Maladies infectieuses

CoVID-19 : vaccins

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Le volume crois­sant d’informations et de contro­verses sur ce sujet m’a incité à lui consa­crer une page parti­cu­lière en complé­ment de l’article Coronavirus : discussion.

Avertissement :

  1. Loin d’être exhaus­tif, ce travail docu­men­taire reflète certai­ne­ment des données ou des inter­pré­ta­tions qui ont fait l’ob­jet de réfu­ta­tions étayées par des travaux sérieux. Merci de les signa­ler publi­que­ment dans les commentaires ou en message privé.
  2. De nombreux auteurs cités ici font l’ob­jet de censure : vidéos ou comptes suppri­més. Je m’ef­force de loca­li­ser les copies des docu­ments cités pour corri­ger les réfé­rences. Merci de me signaler les liens qui n’abou­tissent plus !

Sommaire

Vaccins, premiers débats

La pers­pec­tive d’un vaccin était restée loin­taine malgré la commu­ni­ca­tion média­tique des équipes enga­gées sur ce projet et les spécu­la­tions dont il faisait l’ob­jet sur les marchés finan­ciers (19 mai 2020A178) avant même son exis­tence — certains réus­sis­saient à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué

Christian Bréchot, viro­logue, ancien direc­teur de l’Inserm puis de l’Institut Pasteur, aujourd’hui président du Global Virus Network (GVNN1), décla­rait sur France Info le 11 avril 2020A184 : « Jusqu’à présent personne n’a fait un vaccin effi­cace contre un coro­na­vi­rus humain. Je pense qu’on y arri­vera, mais ça n’est pas simple. » Son pessi­misme s’est mué en certi­tude un an plus tard (Taddeï F, 21 juin 2021A137), mais il est révé­la­teur du degré d’in­cer­ti­tude de la commu­nauté scien­ti­fique au début de la pandémie.

D’autres spécia­listes esti­maient que l’ab­sence de résul­tat des vaccins anti-coronavirus était liée au moindre inves­tis­se­ment sur les épidé­mies précé­dentes : une centaine de projets de vaccins CoVID étaient à l’étude début mai 2020. Les stra­té­gies corres­pon­dantes ont été décrites par Pandey SC et al. qui concluaient (12 juin 2020A174) :

[…] des études précli­niques sur les candi­dats vaccins SAR-CoV‑2 devront peut-être être menées paral­lè­le­ment aux essais cliniques. Mais en réalité, les vaccins contre le SARS-CoV‑2 ne seront pas dispo­nibles avant 12 à 18 mois en raison des limi­ta­tions telles que l’in­dis­po­ni­bi­lité de modèles animaux appro­priés pour véri­fier l’ef­fi­ca­cité et la toxi­cité avant de passer aux essais cliniques. De plus, ils doivent être conformes aux bonnes pratiques de fabri­ca­tion (cGMP) pour assu­rer la sécu­rité des humains.

Un article de RL Ropert & KE Rehm sur les tenta­tives précé­dentes de vacci­na­tion contre des coro­na­vi­rus SARS était cité à l’ap­pui (2009A193) :

La plus grande crainte chez les vacci­no­logues est la créa­tion d’un vaccin qui serait non seule­ment inef­fi­cace, mais qui exacer­be­rait la mala­die [Antibody Dependent Enhancement, ADEN2]. Malheureusement, les vaccins contre la CoV ont des anté­cé­dents d’aug­men­ta­tion de la mala­die, notam­ment avec les CoV félins.

Des articles comme celui publié dans Nature (21 avril 2020A182) renfor­çaient cette crainte. On pouvait lire en mai 2020 sur Wikipedia Antibody Dependent Enhancement (ADEN2) :

L’ADE est peut-être la raison pour laquelle l’évo­lu­tion du SRAS et du COVID-19 est plus grave pour les personnes âgées que pour les personnes plus jeunes. Il est probable que chez les personnes âgées, la produc­tion d’an­ti­corps est plus lente et, au moment où les anti­corps sont déve­lop­pés avec un taux suffi­sant pour neutra­li­ser le virus, le virus a changé ses déter­mi­nants anti­gé­niques. Dans ce cas, les anti­corps neutra­li­sants immuno-dominants pour­raient commen­cer à former des complexes instables avec la nouvelle forme du virus et commen­cer à infec­ter les monocytes/macrophages, causant l’ADE. Ce proces­sus peut déclen­cher une infec­tion géné­ra­li­sée des cellules immu­ni­taires dans plusieurs organes et une tempête de cyto­kinesN3.

Autrement dit, un indi­vidu vacciné serait a priori jugé « immu­nisé » en raison du taux impor­tant d’an­ti­corps — seul critère d’ef­fi­ca­cité d’un vaccin — jusqu’au moment où il serait confronté au virus sauvage dont la péné­tra­tion serait au contraire faci­li­tée par les anti­corps de liai­son. C’est ce qui s’est produit avec des tenta­tives de vaccins contre la dengueN4, le virus respi­ra­toire syncy­tial (SRVN5) et le SRASN6. Quatre vaccins contre le SRAS admi­nis­trés à des furets parais­saient parfai­te­ment effi­caces, vue l’aug­men­ta­tion de leurs taux d’an­ti­corps, jusqu’à ce que ces animaux soient expo­sés au virus et meurent à cause de ce renfor­ce­ment immu­ni­taire. Dans les années 1960, un essai de vacci­na­tion contre le SRV en urgence sur 35 enfants — sans expé­ri­men­ta­tion animale préa­lable — s’était déjà soldé par deux décès, susci­tant une vive émotion (Dudas RA & RA Karron, 1998A194).

Il est inté­res­sant de noter que Dr Anthony Fauci — avant la campagne de vacci­na­tion CoVID-19 — s’ex­pri­mait clai­re­ment sur ce sujet dans un entre­tien avec Mark Zuckerberg (19 mars 2020A185).

Dans un article soumis mais non publié (6 mars 2020A186), Darrel O Ricke et Robert W Malone rappe­laient « qu’au­cun vaccin humain n’avait jamais été déve­loppé avec succès, et s’est avéré sûr et effi­cace pour préve­nir l’in­fec­tion par le coro­na­vi­rus humain. Les nombreux échecs anté­rieurs étaient presque toujours asso­ciés au déve­lop­pe­ment d’une mala­die dépen­dante des anti­corps » — [ADEN2]. Le fait que cet article n’ait pas été publié est un point impor­tant, car plus tard Robert Malone a été accusé de ne pas avoir averti la commu­nauté scien­ti­fique du risque d’ADE. Il explique (Malone RW, 6 mars 2023N7) :

De plus, la FDA a spéci­fi­que­ment mentionné le risque d’ADE dans le libellé initial de l’au­to­ri­sa­tion d’uti­li­sa­tion d’ur­gence, et a conseillé à Pfizer d’étu­dier ce risque. Cela n’a pas été indi­qué comme une exigence, et Pfizer a appa­rem­ment choisi de ne pas suivre la recom­man­da­tion de la FDA.
[…]
Le seul problème de cette théo­rie, dans le cas du SRAS-CoV‑2, et l’une des prin­ci­pales raisons pour lesquelles l’ar­ticle de Ricke n’a jamais été publié, est que ce virus (contrai­re­ment à la dengue et à certains autres) ne se réplique pas bien dans ces globules blancs. Ainsi, même si les accu­sa­tions de mon détrac­teur étaient valables et que je suis coupable de ne pas avoir suffi­sam­ment informé le monde des risques de l’ADE — malgré l’ar­ticle de Ricke de mars 2020 et le podcast « Dr. Eeks » de février 2021 — tous deux datant d’une époque où j’étais large­ment inconnu du monde, tout cela est discu­table. Les données actuelles indiquent que l’ADE n’est pas un gros problème avec COVID.

Source : Jacques Fantini (2021A90)

Un an et demi après le début de la pandé­mie CoVID-19, la ques­tion de la trans­mis­si­bi­lité du SARS-CoV‑2 était mieux cernée, bien que sujette à contro­verse. Le profes­seur de biochi­mie Jacques Fantini a présenté dans une excel­lente inter­ven­tion à l’IHU de Marseille (19 novembre 2021A90) la « dyna­mique » des variants du SARS-CoV‑2, construite à l’aide de modèles molé­cu­laires s’ap­puyant sur les vastes banques de données de ces variants (Fantini et al., 2 juin 2021A139). Il appa­raît que la trans­mis­si­bi­lité de chaque variant serait prévi­sible à partir de son poten­tiel de surface (Fantini J, 19 novembre 2021A90 12:00).

Source : Jacques Fantini (2021A90 21:10)

D’autre part, alors que les vaccins basés sur la protéine spike proté­geaient bien contre le virus d’ori­gine (« Wuhan »), certains compo­sants du variant « Delta » dimi­nue­raient l’ef­fet protec­teur et pour­raient même le renver­ser en raison d’une augmen­ta­tion de l’af­fi­nité d’un épitopeN8 faci­li­tant — ADE (Fantini J, 2021A90 18:48) — le condi­tion­nel est néces­saire en l’ab­sence de données expé­ri­men­tales. C’est ce qui pour­rait expli­quer l’aug­men­ta­tion inquié­tante des cas dans les popu­la­tions forte­ment vacci­nées, fin 2021 (Yahi N et al., 9 août 2021A118) (Guérin P et al., 8 novembre 2021A94). Jacques Fantini s’est donc fait l’avo­cat d’une modi­fi­ca­tion précise de la protéine spike dans les nouveaux vaccins (Fantini J, 2021A90 47:00).

Il est toujours risqué de griller les étapes des essais cliniques de vaccins, comme cela semble avoir été le cas dans la course aux vaccins CoVID-19. Toutefois, les travaux d’im­mu­no­logues ont vite tendu à mini­mi­ser le risque de renfor­ce­ment de la mala­die par les anti­corps (ADE). Selon A Grifoni et collègues (14 mai 2020N9 page 8) :

Il y a eu des inquié­tudes au sujet de l’aug­men­ta­tion vacci­nale de la mala­die selon certaines approches vacci­nales de la COVID-19, via l’amé­lio­ra­tion immu­no­dé­pen­dante (ADE) ou le déve­lop­pe­ment de réponses TH2 […]. Ici, nous avons vu des réponses TH1 prédo­mi­nantes dans les cas de conva­les­cents de COVID-19, avec peu ou pas de cyto­kines TH2. Il est clair que d’autres études sont néces­saires, mais les données ici semblent repré­sen­ter prin­ci­pa­le­ment une réponse clas­sique du TH1 au SARS-CoV‑2.

Pour la diffé­rence entre TH1 et TH2, voir [N10].

En mai 2020, A Vojdani & D Kharrazian ont étudié, sur des échan­tillons sanguins, la possi­bi­lité d’une réac­ti­vité croi­sée anti­gé­nique entre le SARS-CoV‑2 et le tissu humain, avec un lien possible avec une augmen­ta­tion des mala­dies auto-immunes. Ils écri­vaient (24 mai 2020A177) :

L’auto-immunité induite par les vaccins à partir d’une réac­ti­vité croi­sée auto-immune est asso­ciée à la narco­lep­sie, au syndrome de Guillain-Barré, à la sclé­rose en plaques, aux neuro­pa­thies démyé­li­ni­santes, au lupus érythé­ma­teux dissé­miné et au syndrome de tachy­car­die ortho­sta­tique postu­rale dans des sous-groupes sensibles. […]

Il y a des raisons à toutes les précau­tions prises pour déve­lop­per un vaccin, dont les effets secon­daires indé­si­rables ne sont pas les moindres. À la lumière des infor­ma­tions susmen­tion­nées concer­nant la réac­ti­vité croi­sée des protéines du SRAS-CoV‑2 avec les tissus humains et la possi­bi­lité d’in­duire une auto-immunité, d’exa­cer­ber des condi­tions déjà malsaines ou d’en­traî­ner d’autres consé­quences impré­vues, il serait prudent de mener des recherches plus appro­fon­dies sur la capa­cité des anti­gènes du SRAS-CoV‑2 à induire une auto-immunité. La promo­tion et la mise en œuvre d’un tel programme agres­sif de « passe­port immu­ni­taire » dans le monde entier, en l’ab­sence d’études de sécu­rité appro­fon­dies et méti­cu­leuses, pour­raient avoir un coût monu­men­tal pour l’hu­ma­nité sous la forme d’une nouvelle épidé­mie, cette fois une marée montante de mala­dies auto-immunes accrues et les années de souf­france qui les accompagnent.

Essais cliniques

Un flot consi­dé­rable de messages média­tiques avaient circulé dès l’au­to­ri­sa­tion de mise sur le marché des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna, pour beau­coup des commu­ni­qués de presse, des résul­tats d’études « à confir­mer », mais surtout des messages prophé­ti­sant la « fin du cauche­mar ». Or l’ef­fi­ca­cité contre la propa­ga­tion (le « portage ») du virus n’avait pas été garan­tie par les essais cliniques des fabri­cants (Pfizer-BioNTech, 10 décembre 2020A166 page 18 ; Moderna, 17 décembre 2020A165 page 49) :

Des évalua­tions supplé­men­taires, y compris des données prove­nant des essais cliniques et de l’uti­li­sa­tion du vaccin après l’au­to­ri­sa­tion, seront néces­saires pour évaluer l’ef­fet du vaccin dans la préven­tion de l’ex­cré­tion et de la trans­mis­sion du virus, en parti­cu­lier chez les personnes présen­tant une infec­tion asymptomatique.

Or cette protec­tion contre le portage du virus a été par la suite l’ar­gu­ment majeur en faveur d’une vacci­na­tion géné­ra­li­sée, s’ap­puyant sur une inter­pré­ta­tion discu­table de corré­la­tions entre les taux de vacci­na­tion et la fréquence des cas. Par la suite (en 2022) les auto­ri­tés sani­taires ont émis l’avis que la faible effi­ca­cité de ces vaccins en termes de portage devait être impu­tée à la seule préva­lence de variants du virus, alors que cette effi­ca­cité n’a jamais été démon­trée sur la souche « Wuhan » utili­sée pour leur élabo­ra­tion.

Les inter­nautes habi­tués aux vidéos appren­dront beau­coup au sujet des essais cliniques des vaccins anti-SARS-CoV‑2 et des ques­tions posées par la campagne de vacci­na­tion en écou­tant un entre­tien de Xavier Azalbert avec le méde­cin et cher­cheur Michel de Lorgeril (9 décembre 2021A75).

Les essais cliniques sur les vaccins ont été conduits par les seuls labo­ra­toires, car la confi­den­tia­lité des données brutes (secret indus­triel) ne permet­tait pas leur analyse par des labo­ra­toires indépendants.

Des ques­tions métho­do­lo­giques ont été soule­vées, notam­ment le fait que ces deux essais ont été réali­sés en mode observer-blindedN11, ce qui signi­fie que « les personnes char­gées de mesu­rer, d’en­re­gis­trer et d’éva­luer les chan­ge­ments chez les parti­ci­pants à la recherche ne savent pas quels parti­ci­pants ont reçu un trai­te­ment et quels parti­ci­pants ont reçu un placebo. » Le parti­ci­pant, par contre, pouvait savoir à quel groupe il appar­te­nait. Ce fait était toute­fois brouillé dans des commen­taires évoquant un masking double (Participant, Investigator) voire quadruple (Participant, Care Provider, Investigator, Outcomes Assessor) qui aurait impli­qué a fortiori un mode double aveugleN12. En réalité, le double-aveugle n’était mentionné que dans la requête de l’EUA (auto­ri­sa­tion d’uti­li­sa­tion en urgence) qui n’a pas été respec­tée : “The EUA request includes safety and effi­cacy data from an ongoing phase 3 rando­mi­zed, double-blinded and placebo-controlled trial […]” sur le FDA Briefing Document (Pfizer-BioNTech, 10 décembre 2020A166 page 6 ; Moderna, 17 décembre 2020A165 page 5).

Il était d’ailleurs tech­ni­que­ment impos­sible, dans les condi­tions où ces essais ont été menés, de masquer aux opéra­teurs (phar­ma­cien, méde­cin) et aux parti­ci­pants la nature du produit injecté, car le vaccin présen­tait une couleur et une opacité permet­tant de le distin­guer du sérum physio­lo­gique (placebo) dans la seringue (De Lorgeril M, 3 décembre 2021A80). De plus, on constate (De Lorgeril M, avril 2021A146 pages 348–349) :

Les signes locaux (douleur, rougeur, œdème, par exemple) sont beau­coup plus impor­tants chez les vacci­nés comme indi­qué sur le graphique [page 349], où sont repré­sen­tés (pour simpli­fier l’ex­posé) seule­ment les plus de 55 ans après la seconde dose : 66 % des vacci­nés se plaignent de douleur au point d’in­jec­tion contre 8 % de ceux qui reçoivent le placebo. Ce point est capi­tal dans une étude où l’ef­fet placebo n’est pas contrôlé par le double aveugle. En effet, les vacci­nés se voient ainsi confir­mer qu’ils ont reçu le vaccin (pour certains, plus les signes locaux sont impor­tants et plus ils se croient proté­gés) et, en consé­quence, consi­dèrent qu’ils sont vrai­ment proté­gés par le vaccin, origine d’un puis­sant placebo, le pire des biais en recherche médi­cale.

Il est donc diffi­cile de se mettre dans des condi­tions plus opti­males pour stimu­ler un effet placebo. Comme la mala­die, quand elle survient, est souvent bénigne et brève, l’ef­fet placebo — géné­ra­le­ment tran­si­toire et surtout effi­cace contre les patho­lo­gies bénignes — joue à plein dans le groupe vacciné dans cette étude.

Ces chiffres sont compa­rables à ceux du vaccin Moderna (De Lorgeril M, avril 2021A146 page 362).

Pour une analyse compré­hen­sible de ces deux essais, lire l’ar­ticle de Catherine Frade (30 mars 2021A149) et l’ou­vrage de Michel de Lorgeril (avril 2021A146) — je précise que ce dernier n’a jamais été « anti­vax » contrai­re­ment aux accu­sa­tions de détrac­teurs qui ne lisent pas ses écrits. Détail révé­la­teur dans un commen­taire de blog : quand un·e inter­naute a abordé ce problème de l’observer-blinded en citant M de Lorgeril, il lui a été répondu (par un méde­cin qui n’est pas épidé­mio­lo­giste) : « Le Dr De Lorgeril devrait se canton­ner à la spécia­lité : la cardio­lo­gie » (17 juillet 2021). Quand on ne comprend pas le message, le plus simple est de disqua­li­fier le messager… ?

Deux autres vaccins expé­ri­men­taux ont par la suite reçu de l’Agence euro­péenne du médi­ca­ment une auto­ri­sa­tion condi­tion­nelle d’uti­li­sa­tion : le Vaxzevria (29 janvier 2021A148), initia­le­ment appelé AstraZeneca, et le Janssen (11 mars 2021A155). Fin 2021, le vaccin Novavax utili­sant une « tech­no­lo­gie clas­sique » a reçu l’aval, en France, de la Haute auto­rité de santé, bien que l’étude clinique (Dunkle LM et al. 15 décembre 2021A72), basée sur des injec­tions de fin décembre 2020 à mi-février 2021, présente la même irré­gu­la­rité que les précé­dentes : pas de proto­cole double-aveugle.

Administrés en mai 2020 à des volon­taires humains en parfaite santé, les nouveaux vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna utilisent des tech­niques nouvelles de défense dont on igno­rait encore (en été 2021) les risques sur le long terme : aucune expé­ri­men­ta­tion animale n’au­rait précédé ces essais, et les parti­ci­pants n’ont pas été systé­ma­ti­que­ment expo­sés au virus sauvage après vacci­na­tion (5 mai 2020A181). Une étude sur les souris aurait été soumise (à véri­fier) par Pfizer en 2020 aux auto­ri­tés médi­cales du Japon, dont le contenu résume toutes les craintes au sujet de sa toxi­cité qui ont circulé par la suite (Palmer MP & S Bhakdi, 23 juillet 2021A123).

L’ADE (mentionné ci-dessus) n’est pas le seul effet indé­si­rable en cause. L Peeples écri­vait (14 avril 2020A183) :

Ce retour de flamme immu­ni­taire, ou « renfor­ce­ment immu­ni­taire », peut se mani­fes­ter de diffé­rentes manières, comme un renfor­ce­ment dépen­dant des anti­corps (ADE), un proces­sus dans lequel un virus utilise des anti­corps pour aider l’in­fec­tion ; ou le renfor­ce­ment cellu­laire, une caté­go­rie qui inclut l’in­flam­ma­tion aller­gique causée par l’im­mu­no­pa­tho­lo­gie Th2 [N13]. Dans certains cas, les proces­sus de renfor­ce­ment peuvent se super­po­ser. Un débat scien­ti­fique est en cours pour déter­mi­ner lesquels, le cas échéant, de ces phéno­mènes — pour lesquels les méca­nismes exacts restent flous — pour­raient être en jeu avec le nouveau coro­na­vi­rus, et comment ils pour­raient affec­ter le succès des candi­dats vaccins.

Un autre vaccin déve­loppé à l’Université d’Oxford (UK) avec l’aide d’AstraZeneca avait été testé en effi­ca­cité sur des macaques rhésusN14. Au sujet de ce vaccin, Anthony King écri­vait (30 juin 2020A172) :

Les résul­tats préli­mi­naires de six singes vacci­nés soumis à une expo­si­tion au Sars-CoV‑2 ont révélé qu’ils n’avaient pas déve­loppé de Covid-19 dans leurs poumons, mais les charges virales dans leur nez étaient les mêmes que celles des singes non vacci­nés. Cela pour­rait signi­fier que ceux qui reçoivent le vaccin seraient proté­gés mais pour­raient encore en infec­ter d’autres. Ce phéno­mène avait été signalé pour le vaccin anti­co­que­lu­cheux acellulaire.

Toutefois, un édito­rial de The Spectator (15 juillet 2020) était plus optimiste :

Une étude à venir dans le Lancet devrait montrer des résul­tats posi­tifs des essais jusqu’à présent, avec des anti­corps et des cellules T géné­rés en réponse au vaccin. […]

Le marché se sent confiant : les actions AstraZeneca ont connu une nette hausse après l’an­nonce de Peston. Mais dans quelle mesure sommes-nous proches du succès ? Les repré­sen­tants d’Oxford ont vanté la possi­bi­lité qu’un vaccin soit prêt dès septembre, mais c’est un scéna­rio extrê­me­ment opti­miste. Le vaccin devra faire ses preuves en dehors d’un labo­ra­toire contrôlé et fonc­tion­ner non seule­ment pour les plus aptes et les plus sains, mais aussi pour ceux dont le système immu­ni­taire est compro­mis. Il y aura égale­ment un déca­lage entre le test du vaccin sur l’homme et l’at­tente de voir quel est le taux d’in­fec­tion chez ceux qui l’ont reçu. Bref, avoir un vaccin prêt au début de l’au­tomne néces­si­te­rait non seule­ment un fonc­tion­ne­ment spec­ta­cu­laire, mais aussi une effi­ca­cité étonnante.

Bernard Guennebaud écri­vait dans un commen­taire (3 mai 2020N15) : « Des États ont déjà prati­que­ment acheté des vaccins qui n’existent pas, ils font un chèque en blanc. Le monde du vaccin joue ici à quitte ou double. » Ceux qui prenaient un tel risque (finan­cier) ont inté­rêt à entre­te­nir la confu­sion au sujet de solu­tions « alter­na­tives », vite quali­fiées de fake news, ainsi qu’à discré­di­ter tout repo­si­tion­ne­ment de médi­ca­ments rele­vant du domaine public. Les lois du marché ne sont pas en phase avec les impé­ra­tifs de santé publique.

Il a fallu 108 jours à la Food and Drug Administration améri­caine (FDA) pour exami­ner « de manière appro­fon­die et complète » les 415 000 pages de données que Pfizer/BioNTech leur avait soumises pour obte­nir l’au­to­ri­sa­tion du vaccin Comirnaty. En réponse à une requête du groupe Public Health and Medical Professionals for Transparency (PHMPTN16), la FDA affirme qu’il lui faudra 55 ans pour rendre ces mêmes pages publiques (à raison de 500 pages par mois) car chacune doit être exami­née, et les infor­ma­tions sensibles suppri­mées… Maryanne Demasi commente (21 décembre 2021A70) :

« L’idée que la FDA, avec 18 000 employés et 6,5 milliards de dollars de finan­ce­ment, ne puisse pas produire les docu­ments plus rapi­de­ment est absurde », déclare Aaron Siri, avocat améri­cain agis­sant au nom du PHMPT, le plai­gnant.

« Il est dysto­pique pour le gouver­ne­ment de donner des milliards à Pfizer, d’obli­ger les Américains à prendre son produit, d’in­ter­dire aux Américains d’in­ten­ter un procès pour préju­dice, mais de refu­ser aux Américains de voir les données qui sous-tendent son auto­ri­sa­tion. »

« La FDA n’a pas contesté qu’elle devait produire ces docu­ments » a déclaré M. Siri, « elle propose plutôt de le faire à un rythme si lent que les docu­ments ne seront pas entiè­re­ment produits avant que presque tous les scien­ti­fiques, les avocats et la plupart des Américains qui ont reçu le produit de Pfizer, soient morts de vieillesse. »

La Chine a annoncé le 1er juillet 2020 qu’elle lançait une campagne de vacci­na­tion de BBIBP-CorV (6 juin 2020A175) dans son person­nel militaire.

Létalité de la CoVID-19

Lise Barnéoud (4 mai 2020A179) est reve­nue sur les taux de léta­lité qui étaient en France de 10 % chez les plus de 80 ans et seule­ment 0.02 % chez le moins de 40 ans. Il s’en­suit que la prio­rité du vaccin serait la protec­tion des personnes âgées. Mais problème : « Plus on vieillit, moins les vacci­na­tions sont effi­caces ». Elle citait David Dowling, immu­no­lo­giste au Boston Children’s Hospital, décla­rant : « Les équipes déve­loppent des vaccins conçus pour les adultes en bonne santé. Nous sommes en train de faire une gros­sière erreur ». Elle ajou­tait (4 mai 2020A179) :

Ce problème est bien connu pour le vaccin contre la grippe, dont la cible est égale­ment les personnes âgées. Cette vacci­na­tion ne dimi­nue que de 35 % en moyenne la morta­lité chez les plus de 65 ans. D’où la stra­té­gie de certains pays, comme la Finlande, le Royaume-Uni ou certains États des États-Unis, de vacci­ner les enfants, prin­ci­pal réser­voir de la grippe et chez qui le vaccin est beau­coup plus effi­cace, afin de limi­ter la circu­la­tion de ce virus et ainsi, proté­ger les personnes âgées. Toutefois, à l’inverse de la grippe, les enfants de moins de 10 ans pour­raient ne pas être les prin­ci­paux vecteurs actuellement.

En France, le taux de léta­lité de la CoVID-19 chez les moins de 20 ans était de 0.001 %, nette­ment infé­rieur à celui de toutes les mala­dies infec­tieuses contre lesquelles les enfants sont actuel­le­ment vacci­nés (Barnéoud L, 4 mai 2020A179) :

Ce faible taux de léta­lité implique une contre­par­tie quasi impos­sible à assu­rer : pour que la balance bénéfice/risque d’un vaccin contre le Sars-CoV‑2 soit posi­tive pour cette caté­go­rie d’âge, il est néces­saire de s’assurer qu’il présente un taux d’événements indé­si­rables graves infé­rieur à 1 pour 100 000. Or, aucun essai clinique, a fortiori mené en urgence, ne porte sur une popu­la­tion si large. Les équipes enga­gées dans cette voie annoncent des essais sur quelques centaines d’individus, 2500 pour le plus ambi­tieux.

Ainsi, vacci­ner cette caté­go­rie d’âge posera inévi­ta­ble­ment une ques­tion éthique très déli­cate : non seule­ment les enfants n’auraient pas grand-chose à gagner à titre indi­vi­duel d’une telle vacci­na­tion, mais leur balance bénéfice/risque restera incon­nue tant que l’on ne béné­fi­ciera pas d’un recul sur plus de 100 000 personnes vaccinées.

Bénéfice-risque

D’autres problèmes ont été signa­lés dans le même article (4 mai 2020A179) qui fait état de nombreux débats scien­ti­fiques comme l’in­cer­ti­tude sur la présence d’anticorps neutra­li­sants à des niveaux compa­rables ou supé­rieurs à ceux d’individus conva­les­cents. Même si le vaccin protège l’in­di­vidu vacciné, il n’est pas garanti qu’il l’empêche de trans­mettre le virus (voir plus bas). C’est notam­ment le problème de ceux contre la polio­myé­lite et la diphtérie.

Un vaccin est un médi­ca­ment comme un autre, ce qui suppose que sa mise en circu­la­tion devrait être déci­dée sur la base de la balance bénéfice-risqueN17. Marc Girard écri­vait à ce sujet, en présen­ta­tion de la redif­fu­sion son ouvrage (publié en 2009) Alertes grip­pales – comprendre et choi­sir (mai 2020N18) :

Curieusement, alors que les auto­ri­tés sani­taires et poli­tiques s’acharnent à démon­trer que le risque des vaccins est telle­ment minime qu’on peut quasi­ment l’ignorer, il s’avère – on permet­tra au spécia­liste de phar­ma­co­vi­gi­lance de parler de ce qu’il connaît – que parmi tous les médi­ca­ments, les vaccins posent des problèmes de tolé­rance extrê­me­ment ardus à résoudre : i) un suivi sur le long terme (les vaccins sont géné­ra­le­ment suppo­sés exer­cer leur effet durant des années, voire des décen­nies) ; ii) un risque de réac­tion immu­ni­taire d’autant plus signi­fi­ca­tif que les expo­si­tions aux vaccins auront été multiples ou répé­tées (la “mosaïque de l’auto-immunité”) ; iii) l’effet d’échelle : une compli­ca­tion surve­nant chez un patient sur 10 000 n’a quasi­ment aucune chance d’être obser­vée si la population-cible est de 5000 patients, alors qu’elle va géné­rer une catas­trophe si la population-cible est de 68 millions de personnes (vacci­na­tion “univer­selle” ou “obli­ga­toire” à l’échelle d’un pays comme la France) : 68 000 victimes à peu près…

La course fréné­tique au vaccin pour­rait avoir un effet néfaste sur la pandé­mie. Richard Peto, profes­seur de statis­tique médi­cale à l’université d’Oxford et conseiller de l’OMS, décla­rait à The Guardian (30 août 2020A170) :

Même si le premier vaccin dispo­nible ne proté­geait qu’une mino­rité de la popu­la­tion, il serait pris comme réfé­rence à partir de laquelle l’efficacité des produits ulté­rieurs serait mesu­rée. Ce qui pour­rait conduire à la vali­da­tion de vaccins de qualité médiocre car ils n’auraient pas à démon­trer qu’ils sont meilleurs.

Ajoutons à cela l’ap­pa­ri­tion de variants du SARS-COV‑2 qui très vite ont occupé le terrain de la souche d’ori­gine, fin 2020, augmen­tant les doutes sur l’ef­fi­ca­cité des vaccins en termes de protec­tion contre la propa­ga­tion de la mala­die. Par exemple, le vaccin ChAdOx1 nCoV-19 créé par AstraZeneca ne résis­tait pas au « variant sud-africain » (B.1.351) selon un essai rando­misé en double aveugle mené début 2021 en Afrique du Sud (Madhi SA et al., 16 mars 2021A154). Sachant que cet essai était le seul mené correc­te­ment pour l’éva­lua­tion de ce vaccin, on pouvait émettre des doutes sur son effi­ca­cité en général.

Mise sur le marché en urgence

Le président Trump avait créé la surprise en annon­çant, début septembre 2020, qu’un vaccin contre la CoVID-19 pour­rait être dispo­nible avant le 3 novembre, jour de l’élec­tion prési­den­tielle améri­caine, et que pour cela la Food and Drug Administration (FDA) pour­rait déli­vrer une auto­ri­sa­tion excep­tion­nelle de mise sur marché avant la fin des essais cliniques de phase 3 suppo­sés mesu­rer l’ef­fi­ca­cité du vaccin. Cette annonce a suscité la réac­tion des diri­geants de 9 compa­gnies phar­ma­ceu­tiques — enga­gées dans la course au vaccin — décla­rant qu’elles n’ho­no­re­raient pas cette appro­ba­tion hâtive et qu’elles « s’en tien­draient à la science » (plutôt qu’au calen­drier électoral).

Jerry Avorn et Aaron S. Kesselheim écri­vaient dans le New England Journal of Medicine (15 septembre 2020A168) :

Les chefs de file de l’in­dus­trie qui ont signé cet enga­ge­ment ont compris que dans un pays déjà méfiant à la fois des vaccins et des fabri­cants de médi­ca­ments, l’ap­pro­ba­tion préci­pi­tée des vaccins suivie de consé­quences impré­vues pour­rait grave­ment nuire à la fois à leur crédi­bi­lité et à la confiance de la popu­la­tion dans la vacci­na­tion… […]

L’engagement des fabri­cants stipu­lait que toute demande d’ap­pro­ba­tion de vaccin ou d’au­to­ri­sa­tion de mise sur le marché en urgence (EUA) auprès de la FDA néces­si­te­rait des données « démon­trant l’in­no­cuité et l’ef­fi­ca­cité par le biais d’une étude clinique de phase 3 conçue et menée pour répondre aux exigences des auto­ri­tés régle­men­taires compé­tentes telles que [la] FDA. » Les direc­tives de la FDA publiées le 30 juin indiquent que pour appro­ba­tion, un vaccin doit démon­trer une réduc­tion de 50 % ou plus de l’in­ci­dence ou de la gravité de l’in­fec­tion à Covid-19 par rapport au placebo, une barre rela­ti­ve­ment élevée. La combi­nai­son néces­saire de temps-personne et de l’in­ci­dence de la mala­die est décou­ra­geante : avec des taux de cas qui plafonnent ou chutent dans de nombreux endroits où des essais sont menés, il est plau­sible qu’à la fin octobre, aucun essai n’ait accu­mulé suffi­sam­ment d’évé­ne­ments cliniques pour démon­trer une diffé­rence statis­ti­que­ment signi­fi­ca­tive dans cette mesure d’ef­fi­ca­cité.

Mais le docu­ment d’orien­ta­tion de la FDA auto­ri­sait égale­ment une EUA ou une appro­ba­tion accé­lé­rée si l’ef­fi­ca­cité est suggé­rée par des chan­ge­ments dans une mesure de substi­tu­tion « raison­na­ble­ment suscep­tible de prédire » la protec­tion contre le SARS-CoV‑2. Cette mesure pour­rait être simple­ment un chan­ge­ment des taux d’an­ti­corps – la variable la plus suscep­tible de démon­trer une diffé­rence statis­ti­que­ment signi­fi­ca­tive le jour du scrutin. […]

Jerry Avorn et Aaron S. Kesselheim ajoutaient :

Mais si un titre d’an­ti­corps est utilisé comme preuve d’ef­fi­ca­cité pour une appro­ba­tion précoce, sa signi­fi­ca­tion clinique pour­rait être diffi­cile à évaluer, étant donné que la commu­nauté médi­cale connaît cette infec­tion depuis moins de 10 mois. Quel niveau d’an­ti­corps pour­rait être prédit de manière fiable pour confé­rer une immu­nité ? Quel anti­corps exac­te­ment ? Pour quelle durée ? Atteindre des niveaux simi­laires à ceux obser­vés chez les patients guéris peut ne pas être suffi­sam­ment convain­cant, car nous sommes encore en train d’ap­prendre dans quelle mesure une telle immu­nité natu­relle confère une protec­tion contre l’in­fec­tion et pendant combien de temps. Le lien entre une mesure de substi­tu­tion non vali­dée et un béné­fice clinique est au mieux diffi­cile, mais il l’est parti­cu­liè­re­ment pour une mala­die émer­gente avec laquelle nous avons une expé­rience clinique limi­tée. Et au-delà de l’ef­fi­ca­cité, un vaccin qui augmente les niveaux d’an­ti­corps ou réduit la gravité de la Covid-19 réduira-t-il égale­ment la conta­gio­sité chez un patient vacciné ? Pas néces­sai­re­ment — ques­tion impor­tante à consi­dé­rer pour évaluer son impact sur la santé publique. […]

Les essais cliniques de phase 3 sont géné­ra­le­ment dimen­sion­nés pour démon­trer l’ef­fi­ca­cité, mais ils ont une puis­sance limi­tée pour évaluer les événe­ments indé­si­rables. Ainsi, la promesse de mener à son terme un essai de phase 3 ne défi­nira pas en soi de manière adéquate la sécu­rité d’un vaccin. Les infor­ma­tions sur les événe­ments indé­si­rables prove­nant d’un essai de phase 3 dépen­dront des types de patients inscrits, de la durée de l’es­sai et de la manière dont les événe­ments indé­si­rables sont déter­mi­nés. Les réponses les plus claires sur les risques ne vien­dront qu’a­près une utili­sa­tion géné­ra­li­sée par des centaines de milliers de personnes, suivies de systèmes de surveillance post-approbation systé­ma­tiques capables de détec­ter et de quan­ti­fier les effets secondaires.

L Maria Gutschi, phar­ma­co­logue et consul­tante scien­ti­fique au Canada, a partagé dans une vidéo (2 novembre 2022A34) son étude des condi­tions de la mise au point des vaccins anti-CoVID Pfizer-BioNTech et de leur vali­da­tion par l’Agence euro­péenne du médi­ca­ment (EMA). Elle y étudie, entre autres, les messages confi­den­tiels échan­gés entre les acteurs de ce proces­sus, qui avaient fuité sur le Dark Web en janvier 2021.

