si­tait pas à décla­rer dans une confé­rence TED :

Les wiki­pé­diens qui écrivent ces articles ne cherchent pas à trou­ver la vérité. Pour nos désac­cords les plus déli­cats, la recherche de la vérité n’est pas le meilleur point de départ. Le respect de la vérité est peut-être devenu une distrac­tion qui nous empêche de trou­ver un consen­sus et de faire avan­cer les choses importantes.

Le monde des médias conven­tion­nels et des réseaux sociaux est devenu le terrain de jeu d’ex­perts qui ont réponse à tout, au détri­ment des scien­ti­fiques qui savent poser des ques­tions. Experts qui s’ar­rogent le droit de parler « au nom de la Science » ! La situa­tion risque d’empirer avec la popu­la­ri­sa­tion de robots conver­sa­tion­nels comme ChatGPTN23 ou GoogleBardN24, entraî­nés à la resti­tu­tion de théo­ries, croyances et expli­ca­tions majo­ri­taires : reflets de ce consen­sus tyran­nique des sources secon­daires, supposé satis­faire toutes les requêtes, encensé par Wikipedia…

La bataille fait rage dans le domaine des méde­cines « non conven­tion­nelles », car des moteurs de recherche (comme Google) ou des héber­geurs de conte­nus (comme Pinterest) modi­fient leurs algo­rithmes pour masquer des conte­nus quali­fiés de « désin­for­ma­tion » par des agences d’éva­lua­tion, souvent commis­sion­nées et finan­cées par des instances gouver­ne­men­tales. Ces agences signalent tout désac­cord avec les infor­ma­tions four­nies par les orga­nismes offi­ciels ou les socié­tés (soi-disant) savantes. Leurs détrac­teurs les accusent de compli­cité avec les indus­triels de la phar­ma­cie ou de l’agro-alimentaire. Dans le camp d’en face, on dénonce les conflits d’in­té­rêt entre auteurs « déviants » et une indus­trie qui tient le marché de « produits natu­rels » ou de « trai­te­ments alternatifs ».

Théâtre de nombreuses confron­ta­tions et contro­verses, la page Wikipedia en fran­çais dédiée à Gilles-Éric SéraliniN25 et son onglet de discus­sion (quoi qu’on en pense) illus­trent bien ce dilemme et l’im­pos­si­bi­lité d’en four­nir un compte-rendu neutre et « distancié ».

Page Wikipedia Michel de Lorgeril
captée le 14 décembre 2021 (N26)

Autre exemple cari­ca­tu­ral de rédac­tion de pages biogra­phiques par des personnes incom­pé­tentes qui ne prennent pas la peine d’étu­dier les objets qu’elles décrivent : la biogra­phie de Michel de LorgerilN26 où l’on apprend qu’il affirme[rait] que les statines sont inutiles dans le trai­te­ment de l’hy­per­cho­les­té­ro­lé­mie. Interprétation d’une inson­dable idio­tie : personne n’a jamais contesté que les statines font « bais­ser le choles­té­rol » ; c’est unique­ment la preuve d’une rela­tion causale entre le niveau de choles­té­rol et le risque d’ac­ci­dent cardio­vas­cu­laire qui est discu­tée dans les ouvrages de ce cher­cheur — voir mon article Pourquoi diminuer le cholestérol ? et une version de la page anté­rieure à cette mani­pu­la­tion (Wikipedia avant 2017N27).

Un admi­nis­tra­teur commente sur l’on­glet « discussion » :

Le problème est surtout que nous ne sommes pas là pour recher­cher la Vérité mais pour retrans­crire les articles de presse jugés fiables car prove­nant de sources fiables. Que vous ne soyez pas en accord avec le contenu de ces articles n’y chan­gera donc rien, puisque WP est un simple miroir – synthé­tique – de ces sources de référence.

Le même onglet « discus­sion » affi­chait d’autres critiques, notam­ment celles, très perti­nentes, de l’uti­li­sa­teur “Parler vrai” qui a été banni de Wikipedia au motif : « Pas venu pour contri­buer serei­ne­ment ». La suppres­sion de toutes ses remarques est emblé­ma­tique de la censure exer­cée par une poignée d’ad­mi­nis­tra­teurs — voir ma saisie PDF avant modi­fi­ca­tion le 8/4/2024.

Les anglo­phones peuvent consul­ter l’on­glet « discus­sion » de la page consa­crée à Dr John Campbell (suivre ce lien). Ici aussi, les mani­pu­la­teurs se limitent à un petit nombre de crétins dissi­mu­lés derrière leurs pseudonymes.

Wikipedia est en défi­ni­tive la pire source d’in­for­ma­tions sur des person­na­li­tés ou des ouvrages qui vont à l’en­contre d’idées reçues, de par sa dépen­dance exclu­sive de sources secon­daires, à savoir les opinions parta­gées par des articles — voire de simples coupures de presse — produites ou copiées par des gens qui pour la plupart n’ont pas lu les travaux qui en sont à l’origine !