La déli­vrance par la FDA d’une auto­ri­sa­tion de mise sur le marché en urgence (EUA) d’un médi­ca­ment est condi­tion­née à l’inexis­tence ou l’in­dis­po­ni­bi­lité d’un « trai­te­ment« produit alter­na­tif » pour la préven­tion ou le trai­te­ment de la mala­die (FDA, 2017N19) :

Pour que la FDA émette une EUA, il ne doit pas y avoir d’al­ter­na­tive adéquate, approu­vée et dispo­nible au produit candi­dat pour diag­nos­ti­quer, préve­nir ou trai­ter la mala­die ou l’état. Un produit alter­na­tif poten­tiel peut être consi­déré comme « indis­po­nible » si les stocks de l’al­ter­na­tive approu­vée sont insuf­fi­sants pour répondre entiè­re­ment au besoin d’ur­gence. Un produit alter­na­tif poten­tiel peut être consi­déré comme « inadé­quat » si, par exemple, il existe des données de contre-indication pour des circons­tances ou des popu­la­tions parti­cu­lières (par exemple, les enfants, les personnes immu­no­dé­pri­mées ou les personnes aller­giques à un médi­ca­ment), si une forme poso­lo­gique d’un produit approuvé est inap­pro­priée pour une popu­la­tion parti­cu­lière (par exemple, un comprimé pour les personnes qui ne peuvent pas avaler des pilules), ou si l’agent est ou peut être résis­tant à des produits alter­na­tifs approu­vés et disponibles.

C’est pour cette raison que les auto­ri­tés sani­taires, dès qu’elles ont eu connais­sance de la dispo­ni­bi­lité de vaccins « plus tôt que prévu », ont fait machine arrière sur leur recom­man­da­tion de soins précoces (ou de préven­tion) par des médi­ca­ments repo­si­tion­nés comme l’hy­droxy­chlo­ro­quine ou l’iver­mec­tine, allant jusqu’à inter­dire leur utili­sa­tion dans ce cadre.

Ajouter à cela que l’au­to­ri­sa­tion de mise sur le marché en urgence (EUA) exemp­tait l’in­dus­triel de toute respon­sa­bi­lité sur les effets indé­si­rables du médicament/vaccin… Michael Eades écrit dans The Arrow #171 :

Imaginez la manne que tout cela a repré­senté pour les labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques qui fabriquent ces vaccins. […]

Le gouver­ne­ment a fourni les fonds néces­saires pour déve­lop­per et tester les vaccins. C’est une dépense que les socié­tés phar­ma­ceu­tiques doivent géné­ra­le­ment couvrir. Aucun marke­ting n’a été néces­saire ; le gouver­ne­ment et les médias l’ont fait pour eux jour et nuit. Dès le début, les vaccins ont été vendus dans une file d’at­tente, ce qui a permis de ne pas dépen­ser d’argent pour la publi­cité. Et le gouver­ne­ment a acheté les médi­ca­ments ; il a payé les compa­gnies phar­ma­ceu­tiques pour les vaccins dont il avait financé le déve­lop­pe­ment. Quelle bonne affaire !

Interactions avec la grippe ?

Le bruit courant qu’une vacci­na­tion anté­rieure par le BCG pour­rait proté­ger contre l’in­fec­tion CoVID-19 a été démenti par les statis­tiques (13 mai 2020A180). Par contre, les gouver­nants d’Australie (27 mai 2020A176) et du Royaume-Uni se sont appuyés sur la peur d’épi­dé­mie déjà présente pour promou­voir une vacci­na­tion massive contre la grippe, suppo­sée sauver des milliers de vies à défaut de proté­ger les indi­vi­dus contre le SARS-Cov‑2.

Il exis­tait en fait un soup­çon d’ef­fet ampli­fi­ca­teur du risque d’in­fec­tion par coro­na­vi­rus suite à la vacci­na­tion anti­grip­pale. Un article de Greg G Wolff — soumis en septembre 2019 et publié le 10 janvier 2020A187 — révé­lait que la sensi­bi­lité aux coro­na­vi­rus (en géné­ral) aurait augmenté (en risque rela­tif) de 35 % chez les personnes vacci­nées contre la grippe (voir table 5), alors que la protec­tion était renfor­cée pour d’autres virus y compris bien sûr celui de la grippe. Wolff signale que ce résul­tat est en désac­cord avec les conclu­sions de ME Sundaram et al. (2013A192). Toutefois, une étude statis­tique portant spéci­fi­que­ment sur la CoVID-19 a conclu (16 juin 2020A173) :

Notre analyse indique que le fait d’avoir reçu des vaccins contre la grippe saison­nière dans le passé pour­rait être un facteur de risque supplé­men­taire pour les personnes âgées en termes de suscep­ti­bi­lité accrue à l’in­fec­tion par le SARS-CoV‑2 et de proba­bi­lité plus élevée d’une issue létale en cas d’infection.

Le seul point rassu­rant dans ce débat aurait pu être — je cite « Emma Khan » (nom d’emprunt) le 4 mai 2020A179 : « Un virus émergent évolue vite (les coro­na­vi­rus ont un fort poten­tiel évolu­tif) et s’adapte à son hôte en perdant viru­lence et trans­mis­si­bi­lité. » Ce qui rendait moins probable un rebond de l’épi­dé­mie, une deuxième vague justi­fiant un nouveau confi­ne­ment… Toutefois, cette hypo­thèse opti­miste n’a pas été véri­fiée à l’au­tomne 2020, mais on peut espé­rer sa réali­sa­tion, en 2022, avec le variant Omicron.

Dangers des vaccins CoVID ?

En décembre 2020, les vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna ont reçu de la Food and Drug Administration (FDA), aux USA, leurs auto­ri­sa­tions d’uti­li­sa­tion en urgence (EUA) qui ont permis le lance­ment de vastes campagnes de vaccination.

La léga­lité de cette procé­dure a été clai­re­ment mise en ques­tion — docu­ments à l’ap­pui — dans une inter­ven­tion du Dr Martin Zizi (13 octobre 2022A39 4:28–40:14). Le problème étant d’ad­mi­nis­trer en masse (voire sous contrainte) un produit médi­ca­men­teux qui n’a pas été correc­te­ment cali­bré et provoque des effets extrê­me­ment variés selon les indi­vi­dus, allant d’une effi­ca­cité poten­tiel­le­ment nulle à une solli­ci­ta­tion exces­sive du système immu­ni­taire. Ce cali­brage n’au­rait pas demandé plus de quelques semaines de travail supplé­men­taire, mais la FDA a accordé en hâte son auto­ri­sa­tion, déci­sion aussi­tôt enté­ri­née par l’Agence euro­péenne du médi­ca­ment (EMA).

Les docu­ments présen­tés à la FDA indiquent que leur effi­ca­cité et leur absence de noci­vité n’ont pas été véri­fiées sur les sujets de moins de 17 ans, les femmes enceintes ou allai­tantes et les personnes immu­no­dé­pri­mées (10 décembre 2020A166 page 49 ; 17 décembre 2020A165 page 50).

Seule la phar­ma­co­vi­gi­lance aurait permis d’es­ti­mer les rapports béné­fice sur risque pour cette popu­la­tion. Malgré cela, en France, les femmes enceintes profes­sion­nelles de santé ont subi l’obli­ga­tion vacci­nale à une époque où, ni le fabri­cant du vaccin, ni l’Agence euro­péenne du médi­ca­ment, n’of­fraient la moindre garan­tie de sécu­rité (Sainton J, 2023A17).

Les rares effets indé­si­rables à court terme de ces deux vaccins ont pu être iden­ti­fiés et quan­ti­fiés — par exemple l’in­ci­dence de myocar­dites (APMnews, 6 juillet 2021A129 ; Hulscher N et al., 2024A10). À mettre dans la balance bénéfice/risque puisque des myocar­dites pouvaient aussi être causées par la CoVID-19, et donc évitées si le vaccin avait été effi­cace en termes de portage du virus.

Sur le moyen et le long terme, les effets indé­si­rables seront décomp­tés à partir des décla­ra­tions de méde­cins pres­crip­teurs ou de patients. On assiste ici à un renver­se­ment de la charge de la preuve, en rupture avec le prin­cipe de précau­tion qui devrait préva­loir en situa­tion expé­ri­men­tale : ce n’est pas à la victime de l’effet indé­si­rable qu’il incom­be­rait de prou­ver un lien de causa­lité entre la vacci­na­tion et un inci­dent, mais au fabri­cant d’apporter la preuve de l’absence de lien.

En utili­sant le test cardiaque PULSN20, des cher­cheurs ont décou­vert que les vaccins à ARNm « augmentent consi­dé­ra­ble­ment l’in­flam­ma­tion de l’en­do­thé­lium [la paroi des artères sanguines] et l’in­fil­tra­tion des cellules T dans le muscle cardiaque et peuvent expli­quer les obser­va­tions de throm­bose accrue, de cardio­myo­pa­thie et d’autres événe­ments vascu­laires après la vacci­na­tion » (Gundry SR, 8 novembre 2021A96). Certes, il ne s’agit que d’ob­ser­va­tions « anec­do­tiques », mais la gravité du problème peut expli­quer que Steven R Gundry ait été invité à les présen­ter dans le cadre de la confé­rence annuelle de l’American Heart Association. Le cardio­logue britan­nique Aseem Malhotra a confirmé ces craintes sur CBNEWS UK, ajou­tant que des collègues ayant fait les mêmes obser­va­tions avaient renoncé à les publier par crainte de perdre leurs finan­ce­ments de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique (25 novembre 2021A85). Pour plus de préci­sions, écou­ter une interview d'Aseem Malhotra sous-titrée en français.

L’étude fran­çaise de S. Le Vu et collègues (25 juin 2022A48) confirme l’exis­tence d’un risque accru de myocar­dites et péri­car­dites, parti­cu­liè­re­ment marqué chez les 18–24 ans, après l’ad­mi­nis­tra­tion de vaccins anti-SARS-CoV‑2 à ARN messager :

À l’aide des données natio­nales sur les sorties d’hô­pi­tal et les vaccins, nous avons analysé les 1612 cas de myocar­dite et les 1613 cas de péri­car­dite surve­nus en France entre le 12 mai 2021 et le 31 octobre 2021. Nous réali­sons des études cas-témoins appa­riées et consta­tons des risques accrus de myocar­dite et de péri­car­dite pendant la première semaine suivant la vacci­na­tion, et en parti­cu­lier après la deuxième dose, avec des odd ratios ajus­tés de myocar­dite de 8,1 (inter­valle de confiance [IC] à 95 %, 6,7 à 9,9) pour le vaccin BNT162b2 et de 30 (IC à 95 %, 21 à 43) pour le vaccin ARNm-1273. Les asso­cia­tions les plus impor­tantes sont obser­vées pour la myocar­dite après la vacci­na­tion par l’ARNm-1273 chez les personnes âgées de 18 à 24 ans. Les esti­ma­tions des cas excé­den­taires attri­buables à la vacci­na­tion révèlent égale­ment une charge substan­tielle de myocar­dite et de péri­car­dite dans d’autres groupes d’âge et chez les hommes et les femmes.

Cette étude n’inclut pas les personnes décé­dées avant d’être hospi­ta­li­sées ou celles dont les symp­tômes n’étaient pas assez graves pour être hospitalisées.

Une autre étude publiée à la même époque aux États-Unis (Block JP et al., 8 avril 2022A54) affir­mait, chiffres à l’ap­pui, que le risque de compli­ca­tions cardiaques serait plus élevé après une infec­tion au CoVID qu’a­près la vacci­na­tion : de 2 à 6 fois chez les 12–17 ans, et 7 à 8 fois chez les 18–29 ans. Le Dr Sanjay Verma, cardio­logue exer­çant dans la vallée de Coachella, en Californie, a réagi par cour­riel sur Epoch Times :

Pour les cas de myocar­dite après le SRAS‑CoV2, les CDC utilisent des ‘cas’ offi­ciel­le­ment confir­més PCR+, même si leurs propres données de séro­pré­va­lence démontrent que le nombre de personnes infec­tées est bien supé­rieur à celui des ‘cas’ offi­ciel­le­ment confir­més PCR+. Par exemple, les données de séro­pré­va­lence au 21 février 2022 révèlent que 75 % (envi­ron 54 millions) de tous les enfants ont été infec­tés, contre 12 millions de ‘cas’ PCR+ offi­ciel­le­ment confir­més. Autrement dit, le nombre réel d’enfants infec­tés est 4,5 fois supé­rieur aux ‘cas’ PCR+. Par consé­quent, si l’on calcule le risque de myocar­dite après une infec­tion par le SRAS‑CoV2, le taux noté par les CDC devrait être réduit de 4,5 fois. Jusqu’à présent, les CDC n’ont pas ajusté en consé­quence leurs données de morbi­dité et de morta­lité Covid‑19.

[…]

Dans un suivi de leur étude à comité de lecture sur la myocar­dite après la vacci­na­tion, l’analyse a révélé un risque supplé­men­taire continu de myocar­dite après la vacci­na­tion de rappel.

Une autre infor­ma­tion (non-sourcée) qui fait froid dans le dos circule chez les « complotistes » :

Les chiffres du Comité inter­na­tio­nal olym­pique font état de 1101 morts subites chez des athlètes de moins de 35 ans entre 1966 et 2004, soit un taux annuel moyen de 29, tous sports confon­dus. Entre mars 2021 et mars 2022, soit une seule année, 769 athlètes au moins ont subi un arrêt cardiaque, se sont effon­drés ou sont morts sur le terrain, dans le monde entier.

Parmi les athlètes de la FIFA (foot­ball) de l’UE, les décès soudains ont augmenté de 420 % en 2021.

Pharmacovigilance versus essais cliniques

Aux États-Unis, les effets indé­si­rables des vaccins sont réper­to­riés en phar­ma­co­vi­gi­lance sur le site du Vaccine Adverse Event Reporting System (VAERSN21). Le VAERS a été créé dans le cadre du National Childhood Vaccine Injury Act (NCVIA), suite à la demande de groupes mili­tants et de parents d’en­fants ayant subi des séquelles de vacci­na­tions, avec pour contre­par­tie que les fabri­cants des vaccins ont été dédoua­nés de toute obli­ga­tion de répa­ra­tion en cas d’er­reur de concep­tion ou de fabrication.

Ces données publiques sont surex­ploi­tées à la fois par les « provax » et les « anti­vax » : les premiers rappellent que la proxi­mité de deux événe­ments — la vacci­na­tion et une patho­lo­gie ou un décès — n’éta­blit pas leur lien de causa­lité ; chaque décla­ra­tion néces­site un examen détaillé pour prou­ver ou démen­tir ce lien ; ils estiment que la base du VAERS ne fait que produire des « signaux » dont la récur­rence peut entraî­ner une enquête sur un grand nombre de cas simi­laires. Pour les oppo­sants, il est assez impro­bable que le méde­cin pres­crip­teur mène son enquête car la décou­verte du lien peut enga­ger sa respon­sa­bi­lité ; mais, plus grave, une faible frac­tion des effets indé­si­rables font l’ob­jet d’une première saisie dans la base. Une des raisons en est la vétusté du dispo­si­tif de saisie : il faut envi­ron 30 minutes pour saisir une fiche, son enre­gis­tre­ment n’est possible qu’en fin de saisie, et un time-out de la session pendant l’édi­tion d’une page oblige à tout reprendre à zéro… Cette frac­tion de sous-déclaration est réelle mais son évalua­tion (impos­sible à quan­ti­fier) pour­rait oscil­ler entre 10 et 100 selon les avis.

Ce qui est par contre accep­table (bien que contesté par les « provax ») est de compa­rer les statis­tiques de la VAERS pour diffé­rents vaccins. C’est ce qui a fait dire aux « anti­vax » que les vaccins ARN anti-SARS-CoV‑2 provo­que­raient beau­coup plus de décès et de graves effets indé­si­rables que les vaccins clas­siques comme ceux de la grippe. Mais cette critique n’est rece­vable que pour des taux de décla­ra­tion compa­rables. S’il est vrai que les vacci­na­tions CoVID ont produit, en un an, plus de décla­ra­tions d’ef­fets secon­daires graves que tous les autres vaccins réunis en 34 ans, il faut prendre en compte que celles-ci ont eu lieu dans un climat de méfiance, s’agis­sant de produits de santé mis sur le marché avant la fin de leur expé­ri­men­ta­tion en phase III.

En France, les données de phar­ma­co­vi­gi­lance ont été rassem­blées par l’ANSM, en premier pour les « effets indé­si­rables des médi­ca­ments utili­sés dans la prise en charge du CoVID-19 ». Les effets indé­si­rables peuvent être décla­rés par le profes­sion­nel de santé ou par la personne vacci­née (ANSMN22).

L’ANSM recon­naît : « Ce suivi n’a pas voca­tion à rendre compte de l’exhaustivité du nombre de cas réel­le­ment surve­nus, et ce notam­ment en raison de la très forte sous-notification, mais permet d’émettre des signaux en vue de prendre des mesures de réduc­tion du risque perti­nentes. » (8 octobre 2021N23). Curieusement, cette mention de sous-notification n’ap­pa­raît pas dans son Suivi des cas d’effets indésirables des vaccins COVID-19 : 111 335 cas depuis le début de la vacci­na­tion, dont 24 % quali­fiés de « graves », pour 100 798 500 injec­tions (11 novembre 2021N24).

Le 9 juin 2022N25, l’Office parle­men­taire d’éva­lua­tion des choix scien­ti­fiques et tech­no­lo­giques (OPECST) a adopté un rapport d’étape sur « les effets indé­si­rables des vaccins contre la Covid-19 et le système de phar­ma­co­vi­gi­lance fran­çais » présenté par Gérard Leseul, député, Sonia de La Provôté et Florence Lassarade, séna­trices. Une synthèse en a été publiée (juin 2022A49). On peut lire dans ce rapport (9 juin 2022A50 page 21) :

Il a été porté à la connais­sance des rappor­teurs que, dans certains cas, des profes­sion­nels de santé auraient refusé la décla­ra­tion à certains patients. Le dispo­si­tif de décla­ra­tion directe permet alors à ceux-ci de noti­fier tout de même leur cas à la phar­ma­co­vi­gi­lance. Cependant, il semble­rait que la néces­sité de rensei­gner le numéro de lot du vaccin injecté ait pu être un frein à cette décla­ra­tion, de nombreuses personnes ayant perdu la synthèse de vacci­na­tion remise le jour de l’injection et sur laquelle figure cette infor­ma­tion. Or, contrai­re­ment à l’attestation de vacci­na­tion certi­fiée, les personnes vacci­nées n’ont pas accès à ce docu­ment. Bien que l’ensemble des profes­sion­nels de santé vacci­na­teurs puisse aisé­ment y avoir accès à partir du numéro de sécu­rité sociale, cette infor­ma­tion a manqué à certains patients qui se sont trou­vés dans l’incapacité de réali­ser la décla­ra­tion. […] Des patients se sont égale­ment plaints du manque d’information quant au trai­te­ment de leur décla­ra­tion.

[…]

Par nature, et bien qu’obligatoire, ce système de décla­ra­tion passif est asso­cié à une certaine sous-déclaration ; on admet habi­tuel­le­ment que seuls 5 à 10 % des événe­ments indé­si­rables sont noti­fiés […]. Celle-ci peut entrai­ner un retard dans la détec­tion d’un signal ou une sous-estimation de l’ampleur d’un problème sani­taire. Cette sous-déclaration peut être expli­quée par plusieurs raisons : une négli­gence ou un manque de temps pour certains profes­sion­nels de santé, un doute sur l’origine iatro­gène […] de la mani­fes­ta­tion obser­vée ou une forma­tion insuf­fi­sante quant à la phar­ma­co­lo­gie, son impor­tance et les circuits de décla­ra­tions existants.

La phrase « on admet habi­tuel­le­ment que seuls 5 à 10 % des événe­ments indé­si­rables sont noti­fiés » révèle que la « sous-déclaration » des effets indé­si­rables n’a pas été évaluée dans le cas des vaccins anti-SARS-CoV‑2, ce qui revient à dire que les liens de causa­lité seraient avant tout une affaire d’opi­nion. Michael Eades, méde­cin aux USA et lui-même vive­ment opposé à cette vacci­na­tion, recon­naît (en 2022) l’ab­sence d’ef­fets indé­si­rables graves sur plusieurs centaines de ses collègues vacci­nés et membres de son club de golf. En France, Dr Frédérick Stambach, qu’on ne peut soup­çon­ner d’être inféodé à l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique, écri­vait — en contra­dic­tion avec d’autres témoi­gnages de méde­cins fran­çais (8 août 2021A134) :

Actuellement le moindre symp­tôme sérieux surve­nant dans les jours ou semaines suivant l’injection d’un des vaccins anti-covid est déclaré au centre de phar­ma­co­vi­gi­lance. C’est une bonne chose et j’y parti­cipe allè­gre­ment. Comme je l’ai expli­qué ci-dessus c’est la seule solu­tion pour faire émer­ger une anoma­lie statis­tique : décla­rer les effets indé­si­rables (suppo­sés j’insiste) et faire remon­ter les infor­ma­tions au centre de phar­ma­co­vi­gi­lance qui seul sera capable de faire un lien statis­tique de causa­lité (ou pas) entre un effet indé­si­rable et une molé­cule mais à condi­tion qu’il y ait suffi­sam­ment de décla­ra­tions. Et c’est cela qui est inédit car d’habitude ce travail est insuf­fi­sam­ment fait (et je m’inclue dans ces insuf­fi­sances bien que sensi­bi­lisé au problème).

Les essais cliniques des vaccins Pfizer et AstraZeneca en phase III auraient pu four­nir des données fiables sur la sécu­rité de ces vaccins, s’ils avaient été correc­te­ment conduits. Ce qui n’était visi­ble­ment pas le cas (Demasi M, 24 novembre 2021A86) :

Dans le cadre des essais vacci­naux menés par Pfizer et AstraZeneca, les parti­ci­pants ont reçu des appli­ca­tions numé­riques leur permet­tant d’en­re­gis­trer les effets indé­si­rables à distance – un moyen plus pratique, plus rapide et plus écono­mique de recueillir des données sur les patients.

Cependant, un problème majeur réside dans le fait que les options prédé­ter­mi­nées sur les appli­ca­tions numé­riques se limitent à des événe­ments indé­si­rables parti­cu­liers.

Par exemple, l’ap­pli­ca­tion ne permet à un parti­ci­pant que d’en­re­gis­trer ce que la société consi­dère comme des événe­ments « atten­dus » tels que la fièvre, la douleur au site d’in­jec­tion, la tempé­ra­ture, la rougeur, le gonfle­ment, la fatigue, les maux de tête, la diar­rhée, les fris­sons, les douleurs muscu­laires et arti­cu­laires.

Mais s’il est confronté à un événe­ment indé­si­rable grave comme une myocar­dite ou des signes précoces de myélite trans­verse, le syndrome de Guillain-Barré, un trouble myopa­thique, une myocar­dite ou une throm­bose, il n’a pas la possi­bi­lité de l’en­re­gis­trer sur l’application.

Marianne Demasi (24 novembre 2021A86) cite le cas de Brianne Dressen, parti­ci­pante de l’es­sai AstraZeneca, qui est deve­nue handi­ca­pée après la première injec­tion et n’a pas pu enre­gis­trer cet événement :

Une fois hospi­ta­li­sée, Mme Dressen a été […] infor­mée qu’elle avait reçu le vaccin AstraZeneca, et non le placebo, et on lui a conseillé de ne pas faire la deuxième injec­tion.

Les inves­ti­ga­teurs ont ensuite « retiré » Mme Dressen de l’es­sai, ils ont désac­tivé l’ap­pli­ca­tion de son smart­phone, et toutes ses données à partir de ce jour-là n’ont jamais été docu­men­tées, alors qu’elle est toujours handi­ca­pée aujourd’­hui.

Mme Dressen était préoc­cu­pée par le fait que son événe­ment indé­si­rable (et d’autres) n’avait pas été signalé dans la publi­ca­tion de l’es­sai dans le très réputé New England Journal of Medicine.

Elle a écrit au jour­nal pour « deman­der que les inexac­ti­tudes dans la publi­ca­tion de l’es­sai soient corri­gées et exiger un compte rendu complet de la publi­ca­tion et des résul­tats de l’es­sai ».

Le Dr Eric Rubin, rédac­teur en chef, a refusé de corri­ger les données inexactes publiées dans son jour­nal. L’intégralité de l’échange d’e-mails a été rendue publique.

[…]

Jusqu’à présent, les rapports d’ef­fets indé­si­rables graves et poten­tiel­le­ment mortels liés aux vaccins n’ont pas été trou­vés dans les essais contrô­lés « de réfé­rence ». Ils n’ont été détec­tés qu’une fois que des centaines de milliers de personnes avaient été vacci­nées.

La myocar­dite, par exemple, n’est appa­rue en Israël que lorsque le vaccin Pfizer a commencé à être distri­bué à la popu­la­tion. Et les rapports de throm­bo­cy­to­pé­nie throm­bo­tique induite par le vaccin (VITT) liés au vaccin AstraZeneca sont appa­rus pour la première fois dans les systèmes de surveillance euro­péens, et non dans les essais contrôlés.

Le comp­tage des décès obéis­sait au même proces­sus sélec­tif (Demasi M, 24 novembre 2021A86) :

Décès enre­gis­trés au VAERS (USA)
dans les jours suivant les vacci­na­tions CoVID
Source : Demasi M, 24 novembre 2021A86

Lorsqu’il publie les décès surve­nus dans le cadre des essais [de Pfizer], le Dr Healy [psychiatre basé en Ontario, Canada] souligne que les cher­cheurs n’éta­blissent aucun lien entre le vaccin et les décès surve­nant immé­dia­te­ment après la première dose du vaccin, jusqu’à 14 jours après la deuxième dose du vaccin.

En d’autres termes : 1) première injec­tion, 2) attente de trois semaines avant la deuxième injec­tion, 3) attente de deux semaines supplé­men­taires. Cela repré­sente un total de cinq semaines pendant lesquelles les décès ne sont pas consi­dé­rés comme étant liés au vaccin.

Les cher­cheurs affirment que c’est parce que les parti­ci­pants ne sont pas « tota­le­ment immu­ni­sés » avant deux semaines après leur deuxième dose. Cela est vrai.

Cependant, cela ne tient pas compte des décès qui pour­raient être causés par le vaccin au cours de cette période de cinq semaines. […]

Il est impor­tant de le savoir car les données du monde réel obte­nues auprès des CDC (au 25 juin 2021) montrent que la majo­rité des décès signa­lés après un vaccin Covid-19, surviennent dans les 30 jours [voir image ci-dessus].

Ces données de surveillance ne permettent pas d’éta­blir un lien de causa­lité avec le vaccin, mais le signal est consi­déré comme signi­fi­ca­tif, surtout si les décès liés au vaccin n’ont pas été pris en compte dans les essais contrôlés.

Ces critiques de la mise en pratique des essais cliniques, pour ce qui concerne l’in­no­cuité des vaccins, rejoignent celles qui avaient été émises au sujet d’autres vaccins comme le GardasilN26 en 2002 : voir à ce sujet l’ar­ticle What Happens to Vaccine Clinical Trial Participants ? (2023N27).

Lanceurs d’alerte

Un concen­tré de théo­ries de complot
sur la CoVID-19 le 5 mai 2020…

Dans le camp « ennemi », des mani­pu­la­teurs d’opi­nion répandent l’idée que « l’élite » qui a pour projet de domi­ner la popu­la­tion mondiale est consciente du fait que les vaccins — sans effet sur un virus « qui n’existe pas » — feraient partie de l’ar­se­nal utilisé pour cette prise de contrôle : nano­par­ti­cules « acti­vées » par la 5‑G (sic), nano­rou­teurs, nano­sen­seurs, nano-antennes, oxyde de graphène, puces infor­ma­tiques, etc. (Aventin L, maii 2022N28).

Pour prou­ver que les célé­bri­tés vacci­nées en public n’ont en réalité reçu qu’une substance inerte, une vidéo a circulé montrant le Dr Fauci vacciné au bras gauche, puis signa­lant, dans une inter­view, qu’il ressen­tait une douleur au bras droit. Seul détail : l’image a été inver­sée droite-gauche !

Le conspi­ra­tio­nisme s’est bien entendu renforcé — surtout du fait de la censure exer­cée sur les réseaux sociaux mettant fin à toute tenta­tive de débat scientifique/démocratique — en s’ap­puyant sur des données statis­tiques suggé­rant que ces vaccins seraient la cause (unique) d’une chute spec­ta­cu­laire de la ferti­lité humaine et une surmor­ta­lité inha­bi­tuelle en 2021–2022. La théo­rie d’une volonté déli­bé­rée d’éli­mi­ner une partie de l’hu­ma­nité en préci­pi­tant les décès et en empê­chant les nais­sances a occupé de plus en plus de terrain. Il est en partie basée sur une défor­ma­tion des propos de Bill Gates décla­rant (un peu hâti­ve­ment) que la popu­la­tion mondiale devrait décroître et que les vaccins devraient y contri­buer : « Si nous faisons un excellent travail en matière de nouveaux vaccins, de soins de santé et de services de santé géné­sique, nous pouvons réduire ce taux de 10 à 15 %. » Il ne s’agit pas, pour ces « élitistes », d’ex­ter­mi­ner des humains, mais simple­ment d’in­duire une dimi­nu­tion (natu­relle) de la crois­sance démo­gra­phique consé­cu­tive à l’amé­lio­ra­tion des condi­tions de vie.

Un des films conspi­ra­tion­nistes les plus ache­vés sur ce thème de la dépo­pu­la­tion est Died Suddenly de Stew Peters (21 novembre 2022N29). De nombreux commen­ta­teurs, y compris parmi ceux ailleurs dési­gnés comme « complo­tistes », en ont signalé les erreurs et mani­pu­la­tions, par exemple Robert Malone (26 novembre 2022A31) :

D’autres commen­ta­teurs (par exemple “The Daily Skeptic” et Josh Guetzkow) ont noté à juste titre que la vidéo […] compre­nait des segments mieux trom­peurs, qui impliquent faus­se­ment une ou plusieurs rela­tions de cause à effet entre une mort subite et l’ad­mi­nis­tra­tion d’un vaccin, ou qui utilisent autre­ment la liberté de style ciné­ma­to­gra­phique pour susci­ter de l’in­di­gna­tion [to stoke outrage].

J’ai déjà écrit sur le modèle écono­mique de Stoking Rage […] et à mon avis, cette stra­té­gie est fonda­men­ta­le­ment la même que le modèle écono­mique “fear­porn” des médias d’en­tre­prise — notam­ment CNN. […] Je réfute l’af­fir­ma­tion selon laquelle, sur le champ de bataille de la guerre média­tique et de l’in­for­ma­tion sans restric­tion du 21e siècle dans laquelle nous sommes plon­gés, il serait accep­table d’employer les tactiques de nos adver­saires.

[…]

Laissez-moi vous assu­rer dès main­te­nant que je n’ai ni le temps ni l’in­té­rêt de m’en­ga­ger plus avant avec Stew Peters. Il est sans inté­rêt, en ce qui me concerne. Un aboyeur de carna­val moderne.

Le film Died Suddenly (2022N29 à partir de 6:00) diffuse des entre­tiens avec des embau­meurs améri­cains qui déclarent avoir trouvé des substances fibreuses dans les vais­seaux sanguins de personnes vacci­nées, dont l’ana­lyse révè­le­rait qu’il manque dans les caillots analy­sés des « éléments clés présents dans le sang humain sain, tels que le fer, le potas­sium et le magné­sium », ce qui pour­rait suggé­rer […] que « ces caillots sont formés à partir d’autre chose que du sang » (Medicatrix, 6 septembre 2022A45). Ces obser­va­tions et les conclu­sions qui en ont été tirées ont été formel­le­ment contre­dites par des fact-checkers (15 septembre 2022A43).

À l’écart de ces affir­ma­tions non véri­fiées, comme énoncé par le Dr Martin Zizi, épidé­mio­lo­giste, profes­seur de neuro­phy­sio­lo­gie et ancien direc­teur scien­ti­fique à la Défense en Belgique : « Il n’y a pas de conspi­ra­tion ; il y a juste des aligne­ments d’in­té­rêts conver­gents pour des raisons diver­gentes. » (13 octobre 2022A39 33:23)

Le moindre scep­ti­cisme expose son auteur — surtout sans compé­tence dans les domaines scien­ti­fiques concer­nés — à passer pour « anti­vax » ou victime de propa­gandes complo­tistes. Or il est clair qu’au­cune affir­ma­tion ne peut être tenue pour scien­ti­fi­que­ment valable, pour ce qui concerne la capa­cité de tel vaccin anti-SARS-CoV‑2 à enrayer la trans­mis­sion des virus (dans tous les variants en circu­la­tion) ni la proba­bi­lité très faible d’ef­fets secon­daires à moyen terme — autres que le « bobo dans l’épaule » ou la « pous­sée de fièvre » dans les trois jours qui suivent… Seule la phar­ma­co­vi­gi­lance pourra four­nir des données fiables, si elle s’exerce dans les règles de l’art. Toutefois, nous aurons vrai­sem­bla­ble­ment ces données quand elles seront deve­nues inutiles, les circons­tances sani­taires ayant changé, espé­rons pour le mieux !

Le monde n’est certai­ne­ment pas divisé entre « provax », « anti­vax » et une marge de « scep­tiques ». Les mêmes argu­ments peuvent circu­ler d’un camp à l’autre, recy­clés pour atti­rer l’at­ten­tion des oppo­sants en même temps qu’af­fai­blir leur posi­tion. C’est semble-t-il ce qui s’est passé avec la vigou­reuse lettre ouverte « À toutes les auto­ri­tés, scien­ti­fiques et experts du monde entier, à qui cela concerne : la popu­la­tion mondiale entière » adres­sée le 6 mars 2021 à l’OMS par le vété­ri­naire, viro­logue et vacci­no­logue Geert Vanden Bossche. Une traduc­tion — effroya­ble­ment médiocre bien que compré­hen­sible — a été mise en circu­la­tion dans le monde fran­co­phone (17 mars 2021A152) ; il est préfé­rable de lire le texte origi­nal en anglais (6 mars 2021A157).

La lettre de Vanden Bossche a été large­ment relayée par des opposants/sceptiques de la vacci­na­tion contre la CoVID-19, bien qu’elle se termine par un appel à une vacci­na­tion systé­ma­tique des personnes les plus fragiles. Vanden Bossche est non seule­ment « provax », il l’af­firme d’emblée, mais ses liens d’in­té­rêt avec l’in­dus­trie ont fait dire à ses détrac­teurs — par exemple Rosemary Frei (16 mars 2021A153) — qu’il cher­chait unique­ment à favo­ri­ser la concur­rence de vaccins à base de cellules NKN30. Selon lui, « les vaccins à base de cellules [NK] permet­tront prin­ci­pa­le­ment de mieux prépa­rer notre immu­nité natu­relle (mémoire !) et d’in­duire une immu­nité de groupe (ce qui est exac­te­ment le contraire de ce que font les vaccins Covid-19 actuels, qui trans­forment de plus en plus les personnes vacci­nées en porteurs asymp­to­ma­tiques qui excrètent le virus). » (6 mars 2021A157 page 5)

Le propos de Vanden Bossche est assez compré­hen­sible — ce qui a faci­lité sa diffu­sion et l’adhé­sion de collec­teurs d’opi­nions sans examen critique — mais ses prédic­tions alar­mantes n’étaient pas étayées par des données factuelles. Il s’est posé en lanceur d’alerte, « mettant en jeu toute [sa] répu­ta­tion et [sa] crédi­bi­lité » (2021A152). Ses propo­si­tions méri­te­raient d’être étudiées et discu­tées par des cher­cheurs indé­pen­dants plutôt que de se voir écar­tées, sur la simple suspi­cion de conflit d’in­té­rêts, par des personnes à leur tour accu­sées de mani­pu­ler leurs lecteurs — voir les nombreux commen­taires au pied de l’ar­ticle de Rosemary Frei (16 mars 2021A153, traduit en fran­çais le 24 mars 2021N31). Une analyse critique plus claire avait été publiée par Robert Verkerk, qui signa­lait entre autres (18 mars 2021A151) :

Les vaccins expé­ri­men­taux à base de cellules NK sont loin d’être le seul moyen de renfor­cer la fonc­tion cyto­toxique des cellules NK. Ironiquement – et de manière bien plus avérée – les approches diété­tiques et liées au mode de vie améliorent la fonc­tion immu­ni­taire innée dans le cadre d’une stra­té­gie de préven­tion. Ainsi, la vita­mine D, la vita­mine C, le zinc, les bêta-glucanes et l’exercice ne sont que quelques-uns des éléments dont on a constaté qu’ils agis­saient comme des modu­la­teurs immu­ni­taires renfor­çant la fonc­tion des cellules NK.

Geert Vanden Bossche décla­rait sur son fil LinkedIn (18 mars 2021N32) :

Dans les pays ayant mis en place un programme de vacci­na­tion de masse plus offen­sif, la forte baisse des infec­tions sera proba­ble­ment suivie d’un plateau prolongé. On peut s’at­tendre à ce que ce dernier se trans­forme en une augmen­ta­tion beau­coup plus forte des courbes de morbi­dité avec des pics beau­coup plus élevés. Il n’y a pas de précé­dent d’une telle situa­tion, donc personne ne peut vrai­ment prédire quand exac­te­ment cela va se produire. Cependant, je m’at­tends à ce que cela se produise assez rapi­de­ment, très proba­ble­ment dans les 2 à 4 semaines à venir.