Le plus affli­geant est que les recti­fi­ca­tions suggé­rées dans l’on­glet « discus­sion » sont à leur tour réfu­tées à partir de « sources secon­daires » aussi ridi­cu­le­ment désin­for­mées — allant jusqu’à citer comme « sources indé­pen­dantes » des entre­prises de fact checking comme la sulfu­reuse « Fact & Furious »

Pour éviter de repro­duire sur ce site les biais induits (souvent à mon insu) sur les sujets sensibles, je restreins donc, autant que possible, les liens aux pages Wikipedia conçues pour faci­li­ter la compré­hen­sion d’un terme médi­cal, cultu­rel ou tech­nique, qui à première vue ne fait l’ob­jet d’au­cune contro­verse. Malgré les réserves expri­mées ici, j’ai dès le début soutenu — y compris finan­ciè­re­ment, par naïveté — ce projet d’en­cy­clo­pé­die « coopérative »…

Les archives ouvertes

Source : CC BY-SA 4.0

Les publi­ca­tions scien­ti­fiques (en texte inté­gral) peuvent en prin­cipe être télé­char­gées à partir du site de l’or­ga­nisme qui en a assuré la publi­ca­tion. Un lien vers ce télé­char­ge­ment est dans ce cas publié dans des réper­toires comme PubMedN28 pour ce qui concerne la méde­cine et la biolo­gie. Ces liens sont à présent rendus pérennes grâce à l’uti­li­sa­tion d’iden­ti­fiants pérennes (persistent iden­ti­fiers, PIDN29) qui permettent au lien de rester valide si le docu­ment a changé de place. Un autre serveur d’iden­ti­fiants pérennes a été implé­menté sur ce site (voir explications techniques).

Il peut être coûteux d’ac­cé­der aux télé­char­ge­ments si l’on n’y accède pas depuis un site insti­tu­tion­nel béné­fi­ciant d’un abon­ne­ment forfai­taire aux jour­naux concer­nés. En effet, la plupart font payer chaque télé­char­ge­ment — quelques dizaines d’eu­ros — de sorte que le partage des données de recherche n’est pas une opéra­tion ouverte (à tous les citoyens). Ce problème d’éthique de la recherche a fait l’ob­jet de longues négo­cia­tions entre les commu­nau­tés de cher­cheurs, les maisons d’édi­tion et les pouvoirs publics.

C’est dans ce cadre qu’ont été créés des sites d’ar­chives ouvertes dont le plus connu en France est le site d’ar­chive ouverte pluri­dis­ci­pli­naire « HAL ». Les dépôts sur HAL sont effec­tués par les auteurs de l’ar­ticle, et le dépôt du texte inté­gral — PDF gratui­te­ment télé­char­geable — n’est qu’en option. Pour cette raison, de nombreux dépôts se limitent aux notices biblio­gra­phiques, ce qui permet au mieux un cata­lo­gage de produc­tions scien­ti­fiques. J’ai fait partie des archi­vistes qui militent pour un dépôt inté­gral des publi­ca­tions, et donc pour la gratuité des partages de données, quel que soit le statut du requé­rant (Ha-Duong M & E Daphy, 2010N30).

Entretemps, d’autres systèmes d’ar­chives ouvertes ont été mis en place par des entre­prises privées, qui tirent profit d’abon­ne­ments premium permet­tant un suivi plus détaillé des consul­ta­tions ; c’est le cas d’Academia et de ResearchGate. Pour un auteur inscrit (c’est mon cas), ces plate­formes « mois­sonnent » d’autres archives ou cata­logues en créant auto­ma­ti­que­ment des notices. L’auteur est ensuite contacté pour auto­ri­ser le dépôt du texte inté­gral — par exemple dispo­nible sur HAL. Les auteurs asso­ciés à un même article, ou cités dans un article, sont aussi contac­tés pour vali­der la cita­tion ou l’as­so­cia­tion. Ces dispo­si­tifs favo­risent consi­dé­ra­ble­ment la circu­la­tion des publi­ca­tions scien­ti­fiques et les échanges entre auteurs. L’inconvénient est que des articles non publiés peuvent être dépo­sés sur ces plate­formes, ce qui exclut toute garan­tie de vali­da­tion par des relecteurs.

Autres sources

Quelques sites de litté­ra­ture « para­scien­ti­fique » rédi­gés par des prati­ciens de santé ou des cher­cheurs anglo­phones — Lucie MailingN31, Denise MingerN32, Bill LagakosN33 etc. — ou fran­co­phones tels que Jérémy AnsoN34, contiennent des liens vers des sources fiables (jour­naux à comité de lectureN21) et sont riches en commen­taires. Ils me servent de points d’en­trée vers les publi­ca­tions scien­ti­fiques. Ces auteurs s’af­frontent parfois dans des contro­verses étayées de réfé­rences précises. Des profes­sion­nels de santé, des entraî­neurs spor­tifs et autres « routards de la vie saine » contri­buent aux commen­taires, dont la somme peut dépas­ser la taille de l’ar­ticle. Autant de pistes nouvelles…

Par contre, de nombreux sites de « santé natu­relle », en fran­çais ou en anglais, n’existent que pour promou­voir la vente de produits mira­cu­leux, avec souvent des annonces de « condi­tions excep­tion­nelles » selon un modèle bien rôdé aux USA — voir mon article “Health coaching” : business models en roue libre…

Sans néces­sai­re­ment parta­ger ses opinions poli­tiques, j’adhère plei­ne­ment à la thèse d’Anne-Sophie Chazaud (2020N35) selon laquelle la mission du pouvoir poli­tique est de dire le droit et de défendre la liberté d’ex­pres­sion exer­cée sous la forme de débats contra­dic­toires, indis­pen­sables à une démarche citoyenne ou scien­ti­fique. La recherche de vérité est du ressort de la science, pas de la politique…

Vigilance et esprit critique

confusion

La lecture d’une page en ligne me prend parfois plusieurs jours pour consul­ter les sources et suivre les commen­taires qui renvoient à d’autres sites ou à des articles de synthèse.

➡ Différence avec les sites fran­co­phones souvent commen­tés de manière super­fi­cielle, quand ils ne sont pas colo­ni­sés par des trolls…

Je consulte fréquem­ment les avis contraires sur des sites comme skep​dic​.comN36, ratio​nal​wiki​.orgN37, scien​ce​ba​sed​me​di​cine​.orgN38, ou en tapant un nom ou un mot clé avec ‘debun­ked’, ‘quack’ ou ‘hoax’ comme requête d’un moteur de recherche.

Ici aussi avec prudence, car un scep­ti­cisme de façade semble être le fonds de commerce de certains auteurs. Les uns font preuve d’un confor­misme naïf drapé dans une rhéto­rique de « socio­lo­gie pour les nuls » — exemple typique d’un site anonyme : N39.

D’autres n’existent que pour leur seule acti­vité de quack busting (chasse aux char­la­tans). Une critique de leurs postures a été clai­re­ment expo­sée dans l’ar­ticle Contre l’im­pos­ture et le pseudo-rationalisme (Andreotti B & C Noûs, 2020N8). Lire aussi une série d’ar­ticles consa­crés à une critique des fonde­ments de la zété­tiqueN40, une pratique qui s’af­fiche comme exem­plaire de scep­ti­cisme métho­do­lo­gique (Enthalpiste, 2023N41) :

[…] la zété­tique prétend se fonder sur la recherche et la pratique scien­ti­fique, mais ne fait qu’en singer l’apparence et en récla­mer le pres­tige. Elle n’est qu’un appel à quelques notions de « bon sens » avec un vernis de pseudo-protocoles de recherche alors qu’elle ne se fonde sur rien, et ne rentre dans aucun des critères de carac­té­ri­sa­tions de la recherche acadé­mique. Des aspects qui sont indé­nia­ble­ment propres aux pratiques pseudoscientifiques.

À titre d’exemple de réponse à une mani­pu­la­tion poli­tique, on peut vision­ner l’ex­posé du statis­ti­cien Pierre Chaillot (5 mars 2023N42) répon­dant aux fact checkers (sic) de Conspiracy Watch qui ont tout essayé pour discré­di­ter son ouvrage (2023N43) — sauf d’en analy­ser et criti­quer le contenu !

J’évite aussi de relayer les « révé­la­tions » de personnes qui font étalage de leurs diplômes univer­si­taires, et paraissent de bonne foi, sauf qu’elles ignorent tout des tech­niques numé­riques de recherche docu­men­taire qui leur permet­traient d’étayer leurs propos. Par exemple la recherche dans l’Archive InternetN44 des modi­fi­ca­tions du contenu d’un site… Grisées par un biais de confir­ma­tionN45, elles relaient sans véri­fi­ca­tion tout ce qui va dans leur sens de leurs convictions.

Comme l’ex­plique Marc Girard, « il s’agit d’esquisser une juste voie entre la confiance aveugle d’une part et la défiance systé­ma­tique d’autre part » (Girard M, 2011N46 pièce jointe Pourfendeurs de “hoax” page 4).

Mon but n’est pas de convaincre mais d’in­for­mer. Cela, dans les limites de mes compé­tences et des infor­ma­tions auxquelles j’ai pu avoir accès. N’ayant rien à vendre ni répu­ta­tion à défendre, j’ex­plore tout sujet qui a des impli­ca­tions pratiques sur notre santé et notre style de vie. S’il relève de débats d’ex­perts, je commence par l’abor­der via des articles invités. Mais si je ressens la néces­sité de m’y inves­tir, il fait l’ob­jet d’un travail docu­men­taire de longue haleine, avec d’in­ces­santes correc­tions d’erreurs.

Ultime précau­tion : pour tout ouvrage proposé sur une plate­forme de vente en ligne, je consulte en premier les avis les plus défa­vo­rables — par exemple une seule étoile chez Amazon​.com. Et surtout, contrairement aux wikipédiens, je n’en publie aucun commen­taire avant de l’avoir lu !

Illustration des dispa­ri­tés entre « résumé », « intro­duc­tion » et « résul­tats » d’une publi­ca­tion scientifique

En remon­tant à la source de l’in­for­ma­tion, par exemple le texte inté­gral d’un article de jour­nal scien­ti­fique, on peut en corri­ger une descrip­tion incom­plète, voire erro­née, qui était celle d’au­teurs insuf­fi­sam­ment atten­tifs à la rédac­tion de leur résumé. Ces contre­sens sont repro­duits à l’iden­tique sur une multi­tude de sites. Plus grave pour nous, les cita­tions sont souvent traduites en fran­çais sans aucune mention des sources ! 🙁

La diffé­rence entre le contenu d’un article et les conclu­sions appa­rais­sant dans son résumé ou son titre incite le lecteur peu averti à accor­der de l’im­por­tance à un résul­tat non signi­fi­ca­tif. Les auteurs ont réalisé un “spin” pour trom­per leur vigi­lance. En 2019, des spins ont été déce­lés dans plus de la moitié de 116 articles publiés en psychia­trie (Maisonneuve H, 2019N47).