La catas­trophe annon­cée n’a pas eu lieu à mi-2021, mais Vanden Bossche a réitéré sa vision apoca­lyp­tique d’un « tsunami de morbi­dité et de morta­lité » consé­cu­tif à la vacci­na­tion de masse anti-SARS-CoV‑2 (23 novembre 2021A88, vidéo sous-titrée en fran­çais). Son prin­ci­pal message (27:50) est que toute vacci­na­tion de masse, en période de pandé­mie avec un vaccin qui ne bloque pas la trans­mis­sion du virus exerce une pres­sion sélec­tive favo­rable à la repro­duc­tion (et non la créa­tion) des variants les plus infec­tieux. Voir son expli­ca­tion détaillée plus bas : Interrogations sur les variants. Les trois critères souli­gnés en gras sont impor­tants, car ils ne sont pas véri­fiés dans les cas cités en contre-exemples, comme la vacci­na­tion contre la rougeole, réser­vée aux enfants, et immunisante.

Son alerte sur les consé­quences drama­tiques de la vacci­na­tion contre la CoVID-19 des enfants (et donc de toute la popu­la­tion) reste une ques­tion ouverte (Vanden Bossche G, 23 novembre 2021A88 1:04:45). Fin 2021, il s’est de nouveau exprimé très clai­re­ment (en fran­çais) sur ce sujet (23 décembre 2021A69) en expli­quant pour­quoi le variant Omicron est une chance, pour toute la popu­la­tion, de remo­bi­li­ser les anti­corps de l’im­mu­nité innée et donc de parve­nir à une immu­nité de groupe : « Les non-vaccinés sont les “aspi­ra­teurs” de cette pandé­mie » (19:00).

Faux compte « geert vanden bossche » sur LinkedIn

Geert Vanden Bossche a été accusé par Marc Van Ranst, en janvier 2021, de n’être « même pas viro­logue ». Il a donc mis en ligne les scans de ses diplômes (2021N33). Par la suite, son compte LinkedIn (Geert Vanden BosscheN32) a été supprimé pour être remplacé par un compte fictif du même nom (suivre ce lien) ! Cadeau aux « complo­tistes » : le crétin chargé de cette basse besogne (et qui ignore l’usage des majus­cules) a laissé des traces. C’est un “senior program offi­cer” de la Bill & Melinda Gates Foundation.

Un autre fait marquant de la bataille média­tique autour de la pandé­mie CoVID — que certains quali­fient de « contrôle de l’in­for­ma­tion », voir mon article Vers un nouvel "ordre mondial" ? — a été la censure des propos du Dr Robert Malone, cher­cheur dans le domaine de la tech­no­lo­gie à l’ori­gine de la vacci­na­tion à ARN messa­ger (de 1987 à 1989) et souvent dési­gné comme l’in­ven­teur des vaccins ARNm (Franklin A, 8 juillet 2021N34) — voir la mention initiale de son rôle dans l’ar­chive de Wikipedia (14 juin 2021N35) :

Les premières expé­riences de vacci­na­tion par ARNm ont été menées par P. Felgner, J. Wolff, G. Rhodes, R.W. Malone et D. Carson. P. Ils ont réalisé un certain nombre d’études sur la vacci­na­tion par ARNm qui ont donné lieu à neuf brevets sur la vacci­na­tion par ARNm avec une date de prio­rité commune du 21 mars 1989.

Voir aussi son compte ORCID, son profil sur Google Schlolar, ses réponses à diverses tenta­tives de disqua­li­fi­ca­tion (Malone RW, 24 septembre 2022A42 ; Malone RW, 6 mars 2023N7), son ouvrage Lies My Gov’t Told Me : And the Better Future Coming (2022N36) et un entretien aux cotés de sa compagne Jill Malone le 10 août 2023. Un histo­rique détaillé de l’in­ven­tion des vaccins mRNA a été publié par Elie Dolgin (14 septembre 2021A111).

Je ne soutiens Malone et ses amis que dans ce cadre profes­sion­nel, ne parta­geant en rien leurs opinions en matière de reli­gion, de morale et de poli­tique.

Malone mettait en garde contre l’uti­li­sa­tion à grande échelle de « vaccins expé­ri­men­taux », déplo­rant le manque de trans­pa­rence et l’ab­sence de procé­dures de libre consen­te­ment éclairé — voir le flash diffusé par Fox News (23 juin 2021A136) et l’ar­ticle Réponse à la pandémie. Plus tard il a exposé clai­re­ment ce qu’il estime une stra­té­gie cohé­rente : (1) vacci­ner unique­ment les personnes très âgées ou à forts risques, (2) étendre cette vacci­na­tion à tous les pays, (3) éviter les réunions à forte densité humaine et (4) géné­ra­li­ser un trai­te­ment précoce avec des médi­ca­ments nouveaux ou le repo­si­tion­ne­ment de molé­cules anciennes (vidéo censu­rée du 15 septembre 2021, 1:25:00). Au sujet du soin, il décla­rait en début d’en­tre­tien travailler en Inde à la mise au point d’un vaccin « clas­sique » (15 septembre 2021N37) ; plus loin, il citait l’exemple de l’Uttar Pradesh (230 millions d’ha­bi­tants) qui a vu le nombre de cas s’ef­fon­drer fin août 2021 avec 5 % de vacci­nés et la distri­bu­tion de 500 000 kits [voir proto­coleN38] conte­nant entre autres de l’iver­mec­tineN39 — voir détails (Campbell J, 22 septembre 2021A110).

Il est impor­tant de noter que Malone n’a rien d’un « anti­vax », décla­rant avoir reçu deux doses de Moderna en avril 2021, avec de graves effets secon­daires après la deuxième injec­tion (Malone RW, 13 janvier 2022A60) : hyper­ten­sion avec une pres­sion systo­lique fréquente allant jusqu’à 230 mmHg, narco­lep­sie, brouillard céré­bral du système nerveux central, jambes agitées… Il affirme que le contrôle de qualité exercé par les fabri­cants est défi­cient parce que certains lots des vaccins conduisent à nette­ment plus d’ef­fets secon­daires graves. L’étudiant en phar­ma­cie Craig Paardekooper à Kingston University, membre du NHS Staff for Choice, a en effet établi un clas­se­ment par « dange­ro­sité » des lots de vaccins en comp­tant les nombres d’ef­fets indé­si­rables graves enre­gis­trés dans la base de données du VAERSN21 — voir le site How Bad Is My Batch ?N40. Toutefois, sachant que les taux de décla­ra­tion au VAERS sont certai­ne­ment dépen­dants des lieux et des prati­ciens de santé, cette clas­si­fi­ca­tion n’a aucun sens, faute d’un ajus­te­ment statis­tique de ces deux facteurs de confu­sion (au mini­mum).

Le compte LinkedIn de Robert Malone a été fermé — et son nom défi­ni­ti­ve­ment effacé — le 15 juin, de l’his­to­rique de la page RNA vaccineN41 sur Wikipedia. La discus­sion ayant abouti à cette suppres­sion figure sur l’on­glet “Talk” (2 mars 2021), prenant pour seuls motifs que les infor­ma­tions seraient basées sur des « données primaires » et que Robert Malone n’a pas de page Wikipedia à son nom !

Une lecture critique de ses inter­ven­tions — et surtout de ses messages apoca­lyp­tiques — s’im­pose néan­moins ; il a par exemple relayé en septembre 2021 une fausse infor­ma­tion issue d’un article (rétracté) de l’Université d’Ottawa (Kafil T et al., 24 septembre 2001A108) évaluant à 1 pour 1000 le risque de myopé­ri­car­dite après une vacci­na­tion ARNm (Miller A, 25 septembre 2021A107). Il a aussi impru­dem­ment relayé une vidéo d’un jeune athlète s’ef­fon­drant tragi­que­ment en compé­ti­tion, qui circu­lait comme alerte de « morts subites » post-vaccination, alors qu’il a été montré ulté­rieu­re­ment que cet événe­ment datait d’avant la campagne de vacci­na­tion anti-CoVID. Contacté par les parents de cet athlète, il s’est immé­dia­te­ment excusé et a effacé son message (Malone RW, 26 novembre 2022A31). Un exposé à charge sur sa biogra­phie a été publié sur le site For Better Science (Clyde S, 4 octobre 2021A102).

Thérapie génique ou vaccin ?

La quali­fi­ca­tion des injec­tions à base d’ARN messa­ger comme une « théra­pie génique » a été unani­me­ment décriée par les fact-checkers, sous prétexte que ces vaccins CoVID ne modi­fient pas le génome des cellules humaines. Or, leur pseudo-réfutation repose sur une lecture partielle de la défi­ni­tion d’une théra­pie génique selon la FDA (2018N42) :

La théra­pie génique humaine vise à modi­fier ou à mani­pu­ler l’ex­pres­sion d’un gène ou à alté­rer les proprié­tés biolo­giques de cellules vivantes à des fins thérapeutiques.

Les injec­tions d’ARN messa­ger CoVID délivrent un ARN messa­ger synthé­tique conte­nant un code géné­tique qui ordonne aux cellules de produire une forme modi­fiée de la protéine de pointe (spike) du SARS-CoV‑2. Le fait de mani­pu­ler l’ex­pres­sion d’un gène ou alté­rer les proprié­tés biolo­giques de cellules vivantes est suffi­sant pour vali­der le quali­fi­ca­tif « théra­pie génique », mais il ne fallait pas effrayer la popu­la­tion, bien entendu !

Dans son docu­ment Long Term Follow-up After Administration of Human Gene Therapy Products (janvier 2020A188), la Food & Drug Administration (FDA aux États-Unis) rappe­lait (page 30) :

La FDA consi­dère géné­ra­le­ment que les produits de théra­pie génique humaine incluent tous les produits dont les effets sont médiés par la trans­crip­tion ou la traduc­tion de maté­riel géné­tique trans­féré ou par une modi­fi­ca­tion spéci­fique des séquences géné­tiques de l’hôte (humain).

Par ailleurs, le 1er septembre 2021, les Centers for Disease Control (CDC aux USA) ont modi­fié leur défi­ni­tion du terme « vaccin » pour qu’il puisse s’ap­pli­quer aux injec­tions d’ARN messa­ger CoVID : la vacci­na­tion n’est plus suppo­sée produire une immu­nité contre la mala­die (voir ancienne défi­ni­tion), mais seule­ment une protec­tion (voir nouvelle défi­ni­tion).

Les détails de cette modi­fi­ca­tion, résul­tat d’un échange de cour­riers internes au CDC où un employé s’in­quiète que « les néga­tion­nistes de droite du covid-19 utilisent [n]otre défi­ni­tion du “vaccin” pour affir­mer que les vaccins à ARNm ne sont pas des vaccins », ont été expo­sés et commen­tés par Joe Martino (9 novembre 2021A93). Il remarque :

C’est là que je crois que la discus­sion est forte, car nous parlons main­te­nant d’une impli­ca­tion dans le monde réel. Si nous partons du prin­cipe que ces vaccins ressemblent beau­coup plus à des médi­ca­ments qu’à des vaccins, et que la défi­ni­tion préa­lable le précise clai­re­ment, alors nous assis­tons actuel­le­ment à une obli­ga­tion de prise de médi­ca­ments.
C’est TRÈS diffé­rent de rendre obli­ga­toire un produit qui offre une immu­nité. Nous assis­tons actuel­le­ment à un chan­ge­ment cultu­rel massif dans la façon dont nous rendons obli­ga­toires des produits phar­ma­ceu­tiques. Nous passons de l’obli­ga­tion d’un produit qui arrête l’in­fec­tion et la trans­mis­sion à l’obli­ga­tion d’un produit qui n’ar­rête pas l’in­fec­tion ou la trans­mis­sion, mais qui réduit la gravité de la mala­die pendant une courte période. […]

D’un point de vue stric­te­ment commer­cial, cette pandé­mie était une occa­sion unique pour l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique, et le CDC était heureux de jouer le jeu, à mon avis. Ils sont allés jusqu’à modi­fier les défi­ni­tions de leurs produits pour les adap­ter à la poli­tique qu’ils devaient mettre en place pour aider leurs parte­naires phar­ma­ceu­tiques. C’est, à tout le moins, quelque chose que nous devons consi­dé­rer comme possible.
Voir un chan­ge­ment de défi­ni­tions, un manque de clarté de la part du CDC, et une distor­sion des données tout au long de la pandé­mie, tout cela entraîne une perte de confiance du public. À défaut d’une bonne raison, le CDC va mini­mi­ser ses actes comme étant néces­saires pour arrê­ter les « anti-quoi-que-ce-soit ». En soutien, le New York Times sera d’ac­cord avec les CDC, le Washington Post suivra, et la vérité se cachera dans l’obs­cu­rité un peu plus longtemps.

Le « complo­tiste » Dr J Mercola concluait (11 janvier 2023) :

Avant l’au­to­ri­sa­tion d’uti­li­sa­tion d’ur­gence des injec­tions de COVID, aucune théra­pie génique à ARNm n’avait été mise sur le marché, malgré plus de 20 ans de recherche et de déve­lop­pe­ment. Cela en dit long sur la diffi­culté de mettre au point ces produits, de s’as­su­rer qu’ils fonc­tionnent et sont sûrs.
Avec la mise en place par la FDA d’un dispo­si­tif “Future Framework” en juin 2022 pour accé­lé­rer la livrai­son des boos­ters COVID 23, les obstacles régle­men­taires des théra­pies géniques, notam­ment les exigences strictes en matière de sécu­rité, ont été balayés. Désormais, la FDA peut et va auto­ri­ser des injec­tions de COVID refor­mu­lées sans essais sur l’homme.
La FDA a essen­tiel­le­ment réécrit les règles à la volée, en déci­dant que les théra­pies géniques à ARNm sont équi­va­lentes aux vaccins anti­grip­paux clas­siques, et qu’elles peuvent être mises à jour et diffu­sées sans essais cliniques.
L’idée est que l’in­no­cuité des injec­tions de COVID à ARNm a déjà été prou­vée par les injec­tions origi­nales, qui, selon eux, n’ont blessé ni tué personne. La sécu­rité est donc acquise et l’ef­fi­ca­cité des boos­ters refor­mu­lés peut être évaluée simple­ment en véri­fiant les niveaux d’an­ti­corps chez quelques souris, ce qu’ont fait Pfizer et Moderna.

Dissémination dans le flot sanguin ?

Le 28 février 2021, douze méde­cins et scien­ti­fiques ont adressé une lettre à l’Agence euro­péenne du médi­ca­ment pour préve­nir des risques asso­ciés aux vaccins à ARN messa­ger (Bhakdi S et al., 2021A158). Ils deman­daient la preuve que ces produits injec­tés en intra­mus­cu­laire n’at­tein­draient pas le flot sanguin :

En l’ab­sence de telles preuves, il faut s’at­tendre à ce que les vaccins restent piégés dans la circu­la­tion et soient absor­bés par les cellules endo­thé­liales. Il y a des raisons de penser que cela se produira en parti­cu­lier aux endroits où la circu­la­tion sanguine est lente, c’est-à-dire dans les petits vais­seaux et les capil­laires […]. Nous deman­dons des preuves que cette proba­bi­lité a été exclue dans les modèles animaux précli­niques avec les trois vaccins avant leur appro­ba­tion par l’EMA pour une utili­sa­tion chez l’homme.

Si cette preuve n’est pas dispo­nible, il faut s’at­tendre à ce que, pendant l’ex­pres­sion des acides nucléiques des vaccins, les peptides déri­vés de la protéine spike soient présen­tés par la voie du CMH I à la surface lumi­nale des cellules. De nombreux indi­vi­dus sains possèdent des lympho­cytes CD8 qui recon­naissent ces peptides, ce qui peut être dû à une infec­tion anté­rieure par COVID, mais aussi à des réac­tions croi­sées avec d’autres types de coro­na­vi­rus […]. Nous devons suppo­ser que ces lympho­cytes vont atta­quer les cellules concer­nées. […]

[Si de telles preuves ne sont pas dispo­nibles] il faut s’at­tendre à ce que des lésions endo­thé­liales, avec un déclen­che­ment ulté­rieur de la coagu­la­tion sanguine par l’ac­ti­va­tion des plaquettes, se produisent en d’in­nom­brables endroits du corps. […]

[…] il faut s’at­tendre à ce que cela entraîne une baisse du nombre de plaquettes, l’ap­pa­ri­tion de D‑dimèresN43 dans le sang et une myriade de lésions isché­miques dans tout le corps, y compris dans le cerveau, la moelle épinière et le cœur. Des troubles hémor­ra­giques pour­raient surve­nir à la suite de ce nouveau type de syndrome de coagu­la­tion intra­vas­cu­laire dissé­mi­néeN44 y compris, entre autres, des saigne­ments abon­dants et des acci­dents vascu­laires céré­braux hémorragiques.

Mauvaise pratique ?

Sans écar­ter l’hy­po­thèse de mauvaise qualité de certains lots de vaccins anti-SARS-CoV‑2, on peut soule­ver la ques­tion du mode d’ad­mi­nis­tra­tion : ces vaccins doivent être injec­tés en intra­mus­cu­laire. Le proto­cole exige qu’a­près l’in­tro­duc­tion de l’ai­guille, il faut tirer le piston pour voir si l’aiguille se trouve dans le muscle ou dans un vais­seau (Mémo Infirmier, 2018N45). Or, des profes­sion­nels de santé ayant observé les pratiques dans les « vacci­no­dromes » m’ont assuré que ce proto­cole n’était pas respecté par tous les intervenants.

L’introduction du produit dans le sang est suscep­tible de provo­quer des effets (très) indé­si­rables dans l’or­ga­nisme. Ce n’est toute­fois qu’une hypo­thèse, puis­qu’on ne dispose d’au­cune donnée statis­tique à ce sujet.

Controverses sur les effets indésirables

En avril 2021 des critiques se sont fait entendre sur le décompte des effets indé­si­rables graves des vaccins anti-SARS-CoV‑2 en circu­la­tion (AIMSIB, 11 avril 2021A148).

Tableau comparatif AstraZeneca ett grippe
Source : A148

L’AIMSIB a repro­duit (image ci-contre) un tableau compa­ra­tif des effets indé­si­rables du vaccin Covid-19 AstraZenecaTM et du vaccin contre la grippe clas­sique, à partir des données de la base ADRreports​.eu. À noter que ces chiffres couvrent une période de 3 mois pour le vaccin anti-SARS-CoV‑2 et une année entière pour celui contre la grippe. Cette compa­rai­son suggère qu’il serait diffi­cile de prou­ver que toutes les throm­boses avaient des causes étran­gères à la vaccination.

Un exemple de mani­pu­la­tion maladroite (voire mal-intentionnée) de données statis­tiques est l’ar­ticle The Safety of COVID-19 Vaccinations – We Should Rethink the Policy qui affir­mait, en résumé, que « pour trois morts évitées par la vacci­na­tion, il faut accep­ter deux morts causées par la vacci­na­tion » (Walach H et al., 24 juin 2021A135). Comme expli­qué dans les commen­taires de PubPeer, les auteurs ont calculé le NNTV (number needed to vacci­nate) sur les phases 3 des essais qui n’ont duré que quelques mois et dépen­daient de la préva­lence de la mala­die. Ils ont comparé ce nombre avec celui des décès après vacci­na­tion dans les bases de données, postu­lant incor­rec­te­ment un lien de cause à effet entre vacci­na­tion et effet enre­gis­tré, alors que les corré­la­tions ne servent qu’à affi­cher un signal de tolé­rance (possi­bi­lité d’ef­fet adverse).

Plausibles ou exagé­rées, les évalua­tions d’ef­fets secon­daires graves des vaccins anti-SARS-CoV‑2 offrent un boule­vard publi­ci­taire aux vendeurs de régimes ou produits « détox » — voir mon article Détoxination. À titre d’exemple, une vidéo de 56 minutes (Wirth N, septembre 2021N46) qui, sous prétexte d’un entre­tien avec un « spécia­liste » — en réalité kiné­si­thé­ra­peute et président d’une entre­prise luxem­bour­geoise maquillée en labo­ra­toire de recherche — se termine par l’offre excep­tion­nelle d’un dossier élaboré par un « collec­tif d’ex­perts » (dont aucun nom n’est cité) cédé gratui­te­ment contre… un an d’abon­ne­ment à la revue publiée par l’au­teur de la vidéo ! L’intervenant est d’un abord sympa­thique et fait preuve de péda­go­gie sur les risques des vacci­na­tions en ques­tion (sans se risquer au sujet de leur fréquence) mais les conclu­sions « détox » prêtent à confu­sion : le natu­ro­pathe propose par exemple des cures de poly­phé­nols et autres aliments ou complé­ments alimen­taires pour leurs proprié­tés chéla­tricesN47 en mention­nant l’éli­mi­na­tion de l’alu­mi­nium et du graphèneN48, alors que l’in­ter­ve­nant a reconnu que ces produits étaient absents des vaccins CoVID. Malgré ma réserve sur cette gros­sière exploi­ta­tion publi­ci­taire, je crois utile d’écou­ter cette vidéo qui aurait pu se lire sur une simple page, avec l’avan­tage d’af­fi­cher des liens vers les sources scien­ti­fiques dont l’in­ter­ve­nant se réclame, et l’in­con­vé­nient de ne pas fonc­tion­ner comme un appât publicitaire…

Les vaccins en circu­la­tion contre la CoVID-19 (début 2021) n’ont pas été testés sur des sujets immu­no­dé­fi­cientsN49. Leur utili­sa­tion sur cette popu­la­tion peut poser problème, comme signalé avec le vaccin Pfizer-BioNTech (BNT162b2) admi­nis­tré en Israël à des patients atteints de mala­dies auto-immunes ou inflam­ma­toires (avril 2021A144) dont 6 ont subi une réac­ti­va­tion d’herpes zoster (zonaN50) :

La préva­lence d’herpes zoster (HZN50) était de 1,2 % (n = 6) chez les patients atteints d’AIIRD, alors qu’elle était nulle chez les témoins. Six patientes âgées de 49 ± 11 ans et atteintes d’une mala­die auto-immune de rhuma­tisme inflam­ma­toire stable : poly­ar­thrite rhuma­toïdeN51 (n = 4), syndrome de SjögrenN52 (n = 1) et mala­die conjonc­tive indif­fé­ren­ciée (n = 1), ont déve­loppé la première infec­tion de leur vie à l’HZ peu de temps après l’ad­mi­nis­tra­tion de la première dose de vaccin dans 5 cas, et après la deuxième dose de vaccin dans un cas. Dans la majo­rité des cas, l’in­fec­tion à l’HZ était bénigne, à l’ex­cep­tion d’un cas de HZ ophtal­mique, sans atteinte cornéenne, chez une patiente atteinte de poly­ar­thrite rhuma­toïde trai­tée par tofa­ci­ti­nib. Il n’y a eu aucun cas de HZ dissé­miné ou de névral­gie post-zostérienne. Toutes les patientes sauf une ont reçu un trai­te­ment anti­vi­ral avec une réso­lu­tion des symp­tômes liés à l’HZ jusqu’à 6 semaines. Cinq patientes ont terminé la deuxième dose du vaccin sans autres effets indésirables.

Début décembre 2021, le minis­tère japo­nais de la Santé avait pointé des « effets secon­daires graves » des vaccins Moderna et Pfizer (5 décembre 2021N53 ; source : 4 décembre 2021N54) :

Sur un million d’hommes ayant reçu le vaccin Moderna, de tels effets secon­daires [inflam­ma­tions du muscle cardiaque et de la paroi externe du cœur] ont été signa­lés chez plus de 81 hommes adoles­cents et 48 hommes dans la ving­taine. Ces chiffres étaient respec­ti­ve­ment de 15 et 13 pour ceux qui avaient reçu le vaccin Pfizer.

L’accroissement du risque de myocar­dite ou péri­car­dite après vacci­na­tion CoVID a fait l’ob­jet de témoi­gnages de nombreux méde­cins. Il a été confirmé par les autop­sies de 25 personnes décé­dées pour une cause incon­nue dans les 20 jours qui suivaient une vacci­na­tion ARN messa­ger (Schwab C et al., 27 novembre 2022A30). La réfu­ta­tion de ce danger consiste à dire que des myocar­dites surve­naient aussi du fait de la conta­mi­na­tion au SARS-CoV‑2. Toutefois, cette hypo­thèse est à son tour contre­dite par l’étude de Ortal Tuvali et collègues (15 avril 2022A52) :

La post-infection au COVID-19 n’a pas été asso­ciée à une myocar­dite (adjus­ted hazard ratio 1,08 ; IC 95 % 0,45 à 2,56) ou à une péri­car­dite (aHR 0,53 ; IC 95 % 0,25 à 1,13). Nous n’avons pas observé d’in­ci­dence accrue de péri­car­dite ou de myocar­dite chez les patients adultes se remet­tant d’une infec­tion à COVID-19.

Fin 2021, un homme (Marc Doyer) dont l’épouse a contracté une variante de la mala­die de Creutzfeldt-JakobN55vMCJ, « mala­die de la vache folle » — peu de temps après la deuxième injec­tion du vaccin Pfizer décla­rait avoir recensé 22 cas exac­te­ment simi­laires à celui de son épouse (21 janvier 2022A59). Le Prof. Frédéric Adnet lui répond (sur TPMP le 22 janvier 2022) que seule la phar­ma­co­vi­gi­lance peut étudier ces signa­le­ments, mais que le signal n’est pas évident puisque cette mala­die frappe 100 personnes chaque année en France. En réalité, il n’y a eu que 28 cas de vMCJ diag­nos­ti­qués en France entre 1992 et 2019, soit une moyenne de 1.03 cas par an.

L’article de Jean-Claude Perez et collègues, dont Luc Montagnier était co-signataire (2023A27), recen­sait déjà 26 cas en France, « tous […] diag­nos­ti­qués en 2021, les premiers symp­tômes appa­rais­sant en moyenne 11.38 jours après l’in­jec­tion du COVID-19 de Pfizer, Moderna ou AstraZeneca ». Fin 2023, Pfizer a admis la respon­sa­bi­lité de son vaccin dans la mala­die de Creutzfeldt-Jakob qui a tué Mauricette Doyer.

Marc Doyer en est au recen­se­ment de 60 témoi­gnages de proches de victimes de MCJ foudroyantes. Anthony M Kyriakopoulos et collègues ont écrit (9 décembre 2022A29 p. 13–14) :

Dans cet article, nous avons passé en revue la litté­ra­ture de recherche sur les proces­sus liés à la protéine spike qui conduisent au déve­lop­pe­ment de mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive, dans le contexte de plusieurs articles récents rappor­tant les méca­nismes de toxi­cité obser­vés. Nous avons été initia­le­ment moti­vés par l’ob­ser­va­tion que les patients atteints de COVID-19 souffrent souvent de séquelles à long terme, notam­ment de troubles cogni­tifs — ce que l’on appelle la mala­die de COVID long. Il existe égale­ment un syndrome post-vaccinal qui ressemble forte­ment à la mala­die COVID long. […]

Nos travaux ont d’im­por­tantes impli­ca­tions pour les poli­tiques publiques, étant donné la pour­suite de l’ap­pli­ca­tion géné­ra­li­sée des vaccins COVID-19. S’il est conce­vable que la protéine spike puisse contri­buer à de futures mala­dies neuro­dé­gé­né­ra­tives, le calcul risque-bénéfice de la vacci­na­tion massive et indis­cri­mi­née devrait être réexa­miné. Si les argu­ments présen­tés ici s’avèrent exacts, la popu­la­tion vacci­née a déjà subi de nombreux préjudices.

Le 7 octobre 2022A41, le méde­cin géné­ral de l’État de la Floride a publié de nouvelles direc­tives pour l’uti­li­sa­tion de vaccins ARNm contre la CoVID-19 :

La Floride conti­nue d’in­sis­ter sur le fait que les pres­ta­taires de soins de santé doivent exami­ner toutes les données afin d’éva­luer les risques et les avan­tages propres à chaque patient lors­qu’ils déter­minent les services de soins de santé à four­nir, y compris l’ad­mi­nis­tra­tion des vaccins COVID-19 conte­nant de l’ARN messa­ger (ARNm) que les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna utilisent.

Le dépar­te­ment de la santé de Floride a effec­tué une analyse (2022N56) par le biais d’une série de cas auto-contrôlés (SCCSN57), tech­nique déve­lop­pée à l’ori­gine pour évaluer la sécu­rité des vaccins. Cette étude a porté sur le risque de morta­lité après la vacci­na­tion par le mRNA COVID-19. Cette analyse a révélé une augmen­ta­tion de 84 % de l’in­ci­dence rela­tive des décès d’ori­gine cardiaque chez les hommes âgés de 18 à 39 ans dans les 28 jours suivant la vacci­na­tion par ARNm. Les personnes souf­frant de patho­lo­gies cardiaques préexis­tantes, telles que la myocar­dite et la péri­car­dite, doivent être parti­cu­liè­re­ment prudentes lors­qu’elles envi­sagent de se faire vacci­ner et en discu­ter avec leur pres­ta­taire de soins de santé.

À ce titre, le dépar­te­ment de la santé de Floride a publié les conseils suivants :

Sur la base des données actuel­le­ment dispo­nibles, les patients doivent être infor­més des compli­ca­tions cardiaques possibles qui peuvent surve­nir après avoir reçu un vaccin ARNm COVID-19. Avec un niveau élevé d’im­mu­nité globale contre la COVID-19, le béné­fice de la vacci­na­tion est proba­ble­ment dépassé par ce risque anor­ma­le­ment élevé de décès d’ori­gine cardiaque chez les hommes de ce groupe d’âge.

Le State Surgeon General recom­mande désor­mais de ne pas admi­nis­trer les vaccins à ARNm COVID-19 aux hommes âgés de 18 à 39 ans.

Les indi­vi­dus et les pres­ta­taires de soins de santé doivent égale­ment être conscients des résul­tats de cette analyse :

• Les hommes de plus de 60 ans présen­taient un risque accru de 10 % de décès d’ori­gine cardiaque dans les 28 jours suivant la vacci­na­tion par ARNm.

• Les vaccins sans ARNm ne présen­taient pas ces risques accrus, quelle que soit la popu­la­tion.

Les Floridiens sont encou­ra­gés à discu­ter de tous les avan­tages et risques poten­tiels des vaccins à ARNm COVID-19 avec leur pres­ta­taire de soins de santé. Le risque asso­cié à la vacci­na­tion ARNm doit être mis en balance avec le risque asso­cié à l’in­fec­tion par la COVID-19.

La métho­do­lo­gie de l’ana­lyse à l’ori­gine de ces recom­man­da­tions a suscité de vives critiques (Flore K, 10 octobre 2022A40), entre autres :

La plupart [des experts] ont immé­dia­te­ment souli­gné l’étran­geté de l’ab­sence d’au­teurs nommés sur le docu­ment, ainsi que le fait que le docu­ment n’a été publié que sur le site Web COVID-19 de la Floride.

Au congrès de la Société euro­péenne de cardio­lo­gie, en 2022, la présen­ta­tion de Christian Eugen Mueller (Bâle en Suisse) a fait état de l’aug­men­ta­tion inquié­tante des myocar­dites consé­cu­tives à la vacci­na­tion COVID-19 ARNm (24 octobre 2022A37) :

L’incidence des lésions myocar­diques est de 2,8 % soit 800 fois supé­rieure à l’incidence habi­tuelle des myocar­dites. Elle survient majo­ri­tai­re­ment chez les femmes contrai­re­ment aux myocar­dites virales habi­tuelles.

Aucun MACE [décès d’origine cardio­vas­cu­laire, hospi­ta­li­sa­tion pour insuf­fi­sance cardiaque, aryth­mie ventri­cu­laire et infarc­tus du myocarde] n’a été rapporté dans la popu­la­tion étudiée à 30 jours, néan­moins du fait de la réali­sa­tion de doses répé­tées, il est inté­res­sant de se deman­der si cela ne pour­rait pas entraî­ner des séquelles à long terme (insuf­fi­sance cardiaque, aryth­mie). Pour cela un essai rando­misé avec un suivi au long cours serait nécessaire.

Une piste impor­tante, bien que peu média­ti­sée, est la recherche sur le Complexe
Majeur d’Histocompatibilité Humaine
(CMHN58 ou HLA chez l’hu­main) décou­vert par Jean Dausset (Prix Nobel 1980). Alexandre Bolze et ses collègues ont constaté (14 avril 2022A53) :

Notre étude d’as­so­cia­tion pangé­no­mique iden­ti­fie une asso­cia­tion entre les diffi­cul­tés sévères dans la routine quoti­dienne après la vacci­na­tion et HLA‑A∗03:01. Cette asso­cia­tion n’était statis­ti­que­ment signi­fi­ca­tive que pour les personnes ayant reçu le vaccin Pfizer-BioNTech (BNT162b2 ; n = 3 694 ; p = 4.70 10-11 ; OR = 2,07 [IC à 95 % 1.67–2.56]), et présen­tait une taille d’ef­fet plus faible chez les personnes ayant reçu le vaccin Moderna (mRNA-1273 ; n = 3 610 ; p = 0.005 ; OR = 1.32 [IC à 95 % 1.09–1.59]). Chez les rece­veurs de Pfizer-BioNTech, HLA‑A∗03:01 a été asso­cié à une augmen­ta­tion de 2 fois du risque de diffi­cul­tés sévères auto­dé­cla­rées dans la routine quoti­dienne après la vaccination.

En France, le Dr Laurent Toubiana, cher­cheur à l’Inserm, a déposé, le 19 février 2022, une péti­tion récla­mant que le Sénat fasse procé­der à une analyse de la morta­lité toutes causes confon­dues en fonc­tion du statut vacci­nal des personnes. Il rappe­lait que les données existent dans Système National des Données de Santé (SNDS) qui permet de connaître l’âge et le sexe des personnes, les dates d’injection des « vaccins anti-covid », ainsi que les marques et les numé­ros de lots de vaccins utili­sés, les dates d’injections de vaccins anti­grip­paux (pour béné­fi­cier d’un réfé­ren­tiel de compa­rai­son) et enfin la date des éven­tuels décès des personnes. Ces données doivent permettre de déter­mi­ner préci­sé­ment la morta­lité des personnes vacci­nées et non-vaccinées par tranche d’âge et par période, de consta­ter s’il existe ou non une rela­tion entre la date de vacci­na­tion et la date de décès et enfin d’observer si les injec­tions anti-Covid ont une spéci­fi­cité ou non rela­ti­ve­ment aux injec­tions anti­grip­pales de ces dernières années.

La commis­sion séna­to­riale a refusé cette demande de trans­pa­rence sur les données, sans four­nir de justi­fi­ca­tion (Marcel D, 23 mars 2022A55). Suite à cela, plus de 700 univer­si­taires, cher­cheurs, profes­sion­nels de la santé et du droit ont inter­pellé le Sénat dans une tribune, afin d’obtenir une commis­sion d’enquête. Ils y décla­raient notam­ment (23 mars 2022A56) :

Cette analyse des décès toutes causes confon­dues est cruciale au regard de l’objet de cette commis­sion d’enquête. Or, la commis­sion séna­to­riale char­gée de faire le tri dans les péti­tions reçues a refusé cette demande de trans­pa­rence sur les données, et l’a fait de surcroît sans en donner aucune justi­fi­ca­tion. La moti­va­tion des déci­sions admi­nis­tra­tives consti­tue pour­tant une obli­ga­tion légale tradui­sant un droit essen­tiel des citoyens et une forme de protec­tion contre l’arbitraire du pouvoir poli­tique. C’est une exigence démo­cra­tique évidente.

Des infor­ma­tions plus récentes — notam­ment, en France, l’in­ter­ven­tion du phar­ma­co­logue et juriste Amine Umlil — sont données ci-dessous.

Péricardites et myocardites

Bien que des études à court terme aient conclu que les vaccins COVID-19 étaient à la fois « sûrs et effi­caces », des effets secon­daires conti­nuent d’être signa­lés. Parmi ceux-ci, les plus poin­tés du doigt sont la péri­car­dite et la myocar­dite, des mala­dies inflam­ma­toires qui touchent respec­ti­ve­ment le sac entou­rant le cœur et le muscle cardiaque (Hulscher N et al., 2024A10). L’inflammation de cette nature peut provo­quer des douleurs thora­ciques, un essouf­fle­ment et, dans les cas les plus graves, une insuf­fi­sance cardiaque.

Les effets secon­daires cardio­vas­cu­laires tels que l’in­flam­ma­tion myo-péricardique inté­ressent parti­cu­liè­re­ment les domaines de la cardio­lo­gie, de l’anes­thé­sio­lo­gie et de la chirur­gie. Les prati­ciens recom­mandent (Karemingi C et al., 19 mai 2023A16) :

La myocar­dite et la péri­car­dite néces­sitent des procé­dures diag­nos­tiques et théra­peu­tiques telles que l’écho­car­dio­gra­phie tran­sœ­so­pha­gienne (ETO) et la chirur­gie de la fenêtre péri­car­dique. La surveillance peropé­ra­toire de l’état clinique et du rythme cardiaque ainsi que des ajus­te­ments minu­tieux de la gestion de l’anes­thé­sie sont néces­saires pour garan­tir des résul­tats posi­tifs. […]

Des recherches récentes ont montré un lien entre la vacci­na­tion COVID-19, en parti­cu­lier les vaccins à base d’ARNm, et le déve­lop­pe­ment de péri­car­dites et de myocar­dites [1,2]. La fréquence de ces troubles après la vacci­na­tion est esti­mée à un à cinq cas pour 100 000 personnes, les hommes jeunes et d’âge moyen présen­tant le risque le plus impor­tant [2]. Bien que le risque de morbi­dité et de morta­lité accrues dans ces situa­tions soit encore à l’étude, des cas graves néces­si­tant une hospi­ta­li­sa­tion et des soins de soutien ont été signa­lés [2,3].

En outre, le risque d’ins­ta­bi­lité myocar­dique pendant le trai­te­ment anes­thé­sique a été docu­menté chez les patients atteints de péri­car­dite et de myocar­dite, en parti­cu­lier dans les cas présen­tant des anoma­lies du rythme cardiaque sous-jacentes. Cela repré­sente un défi impor­tant pour les anes­thé­sistes qui s’oc­cupent des patients subis­sant une chirur­gie par fenêtre péri­car­dique, qui peut néces­si­ter une anes­thé­sie générale.

Baisse de la fertilité ?

Les vaccins ARNm anti-covid ont-ils dimi­nué la ferti­lité des personnes vacci­nées ? La ques­tion a été posée très tôt avec des argu­ments qui ne seront pas déve­lop­pés ici.

Début 2024, la baisse de ferti­lité consta­tée dans de nombreux pays a fait l’ob­jet d’un impres­sion­nant tapage média­tique accom­pa­gné de slogans poli­tiques comme, en France, le « réar­me­ment démo­gra­phique »… qui rappelle de sombres heures de notre histoire. Le discours offi­ciel étant que la baisse du taux de nata­lité n’est autre qu’un fait cultu­rel — les citoyens auraient « peur de faire des enfants » — doublé de contraintes écono­miques et sociales, comme par exemple le choix préfé­ren­tiel de la carrière pour les femmes en âge de procréer.

Il semble toute­fois que ces facteurs ne suffisent pas à expli­quer la chute verti­gi­neuse de la nata­lité dans les pays forte­ment vacci­nés. Les statis­tiques de l’INSEE, pour la France, suggèrent que la chute prévi­sible pendant les périodes de confi­ne­ment a été compen­sée par une hausse l’an­née suivante, mais que cette chute a repris et conti­nue, début 2024, juste après le début des campagnes vaccinales :

Éthique

Un article titré Potential Conscientious Objection to mRNA Technology as Preventive Treatment for COVID-19 a été publié en août 2022 par cinq univer­si­taires dans International Journal of Vaccine Theory, Practice, and Research (P Provost et al., 23 août 2022A46, p. 445–454). La traduc­tion peut être lue sur une page de Laurent Mucchielli : L’objection de conscience, posi­tion légi­time face à la tech­no­lo­gie ARNm à des fins vacci­nales (13 septembre 2022A44). Extrait :

Sur la base de ce que l’on sait déjà, indé­pen­dam­ment des compo­sants non divul­gués des formu­la­tions expé­ri­men­tales qui peuvent nuire à de multiples systèmes orga­niques (Benzi-Cipelli et al., 2022), il semble que toute personne raison­nable soit en droit de soule­ver une « objec­tion de conscience » légi­time contre le fait de forcer ses cellules à expri­mer, contre leur nature, une protéine Spike nocive du SRAS-CoV‑2 ou tout autre compo­sant pepti­dique que les formu­la­tions d’ARNm, visant à produire cette Spike, peuvent engen­drer. De plus, cette objec­tion est renfor­cée par le fait que les parti­sans de cette nouvelle tech­no­lo­gie n’ont pas tenu compte de deux des prin­cipes les plus fonda­men­taux de la phar­ma­co­lo­gie : la dose du produit actif et sa distri­bu­tion aux systèmes corpo­rels après son administration.

Fin des essais ?

Source : N27

La fin des essais cliniques de phase 3 est annon­cée le 27 octobre 2022 pour le vaccin de Moderna et le 2 mai 2023 pour Pfitzer. Ce qui n’empêchait pas le ministre de la santé fran­çais d’af­fir­mer en juillet 2021 : « Parmi les “fake news” que l’on entend, il y aurait celle qui consiste à dire que le vaccin serait encore en cours d’expérimentation, c’est abso­lu­ment faux. La phase 3 est termi­née depuis des mois, elle est vali­dée », et aussi­tôt après que « l’es­sai de phase 3 se pour­suit » ! (Maad A, 8 juillet 2021A127) La réalité est que la première partie évaluant « l’ef­fi­ca­cité » (voir ci-dessous) était termi­née, et la levée de l’insu avait eu lieu à cet effet, alors que le volet « sécu­rité » restait à l’étude jusqu’à la fin des essais. Cette contra­dic­tion du ministre était parfai­te­ment assu­mée, noyée dans le flou artis­tique des « déco­deurs » du Monde qui concluaient que le ministre avait raison, tout en s’ap­puyant sur les propos d’un autre « expert » : « Les essais de phase 3 ont montré la qualité phar­ma­ceu­tique, l’efficacité, et la sécu­rité des vaccins ARN… » Alors que cette notion d’ef­fi­ca­cité est à géomé­trie variable (voir plus bas) et que la sécu­rité n’est pas encore évaluée, sauf à écar­ter d’emblée tout effet indé­si­rable qui pour­rait surve­nir au delà de six mois.

Une évalua­tion de la sécu­rité et de l’ef­fi­ca­cité à six mois du vaccin Pfizer-BioNTech (BNT162b2) a été pré-publiée fin juillet 2021 (Thomas et al., 28 juillet 2021A122). Au niveau « sécu­rité », on comp­tait 15 morts pour toutes causes dans le groupe vacciné, contre 14 dans le groupe placebo. Parmi ceux-ci, seule­ment 1 décès avait été attri­bué à la CoVID chez les vacci­nés, contre 2 dans le groupe placebo. Cette diffé­rence n’était pas signi­fi­ca­tive sachant que les groupes compre­naient chacun 22 000 sujets (dont la majo­rité avait moins de 55 ans). Néanmoins, l’ef­fi­ca­cité était affir­mée en mention­nant le décompte de 131 cas symp­to­ma­tiques chez les vacci­nés contre 1034 chez les non-vaccinés. Sachant que la morta­lité n’était pas impac­tée, la preuve était faite que ce vaccin protège des formes symp­to­ma­tiques, mais rien n’était établi avec certi­tude pour la protec­tion contre les formes graves. Le terme « forme grave » étant très vague, le seul critère retenu par les épidé­mio­logues est en effet celui de la mortalité.

D’autres détails et objec­tions figurent dans la discus­sion au bas de l’ar­ticle (Thomas et al., 28 juillet 2021A122).

L’article L. 1122–1‑1 du Code de la Santé Publique (2016A190), en France, stipule : « Aucune recherche mention­née au 1° de l’ar­ticle L. 1121–1 (“inter­ven­tion sur la personne non justi­fiée par sa prise en charge habi­tuelle”) ne peut être prati­quée sur une personne sans son consen­te­ment libre et éclairé, recueilli par écrit, après que lui a été déli­vrée l’in­for­ma­tion prévue à l’ar­ticle L. 1122–1. »

En mars 2021, un retraité de 83 ans vacciné, qui réside en Ile-de-France, a déposé un recours devant le Conseil d’État pour deman­der la levée du confi­ne­ment pour les personnes vacci­nées. Il lui a été répondu (Samson T, 30 mars 2021A150) :

[…] le ministre de la Santé estime qu’il est préma­turé en l’état des connais­sances scien­ti­fiques de diffé­ren­cier les « règles rela­tives aux limi­ta­tions de circu­la­tion selon que les personnes ont reçu ou non des doses des vaccins ». Olivier Véran invoque quatre argu­ments. D’une part, « l’ef­fi­ca­cité partielle des vaccins », et en deuxième lieu le fait que « l’ef­fi­ca­cité des vaccins est deve­nue parti­cu­liè­re­ment contin­gente du fait de l’apparition des nouveaux variants ». En troi­sième lieu, « les personnes vacci­nées sont aussi celles qui sont les plus expo­sées aux formes graves et aux décès en cas d’inefficacité initiale du vaccin ou de réin­fec­tion post-vaccinale ou de la viru­lence d’un variant. » Enfin, « le vaccin n’empêche pas de trans­mettre le virus aux tiers. L’impact de la vacci­na­tion sur la propa­ga­tion du virus n’est pas encore connu. »

Extension de la couverture, obligations, incitations

Début juillet 2021 a été annon­cée, en France, l’obli­ga­tion vacci­nale de CoVID-19 pour les person­nels soignants et tout profes­sion­nel en contact avec des personnes faibles ou à risques. Le Gouvernement étudie la possi­bi­lité d’étendre cette obli­ga­tion à l’en­semble de la popu­la­tion, bien que cette dispo­si­tion risque d’être juri­di­que­ment impos­sible. Le profes­seur de droit Philippe Ségur écrit (1er juillet 2021A131) :

La formule « essai clinique » utili­sée par l’Agence euro­péenne est sans équi­voque. Cette notion est défi­nie par la direc­tive 2001/20/CE du Parlement euro­péen et du Conseil du 4 avril 2001 […]. Selon ce texte, un essai clinique est une « inves­ti­ga­tion menée chez l’homme, afin de déter­mi­ner ou de confir­mer les effets cliniques, phar­ma­co­lo­giques et/ou les autres effets phar­ma­co­dy­na­miques d’un ou de plusieurs médi­ca­ments expé­ri­men­taux (…) dans le but de s’assurer de leur inno­cuité et/ou effi­ca­cité ». On notera, par exemple, qu’en dehors même des incer­ti­tudes rela­tives à leur tech­nique spéci­fique — ARNm ou ADN recom­biné […] —, « aucune étude de cancé­ro­gé­ni­cité n’a été réali­sée » pour le vaccin Moderna et « aucune étude de géno­toxi­cité ou de cancé­ro­gé­ni­cité n’a été réali­sée » pour les vaccins Pfizer, AstraZeneca et Johnson & Johnson.

L’ensemble de ces infor­ma­tions suffisent à convaincre que la pandé­mie de covid-19 a conduit les auto­ri­tés sani­taires à auto­ri­ser une expé­ri­men­ta­tion vacci­nale à grande échelle inédite dans l’histoire de la méde­cine. En période d’urgence, rien ne paraît juri­di­que­ment s’y oppo­ser tant sur le plan de la santé indi­vi­duelle afin de proté­ger les personnes vulné­rables que sur le plan de la santé publique pour éviter la satu­ra­tion des struc­tures hospi­ta­lières. En revanche, le carac­tère expé­ri­men­tal de la vacci­na­tion invite le juriste à en recon­tex­tua­li­ser l’usage, car en cette matière, le droit interne comme le droit inter­na­tio­nal ont histo­ri­que­ment construit la notion de consen­te­ment du sujet comme garde-fou pour empê­cher toute dérive […]. Dès lors, ce prin­cipe du consen­te­ment semble suffi­sam­ment bien établi pour consti­tuer un obstacle à l’obligation vacci­nale aussi long­temps que les phases de tests cliniques ne seront pas terminées […].

En avril 2021, Pfizer-BioNTech a soumis à la FDA un memo­ran­dum pour béné­fi­cier d’une exten­sion de l’au­to­ri­sa­tion excep­tion­nelle en urgence de son vaccin chez les enfants de 12 à 15 ans (Pfizer, avril 2021A145). Une cher­cheuse en commu­ni­ca­tion des risques et char­gée d’en­sei­gne­ment au Centre inter­dis­ci­pli­naire Herzliya en Israël et à l’Université de Haïfa a signalé de nombreux manque­ments à l’éthique et à la vali­dité scien­ti­fique de cet essai clinique (Shir-Raz Y, 1er octobre 2021A103) :

• Violation des condi­tions du proto­cole : admis­sion dans le groupe de 1131 sujets de quatre enfants sous trai­te­ment psychia­trique (anti­dé­pres­seurs) dont trois ont subi de « sérieux effets adverses » attri­bués par Pfizer à leur état clinique anté­rieur à la vacci­na­tion.

• Conception du proto­cole pour mini­mi­ser les effets adverses : un suivi de six mois a été convenu alors que pour tout vaccin ce suivi devrait être entre un et quatre ans.

• Contournement du proto­cole : le rapport a été établi seule­ment 30 jours après le début de l’es­sai, un “cut-off point” destiné à compa­rer les effets entre classes d’âge. L’implication préoc­cu­pante de cette pratique est que les événe­ments indé­si­rables graves peuvent ne pas appa­raître dans le rapport sur la base duquel la FDA délivre l’au­to­ri­sa­tion d’ur­gence pour les enfants, de sorte que le suivi continu, même s’il est publié quelques mois ou années après la déli­vrance de l’au­to­ri­sa­tion tempo­raire, n’ai­dera pas les enfants qui seront lésés ou mour­ront après le feu vert de la FDA.

• Conception du proto­cole de manière à ce que les diag­nos­tics d’évé­ne­ments indé­si­rables graves donnés dans des hôpi­taux sans rapport avec le site de l’étude puissent être ignorés.

Suite à l’ap­pro­ba­tion de la FDA pour les 12–15 ans puis pour les 5–11 ans, le gouver­ne­ment des USA a lancé, à l’au­tomne 2021, sa campagne de vacci­na­tion de tous les enfants de plus de 5 ans. Le « complo­tiste » Robert Kennedy Jr. — auteur de The Real Anthony Fauci : Bill Gates, Big Pharma, and the Global War on Democracy and Public Health (2021N59) — a fait la remarque suivante qui mérite réflexion (moyen­nant véri­fi­ca­tion, à signa­ler dans les commentaires) :

Pourquoi essaient-ils de s’en prendre à nos enfants ? Voici pour­quoi. Les vaccins ne peuvent obte­nir une protec­tion de respon­sa­bi­lité qu’une fois approu­vés. La seule façon d’ob­te­nir une protec­tion de respon­sa­bi­lité est qu’ils figurent sur le calen­drier de vacci­na­tion de l’en­fant. Et ensuite, une fois que le CDC les a votés sur le calen­drier de vacci­na­tion des enfants, alors ils obtiennent une protec­tion de respon­sa­bi­lité, même pour les adultes.

Un seul procès peut mettre en faillite une entre­prise si elle n’a pas de protec­tion de respon­sa­bi­lité. C’est pour­quoi ils s’en prennent à nos enfants. Ils en ont besoin pour obte­nir cette protection.

D’autres consi­dé­ra­tions sur les inci­ta­tions ou obli­ga­tions vacci­nales, et les poli­tiques sani­taires qui leur sont asso­ciées, se trouvent sur mon article Vers un nouvel ordre mondial ?

Réduction de risque absolu ?

L’article Outcome Reporting Bias in COVID-19 mRNA Vaccine Clinical Trials (Brown RB, 26 février 2021A159) explique très clai­re­ment la diffé­rence entre l’ef­fi­ca­cité rela­tive et abso­lue de la réduc­tion de risque induite par une vacci­na­tion, citant en exemple les docu­ments four­nis à la Food and Drug Administration (FDA aux USA) par les fabri­cants des vaccins Pfizer-BioNTech (10 décembre 2020) et Moderna (17 décembre 2020). Les mêmes expli­ca­tions se trouvent dans l’ou­vrage Enquêtes médi­cales & évalua­tion des médi­ca­ments (Clapin A, 2018N60) ; il n’est pas néces­saire de reve­nir sur les méthodes de calcul qui forment la base de l’épi­dé­mio­lo­gie clinique.

Le résul­tat est le suivant :

  • Le vaccin Pfizer-BioNTech se présente avec une effi­ca­cité (réduc­tion de risque rela­tif) de 95.1 % (90 à 97.6 % dans un inter­valle de confiance à 95 %). La réduc­tion de risque absolu est de 0.7 % (0.59 à 0.83 % dans un inter­valle de confiance à 95 %).
  • Le vaccin Moderna se présente avec une effi­ca­cité (réduc­tion de risque rela­tif) de 94.1 % (89.1 à 96.8 % dans un inter­valle de confiance à 95 %). La réduc­tion de risque absolu est de 1.1 % (0.97 à 1.32 % dans un inter­valle de confiance à 95 %).

Les chiffres four­nis aux médias sont ceux de la réduc­tion de risque rela­tif car il est plus attrac­tif de parler d’une « effi­ca­cité » de 95 % que d’une réduc­tion de risque proche de 1 % en absolu. Pourtant, dans la vie réelle c’est cette dernière qui devrait permettre de faire un choix éclairé.

Avec le vaccin Pfizer-BioNTech, sur 21 712 personnes réel­le­ment vacci­nées, 8 ont été « infec­tées », et sur 21564 ayant reçu le placebo, 162 l’ont été. Attention : ce groupe « infecté » est celui de personnes présen­tant des signes cliniques d’in­fec­tion, les porteurs « asymp­to­ma­tiques » (test PCR posi­tif sans signes cliniques) étant exclus de cette caté­go­rie comme nous le verrons plus bas. Donc la propor­tion de personnes infec­tées chez les vacci­nés de Pfizer-BioNTech était 8 / 21 712 = 0.036 % contre 162 / 21 564 = 0.75 % chez les non-vaccinés, la diffé­rence étant 0.7 %. Calcul analogue 185 / 15 025 – 11 / 15 199 = 1.1 % pour Moderna. Ces diffé­rences tendent vers zéro dans les popu­la­tions « à moindre risque de forme symp­to­ma­tique de CoVID », ce qui reflète la réalité. Alors que le rapport servant à calcu­ler la « dimi­nu­tion de risque rela­tif » peut rester stable, à première vue, alors qu’il perd toute signi­fi­ca­tion en tendant vers 0/0…

Autre critère évoca­teur : le « nombre de personnes à vacci­ner » qui est l’in­verse de cette réduc­tion de risque absolu, autre­ment dit envi­ron 142 personnes pour le Pfizer-BioNTech et 88 personnes pour le Moderna. C’est le nombre de personnes qu’il faut vacci­ner pour qu’une au moins ne soit pas dans le groupe « infecté ».

Or seules les réduc­tions de risque rela­tif ont été prises en compte par le comité d’éva­lua­tion des vaccins (VRBPAC) à la FDA pour l’at­tri­bu­tion d’une Emergency Use Authorization (EUA) qui permet d’uti­li­ser ces vaccins avant leur mise sur le marché. Ce qui est clai­re­ment en désac­cord avec les règles de bonne pratique de la FDA (Fischoff B et al., 2011N61) :

Fournir des risques abso­lus et pas seule­ment des risques rela­tifs. Les patients sont indû­ment influen­cés lorsque les infor­ma­tions sur les risques sont présen­tées selon une approche de risque rela­tif, ce qui peut entraî­ner des déci­sions sous-optimales. Il convient donc d’uti­li­ser un format de risque absolu.

Dans les articles publiés par le New England Journal of Medicine au sujet de ces deux vaccins (FP Polack et al., 10 décembre 2020A164 ; LR Baden & al., 4 février 2021A160) et dans les docu­ments desti­nés au public, seules sont mention­nées les réduc­tions de risque rela­tif, quali­fiées d’effi­ca­cité des vaccins. Toute la commu­ni­ca­tion sur les perfor­mances « excep­tion­nelles » de ces vaccins s’ap­puie sur ces données qui induisent des biais d’in­ter­pré­ta­tion. Ronald B Brown conclut (26 février 2021A159) :

De tels exemples de biais dans la commu­ni­ca­tion des résul­tats induisent en erreur et déforment l’in­ter­pré­ta­tion par le public de l’ef­fi­ca­cité du vaccin à ARNm COVID-19, tout en violant les obli­ga­tions éthiques et légales du consen­te­ment éclairé.

Ce problème d’éva­lua­tion de l’ef­fi­ca­cité en termes de dimi­nu­tion du risque rela­tif est signalé par Michel de Lorgeril (avril 2021A146 pages 351 et 359) : « Cette façon de calcu­ler […] ne peut abuser que des amateurs. » Un commen­taire détaillé, portant sur la mammo­gra­phie, a été publié par Gerd Gigerenzer et al. (2010N62), et un autre sur les vaccins CoVID par Marianne Demasi (12 novembre 2021A92).

Protection vaccinale contre le portage (propagation) du virus

L’argument le plus souvent invo­qué pour convaincre les personnes à se faire vacci­ner contre la CoVID est « l’effi­ca­cité » des vaccins à leur dispo­si­tion. Il est rare que la signi­fi­ca­tion de ce terme soit expli­ci­tée, la croyance la plus répan­due étant qu’elle mesu­re­rait la capa­cité d’un vaccin à proté­ger l’in­di­vidu contre la propa­ga­tion du virus. On entend dire (argu­ment égoïste) « je suis protégé·e à 95% », sous-entendu « je n’ai plus que 5 % de risque d’at­tra­per la CoVID » ou encore (argu­ment altruiste) « j’ai 20 fois moins de risque de la trans­mettre »… Ce qui est double­ment faux ! D’abord, nous venons de le voir, parce que le 95 % est une dimi­nu­tion RELATIVE, mais surtout parce que le risque dont il est ques­tion n’est pas celui de la propa­ga­tion du virus.

En effet, le critère de propa­ga­tion ne figu­rait pas dans les études menées par les labo­ra­toires de recherche, comme l’in­diquent expli­ci­te­ment les rapports four­nis à la FDA. L’efficacité dont il est ques­tion est une évalua­tion du risque de la néces­sité d’une hospi­ta­li­sa­tion suite à une conta­mi­na­tion. Ce risque est en partie fonc­tion du niveau d’an­ti­corps neutra­li­sants (mesuré en labo­ra­toire) et de l’im­mu­nité cellu­laire acquise par la vacci­na­tion — voir par exemple une expli­ca­tion de l’ef­fi­ca­cité des vaccins contre le variant Delta (16 juin 2021A138).

D’autre part, les vaccins CoVID-19 induisent la produc­tion d’an­ti­corps IgG et IgA circu­lants (dans le sang) et non celle d’an­ti­corps IgA sécré­toires produits par les cellules immu­ni­taires sous les muqueuses des voies respi­ra­toires et intes­ti­nales. Par consé­quent, les concep­teurs de ces vaccins savaient qu’ils n’empêcheraient pas la propa­ga­tion du virus par les voies respi­ra­toires. Ce qui a été mesuré est donc la protec­tion de l’in­di­vidu, non pas contre la propa­ga­tion du SARS-CoV‑2 et de ses variants, mais contre les symp­tômes de CoVID-19 en cas de conta­mi­na­tion. Peter Doshi préci­sait dans le British Medical Journal (20 octobre 2020A167) :

Peter Hotez, doyen de l’École natio­nale de méde­cine tropi­cale du Baylor College of Medicine à Houston, a déclaré : « Idéalement, vous voudriez qu’un vaccin anti­vi­ral fasse deux choses […] d’abord, réduire la proba­bi­lité que vous tombiez grave­ment malade et que vous alliez à l’hô­pi­tal, et ensuite, préve­nir l’in­fec­tion et donc inter­rompre la propa­ga­tion de la mala­die.« 

Pourtant, les essais actuels de phase III ne sont pas réel­le­ment mis en place pour prou­ver l’un ou l’autre […]. Aucun des essais actuel­le­ment en cours n’est conçu pour détec­ter une réduc­tion des résul­tats graves tels que les admis­sions à l’hô­pi­tal, le recours aux soins inten­sifs ou les décès. Les vaccins ne sont pas non plus étudiés pour déter­mi­ner s’ils peuvent inter­rompre la propa­ga­tion du virus. […]

Dans tous les essais de phase III en cours pour lesquels des détails ont été publiés, les infec­tions confir­mées en labo­ra­toire, même avec des symp­tômes légers, répondent à la défi­ni­tion du critère d’éva­lua­tion primaire […]. Dans les essais de Pfizer et Moderna, par exemple, chaque cas de personne ne présen­tant qu’une toux et un test de labo­ra­toire posi­tif rappro­che­rait l’es­sai de son terme.

À mi-juillet 2021 aux USA, une petite frac­tion des décès attri­bués à la CoVID-19 surve­naient chez des personnes vacci­nées, alors que la moitié de la popu­la­tion était vacci­née. Ce résul­tat est proba­ble­ment enta­ché de biais — le compor­te­ment des vacci­nés (volon­taires) étant proba­ble­ment très diffé­rent de celui de ceux qui n’ont pas pu ou pas voulu se faire vacci­ner — mais il renfor­çait l’idée que la protec­tion vacci­nale contre la forme grave de la mala­die serait effi­cace, bien que ne garan­tis­sant pas la durée de cette immunité.

En France, le 27 juillet 2021, la Direction géné­rale de la santé (DGS) émet­tait un Rappel de la procé­dure en lien avec l’évo­lu­tion de la circu­la­tion du variant Delta sur le terri­toire natio­nal (n° 2021_75) stipulant :

Un échec de vacci­na­tion contre la Covid-19 est défini comme une infec­tion symp­to­ma­tique au SARS-CoV‑2 confir­mée biolo­gi­que­ment par ampli­fi­ca­tion molé­cu­laire (RT-PCR ou RT-LAMP) ou par test antigénique.

Il s’en­suit que les porteurs asymp­to­ma­tiques vacci­nés — poten­tiel­le­ment conta­gieux — n’étaient pas pris en compte dans cette évaluation.

Le corps médi­cal recon­nais­sait, à mi-2021, qu’on ne dispo­sait pas encore de données fiables sur l’ef­fet protec­teur des vaccins contre la propa­ga­tion du virus et de ses variants. C’est pour­quoi les personnes vacci­nées étaient encore tenues de respec­ter les gestes barrières. « Les gens ne doivent pas se lais­ser aller simple­ment parce qu’ils ont reçu les deux doses. Ils doivent encore se proté­ger », décla­rait (le 25 juin 2021) Dr Mariangela Simao, sous-directrice géné­rale pour l’accès aux médi­ca­ments et aux produits de santé à l’OMS.

Au cours d’une audience au sujet de la CoVID, le député euro­péen Robert Roos a demandé à Janine Small, prési­dente des marchés inter­na­tio­naux déve­lop­pés de Pfizer, si Pfizer avait effec­ti­ve­ment testé et confirmé, avant son lance­ment, que son vaccin à ARNm empê­che­rait la trans­mis­sion. Small a répondu : « Non. Nous avons dû avan­cer à la vitesse de la science … et nous avons dû faire tout ce qui était risqué. » (Chung F, 13 octobre 2022A38).

Une partie de l’im­mu­nité acquise après vacci­na­tion est due à l’ac­qui­si­tion d’an­ti­corps. Or cette acqui­si­tion est signi­fi­ca­ti­ve­ment plus faible chez les personnes atteintes d’obé­sité abdo­mi­nale, d’hy­per­ten­sion, de dysli­pi­dé­mie, ou/et consom­ma­trices de tabac (Watanabe M et al., 6 mai 2021A143). Les cher­cheurs concluaient :

Nos résul­tats appellent donc à une approche vigi­lante, car les sujets souf­frant d’obé­sité centrale, d’hy­per­ten­sion et de taba­gisme pour­raient béné­fi­cier de rappels vacci­naux plus précoces ou de calen­driers vacci­naux différents.

Immunité vaccinale ou « naturelle » ?

L’immunité acquise après conta­mi­na­tion est-elle supé­rieure à l’im­mu­nité vacci­nale ? La persis­tance à long terme (16 à 18 mois) de la réponse immu­ni­taire après infec­tion de COVID-19 (Wei J et al., octobre 2021A97) a été mise en contraste avec les six mois (voire moins) d’ef­fi­ca­cité des vaccins à ARN messager.

La ques­tion de l’im­mu­nité acquise avait été posée, notam­ment à la suite d’une étude israé­lienne (Gazit S et al., 25 août 2021A115) esti­mant qu’une personne ayant contracté la CoVID-19 aurait une immu­nité acquise 7 fois supé­rieure à celle d’une personne double­ment vacci­née. Cette étude (en prépu­bli­ca­tion) a fait l’ob­jet de discus­sions sur PubPeer, mais la prin­ci­pale objec­tion est que cette immu­nité acquise après une infec­tion acci­den­telle serait encore renfor­cée par une dose de vaccin. Tout en recon­nais­sant ce fait, il n’est pas raison­nable de rendre obli­ga­toire cette vacci­na­tion dans certaines caté­go­ries de popu­la­tion — par exemple le person­nel soignant — sous le même prétexte que la vacci­na­tion des personnes qui n’ont jamais contracté la mala­die. C’est ce point de vue que défen­dait avec brio le séna­teur Dr Rand Paul face à Xavier Becerra, secré­taire du HHS (Department of Health and Human Services) aux États-Unis (30 septembre 2021A106).

Fin 2021, une synthèse des données dispo­nibles sur l’immunité acquise contre le SARS-CoV‑2 après guéri­son d’une première infec­tion a été publiée dans The Lancet (Kojima N & JD Klausner, 8 novembre 2021A95). Une traduc­tion et un commen­taire en fran­çais ont été parta­gés par Dominique Dupagne (29 novembre 2021A81). Les auteurs ont conclu :

Bien que des études de suivi plus longues soient néces­saires, les clini­ciens devraient rester opti­mistes quant à l’ef­fet protec­teur de la guéri­son d’une infec­tion anté­rieure. L’immunité de groupe permet­tant de contrô­ler l’épi­dé­mie de SRAS-CoV‑2 peut être atteinte grâce à l’im­mu­nité acquise soit par une infec­tion anté­rieure, soit par la vacci­na­tion. L’immunité acquise par la vacci­na­tion est certai­ne­ment beau­coup plus sûre et préfé­rable. Toutefois, étant données les preuves de l’im­mu­nité due à une infec­tion anté­rieure par le SRAS-CoV‑2, les déci­deurs devraient consi­dé­rer que la guéri­son d’une infec­tion anté­rieure par le SRAS-CoV‑2 est égale à l’im­mu­nité due à la vacci­na­tion pour ce qui est de l’ac­cès aux événe­ments publics, aux entre­prises et au lieu de travail, ou des condi­tions de voyage.

Toutes les études incluses dans cette synthèse montraient que la protec­tion contre une réin­fec­tion restait forte au moins 10 mois après la guéri­son, bien qu’on ne puisse pas à ce jour évaluer sa durée totale. « De nombreuses infec­tions virales systé­miques, telles que la rougeole, confèrent une immu­nité à long terme, voire à vie, alors que ce n’est pas le cas pour d’autres, comme la grippe (en raison de modi­fi­ca­tions dans la géné­tique virale). Nous sommes limi­tés par la durée des données de suivi actuelles pour évaluer avec certi­tude la durée prévi­sible de l’immunité confé­rée par une infec­tion précé­dente par le SARS-CoV‑2. »

En janvier 2021, les Centers for Disease Control (CDC) ont publié des données prove­nant de New York et de Californie, qui ont démon­tré que l’im­mu­nité natu­relle était 2.8 fois plus effi­cace que la vacci­na­tion pour préve­nir l’hos­pi­ta­li­sa­tion et 3.3 à 4.7 fois plus effi­cace pour préve­nir l’in­fec­tion par le Covid. Dans le Wall Street Journal, Marty Makary commen­tait (26 janvier 2022A58) :

Les respon­sables de la santé publique ont ruiné de nombreuses vies en insis­tant pour que les travailleurs ayant une immu­nité natu­relle au Covid-19 soient licen­ciés s’ils n’étaient pas complè­te­ment vacci­nés. Mais après deux ans d’ac­cu­mu­la­tion de données, la supé­rio­rité de l’im­mu­nité natu­relle sur l’im­mu­nité vacci­nale est claire. En licen­ciant le person­nel présen­tant une immu­nité natu­relle, les employeurs se sont débar­ras­sés des personnes les moins suscep­tibles d’in­fec­ter les autres. Il est temps de réin­té­grer ces employés en leur présen­tant des excuses.

Selon Wikipedia, Makary se consi­dère comme pro-vaccins, mais a égale­ment criti­qué les obli­ga­tions vacci­nales pour des popu­la­tions autres que les travailleurs de la santé, souli­gnant le risque de myocar­dite chez les jeunes hommes vacci­nés comme une raison de faire preuve de prudence.

Les anglo­phones devraient écou­ter en détail un entre­tien de Dr John Campbell avec le profes­seur d’im­mu­no­lo­gie Robert Clancy, au sujet de l’ef­fi­ca­cité escomp­tée de la tech­no­lo­gie ARN messa­ger pour une immu­ni­sa­tion de masse contre la CoVID-19 (Campbell J, 14 janvier 2023A25).

Je tiens à clari­fier la posi­tion de John Lorimer Campbell, accusé par certains d’af­fi­cher son grade de « docteur » alors qu’il n’est pas méde­cin. Il a tout d’abord travaillé en tant qu’in­fir­mier psychia­trique, puis en tant que forma­teur d’infirmier(e)s. Il a ensuite suivi un cursus univer­si­taire de biolo­gie qui l’a conduit à un “nurse docto­rate” à l’Université de Bolton (UK). Depuis 1991, il diffuse des vidéos qui, pour lui, synthé­tisent l’es­sen­tiel de son ensei­gne­ment en physio­lo­gie. Un long entre­tien avec l’an­thro­po­logue Neil Oliver expose son trajet person­nel, avec un aperçu (à partir de 21:26) de ses posi­tions, appuyées sur la litté­ra­ture scien­ti­fique, pour ce qui concerne la vacci­na­tion ARN messa­ger (Campbell J, janvier 2023N63).

Ratio vaccinés/non vaccinés

Tous les respon­sables poli­tiques (et la plupart des médias) ont martelé l’idée que la vacci­na­tion serait la seule issue de cette pandé­mie. La menace d’une quatrième vague du variant Delta a été surdra­ma­ti­sée en France fin juin 2021, au point que le direc­teur de l’ARS Nouvelle-Aquitaine n’hé­si­tait pas à décla­rer sur BFMTV (4 juillet 2021A130) que « ce qui arrive actuel­le­ment dans les Landes va se produire partout en France » et que « chaque personne non vacci­née aura obli­ga­toi­re­ment le variant Delta, toutes les expé­riences inter­na­tio­nales le prouvent [sic]… Les personnes qui sont vacci­nées peuvent bien évidem­ment attra­per le virus. Mais lorsqu’elles sont conta­mi­nées, elles seront en mesure de conta­mi­ner moins d’une personne. C’est pour cela que le vaccin stoppe l’épidémie ! »

Christian Vélot proteste (8 juillet 2021A128) : « On nous garga­rise avec des chiffres sans nous appor­ter la moindre expli­ca­tion et en comp­tant sur l’imaginaire collec­tif pour une surin­ter­pré­ta­tion posi­tive de leur signification. »

De nombreux oppo­sants à la vacci­na­tion agitent comme « preuve de son inef­fi­ca­cité » (au niveau de la propa­ga­tion) le constat que, dans les popu­la­tions majo­ri­tai­re­ment vacci­nées, les personnes infec­tées peuvent comprendre un nombre de personnes vacci­nées égal ou supé­rieur à celui des non-vaccinées. En réalité c’est un résul­tat qui ne prouve rien sur l’ef­fi­ca­cité : si 100 % de la popu­la­tion était vacci­née, alors 100 % des personnes infec­tées le seraient aussi. L’infographie ci-dessous explique parfai­te­ment ce biais d’interprétation :

Le même raison­ne­ment appli­qué à des données diffé­rentes peut soute­nir une hypo­thèse inverse sur la protec­tion contre la contamination : 

Pourcentages de cas non-vaccinés et vaccinés en Israël du 27 juin au 3 juillet 2021

En Israël dans la période du 27 juin au 3 juillet 2021, les pour­cen­tages de cas confir­més (symp­to­ma­tiques) vacci­nés étaient presque égaux à la propor­tion des vacci­nés dans la popu­la­tion, pour toutes les tranches d’âge (voir figure ci-contre) alors qu’ils auraient dû être nette­ment infé­rieurs pour prou­ver l’ef­fi­ca­cité vaccinale.

Des évalua­tions de la « non-contamination » ont bien été expo­sées dans quelques publi­ca­tions média­ti­sées, notam­ment début 2021 après les campagnes vacci­nales en Israël et au Royaume-Uni. Il s’agis­sait toute­fois de corré­la­tions sur des données obser­va­tion­nelles. Les facteurs de confu­sion étaient nombreux, notam­ment du fait que la campagne de vacci­na­tion faisait suite à une période de confi­ne­ment strict, entraî­nant auto­ma­ti­que­ment une dimi­nu­tion de l’in­ci­dence de la mala­die. Pour y remé­dier, on crée des sous-groupes, au risque d’être confronté au para­doxe de SimpsonN64 qui permet d’at­teindre les conclu­sions souhai­tées — exac­te­ment ce qui est repro­ché aux promo­teurs de médi­ca­ments miracles… Par exemple, en Angleterre, on a annoncé qu’il y avait moins de trans­mis­sions dans les familles où une personne au moins était vacci­née. Le biais est évident : c’est dans ces mêmes familles qu’on trou­vera le plus de personnes respec­tueuses des direc­tives sur la distan­cia­tion physique, et le moins de celles qui doute­raient de l’uti­lité de la vacci­na­tion ou même de la réalité d’une pandé­mie. Si c’est le cas, l’ef­fet (dimi­nu­tion de la trans­mis­sion) n’est pas spéci­fique du vaccin.

D’autres « études pros­pec­tives » — qui ne méri­te­raient pas un tel nom, vue leur faiblesse métho­do­lo­gique — ne respectent même pas la règle fonda­men­tale de rando­mi­sa­tion, exemple celle de MG Thompson et al. (30 juin 2021A132). Il reste les modèles mathé­ma­tiques prédic­tifs qu’on utilise pour « prophé­ti­ser » l’évo­lu­tion de l’épi­dé­mie à partir de données obser­va­tion­nelles et d’hy­po­thèses. Les résu­més « pour les déci­deurs » manquent suffi­sam­ment de clarté pour entre­te­nir la confu­sion entre hypo­thèses et résultats.

Par exemple, en s’ap­puyant sur une modé­li­sa­tion de l’évo­lu­tion d’une quatrième vague en septembre — modé­li­sée par Paolo Bosetti et al. (version du 28 juin 2021A133) — le président Macron et les médias fran­çais annoncent, à mi-juillet 2021, que les non-vaccinés trans­mettent 12 fois plus la mala­die que les non-vaccinés. Or, ce n’est qu’un chiffre « bidonné » à partir d’hy­po­thèses de calcul d’autres études (Favionu, 15 juillet 2021A125, lire les commentaires).

Conclusions de Pavan (12 mars 2023A18)

L’étude dans sa version finale (Bosetti P et al., 26 janvier 2022A57) a été analy­sée en détail par Vincent Pavan (12 mars 2023A18 5:33 à 54:20 ; article à paraître), mettant en évidence ce qu’il dénonce comme un « truquage mathé­ma­tique ». L’affaire est grave puisque cette modé­li­sa­tion a servi à justi­fier la mise en place, en France, d’un passe sani­taire — plus tard trans­formé en passe vacci­nal — ainsi que la promul­ga­tion, le 5 août 2021, d’une loi sur l’obli­ga­tion vacci­nale des person­nels de santé.