L’effondrement du profes­sion­na­lisme scien­ti­fique n’est pas un phéno­mène récent, bien qu’il soit dénoncé avec plus de véhé­mence depuis la « crise sani­taire » asso­ciée à la pandé­mie CoVID. Un thème plus ancien, porteur d’en­jeux à long terme pour la santé (si ce n’est la survie) de l’es­pèce humaine, est celui de la « crise clima­tique ». Sa média­ti­sa­tion abusive m’a convaincu d’ou­vrir ce dossier — voir mon article Discours sur le climat.

De l’erreur involontaire à la fraude

« Suivez la science » est l’énoncé le plus anti­scien­ti­fique qui soit.
Le prin­cipe scien­ti­fique est de poser des ques­tions.

Source : Dave Smith @dss66

Certaines études scien­ti­fiques font l’ob­jet de rétrac­ta­tions suite à la décou­verte d’in­co­hé­rences, voire de fraudesN48 qui avaient échappé aux relec­teurs. Un édito­rial du rédac­teur en chef du pres­ti­gieux jour­nal The Lancet affir­mait en 2015 que près de la moitié des études biomé­di­cales seraient fausses (Verschoore V, 2015N49). Il s’agit surtout de biais métho­do­lo­giques qu’Alexis Clapin a décrits dans son excellent ouvrage Enquêtes médi­cales & évalua­tion des médi­ca­ments : de l’er­reur invo­lon­taire à l’art de la fraude (2018N50).

H Edmund Pigott et al. ont par exemple refait les calculs de l’étude Sequenced Treatment Alternatives to Relieve Depression (STAR*D) (NIMH, 2006N51) qui mesu­rait les effets de 14 trai­te­ments anti­dé­pres­seurs. Ils ont montré que le proto­cole annoncé n’avait pas été suivi scru­pu­leu­se­ment. Selon les inves­ti­ga­teurs de STAR*D, près de 70 % des patients trai­tés n’au­raient plus de symp­tômes. Ce résul­tat est impor­tant, compte tenu de l’énorme publi­cité accor­dée à STAR*D pour justi­fier la pres­crip­tion de médi­ca­ments anti­dé­pres­seurs. La réalité est bien diffé­rente (Pigott HE et al., 2022N52).

Dans la préface de son ouvrage Unreliable : Bias, Fraud, and the Reproducibility Crisis in Biomedical Research (à paraître, 2025N53), Csaba Szabo écrit (cité par Leonid Schneider) :

Si vous pensez qu’il est déjà assez grave que les scien­ti­fiques ne puissent pas repro­duire les données d’autres scien­ti­fiques, consi­dé­rez ceci. Il s’avère que la plupart des scien­ti­fiques ne peuvent même pas repro­duire leurs propres données. En 2016, la pres­ti­gieuse revue scien­ti­fique Nature a publié les résul­tats d’une enquête anonyme. Plus de 1500 scien­ti­fiques ont répondu et, dans les domaines de la biolo­gie et de la méde­cine, 65 à 75 % des personnes inter­ro­gées ont déclaré être inca­pables de repro­duire des données publiées par d’autres, et 50 à 60 % ont reconnu avoir des diffi­cul­tés à repro­duire les résul­tats de leurs propres recherches antérieures.

Ces pour­cen­tages décré­di­bi­lisent, du moins dans le domaine de la biomé­de­cine, le discours selon lequel il s’agi­rait de pratiques margi­nales de quelques cher­cheurs malhon­nêtes. Szabo ajoute : « Les impli­ca­tions sont effrayantes : il semble que l’en­semble de la litté­ra­ture biomé­di­cale publiée ne soit pas fiable. »

Il arrive que les éditeurs mènent une enquête sur la base de soup­çons de liens d’in­té­rêt des auteurs d’une publi­ca­tion. C’est le cas de Sage Journals qui a rétracté trois études sur l’avor­te­ment — dont deux citées par un juge fédé­ral dans une affaire contre la pilule abor­tive mifé­pris­tone (RU-486) — après qu’une enquête a révélé des failles métho­do­lo­giques et des conclu­sions trom­peuses (Robertson R, 2024N54) :

Sage a confirmé que tous les auteurs de l’ar­ticle, sauf un, étaient affi­liés à un ou plusieurs des orga­nismes suivants : Charlotte Lozier Institute, Elliot Institute, American Association of Pro-Life Obstetricians and Gynecologists [AAPLOG], tous des orga­nismes “Pro-Life”, bien qu’ils aient déclaré n’avoir aucun conflit d’in­té­rêts lors­qu’ils ont soumis l’ar­ticle pour publi­ca­tion ni dans l’ar­ticle lui-même.

Le signa­le­ment de fraudes est devenu monnaie courante, car initié de manière trans­pa­rente par les acteurs de la recherche avec l’ins­tal­la­tion du site PubPeerN55. Ce site colla­bo­ra­tif permet aux scien­ti­fiques de faire la distinc­tion entre des fake news et de véri­tables alertes (Forest C, 2018N56). Il est bien entendu criti­qué par celles/ceux qui se perçoivent comme « victimes » poten­tielles de ce qui est (abusi­ve­ment) dési­gné comme de la « déla­tion ». Un lecteur commente (Chevassus-au-Louis N, 2018N57) :

Et pour­quoi les cher­cheurs auraient-ils peur de se faire « épin­gler » sur des sites tels que ‘PubPeer’ ou ‘For Better Science’ lorsque le travail a été fait en toute bonne foi et selon les règles déon­to­lo­giques ? Bien entendu l’erreur peut se glis­ser, dans les publi­ca­tions scien­ti­fiques comme ailleurs, malgré les filtres impo­sés par les revues spécia­li­sées. Mais une erreur, tout comme une mauvaise inter­pré­ta­tion de données, cela ce corrige !

Certains lanceurs d’alertes inter­viennent ouver­te­ment, comme Prof. Vicky Vance dans la très média­ti­sée « affaire Voinnet », tandis que la plupart se protègent sous l’ano­ny­mat afin d’évi­ter toute réper­cus­sion sur leur carrière, sachant que leurs orga­nismes de tutelle ont tendance à impo­ser une loi du silence (Schneider L, 2018N58). Voir par exemple une lettre ouverte adres­sée à la direc­tion du CNRS par un collec­tif de lanceurs d’alerte (Bishop D et al., 2023N59) et les échanges de cour­riers qui ont suivi… La France est le théâtre de pratiques frau­du­leuses d’au­tant plus scan­da­leuses que leurs auteurs échappent à toute inves­ti­ga­tion des tutelles — voir par exemple l’ar­ticle Lille Papermille (Schneider L, 2023N60).

Je ne sais s’il vaut mieux rire ou pleu­rer en écou­tant de brillants expo­sés sur l’éthique scien­ti­fique par des orateurs ou des “fact checkers” qui paraissent vivre dans un monde où n’exis­te­raient ni fraude scien­ti­fique ni conflits d’intérêt !

Un exposé compré­hen­sible sur les méthodes de mani­pu­la­tion de données a été publié par Milton Packer — voir la version fran­çaise dans l’ar­ticle Comment détecter une manipulation de données ?

Le proces­sus de rétrac­ta­tion de publi­ca­tions est docu­menté entre autres par Retraction WatchN61. Voir par exemple, dans le domaine qui nous inté­resse, une série d’ar­ticlesN62 sur les bien­faits suppo­sés de la curcu­mineN63 qui avaient été cités plusieurs milliers de fois, ou encore la rétrac­ta­tion de publi­ca­tions aux données mani­pu­lées sur les risques des vaccinsN64Retraction Watch est à son tour la cible de critiques (exempleN65) sur son manque de trans­pa­rence, de possibles conflits d’in­té­rêt et l’ab­sence de respon­sa­bi­lité (accoun­ta­bi­lity) envers la commu­nauté scien­ti­fique dont il est supposé signa­ler les dérives.

Dessin de Leonid Schneider. Source : N66

L’augmentation expo­nen­tielle du volume de publi­ca­tions en biomé­de­cine, notam­ment dans des jour­naux scien­ti­fiques en quête de noto­riété, se traduit par un « trop-plein » qui incite les cher­cheurs à privi­lé­gier le facteur d’im­pactN67 devant la qualité scien­ti­fique de leurs produc­tions. Il devient hasar­deux de navi­guer dans un flot d’in­for­ma­tions entre­tenu par la multi­pli­ca­tion des cita­tions. Faute d’ac­cès aux données brutes, et faute de répli­ca­tion des résul­tats, la popu­la­rité d’une théo­rie nouvelle n’est pas un indice fiable de sa perti­nence. Lire à ce sujet Overflow in science and its impli­ca­tions for trust (Siebert S et al., 2015N68) et un article sur la fraude à la cita­tion dans les méta­don­nées de publi­ca­tion (Guérineau E, 2024N69).

La fraude scien­ti­fique ne se limite pas à la biomé­de­cine. Elle touche tous les domaines de recherche dans lesquels une décou­verte spec­ta­cu­laire pour­rait résoudre des problèmes vitaux de l’hu­ma­nité : la santé, l’en­vi­ron­ne­ment, la produc­tion d’éner­gie… On peut citer pour exemple des inven­teurs affir­mant maîtri­ser la Fusion froideN70 pour produire de l’éner­gie à très bas coût. Les anglo­phones peuvent lire la saga de ces décou­vertes (Clyde S, 2020N71 ; Bryce I, 2019N72) dont les auteurs ont réussi à berner, non seule­ment le grand public et des jour­na­listes scien­ti­fiques, mais jusqu’à des lauréats de Prix Nobel !

La pres­sion exer­cée sur les cher­cheurs et leurs équipes par les déci­deurs char­gés de répar­tir une manne finan­cière toujours plus réduite (dans le secteur public) est à l’ori­gine d’une pratique en rupture avec l’éthique scien­ti­fique : la publi­ca­tion dans des jour­naux « préda­teurs » qui acceptent contre paie­ment à peu près n’im­porte quel article sans préju­ger de sa valeur scientifique.

Certains jour­naux (réel­le­ment préda­teurs) affichent dans leur « comité scien­ti­fique » les noms de profes­seurs célèbres qui n’ont jamais été solli­ci­tés pour en faire partie… Ils sont asso­ciés à des groupes sans loca­li­sa­tion véri­fiable qui décernent — moyen­nant rému­né­ra­tion — des « prix scien­ti­fiques » aux cher­cheurs en demande de visi­bi­lité, ou orga­nisent des confé­rences préda­trices sur des bateaux de luxe (Schneider L, 2017N73). Une liste noire de jour­naux préda­teurs (Beall’s listN74) avait été rendue publique jusqu’en 2015, reco­piée, modi­fiée ou recons­truite depuis, mais une telle pratique basée sur des critères incom­plets ou contes­tables fait appa­raître comme discri­mi­na­toire tout recours à des listes « noires » ou « blanches » (Teixeiera da Silva J et al., 2022N75). Les dérives de cette approche dépassent le cadre de simples « contro­verses scien­ti­fiques » (Teixeiera da Silva J & SG Kimotho, 2021N76 p. 2) :