Dans un élan méta­pho­rique, un « expert » (Bruno Megarbane) va jusqu’à décla­rer su CNews que « le variant Delta cherche les personnes non-immunisées » alors que « dès qu’il voit une personne qui a un système immu­ni­taire qui le recon­naît, il dévie sa route » (23 août 2020N65). Affabulations ferme­ment contre­dites par la décla­ra­tion du Dr Anthony Fauci, le 28 juillet 2021N66, au sujet des charges virales des vacci­nés et des non-vaccinés expo­sés au variant Delta — voir ci-dessous.

On pouvait espé­rer, sans en attendre la preuve, que le simple fait d’at­té­nuer la gravité de l’in­fec­tion élimi­ne­rait le risque de propa­ga­tion ; mais ce serait la mise au rebut d’une autre croyance : la trans­mis­sion du virus par des personnes conta­mi­nées asymp­to­ma­tiques, argu­ment utilisé pour justi­fier la ferme­ture des écoles et, plus tard, la vacci­na­tion des enfants. Exit le « porteur sain »… De fait, toutes ces croyances anta­go­nistes coexistent dans les discours de diri­geants qui ont parfai­te­ment inté­gré la doctrine du « en même temps »

Une étude à grande échelle menée sur 500 000 soignants aux USA au prin­temps 2021 (14 mai 2021A141) concluait effec­ti­ve­ment à 94 % « d’ef­fi­ca­cité », mais elle aussi ne dénom­brait que les patients symp­to­ma­tiques. En l’ab­sence de « porteurs sains » elle ne disait rien sur l’ef­fi­ca­cité en termes de propa­ga­tion du virus. Même problème avec une étude rétros­pec­tive au Danemark évaluant « l’ef­fi­ca­cité » des 2 injec­tions de Pfizer-BioNtech (Moustens-Helms IR et al., 9 mars 2021A156) et en Israël (Dagan N et al., 15 avril 2021A147). Ce qui n’empêche pas le Conseil d’orientation de la stra­té­gie vacci­nale (COSV, France) de décla­rer : « Les vaccins à ARNm sont les seuls pour lesquels existent des données sur l’efficacité de protec­tion contre l’infection, et donc contre la trans­mis­sion » (7 mai 2021A142 page 2).

L’enquête cas-témoins d’Alyson M Cavanaugh et al. (6 août 2021A119) portant sur des sujets du Kentucky âgés de plus de 18 ans ayant été infec­tés par le SARS-CoV‑2 avant décembre 2020, a estimé qu’ils avaient 2.35 fois moins de risque d’être de nouveau infec­tés s’ils avaient reçu au moins une dose de vaccin ARNm ou Janssen. Ce type d’en­quête peut être enta­ché de biais de sélec­tion, d’in­for­ma­tion et de confu­sion (Clapin A, 2018N60 pages 35–69) et ne peut donc pas établir un lien de causa­lité. Le résul­tat permet toute­fois d’ad­mettre l’exis­tence d’un facteur de protec­tion (Cavanaugh M et al., 6 août 2021A119) :

[…] parmi les rési­dents du Kentucky qui avaient déjà été infec­tés par le SRAS-CoV‑2 en 2020, ceux qui n’étaient pas vacci­nés contre le COVID-19 avaient une proba­bi­lité signi­fi­ca­ti­ve­ment plus élevée de réin­fec­tion en mai et juin 2021. Cette consta­ta­tion appuie la recom­man­da­tion des CDC selon laquelle toutes les personnes admis­sibles devraient se voir offrir la vacci­na­tion contre le COVID-19, quel que soit leur statut d’in­fec­tion anté­rieure par le SRAS-CoV‑2.

Les études menées sur les nouveaux vaccins présentent la même limi­ta­tion : les critères d’éva­lua­tion doivent en effet permettre de compa­rer leur « effi­ca­cité » à celle des vaccins déjà en circu­la­tion. Dans l’es­sai en phase II mené par Novavax™ en Afrique du Sud (Shinde V et al., 20 mai 2021A140) il était bien précisé (je souligne) :

Les critères d’éva­lua­tion primaires étaient l’in­no­cuité et l’ef­fi­ca­cité du vaccin contre la Covid-19 symp­to­ma­tique confir­mée en labo­ra­toire 7 jours ou plus après la deuxième dose chez les parti­ci­pants n’ayant jamais été infec­tés par le SRAS-CoV‑2.

Lors d’une inter­ven­tion devant une commis­sion du Sénat fran­çais, l’infectiologue Karine Lacombe avait déclaré le 30 novembre 2021 que « 80 % des personnes qui arrivent à l’hôpital avec une Covid-19 ne sont pas vacci­nées », une affir­ma­tion qui avait déjà été diffu­sée à l’iden­tique au mois d’août. Luc Peillon répon­dait à ce sujet dans Libération (3 décembre 2021A79) :

Karine Lacombe fait ici réfé­rence aux chiffres rela­tifs à chaque popu­la­tion (vacci­nés et non-vaccinés). En effet, si les vacci­nés, en valeur abso­lue, sont désor­mais majo­ri­taires dans les entrées à l’hôpital, ils ont toujours sept fois moins de risques d’être hospi­ta­li­sés que les non-vaccinés. Dit autre­ment, il y a sept fois moins d’hospitalisations parmi un million de vacci­nés que pour un million de non-vaccinés. Soit une protec­tion de 86 %, pour les vacci­nés, contre l’hospitalisation. Ce qui ne signi­fie pas que les non-vaccinés repré­sentent 80 % « des personnes qui arrivent à l’hôpital avec une Covid-19 ».

Début août 2021, dans les pays forte­ment vacci­nés (Royaume-Uni, USA, Israël etc.) on expli­quait que la flam­bée de l’in­ci­dence était due « au variant Delta », et dans ceux moyen­ne­ment vacci­nés comme la France la faute serait « aux non vacci­nés » ! Il faudra inven­ter d’autres argu­ments pour la cinquième « vague » corres­pon­dant (exemple pris au hasard) au variant « Nu » Omicron décou­vert au Botswana. Mais la disso­nance cogni­tive est plei­ne­ment assu­rée par les commu­ni­cants et adeptes de boules de cristal.

L’OMS ne cesse de répé­ter (en 2021, 2022…) que les pays les plus dému­nis — parti­cu­liè­re­ment en Afrique — devraient béné­fi­cier d’un don massif de vaccins afin d’évi­ter une héca­tombe. Or ce concept d’ »équité vacci­nale » ne semble pas tenir compte du fait que le conti­nent afri­cain, bien que vacciné à moins de 6 % (en novembre 2021) était aussi celui le plus épar­gné, en termes de décès, par l’épi­dé­mie de SRAS-CoV‑2 ; alors même que le virus y a très large­ment circulé (Uyoga S et al., 29 juillet 2020A171 ; Cheng M & F Mutsaka, 19 novembre 2021A91). John Campbell a présenté dans sa vidéo No appa­rent covid in Africa des témoi­gnages irré­fu­tables d’ac­teurs du terrain (28 décembre 2022A28).

Spécialiste des virus, le profes­seur Jean-Michel Claverie a pris posi­tion dans une chro­nique des Échos (3 septembre 2021A114) : « Les tableaux contras­tés d’Israël et de l’Inde devraient nous amener à nous inter­ro­ger sur la perti­nence des campagnes de vaccination. »

À la fin de l’été 2021, la DREESA2 (direc­tion réali­sant les statis­tiques pour le minis­tère de la santé en France) annon­çait fière­ment que les statis­tiques prou­vaient qu’une personne vacci­née a 8 fois moins de risque d’être conta­mi­née qu’une personne non-vaccinée — annonce desti­née à inci­ter à la vacci­na­tion les derniers récal­ci­trants… Or ce rapport n’est pas impu­table à l’ef­fi­ca­cité des vaccins mais au fait que, en raison de la mise en place du pass sani­taire, les non-vaccinés sont bien plus nombreux à faire des tests, tandis que les vacci­nés, suppo­sé­ment proté­gés, en sont dispen­sés pour toutes les acti­vi­tés liées à leur vie sociale.

Biais d’éva­lua­tion du ratio de posi­tifs selon le statut vacci­nal
Source : Pierre Chaillot

Ce biais est illus­tré par un schéma très simple (voir ci-contre) proposé par Pierre Chaillot (18 octobre 2021A98 1:28:25) avec des valeurs numé­riques simpli­fiées (qu’on pour­rait rempla­cer par des variables algé­briques). Supposons une popu­la­tion de 1000 personnes vacci­nées et 200 non-vaccinées. Chez ces dernières, 8 sur 10 ont été testées pendant une certaine période, contre seule­ment 1 sur 10 chez les vacci­nées. Supposons que le vaccin soit tota­le­ment inef­fi­cace et que les tests retournent 10 % de posi­tifs dans chaque groupe. On a donc 16 tests posi­tifs chez les 200 non-vaccinés (soit 80 ‰) contre 10 tests posi­tifs chez les 1000 vacci­nés (soit 10 ‰). On obtient donc 8 fois plus de posi­tifs chez les non-vaccinés que chez les vacci­nés alors que le vaccin est supposé inef­fi­cace. Ceci démontre clai­re­ment le biais statis­tique exploité par la DREES et relayé par tous les médias !

Conclusion : le vaccin protège… du test !

Souci avec le variant Delta

Fin juillet 2021, en France, l’ob­ser­va­tion d’une augmen­ta­tion du nombre de personnes testées posi­tives permet­tait aux déci­deurs d’an­non­cer une terrible « quatrième vague ». Toutefois, l’ob­ser­va­tion de cette vague au Royaume-Uni faisait appa­raître que les cas avaient bien augmenté tandis que les décès n’avaient pas cessé de dimi­nuer — voir The Spectator Covid-19 data trackerN67. Explication : le vaccin protège contre l’ap­pa­ri­tion de formes graves. Or les mêmes prophètes affir­maient que la conta­mi­na­tion touche en premier les non-vaccinés. Ces derniers devraient donc être plus expo­sés aux formes graves et augmen­ter les statis­tiques de décès — seul critère scien­ti­fique pour le dénom­bre­ment de « formes graves »… Étrange raison­ne­ment contra­dic­toire bâti sur de pures hypo­thèses et « modé­li­sa­tions ». La réalité était peut-être plus à cher­cher du côté de la conta­gio­sité accrue du variant Delta (d’où augmen­ta­tion de l’in­ci­dence) et de sa moindre léta­lité ; l’im­mu­nité natu­relle acquise par cette affec­tion bénigne pour­rait être plus effi­cace que celle de vaccins conçus pour des variants aujourd’­hui dispa­rus.

Le 28 juillet 2021N66, le Dr Fauci décla­rait sur MSNBC : « La charge virale du variant delta dans le nez des personnes vacci­nées est la même que celle des personnes non vacci­nées, alors portez un masque, s’il vous plaît. » Voir le commu­ni­qué de Reuters (N Lapid, 2 août 2021A121). Ce qui suggé­rait que de nombreuses personnes vacci­nées sont des conta­mi­nés asymp­to­ma­tiques (porteurs sains) qui se croient proté­gés et ne prennent plus aucune précau­tion, se compor­tant à leur insu en super­con­ta­mi­na­teurs. C’est ce qui pour­rait expli­quer la flam­bée de cas de CoVID-19 (variant Delta) dans des pays comp­tant le plus de vacci­nés, comme l’Islande (93 % des plus de 16 ans en août 2021) qui s’in­ter­roge sur sa stra­té­gie d’im­mu­nité collec­tive (Bourdillon P, 10 août 2021A117). Mais surtout, cette donnée rend caduque l’ar­gu­ment « altruiste » en faveur de la vacci­na­tion, ainsi que la pensée magique (domi­nante) selon laquelle seule la vacci­na­tion géné­ra­li­sée (donc obli­ga­toire) pourra mettre fin à la circu­la­tion du virus, et donc à la pandémie :

Þórólfur Guðnason estime que la capa­cité des vaccins à empê­cher une réin­fec­tion des personnes inocu­lées est bien trop faible et qu’il faudrait lais­ser les gens se conta­mi­ner natu­rel­le­ment afin d’ob­te­nir à terme une immu­nité collec­tive. Tout en suivant atten­ti­ve­ment les groupes vulné­rables, que les vaccins protègent au demeu­rant des formes graves de la mala­die. (Bourdillon P, 10 août 2021A117)

Incidence de CoVID-19 au Royaume-Uni, 40e semaine de 2021,
selon le statut vaccinal entre la 36e et la 39e semaine.
À partir de 30 ans, les personnes vaccinées ont plus de risque d'être contaminées que les vaccinées.
(Par contre, moins de formes graves et de décès chez les vaccinées.)
Source : COVID-19 vaccine weekly surveillance reportsN68

S’appuyant sur des données publiées par Public Health England, le Pr Sir Andrew Pollard, direc­teur de l’Oxford Vaccine Group, a déclaré au Parlement anglais que l’im­mu­nité collec­tive était un « mythe » et ne devrait pas être invo­quée pour justi­fier les programmes de vacci­na­tion au Royaume-Uni et en Europe (10 août 2021A116) :

Ce virus n’est pas la rougeole. Si 95 % des personnes sont vacci­nées contre la rougeole, le virus ne peut pas se trans­mettre dans la popu­la­tion. Mais nous savons très clai­re­ment, avec le coro­na­vi­rus, que le variant Delta infec­tera toujours les personnes vacci­nées, ce qui signi­fie que toute personne non vacci­née rencon­trera le virus à un moment ou à un autre. […]

L’un des argu­ments les plus forts qui a été répété est de vacci­ner les enfants pour proté­ger les adultes. Mais la vacci­na­tion des enfants ne va pas bloquer complè­te­ment la propa­ga­tion, ce qui ne permet pas d’at­teindre cet objectif.

Il n’empêche qu’en décembre 2012, certains hôpi­taux fran­çais (comme l’hô­pi­tal Nord Franche-Comté) demandent à leur person­nel testé posi­tif mais asymp­to­ma­tique de conti­nuer à aller travailler — « compte tenu des tensions hospi­ta­lières et de risque de rupture de l’offre et de la sécu­rité des soins » —, moyen­nant le « strict respect des mesures barrières » et une « auto­sur­veillance de l’état de santé ».

Paradoxe de Simpson

Une étude compa­ra­tive des taux de vacci­na­tion et de l’in­ci­dence de la CoVID-19 début septembre 2021 dans 68 pays, plus 2947 comtés aux USA, affi­chait une absence de corré­la­tion entre ces deux variables (Subramanian SV & A Kumar, 30 septembre 2021A105) :

Au niveau des pays, il ne semble pas y avoir de rela­tion discer­nable entre le pour­cen­tage de la popu­la­tion entiè­re­ment vacci­née et les nouveaux cas de COVID-19 au cours des 7 derniers jours […]. En fait, la ligne de tendance suggère une asso­cia­tion margi­na­le­ment posi­tive, de sorte que les pays dont le pour­cen­tage de la popu­la­tion entiè­re­ment vacci­née est plus élevé présentent un plus grand nombre de cas de COVID-19 pour 1 million d’ha­bi­tants. Notamment, Israël, dont plus de 60 % de la popu­la­tion est entiè­re­ment vacci­née, a enre­gis­tré le plus grand nombre de cas de COVID-19 pour 1 million d’ha­bi­tants au cours des 7 derniers jours. L’absence d’as­so­cia­tion signi­fi­ca­tive entre le pour­cen­tage de la popu­la­tion entiè­re­ment vacci­née et les nouveaux cas de COVID-19 est égale­ment illus­trée, par exemple, par la compa­rai­son entre l’Islande et le Portugal. Ces deux pays, dont plus de 75 % de la popu­la­tion est entiè­re­ment vacci­née, comptent plus de cas de COVID-19 pour 1 million d’ha­bi­tants que des pays comme le Vietnam et l’Afrique du Sud, dont envi­ron 10 % de la popu­la­tion est entiè­re­ment vacci­née.

Dans les comtés améri­cains égale­ment, la médiane des nouveaux cas de COVID-19 pour 100 000 personnes au cours des 7 derniers jours est large­ment simi­laire dans les caté­go­ries de pour­cen­tage de la popu­la­tion tota­le­ment vacci­née […]. Il est à noter que les nouveaux cas de COVID-19 varient consi­dé­ra­ble­ment d’un comté à l’autre dans les caté­go­ries de pour­cen­tage de la popu­la­tion entiè­re­ment vacci­née. Il semble égale­ment qu’il n’y ait pas de signal signi­fi­ca­tif de dimi­nu­tion des cas de COVID-19 avec des pour­cen­tages plus élevés de popu­la­tion tota­le­ment vacci­née.

[…]

Le recours exclu­sif à la vacci­na­tion comme stra­té­gie prin­ci­pale pour atté­nuer la COVID-19 et ses consé­quences néfastes doit être réexa­miné, surtout si l’on tient compte du variant Delta (B.1.617.2) et de la proba­bi­lité de futurs variants. D’autres inter­ven­tions phar­ma­co­lo­giques et non phar­ma­co­lo­giques pour­raient devoir être mises en place paral­lè­le­ment à l’aug­men­ta­tion des taux de vaccination.

Cet article soulève de nombreux problèmes expo­sés sur PubPeer. Entre autres, le fait que le « nombre de cas » dépend du nombre de tests, très variable d’un pays à l’autre. L’article affiche d’autre part des cita­tions inexactes et une inter­pré­ta­tion erro­née des statis­tiques des comtés améri­cains — par exemple un « nombre de vacci­nés » trois fois supé­rieur à la popu­la­tion, ce qui signi­fie proba­ble­ment qu’il s’agis­sait plutôt des nombres d’injections.

En renver­sant la charge de la preuve, on peut toute­fois dire qu’à ce jour (fin 2022) aucune analyse des données épidé­mio­lo­giques mondiales n’a fait appa­raître de manière convain­cante une corré­la­tion signi­fi­ca­tive entre les taux de vacci­na­tion et de cas posi­tifs CoVID. L’impossibilité de conclure (sur l’ef­fi­ca­cité de la vacci­na­tion) à partir des données de divers pays a été expo­sée, chiffres à l’ap­pui, par Didier Raoult (1er décembre 2021N69). Il n’empêche que des personnes idiotes ou mani­pu­la­trices (voire les deux) — parmi elles, des méde­cins ! — ont fait circu­ler sur les réseaux sociaux des tableaux d’une ving­taine de pays « prou­vant » que les nombres de décès étaient inver­se­ment corré­lés aux taux de vacci­na­tions. Bien entendu, les pays d’Afrique qui affichent les plus bas taux de léta­lité (voir Coronavirus DeathsA1) en dépit de très faibles taux de vacci­na­tion n’étaient pas inclus dans leurs tableaux. Cette pratique gros­sière de cherry pickingN70 est un exemple banal d’ex­ploi­ta­tion du para­doxe de SimpsonN64.

Source : Alter Eco, 17 décembre 2021N71 18:47
⚠️ Précision : c’est + 1 point, soit + 5 % d’aug­men­ta­tion relative

Un autre exemple rappe­lant le para­doxe de Simpson, bien que sans aller jusqu’à l’in­ver­sion des résul­tats, est l’es­ti­ma­tion à « 9 % » de l’aug­men­ta­tion de morta­lité en France, de l’an­née 2020 par rapport à 2019 (voir vidéo ci-dessous). Ce chiffre a été obtenu — et large­ment diffusé par la presse, illus­tré par des photos de cercueils ! — en ne tenant pas compte de plusieurs facteurs de confu­sion, notam­ment les âges des personnes décé­dées et la distri­bu­tion des tranches d’âge dans la popu­la­tion générale.

En réalité (voir figure ci-dessus), à partir des mêmes données de l’INSEE clas­sées par âges, la tranche d’âges la plus affec­tée a été celle des 90–99 ans, dont le pour­cen­tage de décès a augmenté d’un peu plus de 1 % (de son effec­tif), soit 5 % en augmen­ta­tion relative.

Source : Alter Eco, 17 décembre 2021N71

Après ajus­te­ment des données sur la variable « âge », la morta­lité de l’an­née 2020 était égale à celle de l’an­née 2015 qui n’avait pas déclen­ché un « état de guerre » suivi d’une avalanche de mesures « sani­taires » ! Une expli­ca­tion avan­cée est que cette faible surmor­ta­lité serait une preuve de l’ef­fi­ca­cité des mesures de confi­ne­ment en 2020. Toutefois, ce raison­ne­ment est pris à défaut en compa­rant la morta­lité CoVID en France (177 pour 100 000) à celle de pays d’Europe qui n’ont pas appli­qué ces mêmes mesures en 2020 : 130 pour 100 000 en Allemagne et 149 pour 100 000 en Suède. Comparaison qui, à son tour, deman­de­rait une analyse plus fine avec ajus­te­ment des facteurs de confusion…

L’annonce d’une « quatrième vague » en Europe, à l’au­tomne 2021, a donné lieu à un exer­cice édifiant de soft powerN72 dans les médias fran­çais. On a d’abord pointé du doigt la reprise de l’épi­dé­mie dans les pays de l’est de l’Europe (y compris la Russie), en insis­tant sur le fait qu’ils avaient de faibles taux de vacci­na­tion, alors que les pays de l’ouest, mieux vacci­nés, en étaient proté­gés. Manque de chance, un mois plus tard la vague s’était dépla­cée vers l’ouest… Aucun commen­taire sur le fait que l’in­ci­dence des cas dimi­nuait dans les pays « mal vacci­nés ». L’explication de la vague montante dans l’ouest de l’Europe est deve­nue la perte d’ef­fi­ca­cité (soudaine) des vaccins, et donc l’ur­gence abso­lue du troi­sième rappel !

A‑t-on affaire à de la mani­pu­la­tion comme le proclament les complo­tistes ? En raison­nant selon le rasoir de HanlonN73Ne jamais attri­buer à la malveillance ce que la bêtise suffit à expli­quer — je me garde­rai bien de tels soupçons !

Efficacité en termes de gravité et de mortalité

Les vaccins anti-SARS-CoV‑2 ont été conçus pour limi­ter l’in­ci­dence de formes graves de la mala­die et limi­ter ainsi la charge des services hospi­ta­liers. L’interprétation des données statis­tiques fait l’ob­jet de contro­verses pour de multiples raisons, entre autres le fait que la « gravité » d’une mala­die peut diffi­ci­le­ment se traduire par une variable binaire. Par exemple, on prend comme variable une durée d’hos­pi­ta­li­sa­tion en soins inten­sifs supérieure/inférieure à une valeur choi­sie arbi­trai­re­ment. Ce qui est admis dans les études scien­ti­fiques (inter­ven­tion­nelles ou obser­va­tion­nelles) est donc la variable vivant/mort, incon­tes­ta­ble­ment binaire. Par exemple, on mesure l’ef­fi­ca­cité d’un trai­te­ment contre une mala­die en compa­rant les nombres de morts dans le groupe traité et le groupe placebo, dans les cinq années suivantes, tout en faisant la distinc­tion entre les décès attri­buées à la mala­die et ceux pour d’autres causes.

Pfizer et Moderna, mauvais élèves

En termes d’effi­ca­cité contre les formes graves, une lecture atten­tive du docu­ment de Pfizer-BioNTech sur son essai clinique (FP Polack et al., 10 décembre 2020A164) pour­rait se résu­mer ansi :

Il fallait vacci­ner 119 personnes pour préve­nir un cas mineur de COVID-19 (par exemple, un mal de gorge + un test posi­tif), 2711 personnes pour préve­nir un cas « grave » de COVID-19, et comme aucun décès n’a été évité au cours de l’es­sai, il fallait vacci­ner bien plus de 21 720 personnes (21 720 étant le nombre total de personnes vacci­nées au cours de l’es­sai) pour préve­nir un seul décès dû au COVID-19.

Michel de Lorgeril écri­vait (avril 2021A146 pages 351–352) :

Si ce vaccin ne protège que contre des formes mineures de COVID-19, il est de peu d’in­té­rêt. Sur la figure publiée […], les auteurs ont repré­senté les formes sévères — celles qu’il est impor­tant de préve­nir — et tous les autres cas suppo­sés mineurs.

Faute d’avoir les données cliniques brutes de chaque patient, on ne sait pas très bien ce qu’é­taient ces formes sévères.

Nous voyons immé­dia­te­ment qu’il y a sept cas sévères chez les témoins contre un seul chez les vacci­nés. Ce sont de très petits chiffres et la diffé­rence est peut-être due au hasard, les condi­tions rocam­bo­lesques (étude commer­ciale, pas de double aveugle, effet placebo majeur) de l’étude ne permettent pas de l’ex­clure. […] Sur la base d’une effi­ca­cité aussi aléa­toire, le rapport bénéfice/risque semble diffi­cile à évaluer. […]

Finalement, en l’ab­sence de décès dus à la COVID-19 dans cette étude — au moins sur la courte période de surveillance publiée —, il est diffi­cile de comprendre pour­quoi les médias et les auto­ri­tés sani­taires prétendent que le vaccin Cominarty de BioNTech-Pfizer peut sauver des vies.

La crédi­bi­lité d’un effet « mira­cu­leux » du vaccin Moderna est aussi mise en doute par l’ana­lyse des résul­tats (De Lorgeril M, avril 2021A146 pages 360–363), bien que pour ce vaccin trente cas de COVID-19 sévères aient été iden­ti­fiés dans le groupe témoin contre zéro chez les vaccinés :

À nouveau, l’ab­sence de double-aveugle et l’ef­fet placebo rendent ces données douteuses. Elles exigent confir­ma­tion dans le cadre d’un essai clinique conduit de façon opti­male. […] De plus, il n’y a pas d’hy­po­thèse primaire (pas de calculs d’échan­tillon et de durée de suivi néces­saires), pas de double-aveugle, et les conflits d’in­té­rêt sont omni­pré­sents. Enfin, l’es­sai est inter­rompu sans solide justification.

Dans le titre de l’étude de Pfizer-BioNTech, l’hypo­thèse primaire décla­rée était la sécu­rité : “The primary end points of this trial were soli­ci­ted, speci­fic local or syste­mic adverse events […]” Comme le remarque Michel de Lorgeril (avril 2021A146 page 345) :

[…] l’étude vise surtout à rassu­rer les pres­crip­teurs et les popu­la­tions vis-à-vis des effets indé­si­rables, comme s’il ne faisait aucun doute que l’ef­fi­ca­cité soit maxi­male. […] Il n’est pas éthique d’ini­tier un essai clinique pour véri­fier la toxi­cité du produit testé. La primauté doit évidem­ment être donnée à l’ef­fi­ca­cité, ce qui n’est pas le cas de l’es­sai Pfizer.

Sous le couvert de l’ano­ny­mat, un méde­cin améri­cain (mis à l’in­dex) a rassem­blé un dossier détaillé dénon­çant les fraudes des essais cliniques de Pfizer-BioNTech et Moderna (A Midwestern Doctor, 13 mars 2023N74).

Données épidémiologiques

Les courbes de morta­lité par CoVID-19 en fonc­tion du temps dans tous les pays sont dispo­nibles sur la page Coronavirus (COVID-19) DeathsA1 du site Our World in Data. Il suffit de cocher une sélec­tion de pays dans la colonne de gauche et de sélec­tion­ner une période tempo­relle sur le curseur.

Voici par exemple les données d’in­ci­dence de décès jour­na­liers par million d’ha­bi­tants pour la France, Israël et l’Inde jusqu’à fin 2021 :

Incidence de décès journaliers par million d'habitants pour la France, Israël et l'Inde, jusqu'au 7 octobre 2021.
Source : Coronavirus (COVID-19) Deaths (A1)

Ces courbes font l’ob­jet d’in­nom­brables commen­taires en termes d’ef­fi­ca­cité de la vacci­na­tion, chaque inter­naute muni d’une calcu­lette s’étant impro­visé expert en épidé­mio­lo­gie… Par exemple, dans certaines popu­la­tions sur une certaine durée (où peuvent surgir des variants) il peut s’avé­rer que tel vaccin dimi­nue l’in­ci­dence de « formes graves », notion très variable selon les pays, mais pas la morta­lité — « avec » ou « par » — CoVID-19.

Il impos­sible de se pronon­cer sur une base scien­ti­fique solide en raison des nombreux biais influen­çant la lecture de corrélations.

D’autre part — une objec­tion parmi beau­coup d’autres — les compa­rai­sons entre pays donnent lieu à des contro­verses sur la sous-déclaration (acci­den­telle ou inten­tion­nelle) de malades ou de décès dans certains pays. L’Inde a été notam­ment la cible d’une telle accu­sa­tion, vue la décrois­sance spec­ta­cu­laire des courbes à l’été 2021. Pour y avoir vécu l’épi­dé­mie de « peste pulmo­naire et bubo­nique » en 1994, j’ai entendu dire que les auto­ri­tés auraient eu plutôt tendance à gonfler les statis­tiques de décès pour béné­fi­cier de l’aide inter­na­tio­nale, mais quelques articles (en prépu­bli­ca­tion) soutiennent que la sous-déclaration des décès par CoVID-19 serait dans un facteur de 7 à 10 (Banaji M & A Gupta, 1er octobre 2021A104)…

Épidémiologie chez les « antivax »

Source : The Guardian (13 décembre 2021A73)

Il est tentant, avec une année de recul, de compa­rer les situa­tions de popu­la­tions d’îles voisines, proté­gées par leur isole­ment, dans lesquelles des poli­tiques vacci­nales inverses ont été implé­men­tées. C’est le cas de celles de la répu­blique des Palaos (21 500 habi­tants), un des premiers pays à être vacciné massi­ve­ment (99 % des plus de 12 ans), en contraste avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée (8.3 millions d’ha­bi­tants) où le taux de vacci­na­tion n’a pas dépassé 5 %. Cette dernière avait été montrée du doigt par The Guardian, aver­tis­sant que cela créait des oppor­tu­ni­tés pour que le virus se propage et mute, selon les épidé­mio­lo­gistes (The Guardian, 13 décembre 2021A73). La répu­blique des Palaos a, par contre, été féli­ci­tée par CNN, la Croix Rouge et l’in­con­tour­nable The Guardian

Les résul­tats tirés de Our World in Data paraissent aux anti­podes de la prophé­tie vacci­na­liste : les premiers cas [des Palaos] se sont déve­lop­pés 3 mois après la vacci­na­tion totale, après presque 2 ans de zéro covid (Zola, 24 novembre 2022A32), et ce pays affi­chait, en novembre 2022, 70 fois plus de cas et 6 fois plus de décès que le « mauvais élève de la classe ». Cette compa­rai­son découle de la lecture des taux cumu­lés de cas et de décès CoVID par million d’habitants :

Comparaison des taux (cumulés) de cas et de décès CoVID par million d'habitants aux Palaos et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, jusqu'au 23 novembre 2022. La vaccination massive aux Palaos a démarré en avril 2021. Source Our World in Data & Johns Hopkins University CSSE COVID-19 Data

Détail amusant — ou tragique ? — (Zola, 2022A32) :

[Aux Palaos], il se trouve qu’un touriste venant de l’île de Guam, le 9 mai 2021 a fait, selon le gouver­ne­ment, rentrer le covid. Il faut dire qu’il y a mis du sien : vacciné deux fois, 2 tests PCR néga­tifs avant d’embarquer, mis en quaran­taine à l’arrivée, avec 3 nouveaux tests, le dernier après 21 jours se révé­lant posi­tif ! Beau succès, pour cet homme, du vaccin, des tests PCR et de l’isolement à la chinoise !

Toutefois, malgré leur proxi­mité géogra­phique (au nord de l’Australie) et leur insu­la­rité, ces deux terri­toires ne sont pas compa­rables. La densité de popu­la­tion des Palaos est de 46 habi­tants au km2 et celle de la Papouasie-Nouvelle-Guinée de 14 habi­tants au km2. Ajouter à cela que la popu­la­tion de cette dernière est compo­sée de plusieurs centaines de groupes ethniques qui vivent dans des zones rurales isolées, un envi­ron­ne­ment peu propice à la propa­ga­tion d’une épidémie.

La lecture des mêmes données non cumu­lées (jour­na­lières sur une fenêtre glis­sante de 7 jours) — voir graphiques — permet de voir que l’es­sen­tiel des cas et des décès, aux Palaos, ont eu lieu en février 2022, soit 8 mois après le premier cas détecté et 9 mois après la vacci­na­tion. Il est impos­sible, dans ces condi­tions, d’af­fir­mer l’exis­tence d’un lien causal (posi­tif ou néga­tif) entre cette vacci­na­tion et la courte, bien que violente, vague épidé­mique aux Palaos.

Épidémiologie chez les « provax »

En octobre 2021, le minis­tère de la santé fran­çais a publié deux « études en vie réelle […] l’une chez 15,4 millions de personnes âgées de 50 à 74 ans (7,7 millions vacci­nées compa­rées à 7,7 millions non vacci­nées) l’autre chez 7,2 millions de personnes âgées de 75 ans et plus (3,6 millions vacci­nées compa­rées à 3,6 millions non vacci­nées) ». Études d’EPI-PHARE qui n’ont fait l’ob­jet d’au­cune décla­ra­tion, ni évalua­tion par les pairs, ni cali­bra­tion au réel par compa­rai­son avec d’autres pays, et qu’on peut donc tout au plus quali­fier d’auto-évaluations. Leurs conclu­sions ont été large­ment relayées par les médias, présen­tées comme « preuve » de l’ef­fi­ca­cité à 90 % des vaccins Pfizer, Moderna et AstraZeneca dans la protec­tion contre les formes graves (hospitalisation/décès) de CoVID-19 (Zureik M, 11 octobre 2021A100).

La « réduc­tion du risque d’hospitalisation à partir du 14e jour après l’injection de la seconde dose supé­rieure à 90% » est incom­pa­tible avec les données de pays voisins, comme on peut le véri­fier dans les statis­tiques au Royaume-Uni :

Taux d'admission en soins intensifs pour CoVID-19 au Royaume-Uni
selon le statut vaccinal entre la 36e et la 39e semaine de 2021.
La "réduction à plus de 90%" n'apparaît sur aucune tranche d'âge.
Source : COVID-19 vaccine weekly surveillance reportsN68

De telles enquêtes cas-témoins sont « au bas de la pyra­mide de la méde­cine fondée sur les preuves, juste au-dessus de l’avis d’ex­pert et du rapport de cas » (Clapin A, 2018N60 page 69). En aucun cas leurs conclu­sions ne peuvent se substi­tuer à la preuve de l’ef­fi­ca­cité d’un produit de santé qui doit être établie par une étude randomisée-contrôlée en double-aveugle. De nombreux biais ont été obser­vés, comme le fait que la France ne compte que 6.2 millions de personnes âgées de plus de 75 ans, de sorte que plus d’un million ont été appa­riées deux fois (Gibertie P, 11 octobre 2021N75). Seuls les événe­ments décla­rés comme liés à la CoVID-19 ont été analy­sés ; or les non-vaccinés, bien plus souvent testés que les vacci­nés, ont plus de chances d’avoir un test posi­tif, et leurs événe­ments indé­si­rables seront clas­sés comme liés à la CoVID. « Sur la période du 30 août au 5 septembre, 619 personnes ont été décla­rées décé­dées de la Covid-19 à l’hôpital. […] Étonnamment, seuls 61 % des non-vaccinés décla­rés décé­dés de la Covid avaient bien un test posi­tif contre 92 % des vacci­nés » — voir Pierre Chaillot (13 octobre 2021A99) qui signale d’autres biais, entre autres celui lié à la sortie de l’étude des primo-vaccinés qui évite de détec­ter la baisse dans le temps de l’ef­fi­ca­cité vacci­nale recon­nue par les fabri­cants des vaccins. Autre biais lié au temps : au début de l’étude (fin décembre 2020) les nombreux morts étaient pour la plupart non-vaccinés, mais par la suite (jusqu’à fin juillet 2021) la léta­lité avait dimi­nué alors que le nombre de vacci­nés avait augmenté.

Mais bon…

Les chiffres de la DREES en septembre 2022 montrent que les non-vaccinés, soit 21 % de la population française, ne constituent que 16.6 % des personnes hospitalisées pour CoVID, 16.9 % en soins critiques et 15.6 % décédées. ➡ Attention à l'interprétation, voir ci-dessous…

Les « complo­tistes » igno­rants des statis­tiques ont applaudi à ce résul­tat qui leur parais­sait prou­ver que les vacci­nés seraient plus que les non-vaccinés expo­sés à l’hos­pi­ta­li­sa­tion, aux soins inten­sifs ou au décès par CoVID… Toutefois, en compa­rant deux popu­la­tions qui n’ont pas des profils iden­tiques, ce raison­ne­ment ne tient pas compte des variables cachées. Il faudrait affi­cher les rapports vaccinés/non-vaccinés pour chaque caté­go­rie d’âge, de genre, de patho­lo­gies, modes de vie, lieu d’ha­bi­ta­tion etc. Par exemple, les personnes âgées sont plus nombreuses à être vacci­nées et leur âge et leurs patho­lo­gies chro­niques les exposent à un pronos­tic plus défa­vo­rable en cas de mala­die. À l’op­posé, les plus jeunes, moins vacci­nés, béné­fi­cient pour la plupart d’une santé qui leur permet d’évi­ter tout recours à des soins en cas de contamination.