Beall a égale­ment fait preuve d’une atti­tude condes­cen­dante, et poten­tiel­le­ment raciste : Lorsqu’il s’agit d’édi­teurs de pays en déve­lop­pe­ment, il déclare : « Ecoutez, lorsque je découvre un nouvel éditeur du Nigeria, j’ad­mets que je suis plus méfiant que je ne le serais si l’édi­teur venait, par exemple, du Vatican. » […]

Sur le site For Better Science, ‘Smut Clyde’ (nom d’emprunt) décrit en détail les pratiques frau­du­leuses d’au­teurs ou éditeurs de jour­naux préda­teurs s’ef­for­çant d’ac­cré­di­ter des thèses margi­nales sur les liens entre vacci­na­tion et mala­dies auto-immunes, la toxi­cité des adju­vants, de nouveaux trai­te­ments « bio-médicaux » de l’au­tisme etc. Ces publi­ca­tions sont par la suite citées en réfé­rence par des groupes de pres­sion ou des mili­tants en panne d’es­prit critique…

Créer une nouvelle « revue scien­ti­fique » est en réalité très facile : il suffit par exemple de remplir le formu­laire de SciEPN77, un service préda­teur lancé en 2012 avec la créa­tion simul­ta­née de 85 « revues » (Schneider L, 2021N78). Selon la Beall’s list, « cette pratique consis­tant à créer un éditeur avec un nombre exces­sif de revues est appe­lée “démar­rage de flotte” »

Les articles publiés dans ces jour­naux préda­teurs peuvent néan­moins être réfé­ren­cés sur PubMedN28 via des pratiques de contour­ne­ment. Schneider cite le cas d’un profes­seur de méde­cine à New York (2021N78) :

Ce qui est bizarre, c’est que les articles de McFarlane (et de sa femme !) publiés dans ces revues préda­trices, prin­ci­pa­le­ment dans l’American Journal of Medical Case Reports, sont tous bien réper­to­riés dans PubMed, ce qu’il obtient en utili­sant une faille acces­sible aux cher­cheurs finan­cés par les NIHN79 [National Institutes of Health aux USA]. Seulement, McFarlane n’est pas vrai­ment financé par les NIH, le profes­seur blanc utilise la subven­tion d’un collègue de la faculté desti­née à la forma­tion à l’an­ti­ra­cisme et au recru­te­ment des mino­ri­tés ! Et il n’y a rien que PubMed puisse ou veuille faire contre cet abus du système.

MDPI (Multidisciplinary Digital Publishing Institute) est un éditeur commer­cial de revues scien­ti­fiques en libre accès qui imposent des frais de publi­ca­tion. En 2024, il a été dégradé au rang de préda­teur par les orga­nismes scien­ti­fiques en Finlande, ce qui ne l’a pas empê­ché de signer un accord avec plus de 100 univer­si­tés alle­mandes, en décembre 2024, aux termes duquel leurs cher­cheurs auront obli­ga­tion de passer par MDPI pour leurs publi­ca­tions. Cette dispo­si­tion est justi­fiée par des écono­mies de frais de publi­ca­tion. Les malver­sa­tions sont détaillées sur la page Wikipedia en anglais mais absentes de la version française…

Des services de rédac­tion auto­ma­tique d’ar­ticles fictifs au contenu très élaboré, avec de fausses iden­ti­tés et/ou affi­lia­tions (incluant des iden­ti­fiants ORCID) existent sous le surnom de moulins à papier (paper mills). Ils ont été créés en réponse à la pres­sion exer­cée par le gouver­ne­ment chinois en matière de publi­ca­tions (Lin S, 2013N80), et prin­ci­pa­le­ment utili­sés par des cher­cheurs en biomé­de­cine en quête de promo­tion, souvent pour vanter les quali­tés de la méde­cine tradi­tion­nelle chinoise, ce qui les met à l’abri de toute suspi­cion de leurs supé­rieurs hiérar­chiques. Ces moulins à papier effec­tuent toutes les démarches de soumis­sion des articles en se faisant passer pour leurs auteurs avec de fausses adresses mail (Schneider L, 2020N81, 2021N82 ; Byrne JA & J Christopher, 2020N83). Il est vrai­sem­blable que des membres de comi­tés édito­riaux (ou des relec­teurs) de jour­naux scien­ti­fiques renom­més ont été corrom­pus pour lais­ser passer de tels articles moyen­nant rémunération.

Dessin de Leonid Schneider (source)

Les moulins à papier peuvent fabri­quer auto­ma­ti­que­ment de faux articles en assem­blant des frag­ments de textes et des images copiés d’autres publi­ca­tions dans le même champ disci­pli­naire. Pour échap­per aux logi­ciels de détec­tion de plagiat, une astuce consiste à passer par la traduc­tion auto­ma­tique dans une quel­conque langue étran­gère puis à reve­nir à la langue d’ori­gine (reverse-translation). On remplace de cette manière des suites de mots courantes par des « expres­sions tortu­rées » de sens iden­tique, comme par exemple « Counterfeit conscious­ness » à la place de « Artificial Intelligence » (Else H, 2021N84).

La détec­tion des fraudes a été accé­lé­rée par la mise à dispo­si­tion de tech­niques d’ana­lyse d’images qui détectent les copies et trans­for­ma­tions simples de frag­ments d’images réali­sées à l’aide de logi­ciels tels que Photoshop™. Cette détec­tion fonc­tionne sur les images « brutes », sans connais­sance préa­lable du domaine scien­ti­fique. Des bases de données peuvent aussi aider à repé­rer les emprunts d’images à d’autres articles. Toutefois, les infor­ma­ti­ciens des moulins à papier déve­loppent de nouvelles tech­niques de trans­for­ma­tion, notam­ment à base d’in­tel­li­gence arti­fi­cielle, pour contour­ner ces systèmes de détection.

Un exposé très clair sur les dérives de pratiques scien­ti­fiques a été publié par Jérémy Anso (2019N85). Je tiens à clari­fier que, si de telles malver­sa­tions méritent d’être mises en exergue, c’est unique­ment pour inci­ter les lecteurs à la vigi­lance : tout ce qui est publié dans une revue à comité de lecture, quelle que soit sa répu­ta­tion, n’est pas obli­ga­toi­re­ment fondé scien­ti­fi­que­ment. (Les fact-checkers qui exercent dans les médias tombent faci­le­ment dans le panneau…)

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Crédit : Ricardo Martinez. Source : N86

Comme dans toute profes­sion, ce sont des phéno­mènes margi­naux, bien que nocifs en raison des conte­nus frau­du­leux véhi­cu­lés et de la défiance envers la science qu’ils entre­tiennent. La propor­tion d’ar­ticles enta­chés de « mécon­duite scien­ti­fique » serait aux envi­rons de 0.3 à 4.9 % (Thiese MS et al., 2017N87) mais elle paraît plus impor­tante dans des domaines très valo­ri­sés, en méde­cine, comme l’on­co­lo­gie, les cellules souches, la lutte anti-vieillissement, et les nano-technologies. La fraude existe à tous les niveaux de compé­tence des cher­cheurs, sans oublier certains Prix Nobel (Schneider L, 2020N88) !

On ne peut pas, pour autant, nour­rir avec de tels argu­ments le discours complo­tiste « on nous cache tout »… Par contre, la réflexion sur les pratiques de recherche et de commu­ni­ca­tion des résul­tats de recherche peut rappe­ler ce prin­cipe fonda­men­tal : La science est un héroïsme collec­tif (La Tronche en Biais, 2020N89).

Un scep­ti­cisme construc­tif (vigi­lan­tism) est donc attendu dans le monde scien­ti­fique et celui plus vaste de la presse de vulga­ri­sa­tion, avec des effets posi­tifs et parfois néga­tifs (Teixeira da Silva JA, 2016N90). Cette vigi­lance serait le seul rempart contre des mouve­ments anti-science qui, selon certains, mettent en péril la démo­cra­tie dans les pays indus­tria­li­sés. Réflexion qui trouve un écho inquié­tant dans l’ac­tua­lité parti­sane. Shawn Lawrence Otto cite (2012N86) :

La plate­forme du Parti Républicain au Texas condamne « l’en­sei­gne­ment de tech­niques de pensée critique et programmes du même ordre … qui ont pour objec­tif de défier les croyances établies des étudiants et de sabo­ter l’au­to­rité parentale ».

Un essai remar­quable sur le scep­ti­cisme construc­tif est l’ar­ticle de Denise Minger qu’elle a construit sur des exemples d’ana­lyse de théo­ries de complot qui circu­laient pendant l’épidémie CoVID-19 : Some thoughts on thin­king criti­cally in times of uncer­tainty, and the trap of lopsi­ded skep­ti­cism (Minger D, 2020N91).

La compi­la­tion et l’ana­lyse d’in­for­ma­tions ne se réduit donc pas à l’empilage d’opi­nions choi­sies en renfor­ce­ment d’idées précon­çues. Elle néces­site un niveau mini­mum de compré­hen­sion des sujets traités.

« Experts » YouTube

Les réseaux sociaux et les blogs ont permis la nais­sance une nouvelle caté­go­rie de scien­ti­fiques que je désigne comme « experts YouTube ». Il s’agit de cher­cheurs qui ont un pedi­gree attesté par leurs publi­ca­tions dans des jour­naux scien­ti­fiques à comité de lecture. Certains occupent même un poste de respon­sa­bi­lité dans un orga­nisme de recherche publique. Mais ils se rendent visibles dans les médias grand public ou dans des ouvrages de vulga­ri­sa­tion en abor­dant des sujets qui n’ont de scien­ti­fique que l’apparence.

On voit ainsi d’an­ciens prix Nobel s’éga­rer dans des pseu­dos­ciencesN92, un syndrome para­doxal dési­gné comme « mala­die du Nobel »N93. Une tren­taine de cas patho­lo­giques ont été signa­lés par leurs pairs, mais dans leur sillage gravitent de nombreux experts YouTube qui occupent l’es­pace média­tique avec des théo­ries fantai­sistes emprun­tant le voca­bu­laire scien­ti­fique — la physique quan­tique se prête parti­cu­liè­re­ment bien à ce type d’en­fu­mage ! Il est diffi­cile, en vision­nant leurs vidéos, de distin­guer ceux qui croient ce qu’ils racontent de ceux qui se jouent de la crédu­lité de leur audi­toire. Quoi qu’il en soit, cette expo­si­tion leur offre une bien plus grande popu­la­rité sur Facebook ou Twitter que les articles sérieux soumis « dans la vraie vie » à des revues scien­ti­fiques dont le lecteur moyen ne compren­drait même pas les titres.