Mortalité "avec CoVID" en France, en fonction du statut vaccinal.
Affichage en pourcentages. Source : DREES (lien vers ces données)

On pour­rait compa­rer les taux dans chaque tranche d’âge (arbi­trai­re­ment choi­sie) et véri­fier si certaines caté­go­ries paraissent béné­fi­cier de la protec­tion vacci­nale. Puis recal­cu­ler un résul­tat global en ajus­tant les données sur cette variable « âge » pour élimi­ner le biais. Toutefois, les autres biais subsis­te­raient tant que toutes les variables confon­dantes n’ont pas été prises en compte… Le démo­graphe Alfred Sauvy (premier direc­teur de l’INED) disait : « Les chiffres sont des êtres fragiles qui, à force d’être tortu­rés, finissent par avouer tout ce qu’on veut leur faire dire. »

En revanche, si de telles données ne permettent pas de prou­ver qu’être non-vacciné « protège » contre les formes graves de la CoVID, elles montrent par contre qu’aucun résul­tat statis­tique (en septembre 2022) ne prou­vait l’in­verse, à savoir que la vacci­na­tion évitait les formes graves et le décès.

Malgré ce constat, les « experts » et autres jour­na­listes s’ex­pri­mant dans les médias conti­nuent à fusti­ger les personnes qui persistent à « mettre en danger la vie d’au­trui » par leur refus de vaccin (ou de boos­ters) SARS-CoV‑2.

Il est amusant (bien que triste) d’ob­ser­ver l’usage de plus en plus fréquent de la pirouette rhéto­rique « mais bon… » (une aposio­pèse) qui permet de masquer toute disso­nance cogni­tive. Ce qui donne : « Il est vrai que le vaccin n’empêche pas la conta­mi­na­tion, mais bon… » Le silence qui suit évite de conti­nuer à procla­mer que ces vaccins protè­ge­raient contre les formes graves, affi­chant ainsi que le début de la phrase « n’empêche pas la conta­mi­na­tion » décré­di­bi­lise leur pseudo-raisonnement sur l’ef­fet altruiste de cette vaccination.

La faute aux non vaccinés ?

Toronto Star le 26 août 2021

Une faute attri­buée aux non-vaccinés fran­çais, fin 2021, était de « satu­rer les services de réani­ma­tion ». Un commu­ni­qué de presse de la DREES annon­çait à mi-novembre : « Neuf fois plus d’en­trées en soins critiques parmi les personnes non vacci­nées que parmi celles qui sont complè­te­ment vacci­nées de 20 ans et plus. » Les médias ont utilisé ce chiffre pour signa­ler que les personnes non-vaccinées repré­sen­te­raient 9 patients sur 10 en réanimation…

Un calcul très sommaire permet de véri­fier l’inep­tie de cette affir­ma­tion (Zola, 12 janvier 2022A61) :

Quant à la propor­tion de vaccinés/non-vaccinés, avec ces non-vaccinés « qui encombrent les réani­ma­tions », là on ne comprend plus. En effet, l’an dernier, tous non-vaccinés, nous avons rempli 6 000 lits de réani­ma­tion. Aujourd’hui, nous arri­vons à 4 000 lits, « occu­pés à 90 % par des non-vaccinés », soit 3 600. L’an dernier, 10 % de la popu­la­tion non-vaccinée occu­pait 600 lits, aujourd’hui elle en occupe 3 600 ? Avec un virus 5 fois moins viru­lent, on est 6 fois plus malade quand on n’est pas vacciné ? Faut qu’on m’explique : ou je suis bête, ou on me ment. Ceci dit, pour les hospi­ta­li­sa­tions, on est encore sur le delta, quand même moins viru­lent que l’alpha.

Pierre Chaillot explique pour­quoi ce ratio — sans signi­fi­ca­tion statis­tique car construit sur la fiction d’une « taille de popu­la­tion compa­rable » alors que cette popu­la­tion est hété­ro­gène — ne déno­tait en rien (à l’échelle natio­nale) une suroc­cu­pa­tion des 20 000 lits de soins critiques (dont 6000 en réani­ma­tion) par les patients CoVID non-vaccinés (23 décembre 2021A67) :

Malgré le fait que nous sommes en période hiver­nale et donc que les infec­tions respi­ra­toires, dont les coro­na­vi­rus engendrent des hospi­ta­li­sa­tions, seuls 15 % des services de soins critiques sont utili­sés par des patients cata­lo­gués CoVID-19, et parmi eux, la moitié sont non-vaccinés.

Parmi ces 15 % de patients testés CoVID, 20 % sont venus pour d’autres causes. La répar­ti­tion est donc celle illus­trée par le schéma ci-dessous qui n’in­dique aucune satu­ra­tion. Les patients non-vaccinés hospi­ta­li­sés pour CoVID-19 occu­paient envi­ron 6 % les lits de soins critiques — soit 20 % des lits de réani­ma­tion :

Source : Pierre Chaillot (23 décembre 2021N76)

Sur le bulle­tin du 20 au 26 décembre 2021 du Réseau SentinellesN77 de méde­cins géné­ra­listes et pédiatres « de ville » en France, la répar­ti­tion de la circu­la­tion des virus respi­ra­toires était la suivante :

  • 4/42 (9,5 %) étaient posi­tifs au SARS-CoV‑2 (COVID-19) (données conso­li­dées pour 2021s50 : 7/91 (7,7 %)).
  • 2/35 (5,7 %) étaient posi­tifs pour un virus grip­pal (données conso­li­dées pour 2021s50 : 23/91 (25,3 %)).
  • 3/35 (8,6 %) étaient posi­tifs au rhino­vi­rus (hRV) (données conso­li­dées pour 2021s50 : 2/91(2,2 %)).
  • 2/28 (7,1 %) étaient posi­tif au virus respi­ra­toire syncy­tial (VRS) (données conso­li­dées pour2021s50:6/87(6,9 %)).
  • 2/28 (7,1 %) étaient posi­tifs au méta­pneu­mo­vi­rus (hMPV) (données conso­li­dées pour 2021s50 : 9/87 (10,3 %)).

    Concernant la grippe, 6,7 % (59/876) des prélè­ve­ments ont été testés posi­tifs pour un virus grip­pal depuis la reprise de la surveillance viro­lo­gique début septembre. Il s’agissait exclu­si­ve­ment de virus grip­paux de type A, répar­tis ainsi :
  • 29/59 cas de grippe A(H1N1)pdm09, dont 1 observé en 2021s51.
  • 24/59 cas de grippe A(H3N2), aucun observé en 2021s51.
  • 6/59 cas de grippe A non sous-typés, dont 1 observé en 2021s51.
    Une co-infection de grippe A(H1N1)pdm09 et SARS-CoV‑2 a été obser­vée en semaine 2021s48.

Moins de 10 % de ces malades étaient atteints de CoVID-19.

Après cette prome­nade dans les statis­tiques, retour au « monde réel » : écou­ter ce témoi­gnage poignant de Chantal, infir­mière libé­rale en Corse du Sud, sur la prise en charge des patients selon leur statut vacci­nal (24 novembre 2021A87). On demande aux vacci­nés de se soigner chez eux sous prétexte qu’ils ne sont pas en danger. Sauf que… Quoi qu’il en soit, étant donné le faible nombre d’hos­pi­ta­li­sa­tions à cette date — envi­ron 70 décès par jour sur tout le terri­toire —, de tels constats pouvaient biai­ser signi­fi­ca­ti­ve­ment les statis­tiques de statut vacci­nal des patients hospitalisés.

Fiabilité des statistiques

Une vidéo de Décoder l’éco (Chaillot P, 6 août 2021A120) compare les données de la DREESA2 sur les Entrées hospi­ta­lières et décès de patients Covid-19 selon le statut vacci­nal et la présence de la muta­tion L452R (31 mai au 11 juillet 2021N78) — tableau 1 page 6 — avec celles du suivi des victimes d’attentats et de situa­tions sani­taires excep­tion­nelles (base SI-VIC) pour la même période. Si les effec­tifs de personnes en soins conven­tion­nels sont à peu près iden­tiques, ceux des personnes en soins critiques ou décé­dées pour CoVID sont nette­ment supé­rieurs dans la base SI-VIC (récu­pé­rés dans la base GEODEN79) : le double (1880 contre 926) pour ce qui concerne les décès. La diffé­rence suggère une suréva­lua­tion des décès dus à la CoVID dans les données hospi­ta­lières (SI-VIC) :

Source : Décoder l’éco (6 août 2021A120)

Jusqu’au 31 mars 2021, la créa­tion d’un dossier dans SI-VIC était condi­tion­née à un diag­nos­tic de CoVID-19 confirmé biolo­gi­que­ment, alors qu’a­près cette date seule une tomo­den­si­to­mé­trie (TDM) thora­cique évoca­trice de diag­nos­tic de CoVID-19 est néces­saire. Une des deux expli­ca­tions envi­sa­gées dans la vidéo est que ce déca­lage de 954 morts corres­pon­drait à des personnes vacci­nées — non dépis­tées, confor­mé­ment aux instruc­tions — de sorte que le pour­cen­tage correct de morts (complè­te­ment) vacci­nés serait 56 % (103 + 954)/1880) et non 11 % (103/926) comme affi­ché par la DREES. Le pour­cen­tage de morts non-vaccinés pendant la même période aurait été de 38 % (720/1880) et non de 78 % (720/926). On aurait donc plus de morts vacci­nés que de non-vaccinés, contrai­re­ment au discours justi­fiant la poli­tique vacci­nale, mais en concor­dance avec les données israé­liennes et britan­niques à la même époque.

La DREES a tenté avec beau­coup de maladresse de justi­fier sa « métho­do­lo­gie » qu’elle a expli­qué par une erreur sur les dates — voir une note de la DREES (10 septembre 2021N80) et le commen­taire de Pierre Chaillot au début de sa vidéo (18 octobre 2021A98) — puis un “fact-checker” de Libération s’est contre­dit dans les deux parties de son article (ibid.)…

Un autre problème de ces statis­tiques est lié à la défi­ni­tion précise du statut vacci­nal : selon le CDC aux USA, une personne est comp­tée comme « vacci­née » 14 jours après avoir reçu toutes les doses (soit 1 ou 2) du vaccin. Il s’en­suit qu’une personne qui n’a reçu qu’une dose d’un vaccin ARNm ou qui a reçu la deuxième dose il y a moins de deux semaines, est étique­tée « non vacci­née ». En France (mais pas dans les autres pays euro­péens) la défi­ni­tion est deve­nue un peu moins contrai­gnante car la période d’at­tente après le deuxième injec­tion a été réduite à une semaine pour les vaccins Pfizer, Moderna et AstraZeneca, ou quatre semaines après l’injection unique pour le Janssen (AFP, 13 juillet 2021A126).

Or ce sont des périodes propices à l’in­fec­tion, du fait de la neutra­li­sa­tion partielle du système immu­ni­taire, sans négli­ger que ces personnes risquent de plus s’ex­po­ser car elles se croient tout de suite proté­gées. Ce biais augmente consi­dé­ra­ble­ment l’ef­fec­tif de « non-vaccinés » dans les popu­la­tions atteintes de CoVID symp­to­ma­tique ou de « formes graves ». Une courte vidéo de Norman Fenton, profes­seur de gestion de l’in­for­ma­tion sur les risques à l’Université Queen Mary de Londres, explique comment l’igno­rance de ces biais pour­rait conduire à l’af­fi­chage d’une « effi­ca­cité » rela­tive très élevée pour un trai­te­ment dont l’ef­fi­ca­cité réelle est nulle (Fenton N, 2022N81).

Une analyse plus détaillée de l’in­ter­pré­ta­tion par le minis­tère de la santé en France des données de la DREESA2 a été propo­sée dans une vidéo de Pierre Chaillot (5 octobre 2021A101). L’auteur y rappelle entre autres que la spéci­fi­cité des tests anti­gé­niques est proche de 98 %. Il s’en­suit que 2 % des personnes testées posi­tives sont clas­sées comme « malades asymp­to­ma­tiques ». Dans une situa­tion où l’in­ci­dence de la CoVID-19 est en forte baisse alors que de très nombreuses personnes (parmi les non-vaccinées) ont recours aux tests pour béné­fi­cier du pass sani­taire, cette popu­la­tion de faux malades augmente consi­dé­ra­ble­ment en propor­tion des rares personnes vacci­nées qui ont recours au test, d’où une illu­sion de reprise de l’épi­dé­mie qui permet d’agi­ter le chif­fon rouge contre les réfrac­taires à la vaccination.

Pour mesu­rer préci­sé­ment l’ef­fi­ca­cité des vaccins en termes de portage (propa­ga­tion) du virus, il faudrait croi­ser les données d’au moins deux fichiers : celui des personnes conta­mi­nées et celui des personnes vacci­nées. Ces fichiers étant anony­mi­sés — secret médi­cal et protec­tion des données person­nelles —, à chaque indi­vidu est attri­bué un iden­ti­fiant (un code alpha­nu­mé­rique) qui garan­tit l’uni­cité de la saisie. Or, en France, le premier fichier (SI-DEP) est géré par l’AP-HP et le second (VAC-SI) par l’Assurance-Maladie. Ces fichiers étant indé­pen­dants, les iden­ti­fiants ne corres­pon­daient pas et le croi­se­ment néces­saire à la mesure de l’ef­fi­ca­cité était donc impos­sible. Cette infor­ma­tion publiée dans Le Canard enchaîné (30 juin 2021 page 3) avait été confir­mée trois semaines plus tard dans Le Monde (Sanchez L, 21 juillet 2021A124). L’auteur de l’ar­ticle du Canard s’était contenté d’écrire : « […] les iden­ti­fiants choi­sis ne sont pas toujours exac­te­ment les mêmes d’un fichier à l’autre. » L’expression « pas toujours exac­te­ment » (que j’ai souli­gnée) est comique, car de deux choses l’une, soit les iden­ti­fiants sont les mêmes et la mise en rela­tion est possible, soit ils ne le sont pas ! L’auteur précise toute­fois qu’un « spécia­liste » aurait déclaré : « Nous devrions pouvoir croi­ser les données pour 80 % de la popu­la­tion […] Je n’ai pas idée de la date. Là, on est plutôt dans le domaine de la recherche. »

Le flou artis­tique de ce « domaine de la recherche » est un signe que la mesure de l’ef­fi­ca­cité en termes de protec­tion contre la propa­ga­tion ne fait pas partie des prio­ri­tés du gouver­ne­ment, et, plus grave, qu’elle n’était pas envi­sa­gée au moment de la concep­tion des bases de données… Du grain à moudre pour les complo­tistes ! Les autres peuvent se rassu­rer en écou­tant les chants de sirènes du big data, du deep lear­ning et de l’Intelligence Artificielle (connexion­niste) ; nos infor­ma­ti­ciens ne sont-ils pas les meilleurs du monde ?

L’absence d’ap­pa­rie­ment des bases, en France, a fait l’ob­jet d’une correc­tion partielle (DREES, 29 octobre 2021N82), un iden­ti­fiant unique anonyme étant main­te­nant calculé à partir de données person­nelles dans les bases SI-VIC (hospi­ta­li­sa­tion), SI-DEP (dépis­tage) et VAC-SI (vacci­na­tion). La DREES annon­çait fin octobre 2021 :

Jusqu’alors, lorsque les patients étaient hospi­ta­li­sés et testés posi­tifs mais qu’il n’était pas possible de les iden­ti­fier parmi les injec­tions recen­sées dans la base VAC-SI, ils étaient par défaut consi­dé­rés comme des personnes non vacci­nées. […]

Les obser­va­tions pour lesquelles le patient est retrouvé dans la table des injec­tions (dans VAC-SI) conservent le même statut vacci­nal qu’auparavant. Celles pour lesquels le patient n’est pas retrouvé dans la table des injec­tions mais est retrouvé dans la table des patients éligibles à la vacci­na­tion conti­nuent d’être iden­ti­fiées comme non vacci­nées. Pour les obser­va­tions non appa­riées, c’est-à-dire retrou­vées ni dans l’une ni dans l’autre table, le choix est désor­mais fait de les reclas­ser entre les diffé­rents statuts vacci­naux. Pour faire cette répar­ti­tion addi­tion­nelle, la méthode consiste à s’appuyer sur les carac­té­ris­tiques par strate (âge décen­nal, sexe, dépar­te­ment de rési­dence et s’agissant des tests, carac­tère symp­to­ma­tique ou non du patient au moment du test) des obser­va­tions appa­riées (cf. note méthodologique).

La DREES a pu connaître le statut vacci­nal de 63 % des testés par PCR, envi­ron. Ce sont ceux qu’elle a retrou­vés dans le fichier VAC-SI, indi­quant qu’ils étaient soit « injec­tés » soit « éligibles à la vacci­na­tion », c’est-à-dire non injec­tés de façon certaine (Pisani F, 3 décembre 2021A77). Certaines personnes ne sont pas enre­gis­trées dans VAC-SI : il s’agit de personnes non vacci­nées, mais qui ne font pas partie des « éligibles à la vacci­na­tion » réper­to­riés dans le fichier, parce que ce sont des personnes en bonne santé, donc non ciblées par la CPAM. D’autre part, si un iden­ti­fiant a été non saisi (âge, sexe, lieu d’origine) ou saisi diffé­rem­ment (nom patro­ny­mique) dans l’un et l’autre fichier, deux pseu­do­nymes diffé­rents appa­raissent, rendant impos­sible la connexion par la DREES entre le test et le statut vacci­nal (ibid.).

Fin 2021, la DREES n’avait pas remé­dié aux erreurs métho­do­lo­giques signa­lées. L’analyse détaillée (et docu­men­tée) de la statis­ti­cienne Florence Pisani complète le « tableau », entre autres (Pisani F, 3 décembre 2021A77) :

Dans ses bilans, la DREES conti­nue de rame­ner systé­ma­ti­que­ment ses chiffres à la popu­la­tion géné­rale des vacci­nés et des non vacci­nés. […] La DREES devrait mettre en avant les taux qu’elle constate : les pour­cen­tages de tests posi­tifs, d’hospitalisation et de décès, à l’intérieur de chaque popu­la­tion consi­dé­rée. […]

Au lieu de rappor­ter les hospi­ta­li­sa­tions et décès à la popu­la­tion concer­née par l’étude – ici, les testés posi­tifs par PCR – on relie ces faits à la popu­la­tion géné­rale.

100 décès sont-ils consta­tés dans un panel non vacciné, et 100 décès dans un panel vacciné ? Les non vacci­nés étant 8,4 fois moins nombreux que les vacci­nés en popu­la­tion géné­rale, on en déduit qu’ils sont 8,4 fois davan­tage décé­dés. A première vue, un tel calcul a l’air parfai­te­ment sensé … Sauf que c’est au contraire une aber­ra­tion !

Combien y avait-il au total de vacci­nés et de non vacci­nés, dans le panel dont proviennent ces 200 victimes ? C’est à ce seul chiffre qu’il convient de se réfé­rer, pour établir un rapport de morta­lité entre les deux caté­go­ries. […]

Pour les tests PCR, il est donc impos­sible de connaître la répar­ti­tion réelle entre les vacci­nés et les non vacci­nés : la DREES publie unique­ment les chiffres résul­tant de ses propres calculs, lesquels ont requan­ti­fié les effec­tifs de départ. Ces calculs se basent sur un groupe de réfé­rence « vacci­nés » incluant des personnes de tous profils, repré­sen­ta­tifs de la popu­la­tion fran­çaise, et sur un groupe de réfé­rence « non vacci­nés » incluant presque exclu­si­ve­ment des personnes immuno-déficientes. […]

La DREES conti­nue de ne pas inté­grer les hospi­ta­li­sa­tions consé­cu­tives aux injec­tions anti­co­vid dans ses données. […]

Actuellement, la DREES iden­ti­fie les non vacci­nés à des personnes âgées ou en en mauvaise santé : un tel panel d’étude rend douteux les résul­tats auxquels elle parvient, voire les inva­lide tota­le­ment. […]

Le fichier SI-DEP four­nit un cadre fonda­men­ta­le­ment erroné pour l’étude des hospi­ta­li­sés : il compte une propor­tion surnu­mé­raire de non vacci­nés, à la fois parce que ceux-ci effec­tuent des tests en beau­coup plus grand nombre que les vacci­nés, et parce que des tests posi­tifs surnu­mé­raires leur sont attri­bués. (Cela signi­fie que si une même personne effec­tue deux tests posi­tifs sur deux jours diffé­rents, la DREES comp­ta­bi­lise deux « événe­ments », donc deux testés, là où il n’y en n’a qu’un.) […]

La DREES ne quan­ti­fie pas le taux de non appa­rie­ment entre les fichiers SI-VIC, SI-DEP et VAC-SI. […]

La DREES conti­nue d’utiliser le fichier SI-VIC comme s’il donnait une image fidèle des hospi­ta­li­sa­tions dues au covid, alors que ce fichier intègre une propor­tion impor­tante de patients hospi­ta­li­sés en réalité pour de toutes autres raisons que le covid.

Les obser­va­tions sur la mani­pu­la­tion de statis­tiques ne sont pas un cas parti­cu­lier de la France. Des statis­ti­ciens anglais, par exemple, ont signalé que les dernières statis­tiques sur les données de morta­lité en Angleterre suggèrent une mauvaise caté­go­ri­sa­tion systé­ma­tique du statut vacci­nal et une effi­ca­cité incer­taine de la vacci­na­tion Covid-19 (Neil M et al., 3 décembre 2021A78). Cette analyse est présen­tée plus simple­ment sur le site Probability and Risk (Fenton N & M Neil, 3 décembre 2021A76).

En décembre 2021, tous les médias natio­naux, en France, sonnent l’alerte : « Huit personnes sur dix qui meurent de CoVID ne sont pas vacci­nées ! » Il est prudent de véri­fier cet oracle dans les données offi­cielles de la DREESA2 — le 19 décembre, 33 % de non-vaccinés parmi les PCR posi­tifs symp­to­ma­tiques, et 37 % parmi les décès CoVID :

Données de la DREES, 19 décembre 2021

On peut actua­li­ser ces graphiques en suivant ce lien pour les posi­tifs symp­to­ma­tiques et ce lien pour les décès CoVID.

Bien entendu, ces graphiques produits sur le site de la DREES ne font que reflé­ter les données brutes, avec tous les biais d’in­ter­pré­ta­tion que nous venons de signa­ler, notam­ment la non-prise en compte de facteurs de confu­sion comme l’âge, le fait qu’on y recense des malades ou des morts avec CoVID, pas néces­sai­re­ment de CoVID, et qu’un tiers des double-vaccinés qui n’ont pas reçu le boos­ter sont rangés parmi les « non-vaccinés ». Mais leur seul objec­tif était de répondre à des affir­ma­tions enta­chées des mêmes biais, et de plus menson­gères, ce qui est carac­té­ris­tique de la propa­gande gouver­ne­men­tale — nous sommes en guerre !

Pourcentage décès avec Omicron, janvier 2022
Source : DREES

En tenant compte de l’âge, en janvier 2022, on constate que le risque de décé­der de CoVID, en France, serait deux fois plus faible pour les non-vaccinéssuivre ce lien vers les données de la DREES. On compte envi­ron 5 % de non-vaccinés dans les décès (figure ci-contre) alors qu’ils sont 8 à 10 % de la population.

Fin 2021, il était déjà bien reconnu que les vaccins anti-SARS-CoV‑2 n’empêchent pas la circu­la­tion du virus — ce qui, logi­que­ment, aurait dû remettre en cause l’uti­lité du « pass sani­taire » en France… Mais le message qui circu­lait est celui d’une protec­tion indi­vi­duelle : les personnes vacci­nées risquent moins de déve­lop­per des formes graves (et donc d’en­com­brer les hôpi­taux). Les données de la DREES prouvent le contraire pour le variant en circu­la­tion majoritaire.

Toutes les « preuves » sont de simples corré­la­tions issues de données obser­va­tion­nelles, autre­ment dit sans valeur de causa­lité, quand elles ne sont pas contre­dites par les données brutes (voir ci-dessus). Le problème réside, une fois de plus, dans diverses décli­nai­sons du para­doxe de SimpsonN64 qui peut brouiller les cartes chaque fois certains facteurs de confu­sion n’ont pas été pris en compte dans l’ajus­te­ment des statis­tiques. Une stra­ti­fi­ca­tion par classes d’âges est bien sûr réali­sable (car facile d’ac­cès) mais les facteurs de confu­sion poten­tiels sont nombreux, dont certains incon­nus ou négli­gés, et donc pas consi­gnés dans les données statis­tiques brutes.

Aucune étude rétros­pec­tive de cette sorte ne peut être quali­fiée de scien­ti­fique. Le seul outil méri­tant cette quali­fi­ca­tion — est-il besoin de le rappe­ler ? — serait un essai clinique randomisé-contrôlé en double aveugle (Anso J, 2020N83).

Adieu la science…

Source : Le Canard enchaîné, 29/12/2021 p. 4

Le Président Macron décla­rait au Conseil de défense sani­taire, lundi 27 décembre 2021 (cité par Le Canard enchaîné du 29/12/2021) : « Dès lors que nous prenons des mesures qui touchent les vacci­nés, nous nous éloi­gnons de notre stra­té­gie et de la ligne qu’on suit depuis le début : faire peser les contraintes sur les non-vaccinés reste notre bous­sole abso­lue. » Il affir­mait en janvier 2022 : « Le variant omicron change la donne parce qu’il échappe à la vacci­na­tion. Il faut donc vacci­ner tout le monde pour espé­rer retrou­ver une vie normale. »

Cette pola­ri­sa­tion sur la vacci­na­tion a effec­ti­ve­ment pris le pas sur la protec­tion des citoyens, comme le montrent les moti­va­tions de refus des amen­de­ments propo­sés à la Commission des lois de l’Assemblée natio­nale (29 décembre 2021A64) : un débal­lage d’ar­gu­ments contra­dic­toires sur un fond de disso­nance cogni­tive qui restera dans le bêti­sier de la République française !

Passe vacci­nal : échange entre Danièle Obono, Jean-Pierre Pont et Hugo Bernalicis

Par exemple (vidéo ci-dessus), la dépu­tée Danièle Obono propose que la présen­ta­tion d’un test néga­tif le jour même dispense la personne de la présen­ta­tion d’une attes­ta­tion vacci­nale ; le test néga­tif étant un outil beau­coup plus effi­cace, en termes de protec­tion contre la trans­mis­sion du virus, que le seul fait d’être vacciné ; une personne vacci­née peut conta­mi­ner ou être conta­mi­née par le virus.

Réponse (textuelle) du rappor­teur — le méde­cin Jean-Pierre Pont :

Le fait d’avoir un test néga­tif prouve que la personne n’est pas porteur [du virus] et qu’elle ne pourra pas le donner. Par contre, elle pourra le rece­voir, être malade et faire des formes graves. Donc elle a tout inté­rêt, peut-être à donner un test posi­tif mais [à] être vacci­née. Donc c’est un avis défavorable.

Mme Obono insiste sur le fait que la présen­ta­tion de tests néga­tifs est bien plus fiable que le « pass vacci­nal » sans test pour un contrôle de la diffu­sion du virus, ce qui est l’ob­jec­tif déclaré du nouveau texte de loi. Un autre député (Hugo Bernalicis) appuie son propos en souli­gnant l’in­co­hé­rence de celui du rappor­teur : « Pour vous, le danger c’est donc la personne vacci­née ; ça me paraît un peu trou­blant comme argu­men­ta­tion… » Amendement rejeté !

À noter que la convic­tion du rappor­teur repo­sait sur l’af­fir­ma­tion « 70 % des lits de réani­ma­tion sont occu­pés par des non vacci­nés » dont nous avons signalé la faus­seté au vu des statis­tiques de la DREES (voir plus haut). Slogan répété en début de session mais jamais ques­tionné ni véri­fié par les dépu­tés. Il faut écou­ter l’in­té­gra­lité des 4 heures et demie de débats (29 décembre 2021A64) pour ne plus douter que cette « bous­sole abso­lue » bran­die par le Président Macron a débous­solé les neurones de certains rédac­teurs de nos lois…

La science a quitté le terrain depuis long­temps… Pour preuve, la Food and Drug Administration (FDA aux USA) auto­ri­sait en septembre 2021 l’ad­mi­nis­tra­tion d’une troi­sième dose “boos­ter” du vaccin Pfizer aux personnes de plus de 65 ans après un « suivi » des effets adverses sur un groupe de 12 personnes pendant deux mois (FDA, 22 septembre 2021A109) :

La sécu­rité a été évaluée chez 306 parti­ci­pants âgés de 18 à 55 ans et 12 parti­ci­pants âgés de 65 ans et plus, qui ont été suivis pendant plus de deux mois en moyenne. Les effets secon­daires les plus fréquem­ment signa­lés par les parti­ci­pants à l’es­sai clinique ayant reçu la dose de rappel du vaccin étaient la douleur, la rougeur et l’en­flure au site d’in­jec­tion, ainsi que la fatigue, les maux de tête, les douleurs muscu­laires ou arti­cu­laires et les trem­ble­ments. Il convient de noter que le gonfle­ment des ganglions lympha­tiques à l’ais­selle a été observé plus fréquem­ment après la dose de rappel qu’a­près la série primaire de deux doses.

Ce qui m’in­vite à citer John PA Ioannidis How the Pandemic Is Changing the Norms of Science (9 septembre 2021A112) :

La crise provo­quée par la pandé­mie mortelle de COVID-19 et par les réponses à cette crise ont rendu des milliards de personnes dans le monde entier extrê­me­ment inté­res­sées et surex­ci­tées par la science. Les déci­sions pronon­cées au nom de la science sont deve­nues des arbitres de vie, de mort et des liber­tés fonda­men­tales. Tout ce qui compte est affecté par la science, par les scien­ti­fiques qui inter­prètent la science, et par ceux qui imposent des mesures basées sur leurs inter­pré­ta­tions de la science dans le contexte d’armes de guerre poli­tiques.

L’un des problèmes de ce nouvel enga­ge­ment de masse dans la science est que la plupart des gens, y compris en Occident, n’avaient jamais été sérieu­se­ment expo­sés aux normes fonda­men­tales de la méthode scien­ti­fique. […]

Les consul­tants qui gagnaient des millions de dollars en consul­tant des entre­prises et des gouver­ne­ments se voyaient attri­buer des postes pres­ti­gieux, du pouvoir et des éloges publics, tandis que les scien­ti­fiques qui travaillaient béné­vo­le­ment mais osaient remettre en ques­tion les récits domi­nants étaient dénon­cés comme étant en conflit [d’in­té­rêts]. Le scep­ti­cisme orga­nisé était consi­déré comme une menace pour la santé publique. Il y a eu un affron­te­ment entre deux écoles de pensée, la santé publique auto­ri­taire contre la science — et la science a perdu… […]

La pandé­mie a conduit, appa­rem­ment du jour au lende­main, à une nouvelle forme inquié­tante d’uni­ver­sa­lisme scien­ti­fique. Tout le monde faisait de la science sur la COVID-19 ou la commen­tait. En août 2021, 330 000 articles scien­ti­fiques avaient été publiés sur la COVID-19, impli­quant envi­ron un million d’au­teurs diffé­rents. Une analyse a montré que des scien­ti­fiques de chacune des 174 disci­plines qui composent ce que nous appe­lons la science ont publié sur la COVID-19. Fin 2020, seul le génie auto­mo­bile n’avait pas de scien­ti­fiques publiant sur COVID-19. Au début de l’an­née 2021, les ingé­nieurs auto­mo­biles avaient égale­ment leur mot à dire.

À première vue, il s’agis­sait d’une mobi­li­sa­tion sans précé­dent de talents inter­dis­ci­pli­naires. Cependant, la plupart de ces travaux étaient de faible qualité, souvent erro­nés et parfois très trom­peurs. De nombreuses personnes n’ayant aucune compé­tence tech­nique en la matière sont deve­nues des experts du jour au lende­main, sauvant ainsi le monde de façon caté­go­rique. À mesure que ces faux experts se multi­pliaient, les approches fondées sur des données probantes, comme les essais rando­mi­sés et la collecte de données plus précises et impar­tiales, étaient fréquem­ment reje­tées comme étant inap­pro­priées, trop lentes et nuisibles. Le mépris pour les modèles d’étude fiables a même été célé­bré. […]

Les médias sociaux et grand public ont contri­bué à fabri­quer cette nouvelle race d’ex­perts. Toute personne qui n’était pas épidé­mio­lo­giste ou spécia­liste des poli­tiques de santé pouvait soudai­ne­ment être citée comme telle par des jour­na­listes qui, souvent, connais­saient peu ces domaines mais savaient immé­dia­te­ment quelles opinions étaient vraies. À l’in­verse, certains des meilleurs épidé­mio­lo­gistes et spécia­listes des poli­tiques de santé d’Amérique ont été dénon­cés comme incom­pé­tents et dange­reux par des personnes qui se croyaient aptes à arbi­trer sommai­re­ment des diver­gences d’opi­nions scien­ti­fiques sans comprendre la métho­do­lo­gie ou les données en cause. […]

Un ques­tion­ne­ment honnête et continu et l’ex­plo­ra­tion de voies alter­na­tives sont indis­pen­sables à une bonne science. Dans la version auto­ri­taire (par oppo­si­tion à la version parti­ci­pa­tive) de la santé publique, ces acti­vi­tés étaient consi­dé­rées comme une trahi­son et une déser­tion. Le récit domi­nant est devenu « nous sommes en guerre ». En temps de guerre, tout le monde doit suivre les ordres. Si un pelo­ton reçoit l’ordre d’al­ler à droite et que certains soldats explorent la manœuvre à gauche, ils sont abat­tus comme déser­teurs. Le scep­ti­cisme scien­ti­fique devait être abattu, sans poser de ques­tions. Les ordres étaient clairs.

Qui a donné ces ordres ?

On a assisté, plus parti­cu­liè­re­ment à partir de 2020, a un effon­dre­ment du profes­sion­na­lisme scien­ti­fique, médi­cal et média­tique dont Michel de Lorgeril rendait compte par un exemple signi­fi­ca­tifA47 :

Quand mon livre Les vaccins à l’ère de la COVID-19 [A146] a été publié en avril 2021 avec un rela­tif succès de librai­rie, l’éditeur a été contacté par l’Agence France Presse (AFP) qui voulait m’interviewer pour (selon les propos de la rédac­trice de l’AFP) comprendre cet étrange succès. Avant même que nous échan­gions et avant même qu’elle ait reçu le livre (expé­dié par l’éditeur), donc sans avoir lu une seule ligne du livre, cette rédac­trice de l’AFP a publié un bref article pour dire tout le mal qu’elle pensait du livre et de son auteur qu’elle quali­fiait d’antiVax primaire sans même avoir essayé d’échanger avec moi.

L’article dont il est ques­tion (proba­ble­ment Charpentrat J, 2021N84) est de ceux qui, repris par de nombreux jour­na­listes, servent de sources secon­daires aux rédac­teurs de Wikipédia. Eux non plus ne lisent pas les ouvrages, allant jusqu’à reje­ter toute cita­tion contre­di­sant leur point de vue jugé « consen­suel », sous prétexte qu’il s’agit d’une source primaire. Voir mon commen­taire à ce sujet — avec pour réponse : « … nous ne sommes pas là pour recher­cher la Vérité mais pour retrans­crire les articles de presse jugés fiables car prove­nant de sources fiables. » Même la vérité qui consiste à citer correc­te­ment et réfé­ren­cer le contenu de l’ou­vrage présenté serait donc sans valeur… Ce proces­sus de réduc­tion de l’in­for­ma­tion à un amal­game d’opi­nions est récur­sif, puisque les jour­na­listes puisent aussi des infor­ma­tions dans Wikipédia.

Loi du silence en France ?

Les statis­tiques des personnes décé­dées ou hospi­ta­li­sées depuis décembre 2020 selon leur statut vacci­nal anti-Covid n’existent pas ! Telle est la réponse stupé­fiante faite […] par le minis­tère de la santé à Laurent Toubiana, cher­cheur épidé­mio­lo­giste à l’INSERM (Institut natio­nal de la santé et de la recherche médi­cale). Directeur de l’équipe SCEPID (Système complexes et épidé­mio­lo­gie) et de l’IRSAN (Institut pour la valo­ri­sa­tion des donnée de santé) Laurent Toubiana deman­dait depuis main­te­nant plus d’un an à avoir accès à ces chiffres dans le cadre de l’étude SurViVax menée dans le cadre du SCEPID (Chaillot P, 18 novembre 2022A33).

Dans son exposé, Pierre Chaillot (2022A33) démontre qu’une partie des statis­tiques existent déjà, contrai­re­ment aux affir­ma­tions du minis­tère de la santé, et l’autre partie pourrait/devrait être réali­sée en vertu du droit d’ac­cès de tout citoyen aux docu­ments admi­nis­tra­tifs. Ceci afin de véri­fier, chiffres à l’ap­pui, l’ef­fi­ca­cité des vaccins CoVID (et anti­grip­paux) en termes de protec­tion contre les formes graves de ces mala­dies, et d’éva­luer les risques d’ac­ci­dents graves post-vaccinaux.

Interrogations sur les variants

Les variants du SARS-CoV‑2 sont-ils « produits » par la vacci­na­tion ? Ou par les personnes non-vaccinées ? Cette contro­verse circule sur les réseaux sociaux, avec des argu­ments plus rhétoriques/émotionnels que scientifiques.

Le raison­ne­ment des promo­teurs de la vacci­na­tion est simple : (1) la vacci­na­tion dimi­nue ou empêche la circu­la­tion du virus ; (2) le virus circule chez les non-vaccinés ; (3) les muta­tions de ce virus peuvent engen­drer des variants poten­tiel­le­ment plus virulents.