De manière inex­pli­quée, ces « experts YouTube » sont très rare­ment des femmes…

Source : Dr Simon Goddek

Le doute, le regret et la curiosité

Source : N94

Dans son exposé Les pseu­dos­ciences ont-elles gagné sur Internet ? (2018N95), Acermendax (Thomas Durand) expose les biais inhé­rents aux méca­nismes cogni­tifs que nous mettons en œuvre dans un souci de rationalisation :

En résumé, nous commen­çons par croire, et ensuite nous cher­chons des raisons de justi­fier nos croyances. Pour le cher­cheur en psycho­lo­gie Daniel Kahnemann, cela s’explique par l’existence de deux « systèmes » dans notre cerveau [N96]. Le système « 1 » est rapide, toujours à l’affût, il saute sur toutes les anoma­lies ou tous les sché­mas qui offrent de quoi construire une narra­tion. Le système « 2 » est plus lent, coûteux, il analyse, il raisonne.

Mais le système « 2 » est-il lui-même objec­tif ? Peut-on le compa­rer à un scien­ti­fique ration­nel qui évalue prudem­ment la vrai­sem­blance des propo­si­tions ? En réalité, il est souvent au service du système « 1 » comme un avocat au service de son client [N97] : il cherche à vali­der les conclu­sions, à donner de la cohé­rence à ses cogni­tions. Il est un arti­san beso­gneux du biais de confir­ma­tion, et un humain peut être très intel­li­gent, possé­der un système « 2 » extra­or­di­nai­re­ment effi­cace et malgré tout persis­ter dans des croyances fausses, car son intel­li­gence lui four­nit de grandes quan­ti­tés d’arguments donnant un semblant de vali­dité à sa vision du monde. Bon gré mal gré, nous confon­dons « vrai » et « faci­le­ment justi­fiable à l’aide d’arguments qui me viennent à l’esprit ».

[…]

Le remède aux croyances fausses tient dans le bon usage d’un outil simple : l’inhi­bi­tion cogni­tive. Il s’agit tout simple­ment d’un « frein mental ». Il permet de prendre le temps de ques­tion­ner une idée, une infé­rence, une opinion, avant de l’incorporer à notre vision du monde. Pour aller vers plus de ratio­na­lité, nous devons avoir un recours conscient et métho­dique à ce frein, un outil d’autant plus vital que votre bolide est puis­sant : les personnes très intel­li­gentes, si elles ne savent pas frei­ner, peuvent finir par croire des choses complexes, baroques, complè­te­ment fausses, voire dange­reuses, non pas malgré, mais en raison même de leur intelligence.

Dans une émis­sion La Méthode scien­ti­fique (16/5/2019N98), le cher­cheur en psycho­lo­gie Olivier Houdé utilise le terme « système 3 » pour dési­gner l’in­hi­bi­tion cogni­tive, préci­sant que ce système peut être actionné par trois émotions : le doute, le regret et la curio­sité. Je recom­mande vive­ment, à ce sujet, la lecture de l’ou­vrage L’intelligence humaine n’est pas un algo­rithme (Houdé O, 2019N94).

Contre toute attente : le regret ? (source)

Le défi de l’actualisation des pratiques médicales

Source : DALL‑E

Depuis une quin­zaine d’an­nées à l’écoute d’usa­gères et usagers du système de santé fran­çais, je suis convaincu que les pratiques médi­cales ont besoin d’évo­luer pour méri­ter la quali­fi­ca­tion de « méde­cine scien­ti­fique ». Les profes­sion­nels de santé que je croise (et parfois consulte) ne disposent ni du temps ni des compé­tences pour mettre à jour leurs connais­sances en lisant des publi­ca­tions scien­ti­fiques. La plupart se contentent de ce qu’ils ont appris sur les bancs de la faculté. Imaginez un gara­giste qui ne connaî­trait que les véhi­cules du début de sa carrière !

Le Dr Michael Eades raconte que, lors­qu’il démar­rait ses études de méde­cine (aux USA), le profes­seur respon­sable de la forma­tion a accueilli les étudiants en procla­mant : « Tout ce qu’on va vous ensei­gner ici sera faux dans dix ans ! » Bel exemple de l’iné­vi­table évolu­tion des connais­sances en méde­cine scientifique… 

Ce qui passe aujourd’­hui pour de la « forma­tion conti­nue » se réduit à la trans­mis­sion d’éléments de langage de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique. Chacun peut en mesu­rer l’im­pact sur son méde­cin en consul­tant la base de données publique Transparence-SantéN99.

Le lobbying des indus­triels s’étend aux « experts » de « socié­tés savantes » — guille­mets néces­saires — qui parti­cipent à la rédac­tion de recom­man­da­tions de pratique clinique ou de notes d’in­for­ma­tion publiées par la Haute Autorité de Santé (HAS). Un article de la revue indé­pen­dante Prescrire (janvier 2018, page 71) suggère qu’en­vi­ron 80 % de ces docu­ments ne sont pas en accord avec les données actuelles de la science, suppo­sées servir de réfé­ren­tiel du code de déon­to­lo­gie médi­cale (Maisonneuve H, 2018N100). Or les méde­cins sont léga­le­ment contraints de suivre les recom­man­da­tions de pratique clinique !

Vous avez la parole !

Source : CC NC-SA 4.0

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Article créé le 21/08/2015 - modifié le 10/02/2025 à 09h23

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