La faiblesse de ce raison­ne­ment est que le point (1) ne serait pas véri­fié, en août 2021, en raison de la charge virale signi­fi­ca­tive de personnes vacci­nées qui ont été infec­tées par le variant Delta. La réponse à cette objec­tion est que l’in­fec­tion est beau­coup moins fréquente chez les vacci­nés, ce qui malheu­reu­se­ment ne peut pas être prouvé en l’ab­sence de données véri­fiables : en France, par exemple, les personnes vacci­nées ne sont plus testées et sont bien heureuses de fréquen­ter sans masque des lieux publics sous la protec­tion du pass sani­taire

Les vaccino-sceptiques objectent que le point (3) repré­sente une réalité incom­plète : les muta­tions ne sont pas le seul méca­nisme à l’ori­gine de variants. La recom­bi­nai­son de maté­riel géné­tique (voir ci-dessous), bien que raris­sime, devrait être prise en compte. Un autre argu­ment est la coin­ci­dence appa­rente d’ap­pa­ri­tion de variants avec, non pas avec le début des campagnes vacci­nales, mais avec les essais de type 3 qui les ont précé­dées : juillet 2020 aux USA, en Argentine, au Brésil, en Afrique du sud et en Turquie pour le vaccin Pfizer (FP Polack et al., 10 décembre 2020A164), novembre 2020 pour le Covaxin de Biotech en Inde. Cette coin­ci­dence est peut-être un « signal » mais elle ne pour­rait consti­tuer un lien de causalité.

Un argu­ment plus solide à l’ap­pui d’un lien possible entre la vacci­na­tion et l’ap­pa­ri­tion de variants est celui de l’ex­pé­ri­men­ta­tion animale qui met en évidence (du moins pour certaines souches virales et dans certaines condi­tions) un méca­nisme de « pres­sion sélec­tive » libre de s’exer­cer lorsque la protec­tion contre la propa­ga­tion est insuf­fi­sante — ce qui paraît être le cas en août 2021 pour le variant Delta du SARS-CoV‑2. Andrew F Read et ses collègues avaient observé ce proces­sus pour le virus de la mala­die de MarekN85 dans les élevages de poulets (Read AF et al. , 2015A191) :

Il existe une attente théo­rique selon laquelle certains types de vaccins pour­raient favo­ri­ser l’évo­lu­tion d’agents patho­gènes plus viru­lents (« plus chauds »). Cette idée découle de la notion selon laquelle la sélec­tion natu­relle élimine les souches patho­gènes qui sont si « chaudes » qu’elles tuent leurs hôtes et, par consé­quent, elles-mêmes. Les vaccins qui permettent aux hôtes de survivre mais n’empêchent pas la propa­ga­tion de l’agent patho­gène relâchent cette sélec­tion, ce qui permet l’évo­lu­tion d’agents patho­gènes plus dange­reux. Ce type de vaccin est souvent appelé vaccin « à fuites ».

Lorsque les vaccins empêchent la propa­ga­tion, comme c’est le cas pour presque tous les vaccins utili­sés chez l’homme, ce type d’évo­lu­tion vers une viru­lence accrue est bloqué. Mais lorsque les vaccins fuient, permet­tant au moins une certaine trans­mis­sion de l’agent patho­gène, ils pour­raient créer les condi­tions écolo­giques qui permet­traient aux souches chaudes d’émer­ger et de persis­ter.

Cette théo­rie a été très contro­ver­sée lors­qu’elle a été propo­sée pour la première fois il y a plus de dix ans, mais nous rappor­tons ici des expé­riences menées avec le virus de la mala­die de Marek chez la volaille, qui montrent que les vaccins commer­ciaux modernes qui « fuient » peuvent avoir préci­sé­ment cet effet : ils permettent la trans­mis­sion de souches qui seraient autre­ment trop mortelles pour persis­ter.

Ainsi, l’uti­li­sa­tion de vaccins à fuites peut faci­li­ter l’évo­lu­tion de souches patho­gènes qui exposent les hôtes non vacci­nés à un risque accru de mala­die grave. Le défi à venir consiste à déter­mi­ner si d’autres types de vaccins utili­sés chez l’ani­mal et chez l’homme peuvent égale­ment géné­rer ces risques évolutifs.

Ce problème a été discuté, pour ce qui concerne la vacci­na­tion des humains avec d’autres vaccins à fuites (contre la coque­luche, la mala­ria etc.) bien avant la pandé­mie CoVID-19 (Wenner Moyer M, 10 mai 2018A189) :

Les biolo­gistes de l’évo­lu­tion ne sont pas surpris que cela se produise. Un vaccin est une nouvelle pres­sion de sélec­tion exer­cée sur un agent patho­gène, et si le vaccin n’éra­dique pas complè­te­ment sa cible, les agents patho­gènes restants ayant la meilleure apti­tude — ceux capables de survivre, d’une manière ou d’une autre, dans un monde vacciné — devien­dront plus courants. « Si ces agents patho­gènes n’évo­luent pas en réponse aux vaccins, a déclaré Paul Ewald, biolo­giste de l’évo­lu­tion à l’uni­ver­sité de Louisville, nous ne compre­nons pas vrai­ment la sélec­tion natu­relle ». […]

Mais le besoin le plus crucial à l’heure actuelle est que les spécia­listes des vaccins recon­naissent la perti­nence de la biolo­gie de l’évo­lu­tion dans leur domaine. Le mois dernier, lorsque plus de 1 000 spécia­listes des vaccins se sont réunis à Washington, D.C., à l’oc­ca­sion du Congrès mondial sur les vaccins, la ques­tion de l’évo­lu­tion induite par les vaccins n’était au centre d’au­cune session scien­ti­fique. Selon [Andrew F] Read, une partie du problème est que les cher­cheurs ont peur : ils se sentent nerveux à l’idée de parler et d’at­ti­rer l’at­ten­tion sur les effets évolu­tifs poten­tiels, car ils craignent que cela n’ali­mente la peur et la méfiance du public à l’égard des vaccins — même si l’ob­jec­tif est, bien sûr, d’as­su­rer le succès à long terme des vaccins.

Pression sélective

Le méca­nisme de pres­sion sélec­tive est illus­tré par le schéma simple ci-dessous commenté orale­ment par Geert Vanden Bossche (21 septembre 2021N86 0:34:50) :

Mécanisme de pression sélective d'un variant V illustré schématiquement (corrigé).
À gauche une personne vaccinée contre le virus souche Wuhan (W) et à droite une non-vaccinée. Chacune est exposée à 100 particules virales composées de 80 W et de 20 V (un variant résistant au vaccin). On suppose que chacune dispose d'une immunité (vaccinale ou/et naturelle) fonctionnant à 90 % pour le nombre total de virus, mais à 100 % du W pour la personne vaccinée. La suite du calcul de Vanden Bossche est discutable, mais le résultat corrigé est aussi convaincant, voir ci-dessous…

Suite de l’ex­pli­ca­tion : après infec­tion il reste 2 V chez la personne vacci­née (et non 10 comme l’in­di­quait Vanden Bossche) contre 2 V + 8 W chez la non-vaccinée. Supposons que le taux de vacci­na­tion est de 25 %. Après l’in­fec­tion de 4 personnes (dont 1 vacci­née) il restera 8 V + 24 W (soit une propor­tion de V de 25 %). Avec un taux de vacci­na­tion de 75 %, l’in­fec­tion de 4 personnes conduit à 8 V + 8 W (soit une propor­tion de V de 50 %). Dans le premier cas, la propor­tion du variant résis­tant V a augmenté de 20 % à 25 %. Par contre, avec un taux de vacci­na­tion élevé, elle a augmenté de 20 % à 50 %, donc une pres­sion sélec­tive plus forte. À l’étape suivante (2e niveau d’in­fec­tion) on attein­drait 30 % de V pour un taux de vacci­na­tion de 25 %, contre 80 % pour un taux de vacci­na­tion de 75 %.

Cette modé­li­sa­tion simpli­fiée du méca­nisme de pres­sion sélec­tive dans une popu­la­tion partiel­le­ment vacci­née pour­rait être repro­duite avec le même résul­tat quali­ta­tif en rempla­çant les 90 % d’im­mu­nité pour les souches V et W chez les vacci­nés et non-vaccinés par des coef­fi­cients diffé­rents. Dans tous les cas, la pres­sion sélec­tive augmente avec le taux de vacci­na­tion lorsque le vaccin n’empêche pas la circu­la­tion du virus, comme on a pu l’ob­ser­ver avec le variant Delta en été 2021 au Royaume-Uni, en Israël et aux États-Unis. Ce constat inva­lide le « discours offi­ciel » (en 2021) selon lequel les muta­tions appa­raî­traient chez les non-vaccinés, un discours qui sert unique­ment à exer­cer une nouvelle pres­sion morale sur les « réfrac­taires » alors qu’il est admis que le vaccin n’est plus un rempart contre la circu­la­tion du virus.

Ce méca­nisme de sélec­tion d’un variant « filtré » par les personnes vacci­nées est proba­ble­ment ce qui a pu expli­quer la rapide progres­sion du variant Omicron au Danemark, fin 2021. Les chiffres de conta­mi­na­tion ont fait appa­raître, en effet, que les vacci­nés étaient en propor­tion plus atteints par ce variant qui échap­pait à la protec­tion vacci­nale. Avec pour résul­tat, vu le fort taux de vacci­na­tion, que le nouveau variant a très rapi­de­ment remplacé son prédé­ces­seur. Mais il est inexact d’in­ter­pré­ter ces chiffres en affir­mant que le vaccin « augmen­tait » le risque d’être infecté par Omicron. L’interprétation correcte est qu’il est inef­fi­cace pour ce variant (et les prochains)…

Quelques points méritent d’être souli­gnés, car les « anti­vax » aussi bien que les « provax » — deux clans fana­tiques qui polluent les blogs et réseaux sociaux — déforment gros­siè­re­ment les propos de Geert Vanden Bossche, comme ceux de Robert Malone cité précé­dem­ment. La discus­sion qui vient d’être présen­tée ne conclut pas à l’inu­ti­lité ni au danger des campagnes de vacci­na­tion contre la CoVID-19, mais à la néces­sité de réduire la propor­tion de personnes vacci­nées afin de ralen­tir la proli­fé­ra­tion des variants par pres­sion sélec­tive. Des fana­tiques ont fait dire à ces cher­cheurs que les vaccins seraient la « cause » de l’ap­pa­ri­tion de variants, alors qu’ils ne parlent que d’un méca­nisme d’am­pli­fi­ca­tion. Vanden Bossche, Malone (comme beau­coup d’autres, notam­ment Didier Raoult) proposent de ne vacci­ner que les personnes « à risques » (âge, comor­bi­di­tés) et d’étendre cette vacci­na­tion à tous les pays, tout en l’as­so­ciant à des soins précoces pour les personnes conta­mi­nées, ainsi qu’à des mesures d’hy­giène pour limi­ter la circu­la­tion des virus. Il faut vision­ner inté­gra­le­ment la vidéo où ils inter­viennent ensemble (15 septembre 2021N37) plutôt que de faire siennes sans discer­ne­ment les opinions des « influenceurs »…

Le problème de la créa­tion de variants par « pres­sion sélec­tive » chez les personnes vacci­nées a été présenté en détail par le profes­seur d’im­mu­no­lo­gie Robert Clancy (Campbell J, 23 janvier 2023A24) :

Les vaccins qui ne stéri­lisent pas le corps d’un virus laissent certaines parti­cules virales vivantes. Ce sont ces virus survi­vants, qui ne sont pas tués par les anti­corps induits par le vaccin, qui survivent et se repro­duisent. C’est pour­quoi les vaccins peuvent conduire à l’évo­lu­tion de nouvelles variantes d’un virus. En d’autres termes, le virus doit évoluer pour éviter l’im­mu­nité induite par le vaccin.

Vers 22 minutes, l’en­tre­tien aborde le méca­nisme des recom­bi­nai­sons qui sera abordé ci-dessous. Ce phéno­mène a été observé à inter­valles régu­liers lors de pandé­mies de grippe.

Recombinaisons ?

Une inquié­tude concer­nant plus parti­cu­liè­re­ment les vaccins à ARN messa­ger est le risque de recom­bi­nai­son de maté­riel géné­tique au cas où l’ARN intro­duit par le vaccin entre­rait en contact avec celui d’un autre virus dans la même cellule. Ce point a fait l’ob­jet d’une polé­mique, le 3 décembre 2020, entre Alain Fischer, président du Conseil d’orien­ta­tion de la stra­té­gie vacci­nale en France, et le géné­ti­cien Christian Vélot, auteur d’une Note d’ex­per­tise grand public sur les vaccins ayant recours aux tech­no­lo­gies OGM (septembre 2020A169). Voir la réponse complète de C. Vélot : (21 janvier 2021A162). Ce dernier explique (Vélot C, 8 juillet 2021A128) :

Ce phéno­mène de recom­bi­nai­son n’est pas réservé à l’ADN ou l’ARN viral mais les séquences virales sont connues pour faire l’objet de nombreuses recom­bi­nai­sons (on dit qu’elles sont très « recom­bi­no­gènes »). Il résulte de ces échanges entre maté­riels géné­tiques viraux, des virus dits « recom­bi­nants », c’est-à-dire dont le génome est consti­tué de segments prove­nant des deux virus paren­taux. […]

Bien sûr, ce phéno­mène ne peut se produire que si du maté­riel géné­tique prove­nant d’au moins deux virus se retrouve dans les mêmes cellules, ce qui est fort heureu­se­ment extrê­me­ment rare dans la nature puisque cela implique que des mêmes cellules soient co-infectées par au moins deux virus. Mais dès lors qu’on intro­duit volon­tai­re­ment et chez un très grand nombre d’individus du maté­riel géné­tique viral — ici à des fins de vacci­na­tion —, il suffit chez ces personnes d’une infec­tion par un seul virus pour que de tels échanges (entre le génome du virus infec­tant et le maté­riel géné­tique vacci­nal) se produisent et puissent ainsi donner lieu à des virus recom­bi­nants.

Or dans ses réponses à cette note d’expertise, M. Fischer réfute ce risque au prétexte que « l’ARN viral ne peut-être converti en ADN ». Outre le fait que cette allé­ga­tion est tota­le­ment gratuite car il n’est pas du tout exclu que, dans certaines condi­tions, l’ARN viral de Sars-Cov2 puisse être converti en ADN au sein de nos cellules comme cela a été montré sur des cellules humaines en culture (Zhang et al, 2021), il est abso­lu­ment impen­sable que M. Fischer puisse ainsi lais­ser croire que des évène­ments de recom­bi­nai­son entre ARN viraux néces­si­te­raient une conver­sion préa­lable de ceux-ci en ADN. La recom­bi­nai­son virale existe aussi bien entre ADN viraux d’une part qu’entre ARN viraux d’autre part. Et dans ce dernier cas, cela ne néces­site nulle­ment une conver­sion de l’ARN viral en ADN. Les ARN viraux recom­binent direc­te­ment. Cela a été montré depuis fort long­temps déjà (à partir des années 60) avec le virus de la polio (Ledinko, 1963 ; Cooper, 1968 ; Cooper et al, 1974), les aphto­vi­rus (McCahon et al, 1977 ; McCahon, 1981 ; King et al, 1982), les virus de la mala­die de Newcastle et de la grippe (Hirst, 1962), ainsi que les coro­na­vi­rus (Makino et a, 1986 ; Baric et al, 1990) qui sont d’ailleurs les cham­pions de la recom­bi­nai­son virale puisque leur taux de recom­bi­nai­son (dès lors que deux génomes de coro­na­vi­rus sont en contact) peut aller au delà de 10 % (Makino et al, 1986 ; Baric et al, 1990) alors qu’il est en géné­ral, pour les autres virus à ARN, de l’ordre de 0,1 à 2 % (Lai, 1992).

De plus, les coro­na­vi­rus sont capables de recom­bi­ner avec des virus à ARN d’une autre famille : des évène­ments de recom­bi­nai­son ont en effet pu être mis en évidence entre, d’une part, un virus de la grippe et, d’autre part, des coro­na­vi­rus bovins, murins et un coro­na­vi­rus humain (Luytjes et al, 1988).

Contrairement à ce qu’on entend très souvent, les coro­na­vi­rus mutent peu par rapport à d’autres virus à ARN, et ceci malgré le fait que le génome des coro­na­vi­rus est plus grand que celui des autres virus à ARN […] Les coro­na­vi­rus échappent à cette règle car l’enzyme respon­sable de la répli­ca­tion de leur génome est dotée d’un système de détec­tion et de correc­tion des erreurs. Cela ne veut pas dire qu’ils ne mutent pas […] mais ils mutent peu. En revanche, […] les coro­na­vi­rus sont les cham­pions de la recom­bi­nai­son, et c’est le prin­ci­pal méca­nisme qui leur permet d’échapper au système immu­ni­taire. […]

Et comme expli­qué précé­dem­ment, la vacci­na­tion géné­tique n’est pas neutre sur la capa­cité de Sars-Cov2 à varier puisque les vaccins géné­tiques font courir le risque d’augmenter l’apparition de variants par recom­bi­nai­son (entre le maté­riel géné­tique vacci­nal et le génome d’un virus infec­tant). Et cela est vrai pour tous les vaccins géné­tiques, qu’ils soient à ARN ou à ADN. Dans le cas des vaccins tels que celui d’AstraZeneca utili­sant un virus à ADN pour déli­vrer le maté­riel géné­tique vacci­nal, celui-ci sera, une fois dans la cellule, converti en ARN (codant la protéine Spike), lequel pour­rait bien sûr recom­bi­ner avec un virus infec­tant à ARN de la même manière que quand le maté­riel géné­tique vacci­nal est direc­te­ment de l’ARN.

De plus, dans le cas des coro­na­vi­rus au moins, il s’avère que le méca­nisme de recom­bi­nai­son passe par des portions d’ARN corres­pon­dant à une répli­ca­tion partielle d’un virus paren­tal (Makino et al, 1986). Avec l’ARN vacci­nal, on four­nit direc­te­ment une portion d’ARN viral, ce qui repré­sente donc un facteur de faci­li­ta­tion pour ces évène­ments de recom­bi­nai­son. Par ailleurs, la recom­bi­nai­son entre un virus infec­tant et un frag­ment seule­ment du maté­riel géné­tique d’un virus appa­renté a large­ment été obser­vée chez les plantes trans­gé­niques dans lesquelles a été volon­tai­re­ment intro­duit un gène viral, et infec­tées par un virus appa­renté (Lommel and Xiong, 1991 ; Gal et al, 1992 ; Green and Allison, 1994 ; Wintermantel and Schoelz ; 1996 ; Frischmuth and Stanley, 1998 ; Borja et al, 1999 ; Adair and Kearney, 2000 ; Varrelmann et al, 2000 ; Latham and Steinbrecher, 2004). […]

[…] en vacci­nant massi­ve­ment en période de pandé­mie, on crée une pres­sion de sélec­tion en faveur des variants. En quelque sorte, on crée avec la vacci­na­tion de masse vis-à-vis des variants la même situa­tion qu’avec l’utilisation intem­pes­tive d’antibiotiques vis-à-vis des bacté­ries résis­tantes aux anti­bio­tiques : celles-ci ont la voie libre car toutes les bacté­ries sensibles sont déci­mées et ne peuvent donc plus « occu­per le terrain » et limi­ter la proli­fé­ra­tion des résis­tantes.

Par consé­quent, en admet­tant que les vaccins soient sûrs et effi­caces, il faut bien sûr vacci­ner mais seule­ment une frange de la popu­la­tion (les plus vulné­rables vis-à-vis du virus), et surtout pas ceux qui permettent au virus d’origine de circu­ler sans en être victimes. Or cette popu­la­tion existe — et c’est une aubaine — : ce sont les jeunes. Il est donc stupide de vouloir vacci­ner les popu­la­tions non sensibles, et notam­ment les jeunes, au prétexte que des variants circulent. Il faut faire exac­te­ment le contraire. Cela ne veut pas dire qu’il ne faudra jamais les vacci­ner, mais pas avant que nous soyons défi­ni­ti­ve­ment sortis de la pandé­mie.

C’est la raison pour laquelle, au lieu d’assister à une véri­table compé­ti­tion puérile entre les pays pour savoir qui aura vacciné le plus en un mini­mum de temps, la vacci­na­tion devrait être coor­don­née à l’échelle mondiale en défi­nis­sant, pays par pays, région par région, des pour­cen­tages de personnes à vacci­ner. Mais pour cela, il faudrait dispo­ser d’une struc­ture qui pour­rait, par exemple, s’appeler « Organisation Mondiale de la Santé »…

Un exposé plus détaillé figure dans la vidéo d’un entre­tien de Christian Vélot avec Xavier Azalbert (29 juin 2021N87) ainsi que dans sa visio­con­fé­rence du 22 avril (2021N88).

Évolution des variants

Le viro­logue Jean-Michel Claverie préci­sait au tout début de la campagne de vacci­na­tion en France (19 janvier 2021A163) :

Dans une situa­tion « natu­relle » où la propa­ga­tion du virus se fait au hasard, sans qu’on lui oppose une résis­tance autre que notre simple éloi­gne­ment les uns des autres pour éviter la conta­gion, les variants gardent l’énorme handi­cap de leur rareté (1/1 000) qui rend diffi­cile leur multi­pli­ca­tion. Leur fréquence dans la popu­la­tion des virus circu­lants a donc peu de chance d’augmenter.

Ce n’est plus le cas si l’on cible les virus « stan­dards » par des mesures qui dimi­nuent leur effi­ca­cité de multi­pli­ca­tion. C’est très préci­sé­ment le cas de la vacci­na­tion, dont l’action recher­chée est d’empêcher les virus dotés d’une protéine S stan­dard d’interagir avec le récep­teur (par la forma­tion d’anticorps « neutra­li­sants »). […]

La mise en œuvre de la vacci­na­tion initie donc un nouveau rapport de force, un proces­sus de sélec­tion, qui enclenche une course entre l’éradication des virus stan­dards circu­lants, et leur rempla­ce­ment progres­sif par les variants soit plus conta­gieux, soit échap­pant à la neutra­li­sa­tion vacci­nale, soit les deux. […]

En pleine pandé­mie active, les variants sont produits chaque jour en grande quan­tité, dans les non-vaccinés, puis sélectionnés/amplifiés au sein de la petite mino­rité des vacci­nés faible­ment proté­gés par une première dose. De plus, il semble probable que l’immunité acquise par le vaccin ne fait qu’éviter les formes sévères de la Covid-19 sans inhi­ber l’infection virale peu symp­to­ma­tique (et donc la créa­tion de variants).

Le tableau ci-dessous donne la liste des variants iden­ti­fiés début septembre 2021, ainsi que les pour­cen­tages d’hos­pi­ta­li­sa­tion, de réani­ma­tion et de décès enre­gis­trés à l’IHU de Marseille (7 septembre 2021A113) :

Variants iden­ti­fiés à l’IHU de Marseille. Source : (7 septembre 2021A113)

Un débat contra­dic­toire, soli­de­ment argu­menté et cordial, pour/contre la vacci­na­tion des enfants, mais aussi sur le « CoVID long », le prévi­sion d’une cinquième vague et d’un engor­ge­ment des hôpi­taux, a eu lieu fin novembre 2021 entre Jean-Michel Claverie et l’épi­dé­mio­lo­giste Antoine Flahault (22 novembre 2021A89). Ils ont notam­ment rappelé l’im­por­tance de la venti­la­tion des locaux.

Les travaux de Jacques Fantini et son équipe, mention­nés plus haut — voir Vaccins, premiers débats —, suggé­raient fin 2021 qu’au­cune nouvelle muta­tion du variant Delta ne pour­rait augmen­ter sa trans­mis­si­bi­lité (Fantini J, 19 novembre 2021A90 17:06), de sorte que la « vague Delta » aurait pu être la dernière, ce qui contre­di­sait à la fois la surve­nue du variant Omicron et la prédic­tion catas­tro­phique de Vanden Bossche dans le cas de l’épi­dé­mie CoVID-19.

Toutefois, l’ap­pa­ri­tion du variant « Nu » Omicron (B.1.1.529) au sud de l’Afrique — au Botswana le 11 novembre 2021 et en Afrique du Sud trois jours plus tard — (Peacock T, 23 novembre 2021N89) pour­rait de nouveau renver­ser les cartes : avec au moins une tren­taine de muta­tions dans la protéine de pointe (spike) il risque d’échap­per aux vaccins — il est entré en Israël via trois vacci­nés Pfizer double dose — et sa progres­sion rapide inquiète la commu­nauté scien­ti­fique. Serait-il le résul­tat de la pres­sion sélec­tive exer­cée par les vaccins ? En effet, le commu­ni­qué de presse de la Presidential COVID-19 Task Force au Botswana, en date du 25 novembre 2021, précise que les quatre premiers porteurs détec­tés — parmi lesquels pour­rait figu­rer le patient 0 — étaient tous plei­ne­ment vacci­nés et « sur le point de partir en voyage » (donc proba­ble­ment asymp­to­ma­tiques). Le viro­logue Jean-Michel Claverie estime qu’il ne s’agi­rait pas d’un « variant » du Delta mais plutôt d’un « cousin » présent à faible bruit depuis plus d’un an (22 novembre 2021A89).

Le Canard enchaîné, 1er décembre 2021

Le même commu­ni­qué précise que, contrai­re­ment à une suppo­si­tion de François Balloux, direc­teur de UCL Genetics Institute, aucun d’eux n’était immu­no­dé­primé (porteur du VIH). Les nombreuses muta­tions s’étant appa­rem­ment accu­mu­lés en un seul cas, l’im­mu­no­dé­pres­sion aurait pu créer de telles condi­tions. D’autres hypo­thèses étant le passage par un réser­voir animal (souris ?) ou la pres­sion sélec­tive exer­cée par le vaccin ou un traitement…

Dr. Angelique Coetzee, prési­dente de la South African Medical Association, est la première à avoir observé des cas d’in­fec­tion Omicron en Afrique du sud, le 18 novembre. Dix jours plus tard, elle révé­lait dans un entre­tien que tous ces cas se tradui­saient par des symp­tômes sans gravité, et qu’ils concer­naient des personnes jeunes (Coetzee A, 29 novembreA82). Si cette tendance se confir­mait elle pour­rait vali­der l’hy­po­thèse que le nouveau variant serait à la fois plus trans­mis­sible (résis­tant aux vaccins actuels) et moins viru­lent : une bonne nouvelle s’il réus­sis­sait à « détrô­ner » le variant Delta, à moins que la « vague Omicron » ne prenne natu­rel­le­ment la suite de la « vague Delta » qui est sur la pente descen­dante. Pour le viro­logue Jean-Michel Claverie, « Le variant Omicron pour­rait être une béné­dic­tion plutôt qu’un problème supplé­men­taire. » (27 novembre 2021A84)

Un mois plus tard, le « discours offi­ciel » en France était que la troi­sième dose de vaccin ARNm permet­trait d’empêcher la diffu­sion du variant Omicron — sans aucune confir­ma­tion par des données scien­ti­fiques. Interrogé sur l’ap­pa­rente faible viru­lence de ce variant, qui touchait à présent 100 % des cas en Afrique du Sud, le ministre de la santé propo­sait cette expli­ca­tion (20 décembre 2020A71) :

M. Véran, qui sait qu’en Afrique du Sud le variant Omicron a fait explo­ser le nombre de « cas » de Covid sans que la moindre hausse des décès ne soit signa­lée, a avancé que cela s’expliquait par le fait que la popu­la­tion sud-africaine était jeune, peu vacci­née et qu’elle avait été dévas­tée par les vagues précédentes.

Une simple consul­ta­tion des statis­tiques de cas et de décès CoVID en Afrique du Sud montrait l’inexac­ti­tude des propos du ministre : si la jeunesse de la popu­la­tion devait à elle seule expli­quer la faible léta­lité de l’Omicron, le même déca­lage entre les courbes aurait dû être visible lors des vagues précédentes :

Courbes des cas et des décès CoVID-19 en Afrique du Sud.
Source : Covid : Faits et Chiffres (20 décembre 2020A71)

Plus préci­sé­ment, en Afrique du Sud la « vague Omicron » touche essen­tiel­le­ment les jeunes de 20 à 29 ans. Mais il n’y aucune raison pour que cette sélec­tion par l’âge n’ap­pa­raisse pas aussi dans d’autres pays, dimi­nuant ainsi la viru­lence à l’échelle de toute la popu­la­tion. Les statis­tiques danoises ont confirmé cette hypothèse.

Les inter­ro­ga­tions soule­vées par la surve­nue du variant Omicron — et la campagne anxio­gène orches­trée autour de ce non-événement — ont permis, fin 2021, la libé­ra­tion de paroles dissi­dentes aux dogmes décré­tés six mois plus tôt. Parmi les « gens de terrain », on peut écou­ter par exemple Gérald Kierzek, méde­cin urgen­tiste aux Hôpitaux de Paris, concluant à l’inu­ti­lité d’une vacci­na­tion indis­tinc­te­ment géné­ra­li­sée, et osant pronon­cer le gros mot « immu­nité natu­relle » face à un Yannick Jadot qui veut « vacci­ner la terre entière » (29 novembre 2021A83).

Un exposé détaillé (et bien docu­menté) sur le site Agoravox (Dugué B, 30 décembre 2021A63) rassem­blait l’es­sen­tiel des données et hypo­thèses sur la « vague montante Omicron » :

Malgré un spectre clinique étendu, les recen­sions obte­nues auprès des patients indiquent un virage clinique tradui­sant l’émergence d’une pandé­mie Omicron aux effets plus ou moins démar­qués de la pandé­mie de Covid-19 issue de Wuhan. […]

Il s’agit bien d’une nouvelle pandé­mie aux symp­tômes diver­si­fiés mais spéci­fiques à la souche Omicron dont le tropisme s’est inflé­chi puisque l’épithélium olfac­tif est moins affecté, tout comme les voies respi­ra­toires infé­rieures. En revanche, cette souche est assez offen­sive sur les voies supé­rieures, ce qui contri­bue à sa conta­gio­sité (en complé­ment, voir plus bas les extraits du G[u]ardian). Enfin, le tropisme du virus Omicron indique une affec­tion accrue des enfants mais sans gravité parti­cu­lière le plus souvent et un signa­le­ment d’éruptions cutanées.

Une étude (en prépu­bli­ca­tion) de cher­cheurs sud-africains (Marais G et al., 24 décembre 2021A66) affir­mait que les prélè­ve­ments sali­vaires pour­raient être plus fiables que ceux dans les narines pour la détec­tion du variant Omicron.

Affiche de la muni­ci­pa­lité de Manchester.
Le desi­gner ne s’est pas rendu compte que cet engre­nage ne pouvait pas tour­ner !
Source : youtu​.be/​6​J​w​E​Y​a​m​j​X​p​A​?​t​=​361

Après avoir remar­qué que les nouveaux vaccins effi­caces contre le variant Omicron ne seraient proba­ble­ment pas dispo­nibles avant la fin du prin­temps, Jean-François Delfraissy, président du conseil scien­ti­fique CoVID-19 en France, décla­rait : « On ne peut pas attendre ; il faut vacci­ner actuel­le­ment avec ce qu’on a » (1er décembre 2021N90). Quels que soient les rouages, c’est une affaire qui tourne !

Un commen­ta­teur écri­vait sur Twitter : « Moi j’ai des pneus neige, mais ils seront prêts en avril. Je les mettrai. En atten­dant j’ins­talle les pare soleil et la clim pour décembre-février. »

Le 8 décembre 2021, Delfraissy lançait, face au Sénat, qu’ « il est possible que nous ayons besoin d’une quatrième dose »

Fin 2021, le minis­tère de la santé en Israël a envi­sagé de chan­ger de poli­tique face à la flam­bée d’in­fec­tions au variant Omicron qui n’était pas reflé­tée par les hospi­ta­li­sa­tions : renon­ce­ment à la vacci­na­tion pour tous (qui piéti­nait en ce qui concerne les enfants) en faveur d’un « modèle d’in­fec­tion géné­ra­li­sée » semblable à la poli­tique sani­taire de la Suède en début d’épi­dé­mie (29 décembre 2021A65). Cette orien­ta­tion nouvelle, si elle se confirme, serait en accord avec les préco­ni­sa­tions du vacci­no­logue Geert Vanden Bossche (23 décembre 2021A69).

Daily Mail, 20 décembre 2021. Ron Klain, chef de cabi­net de Biden, a déclaré que les vacci­nés ont « fait le bon choix » et que les non-vaccinés seront « confron­tés à un hiver de mala­dies graves et de mort pour vous et vos familles », concluant par : « La vérité est la vérité.« 
Selo Robert Maalone (substack) : La Maison Blanche de Ron Klain a demandé une réponse de l’en­semble du gouver­ne­ment centrée sur les vaccins, et c’est ce qu’elle a obtenu (l’en­semble du gouver­ne­ment signi­fiant le DHS, le HHS, le DoD, le Département d’État et la CIA/IC). Cette réponse a été élabo­rée et mise en œuvre pour Ron Klain par Jeff Zients, qui était le tsar du COVID du président Biden.

La drama­ti­sa­tion de la menace portée par les variants, parti­cu­liè­re­ment visible fin 2021 avec le Omicron, serait-elle un des instru­ments de la propa­gande de confir­ma­tion dénon­cée par les profes­sion­nels de santé signa­taires de la tribune Une nouvelle reli­gion vacci­nale est née en Occident (12 décembre 2021A74) ?

Le premier socle perma­nent de cette propa­gande est la peur, qui permet de placer les sujets en état de sugges­ti­bi­lité. Après avoir long­temps nié l’existence des variants (sans doute parce que c’est l’IHU de Marseille qui le montrait), le gouver­ne­ment s’en est emparé pour renou­ve­ler cette stra­té­gie de la peur. Chaque nouveau variant permet ainsi de relan­cer l’idée simplette des « vagues » succes­sives censées nous submer­ger, et vient justi­fier de nouvelles étapes dans l’objectif de vacci­na­tion inté­grale, tout en détour­nant l’attention des véri­tables causes de la morta­lité occa­sion­née par ces virus. Causes qui sont essen­tiel­le­ment d’une part la propor­tion crois­sante de personnes atteintes de mala­dies chro­niques envi­ron­ne­men­tales (obésité, diabète, insuf­fi­sances cardiaques ou respi­ra­toires, etc.), d’autre part la tiers-mondisation de l’hôpital public.

Un entre­tien très inté­res­sant de Michel de Lorgeril avec Rodolphe Bacquet : Variant Omicron, vaccins anti-Covid, effets secon­daires et doses à répé­ti­tion : allons-nous droit dans le mur ? (22 décembre 2021A68) rappelle l’ab­sence d’es­sais cliniques solides prou­vant l’ef­fi­ca­cité des vaccins CoVID et présente les hypo­thèses d’une « sortie » de la crise sani­taire actuelle.

Dans le domaine de la viro­lo­gie, Pierre Sonigo s’ex­pri­mait clai­re­ment dans un entre­tien — dont chaque détail a de l’im­por­tance — en mettant en pers­pec­tive les obser­va­tions sur la pandé­mie CoVID avec ce qu’il a appris au long de sa carrière. Il décla­rait entre autres (8 janvier 2022A62) :

Il n’y avait pas urgence à vacci­ner massi­ve­ment les personnes non-fragiles, on aurait pu prendre le temps de mettre au point un vaccin plus sûr, affi­ner les proto­coles vacci­naux. Là on bricole ! Il est diffi­cile d’accepter qu’on enchaîne les doses sans vrai­ment connaître complè­te­ment les effets indé­si­rables, sans vrai­ment savoir contre quoi on protège — contre la circu­la­tion ? contre les formes graves ?

Il souli­gnait l’im­por­tance de ne pas vacci­ner une personne qui a déjà contracté la mala­die et qui pour­rait être porteuse asymp­to­ma­tique de virus rési­duels, ou atteinte de « CoVID long ». Selon lui, le rapport bénéfice/risque de la vacci­na­tion devrait être appré­cié au vu de l’état de santé et de l’his­toire de chaque patient, la recom­man­da­tion étant faite par le méde­cin trai­tant et non suivant une déci­sion bureaucratique.

La fin de cet entre­tien apporte un éclai­rage impor­tant sur la multi­pli­ca­tion spec­ta­cu­laire des infec­tions au virus Omicron — qu’il ne présente pas comme un variant, mais un terra« cousin » du Delta — mani­fes­tant des symp­tômes de rhume car le virus a pris refuge dans la cavité nasale, hors d’at­teinte des globules blancs du système immu­ni­taire. Il rejoin­drait ainsi quatre coro­na­vi­rus « inof­fen­sifs » en circu­la­tion depuis bien avant 2019, sans aucun inté­rêt à muter vue sa conta­gio­sité. L’épidémie, sous sa forme viru­lente, s’éteint donc natu­rel­le­ment, comme c’était le cas des grandes épidé­mies du siècle précédent.

Les auto­ri­tés sani­taires du Royaume-Uni ont auto­risé, en août 2022, le vaccin biva­lent Moderna « Wuhan/Omicron BA.1 » — le seul pour lequel on dispose d’un essai clinique (sur des souris) mesu­rant (seule­ment) la produc­tion d’anticorps. Il est précisé que le risque de myo/péricardite après ce rappel biva­lent n’a pas été exploré ; aucun nouveau résul­tat n’est fourni en ce qui concerne la géno­toxi­cité, la carci­no­gé­ni­cité, l’effet sur la ferti­lité et sur l’allaitement. La prédo­mi­nance de BA.5 dans l’épi­dé­mie actuelle implique qu’un nouveau vaccin devra être déve­loppé, mais de nouveau sans essai clinique puisque la FDA (aux USA) recom­mande d’y renon­cer pour gagner du temps…

Appel au Parlement européen

Le 25 janvier 2021, un appel a été adressé au Parlement euro­péen par 189 person­na­li­tés médi­cales et scien­ti­fiques sous le titre Doctors and Scientists Appeal to European Parliament To Reconsider The Covid-19 Policies Regarding Children invo­quant l’ar­ticle 24 de la Charte des droits fonda­men­taux de l’Union euro­péenneA39 :

[…] en ce qui concerne la protec­tion de l’en­fant et, en parti­cu­lier, de la dispo­si­tion selon laquelle, dans tous les actes rela­tifs aux enfants […], qu’ils soient accom­plis par des auto­ri­tés publiques ou des insti­tu­tions privées, l’in­té­rêt supé­rieur de l’en­fant doit être une consi­dé­ra­tion primor­diale.

[…]

Comme pour toute inter­ven­tion intru­sive, la déci­sion de vacci­ner ou non un enfant doit être fondée sur une évalua­tion indi­vi­duelle. L’analyse risques-avantages de la vacci­na­tion des enfants par le Covid-19 n’est pas favo­rable pour la grande majo­rité d’entre eux […]. Lorsqu’un béné­fice net peut être clai­re­ment démon­tré, le consen­te­ment libre et éclairé […] des parents doit toujours être respecté, comme l’exige l’ar­ticle 3, para­graphe 2, point a, de la Charte.

[…]

Nous deman­dons au Parlement de réexa­mi­ner les poli­tiques des États membres visant à contrô­ler la propa­ga­tion du SRAS-CoV‑2 chez les enfants, en parti­cu­lier la vacci­na­tion géné­ra­li­sée des enfants sans tenir compte du risque indi­vi­duel. Nous accueillons favo­ra­ble­ment l’op­por­tu­nité de présen­ter notre exper­tise collec­tive devant le Parlement euro­péen lors d’une audience publique, afin de soute­nir et de prou­ver davan­tage les reven­di­ca­tions que nous formu­lons dans cette pétition.

Ces démarches ont été décrites et commen­tées dans une réunion du Conseil scien­ti­fique indé­pen­dant (13 octobre 2022A39 40:14–1:17:41).

Cette péti­tion (25 janvier 2022A161) n’a fait l’ob­jet d’au­cun débat public et a été close sans préavis le 22 août 2022 (ibid.). Le 4 septembre, une lettre a été adres­sée au Parlement euro­péen pour contes­ter la ferme­ture de la péti­tion et deman­der des expli­ca­tions. La réponse a été que ce problème ne pouvait pas être examiné au niveau de l’Union euro­péenne car la compé­tence en matière de vacci­na­tion rele­vait de chacun des États membres. Réponse en contra­dic­tion avec le fait que c’est l’Union euro­péenne qui a accordé l’au­to­ri­sa­tion de mise sur le marché, acheté les vaccins et décidé de leur attri­bu­tion aux diffé­rents pays. Elle a par ailleurs adopté deux règle­ments visant à amélio­rer les capa­ci­tés de l’UE à réagir face à de futures pandé­mies et à d’autres crises sani­taires trans­fron­tières, qui auto­risent des trans­ferts de souve­rai­neté, en matière de santé, auprès de la Commission Européenne (24 octobre 2022A35). Entre autres, la Commission aura pour mission d’encadrer la prépa­ra­tion et l’application des plans nationaux.

Réintégration des soignants non-vaccinés

Texte inté­gral : Cour Suprême des États-Unis (24 octobre 2022A36)

Fin 2022, alors que le groupe mino­ri­taire LREM à l’Assemblée natio­nale, en France, allait ajour­ner — par une avalanche d’amen­de­ments — le vote d’une propo­si­tion de loi « complo­tiste et anti­vax » (!) visant à réin­té­grer les person­nels soignants et pompiers non-vaccinés, une déci­sion de la Cour Suprême de New York, aux États-Unis, avait déclaré contraire à la Constitution la déci­sion du Commissioner of Health and Mental Hygiene d’ex­clure de leur emploi toute caté­go­rie de profes­sion­nels sur la base de leur statut vacci­nal, et ordonné que les salaires non-versés leur soient resti­tués (texte complet en PDF, 24 octobre 2022A36).

Cette déci­sion de cour de première instance peut toute­fois être révo­quée par un appel à une juri­dic­tion supérieure.

J’ai cessé, fin 2022, de docu­men­ter l’ac­tua­lité de ce dossier en France. Elle est pour­tant riche en péri­pé­ties… et surtout en iner­tie ! Bien qu’il ait été reconnu que les vaccins CoVID étaient inef­fi­caces pour la protec­tion contre la trans­mis­sion, la ques­tion de l’obli­ga­tion vacci­nale, notam­ment pour le person­nel médi­cal, est appa­rem­ment bloquée pour des raisons basse­ment poli­tiques. Le Prof. Jean-François Delfraissy qui, comme nous l’avons vu, décla­rait fin 2021 « il faut vacci­ner avec ce que l’on a », admet­tait par la suite sur France 2 (24 octobre 2023) : « Nous nous sommes trom­pés initia­le­ment sur le vaccin en disant qu’il proté­geait contre la trans­mis­sion »… Il aurait dû relire les comptes-rendus des essais soumis initia­le­ment à la FDA par Pfizer et Moderna, et corri­ger : « Nous vous avons trom­pés… » !

Gabriel Attal en février 2021, avait affirmé que le pass sani­taire « n’avait de sens que si l’on était sûr que le vaccin empê­chait de trans­mettre la mala­die »

La « vérité » en train de faire surface ?

Début 2023, les données de surmor­ta­lité publiées sur le site Our World in DataN91 étaient suppo­sées permettre d’éva­luer l’ef­fi­ca­cité des campagnes vacci­nales dans les pays indus­tria­li­sés. Dr John Campbell constate avec inquié­tude (11 février 2023A20) :

Une inter­ven­tion effi­cace entraî­ne­rait une nette réduc­tion des décès toutes causes confon­dues au fil du temps. Cependant, la tendance centrale révèle exac­te­ment le contraire – elle grimpe, et ce depuis de nombreux mois. 

Des excès de morta­lité attei­gnant (fin 2022) les 40 % en Allemagne, 37 % aux Pays-Bas, 25 % en France, 20 % en Angleterre, etc., devraient obli­ger les « experts » et déci­deurs publics à recher­cher les causes de cette surmor­ta­lité. Celle-ci frappe en premier les popu­la­tions forte­ment vacci­nées, et ne peut plus être attri­buée aux seuls décès CoVID. Les médias restent silen­cieux à ce sujet.

Au Royaume-Uni, un rapport de Carlos Alegria (10 août 2023A14) révèle un excès de morta­lité par mala­dies cardio­vas­cu­laires de 44 % chez les personnes âgées de 15 à 44 ans :

Les résul­tats indiquent qu’à partir de 2021, un nouveau phéno­mène condui­sant à une augmen­ta­tion des décès et des handi­caps cardio­vas­cu­laires semble être présent chez les personnes âgées de 15 à 44 ans au Royaume-Uni.

Source : Carlos Alegria (10 août 2023A14 p. 10)

Edward Dowd, un obser­va­teur, commente (Hedge Z, 2 octobre 2023A12) :

Si l’on consi­dère la surmor­ta­lité due aux mala­dies cardio­vas­cu­laires, la cote ZN92 en 2020 était d’en­vi­ron 3, ce qui indique qu’avant le début des vacci­na­tions, il exis­tait déjà un signal indi­quant une augmen­ta­tion des décès dus aux mala­dies cardio­vas­cu­laires. Cette tendance s’est toute­fois consi­dé­ra­ble­ment accé­lé­rée en 2021 et 2022, où nous obser­vons des cotes Z d’en­vi­ron 7.5 et 10.5, respec­ti­ve­ment. Il s’agit d’évé­ne­ments extrêmes qui, selon nous, doivent faire l’ob­jet d’une enquête approfondie.

En France, aucune corré­la­tion entre les taux de vacci­na­tion et la surmor­ta­lité n’a été présen­tée, alors que les données dans chaque pays (répar­ties par tranches d’âge) s’y prêtaient. C’est ce qui permet­trait de justi­fier le mantra : « Le vaccin a sauvé des vies »… Mais ce travail a été fait, pour l’Australie et Israël, par Denis G Rancourt et al. (9 février 2023A21) :

Le taux de létalité par dose de vaccin (vDFR), qui est le rapport entre les décès induits par le vaccin et les doses de vaccin administrées dans une popu­la­tion, a récemment été mesuré par nous comme étant aussi élevé que 1 % en Inde, et lorsque des campagnes « d’équité vacci­nale » ont été appliquées dans les États très pauvres des États-Unis, et de 0.05 % en Australie, avec des données non discri­mi­nantes par tranche d’âge. Ici, nous four­nis­sons les premières évaluations empi­riques des vDFR stratifiés selon l’âge, en utili­sant des données natio­nales sur la morta­lité, toutes causes confon­dues, et le déploiement des vaccins, pour Israël et l’Australie.

Nous consta­tons que le vDFR augmente considérablement avec l’âge pour les adultes plus âgés, étant expo­nen­tiel avec un temps de double­ment d’en­vi­ron 5.2 ± 0.4 ans. En conséquence, le vDFR est d’un ordre de gran­deur plus élevé dans la popu­la­tion la plus âgée que la valeur de l’en­semble de la popu­la­tion, attei­gnant 0.6 % pour le groupe d’âge de 80 ans et plus en Israël et 1 % pour le groupe d’âge de 85 ans et plus en Australie, par rapport à < 0.01 % pour les jeunes adultes (< 45 ans). Nos résultats impliquent qu’il était impru­dent de donner la prio­rité à la vacci­na­tion des personnes jugées comme ayant le plus besoin de protection.

La toxi­cité de la protéine spike, aussi bien sous la forme présente dans le virus SARS-CoV‑2 que dans les vaccins anti-CoVID, est aujourd’­hui plei­ne­ment recon­nue et docu­men­tée (Parry PI et al., 2023A13) :

La patho­gé­ni­cité des protéines de pointe, appe­lée « spikeo­pa­thie », qu’elles proviennent du virus SARS-CoV‑2 ou qu’elles soient produites par les codes géné­tiques d’un vaccin, un peu comme un « virus synthé­tique », est de mieux en mieux comprise en termes de biolo­gie molé­cu­laire et de physio­pa­tho­lo­gie. La trans­fec­tion phar­ma­co­ci­né­tique par des nano­par­ti­cules lipi­diques ou des vecteurs viraux à travers des tissus corpo­rels éloi­gnés du site d’in­jec­tion signi­fie que la « spikeo­pa­thie » peut affec­ter de nombreux organes. Les proprié­tés inflam­ma­toires des nano­par­ti­cules utili­sées pour trans­por­ter l’ARNm, la N1-méthylpseudouridine utili­sée pour prolon­ger la fonc­tion de l’ARNm synthé­tique, la biodis­tri­bu­tion éten­due des codes de l’ARNm et de l’ADN et des protéines spike traduites, ainsi que l’auto-immunité via la produc­tion humaine de protéines étran­gères, contri­buent aux effets nocifs.

Un pharmacologue et juriste au Sénat

Je crois très utile de (re)visionner en détail l’in­ter­ven­tion du Dr Amine Umlil, phar­ma­co­logue et juriste, à la commis­sion séna­to­riale Les effets indé­si­rables des vaccins contre la Covid-19 et le système de phar­ma­co­vi­gi­lance fran­çais (Umlil A, 24 mai 2022A51). Dans un exposé très docu­menté, il décla­rait notamment :

J’ai trans­mis au rappor­teur 92 pages dont les données proviennent de la HAS, de l’ANSM, de l’Agence euro­péenne des médi­ca­ments et de l’Igas. Sur le site de l’ANSM du 26 avril 2022 il est indi­qué que la compo­si­tion du vaccin Cominarty utilisé actuel­le­ment n’est pas la même qui a fait l’objet d’une étude rando­mi­sée et a reçu l’AMM déro­ga­toire d’urgence. On reste en attente d’informations complé­men­taires sur la compo­si­tion du vaccin. On reste égale­ment en attente d’information sur le rapport béné­fice risque, qui ne peut être démon­tré qu’en présence de béné­fice. Or, depuis décembre 2020, date du lance­ment de la campagne de vacci­na­tion, la preuve n’a pas été donnée de l’efficacité du vaccin sur les formes graves et la trans­mis­sion virale. Le rapport, étant donné qu’il s’agit de personnes en bonne santé, est forcé­ment défa­vo­rable. On a oublié d’informer les gens que l’essai clinique était toujours en cours et qu’il s’agissait d’un produit expé­ri­men­tal.

Malgré l’absence de données, on a injecté ce produit, y compris aux plus de 75 ans, aux immuno-déprimés, aux femmes enceintes, aux femmes qui allaitent, aux enfants. Le 21 avril 2021 on reçoit un mail de la DGS urgent qui nous demande de pres­crire trois doses chez les immuno-déprimés. Or dans les docu­ments de Pfizer pour l’AMM condi­tion­nelle, cette popu­la­tion figure dans une mise en garde spéciale. Il s’agit donc d’une mauvaise pratique. L’urgence ne justi­fie pas tout. On n’exige pas autant précau­tions pour les vaccins que pour les vieilles molé­cules comme l’hydroxychloroquine. […]

Pfizer a recom­mandé lors de l’AMM un délai pour le deuxième vaccin de 21 jours après le premier. L’ANSM a recom­mandé 42 jours, suivie par la HAS. L’Académie de méde­cine a rappelé les risques d’un tel délai entre les deux injec­tions (appa­ri­tion d’anticorps faci­li­tants, variants résis­tants).

Selon le code de santé publique, le consen­te­ment libre et éclairé est une liberté fonda­men­tale. Le respect de la dignité de la personne humaine repose sur le respect de l’autonomie de la volonté qui, avec le respect du secret médi­cal, consti­tue la rela­tion de confiance entre le méde­cin et le malade. Un essai clinique dissi­mulé porte atteinte à la personne humaine. Intégrer des gens dans un essai clinique de force, par une loi les mettant hors de la société sans instruc­tion judi­ciaire, nous a propul­sés un siècle en arrière dans le domaine du droit du travail.

Source : N93

Amine Umlil a été révo­qué le 4 février 2023 — voir entre­tien sur Radio Courtoisie, le 7 février 2023A22 — par le Centre National de Gestion qui dépend du minis­tère de la Santé, lui repro­chant « d’avoir manqué à son obli­ga­tion de réserve ». Il a répondu, entre autres, à cela : « […] tous les articles du Code de santé publique – même le magis­trat l’a admis le jour du conseil de disci­pline – expliquent que je ne suis pas tenu au devoir de réserve, comme je ne suis pas fonc­tion­naire ». Il a donc l’in­ten­tion d’interjeter appel, mais aussi de soule­ver une ques­tion prio­ri­taire de consti­tu­tion­na­lité, jugeant la « procé­dure incons­ti­tu­tion­nelle et incon­ven­tion­nelle ». Lire son inter­ven­tion Éthique médi­cale : indé­pen­dance profes­sion­nelle ou soumis­sion ? au congrès AIMSIB 2024 (Umlil A, 2024A4).

Fuite chez Pfizer ?

Dans une version anté­rieure de cet article, je citais — avec un point d’in­ter­ro­ga­tion — les paroles échan­gées entre un jour­na­liste et un certain Jordon Walker présenté comme direc­teur de recherche et du déve­lop­pe­ment inter­na­tio­nal – Opérations stra­té­giques et plani­fi­ca­tion scien­ti­fique de l’ARNm chez Pfizer. Filmé à son insu, Walker aurait déclaré :

J’espère que nous ne décou­vri­rons pas que cet ARNm persiste dans le corps parce qu’il doit affec­ter quelque chose d’hor­mo­nal pour avoir un impact sur les cycles mens­truels. Ouais ou alors toute la géné­ra­tion suivante est super foutue. Pouvez-vous imagi­ner le scan­dale ? Oh mon Dieu. J’enlèverais Pfizer de mon CV.

Robert Malone a publié l’in­té­gra­lité de cet échange sur son substack, avec un commen­taire plus inté­res­sant que la source présu­mée (Malone RW, 3 février 2023N94) :

En gros cela confirme les risques qui ont été iden­ti­fiés par Bret Weinstein, Steve Kirsch et moi-même, le 14 juin 2021, lors du podcast Dark Horse inti­tulé “How to Save the World in Three Easy Steps”. Bret, Steve et moi-même avons discuté de l’en­semble des données non cliniques de Pfizer, selon lesquelles, dans les tests sur les rongeurs, il a été démon­tré que les nano­par­ti­cules lipides cationiques-ARN avaient une affi­nité inha­bi­tuelle pour les ovaires, et nous avons supposé que cela aurait de vastes impli­ca­tions pour la santé reproductive.

Toutefois, je n’ai pas obtenu à ce jour la preuve que ce Jordon Walker ait existé dans le rôle qui lui a été attri­bué. Ayant cher­ché, sans succès, dans l’ar­chive inter­net du site de Pfizer (par exemple le 5 juillet 2022) — à suppo­ser que son nom ait été effacé après ces révé­la­tions — je doute de l’au­then­ti­cité de ces décla­ra­tions en caméra cachée. Mais peut-on attri­buer un quel­conque crédit à une « révé­la­tion » du site Project Veritas ?

Cela dit, la discus­sion sur les effets à long terme sur la santé repro­duc­tive des vaccins ARNm anti-CoVID reste d’actualité.

Le vent tourne-t-il en Allemagne ?

La radio alle­mande ZDF heute a diffusé un repor­tage sur des personnes souf­frant de graves inca­pa­ci­tés suite à leur vacci­na­tion anti-CoVID, suivi d’un entre­tien avec Karl Lauterbach, ministre de la santé dans l’État fédé­ral (12 mars 2023A19, sous-titrée en anglais). Voici quelques points soulevés :

  • Les lésions provo­quées par le vaccin COVID-19 sont uniques et ne peuvent souvent pas faire l’ob­jet d’in­ter­ven­tions médi­cales traditionnelles.
  • Des recherches sont néces­saires pour déter­mi­ner comment trai­ter les lésions uniques causées par les vaccins expé­ri­men­taux COVID-19.
  • Les agences gouver­ne­men­tales doivent deve­nir plus rapides pour recon­naître les effets indé­si­rables causées par les vaccins COVID-19.
  • Certains effets concernent à la fois la situa­tion post-vax et le CoVID long.
  • Nous parve­nons lente­ment à une compré­hen­sion plus claire de la situation…

Le jour­na­liste a par la suite rappelé au ministre qu’il n’avait cessé de répé­ter, en 2021, que ces vaccins étaient « sûrs et effi­caces ». Ce à quoi il a répondu :

C’est une exagé­ra­tion que j’ai faite un jour dans un tweet irré­flé­chi. Elle ne repré­sen­tait pas ma véri­table posi­tion. […] J’ai toujours été conscient des chiffres. Ils sont restés rela­ti­ve­ment stables. … Un cas sur 10 000 : certains diront que c’est beau­coup, d’autres que ce n’est pas tant que ça.

Cette esti­ma­tion est à mettre en pers­pec­tive avec le fait que le programme de vacci­na­tion vaccin anti-CoVID AstraZeneca avait été suspendu, au Canada, suite à l’ob­ser­va­tion d’ef­fets secon­daires graves dans 1 cas sur 55 000.

Dissimulation d’effets secondaires en Nouvelle-Zélande

Dr Colleen Huber, auteure du site The Defeat Of COVID, a publié un article titré NZ Fudged the Data on How the Kidneys Fare After the COVID Vaccines [La Nouvelle-Zélande a falsi­fié les données sur l’état des reins après l’ad­mi­nis­tra­tion des vaccins COVID] qui débute ainsi (2 janvier 2024A11) :

En janvier 2023, le gouver­ne­ment néo-zélandais a publié dans la revue Lancet une étude montrant une augmen­ta­tion de 70 % du taux de lésions rénales après l’ad­mi­nis­tra­tion de deux doses de vaccins ARNm de Pfizer. L’effet dose-dépendant est encore plus révé­la­teur. En d’autres termes, une dose de Pfizer a entraîné une augmen­ta­tion jusqu’à 60 % du taux de lésions dans les trois semaines suivant l’in­jec­tion, tandis que deux doses ont entraîné une augmen­ta­tion jusqu’à 70 % du taux de lésions trois semaines après l’in­jec­tion. Les auteurs n’ont pas défini l’ex­pres­sion « lésions rénales aiguës », mais dans un contexte clinique, on entend par là des chan­ge­ments mesu­rables dans les résul­tats de labo­ra­toire et/ou des signes et symp­tômes graves tels que saigne­ments, douleurs à la miction, calculs rénaux, néphrite, syndrome néphro­tique ou autre dysfonc­tion­ne­ment rénal.

Les données proviennent d’une base de données natio­nale de plus de quatre millions de personnes, soit le nombre de personnes âgées de plus de cinq ans ayant reçu les vaccins Pfizer. Ce nombre repré­sen­tait 95 % des adultes et des adoles­cents néo-zélandais.

Par rapport aux taux histo­riques de lésions rénales, les chan­ge­ments suivants dans les lésions rénales aiguës ont été consta­tés dans l’ar­ticle origi­nal, comme le montre cette capture d’écran :

Colleen Huber produit des copies d’écran du résumé de l’ar­ticle Adverse Events Following the BNT162b2 mRNA COVID-19 Vaccine (Pfizer-BioNTech) in Aotearoa New Zealand tel que publié le 24 janvier 2023 (voir archive). Or cet article a été retiré de la publi­ca­tion « à la demande de l’au­teur » (suivre ce lien), puis repu­blié avec des données modifiées :

Les données néo-zélandaises ont ensuite connu une évolu­tion étrange. Non seule­ment l’ar­ticle susmen­tionné a disparu, mais le nombre de lésions rénales aiguës signa­lées a été réduit de près de moitié. Voici ce que le même tableau affiche depuis août 2023, à partir de l’ar­ticle du même titre, par les mêmes auteurs, à ce lien : https://​www​.ncbi​.nlm​.nih​.gov/​p​m​c​/​a​r​t​i​c​l​e​s​/​P​M​C​1​0​4​4​2​3​03/

Le Standardized Incidence Ratio (SIR) est équivalent à l'Incidence Rate Ratio (IRR) de la version précédente car tous deux ont été ajustés à l'âge.

Soudain, de janvier à août 2023, les lésions rénales aiguës obser­vées ne repré­sentent plus que 57 % et 58 % respec­ti­ve­ment des lésions rénales aiguës signa­lées à l’ori­gine. En consé­quence, les données publiées en août semblent indi­quer que le vaccin de Pfizer n’a fait aucune diffé­rence, voire qu’il a apporté un léger béné­fice, alors que les données publiées sept mois plus tôt montraient une augmen­ta­tion alar­mante des lésions rénales aiguës après la vacci­na­tion.

En outre, dans la révi­sion d’août 2023, le nombre déclaré de personnes ayant reçu la première dose a été réduit d’en­vi­ron 100 000, et celui des personnes ayant reçu la deuxième dose a été réduit de plus de 200 000.

Plus de détails sur la page (Huber C, 2 janvier 2024A11).

En Israël

Le bureau du contrô­leur de l’État Matanyahu Englman a publié un rapport criti­quant la conduite du minis­tère de la santé pendant la pandé­mie de COVID-19, révé­lant que le minis­tère n’a pas traité ou analysé les plus de 345 000 rapports qu’il avait reçus sur les divers effets secon­daires des vaccins. Seulement 18 % de ces rapports ont été enre­gis­trés avec préci­sion dans la base de données du minis­tère. Les 82 % restants ont été perdus « en raison d’er­reurs tech­niques et de dysfonc­tion­ne­ments du système » (TOI, 21 mai 2024A7).

La majo­rité des effets secon­daires enre­gis­trés avec succès étaient bénins, a constaté le bureau du contrô­leur, et compre­naient des plaintes telles qu’une fièvre modé­rée ou une douleur à l’en­droit d’ad­mi­nis­tra­tion du vaccin. Toutefois, des effets secon­daires plus graves ont égale­ment été obser­vés, notam­ment envi­ron 200 rapports de femmes ayant subi des modi­fi­ca­tions de leur cycle mens­truel après avoir reçu le vaccin.

En pratique, le minis­tère de la santé n’a enquêté que sur 1000 cas d’ef­fets secon­daires graves. Parmi ceux-ci, il a examiné 275 cas de myocar­dite et de péri­car­dite, dont la majo­rité avait néces­sité l’hos­pi­ta­li­sa­tion du patient.

En réponse aux conclu­sions détaillées du rapport, le minis­tère de la santé a déclaré qu’il avait recueilli avec exac­ti­tude tous les cas d’ef­fets secon­daires signa­lés, préci­sant qu’il avait recueilli les données dans un nouveau système plutôt que dans la base de données habi­tuelle du minis­tère. Le minis­tère de la santé a ajouté que ce rapport « ne reflé­tait pas le travail du minis­tère pendant la pandé­mie, ni la réalité à laquelle ont été confron­tés les systèmes de santé dans le monde, et en Israël en parti­cu­lier ».

Et aux États-Unis ?

Lettre reçue par les mili­taires améri­cains victimes d’un « licen­cie­ment arbi­traire » en raison de leur refus de vacci­na­tion CoVID, invi­tés à réin­té­grer les rangs de l’ar­mée. (Source)

L’efficacité de la vacci­na­tion anti-CoVID pour la protec­tion contre la trans­mis­sion du virus a été mesu­rée en avril 2023 sur 48 344 employés de Cleveland Clinic aux USA (Shrestha NK et al., 12 juin 2023A15). L’équipe a comparé les risques de conta­mi­na­tion entre personnes « à jour » de leur vacci­na­tion et celles qui ne l’étaient pas. Selon la défi­ni­tion du CDC, étaient « à jour » ceux qui avaient reçu au moins une dose du vaccin biva­lent. Voici le résumé du compte-rendu :

L’incidence cumu­la­tive de COVID-19 depuis que les lignées XBB [un variant d’Omicron] sont deve­nues domi­nantes a été compa­rée entre les états « à jour » et « non à jour », en trai­tant la vacci­na­tion biva­lente COVID-19 comme une cova­riable dépen­dant du temps et dont la valeur chan­geait à la récep­tion du vaccin. Le risque de COVID-19 en fonc­tion du statut vacci­nal a égale­ment été comparé à l’aide d’une régres­sion multi­va­riable des risques propor­tion­nels de Cox ajus­tée en fonc­tion de la propen­sion à subir un test de dépis­tage du COVID-19, de l’âge, du sexe et de la phase de l’in­fec­tion anté­rieure la plus récente par le SARS-CoV‑2.

Résultat : La CoVID-19 est appa­rue chez 1475 (3 %) des 48 344 employés au cours de la période d’étude de 100 jours. L’incidence cumu­lée de CoVID-19 était plus faible dans l’état « non à jour » que dans l’état « à jour ». Selon une analyse multi­va­riable, le fait de ne pas être « à jour » dans la vacci­na­tion contre la CoVID-19 était asso­cié à un risque plus faible de CoVID-19 (HR 0.77 ; 95 % C.I. 0.69–0.86 ; P‑value < 0.001). Les résul­tats étaient très simi­laires lorsque les personnes âgées de 65 ans et plus n’étaient consi­dé­rées comme « à jour » qu’a­près avoir reçu deux doses du vaccin biva­lent.

Conclusions : Depuis que les lignées XBB sont deve­nues domi­nantes, les adultes « non à jour » selon la défi­ni­tion du CDC ont un risque plus faible de COVID-19 que ceux « à jour » de la vacci­na­tion COVID-19, ce qui remet en ques­tion la valeur de cette défi­ni­tion de clas­si­fi­ca­tion du risque.

Résumé : Parmi les 48 344 employés de la Cleveland Clinic en âge de travailler, ceux qui n’étaient pas « à jour » de leur vacci­na­tion contre le COVID-19 avaient un risque plus faible de contrac­ter le COVID-19 que ceux qui étaient « à jour ». La défi­ni­tion actuelle des CDC four­nit une clas­si­fi­ca­tion du risque de COVID-19 dans la popu­la­tion adulte qui n’a pas de sens.

Communiqué publié le 3 janvier 2024 sur le site du Département de la santé, État de Floride aux USA (source) :

Tallahassee, Floride – Le 6 décembre 2023, le Dr Joseph A. Ladapo, médecin-chef de l’État, a envoyé une lettre au Dr Robert M. Califf, commis­saire de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, et au Dr Mandy Cohen, direc­teur du Center for Disease Control and Prevention (CDC), concer­nant des ques­tions rela­tives aux évalua­tions de sécu­rité et à la décou­verte de milliards de frag­ments d’ADN par dose des vaccins à ARNm de Pfizer et de Moderna COVID-19.

Le médecin-chef a fait part de ses préoc­cu­pa­tions concer­nant les conta­mi­nants d’acides nucléiques dans les vaccins ARNm Pfizer et Moderna COVID-19 approu­vés, en parti­cu­lier en présence de complexes de nano­par­ti­cules lipi­diques et d’ADN promoteur/renforçateur du virus simien 40 (SV40). Les nano­par­ti­cules lipi­diques sont un vecteur effi­cace pour l’in­tro­duc­tion de l’ARNm des vaccins COVID-19 dans les cellules humaines, et peuvent donc être un vecteur tout aussi effi­cace pour l’in­tro­duc­tion d’ADN conta­mi­nant dans les cellules humaines. La présence d’ADN promoteur/enrichisseur du SV40 peut égale­ment présen­ter un risque unique et accru d’in­té­gra­tion de l’ADN dans les cellules humaines.

En 2007, la FDA a publié des orien­ta­tions sur les limites régle­men­taires des vaccins à ADN dans Guidance for Industry : Considerations for Plasmid DNA Vaccines for Infectious Disease Indications (Guidance for Industry). Dans cette Guidance for Industry, la FDA souligne des consi­dé­ra­tions impor­tantes pour les vaccins qui utilisent de nouvelles méthodes d’ad­mi­nis­tra­tion en ce qui concerne l’in­té­gra­tion de l’ADN, en particulier :

• L’intégration de l’ADN pour­rait théo­ri­que­ment avoir un impact sur les onco­gènes d’un être humain – les gènes qui peuvent trans­for­mer une cellule saine en cellule cancé­reuse.
• L’intégration de l’ADN peut entraî­ner une insta­bi­lité chro­mo­so­mique.
• Les lignes direc­trices à l’in­ten­tion de l’in­dus­trie traitent de la biodis­tri­bu­tion des vaccins à ADN et de la manière dont cette inté­gra­tion pour­rait affec­ter des parties non visées du corps, notam­ment le sang, le cœur, le cerveau, le foie, les reins, la moelle osseuse, les ovaires/les testi­cules, les poumons, les ganglions lympha­tiques de drai­nage, la rate, le site d’ad­mi­nis­tra­tion et la sous-cuticule au point d’injection.

Le 14 décembre 2023, la FDA a fourni une réponse écrite n’ap­por­tant aucune preuve que des évalua­tions de l’in­té­gra­tion de l’ADN ont été menées pour trai­ter les risques décrits par la FDA elle-même en 2007. Sur la base de la recon­nais­sance par la FDA des risques uniques posés par l’in­té­gra­tion de l’ADN, de l’ef­fi­ca­cité du système d’ad­mi­nis­tra­tion des nano­par­ti­cules lipi­diques du vaccin ARNm COVID-19 et de la présence de frag­ments d’ADN dans ces vaccins, il est essen­tiel pour la santé humaine d’éva­luer les risques d’in­té­gra­tion de l’ADN des conta­mi­nants dans l’ADN humain. La FDA n’a fourni aucune preuve que ces risques ont été évalués pour garan­tir la sécu­rité. C’est pour­quoi le Dr Joseph A. Ladapo, médecin-chef de l’État de Floride, a publié la décla­ra­tion suivante :

La réponse de la FDA ne four­nit pas de données ou de preuves que les évalua­tions de l’in­té­gra­tion de l’ADN qu’elle a elle-même recom­man­dées ont été effec­tuées. Au lieu de cela, elle s’est appuyée sur des études de géno­toxi­cité, qui sont des évalua­tions inadé­quates du risque d’in­té­gra­tion de l’ADN. En outre, elle a occulté la diffé­rence entre le promoteur/envoyeur du SV40 et les protéines du SV40, deux éléments distincts.

L’intégration de l’ADN présente un risque unique et élevé pour la santé humaine et pour l’in­té­grité du génome humain, y compris le risque que l’ADN inté­gré dans les gamètes des sper­ma­to­zoïdes ou des ovules soit trans­mis à la progé­ni­ture des personnes ayant reçu le vaccin COVID-19 à ARNm. Si les risques d’in­té­gra­tion de l’ADN n’ont pas été évalués pour les vaccins COVID-19 à ARNm, ces vaccins ne peuvent pas être utili­sés chez l’Homme.

Les pres­ta­taires de soins préoc­cu­pés par les risques pour la santé des patients asso­ciés au COVID-19 devraient donner la prio­rité à l’ac­cès des patients aux vaccins et trai­te­ments à base de COVID-19 sans ARNm. J’espère qu’en ce qui concerne le COVID-19, la FDA pren­dra un jour sérieu­se­ment en consi­dé­ra­tion sa respon­sa­bi­lité régle­men­taire de proté­ger la santé humaine, y compris l’in­té­grité du génome humain.

Dans un esprit de trans­pa­rence et d’in­té­grité scien­ti­fique, le Dr Joseph A. Ladapo, médecin-chef de l’État, conti­nuera à évaluer les recherches sur ces risques et à infor­mer les Floridiens.

Lire à ce sujet l’ar­ticle de Robert W Malone : Dr. Paul Offit MD, Vaccine Propagandist dans lequel est décryp­tée et commen­tée la critique de cette décla­ra­tion de Joseph Ladapo par Paul Offit.

Il faudrait aussi étudier en détail — ce que je n’ai pas encore pu faire — et commen­ter l’ar­ticle Rethinking next-generation vaccines for coro­na­vi­ruses, influen­za­vi­ruses, and other respi­ra­tory viruses (Repenser les vaccins de nouvelle géné­ra­tion contre les coro­na­vi­rus, les influen­za­vi­rus et autres virus respi­ra­toires) publié par David M Morens, Jeffery K Taubenberger et Anthony S Fauci (Morens DM et al., 11 janvier 2023A26). Un article que les « anti­vax » bran­dissent comme un aveu en demi-teinte de l’échec de la vacci­na­tion anti-CoVID…

Le Select Subcommittee on the Coronavirus Pandemic (sous-commission spéciale sur la pandé­mie de coro­na­vi­rus) de la Chambre des Représentants, aux USA, a publié le commu­ni­qué de presse suivant (16 février 2024A8) :

La Sous-commission spéciale sur la pandé­mie de coro­na­vi­rus a tenu une audience inti­tu­lée « Évaluation des systèmes améri­cains de sécu­rité des vaccins, partie 1 » afin d’exa­mi­ner l’ef­fi­ca­cité des systèmes de noti­fi­ca­tion de la sécu­rité des vaccins et d’in­dem­ni­sa­tion des dommages corpo­rels suite à l’in­tro­duc­tion du vaccin COVID-19.

Les repré­sen­tants de l’ad­mi­nis­tra­tion Biden des Centres de contrôle et de préven­tion des mala­dies (CDC), de la Food and Drug Administration (FDA) et de la Health Resources and Services Administration (HRSA) ont tous témoi­gné que les systèmes améri­cains de noti­fi­ca­tion et d’in­dem­ni­sa­tion des bles­sures causées par les vaccins présen­taient de sérieuses lacunes liées à un manque de person­nel, à une surveillance médiocre, et à des programmes qui se chevau­chaient.

Les membres de la sous-commission ont souli­gné la faus­seté du récit sur l’ef­fi­ca­cité du vaccin COVID-19, et ont insisté auprès des témoins pour qu’ils expliquent les prises de déci­sion poten­tiel­le­ment moti­vées par des consi­dé­ra­tions poli­tiques au cours de la pandémie.

Robert Redfield, le direc­teur des Centres for Disease Control (CDC) qui « pilo­tait » la crise CoVID avec Anthony Fauci, a avoué devant les Sénateurs, le 12 juillet 2024, que « l’ARNm diffu­sait dans tout l’organisme, passant toutes les barrières, que la spike protéine engen­drée était toxique, entraî­nant de “grosses réac­tions inflam­ma­toires” » (à la ques­tion sur les dégâts vascu­laires). Pire, il a dit que c’était connu depuis le début et qu’« il n’y a pas eu de trans­pa­rence dès le début sur les effets indé­si­rables poten­tiels de ces vaccins », qu’« il y a eu des déci­sions inap­pro­priées de la part de certaines personnes pour essayer de mini­mi­ser les effets indé­si­rables parce qu’elles soute­naient que cela rendrait le public moins enclin à se faire vacci­ner. » (Maudrux G, 13 juillet 2024A6 ; voir aussi Redfield RR, 12 juillet 2024A5).

Fin 2024, Philip R Oldfield et ses collègues ont montré que les vaccins à ARNm contre le Covid-19 de Pfizer/BioNTech présen­taient des graves problèmes de sécu­rité en raison de l’insuffisance des données d’étude. Ils concluent (2024A3 p. 124) :

Pour tout autre médi­ca­ment, la demande d’au­to­ri­sa­tion aurait été consi­dé­rée comme incom­plète et très proba­ble­ment reje­tée. Par consé­quent, un mora­toire sur l’uti­li­sa­tion des vaccins et des rappels COVID-19 de Pfizer/BioNTech devrait être décrété au mini­mum, mais idéa­le­ment, ils devraient être reti­rés du marché et leur utili­sa­tion chez l’homme devrait être stop­pée. C’est à l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique, et non à des scien­ti­fiques indé­pen­dants, qu’il incombe de déter­mi­ner si une inter­ven­tion médi­cale est sûre. D’après les données de Pfizer/BioNTech, l’in­no­cuité de leur vaccin COVID-19 modRNA n’a pas été prouvée.

À titre de conclusion…

Dans un entre­tien très infor­ma­tif avec Laurent Mucchielli, Michel de Lorgeril décla­rait (2022A47) :

Encore une fois, les gouver­nants (en France et ailleurs) et les auto­ri­tés sani­taires sont tota­le­ment perdus et ne cessent de se contre­dire. S’appuyant sur des experts en santé publique igno­rants de la science des vaccins, sur des modé­li­sa­teurs d’épidémies igno­rants de la méde­cine de terrain, parfois sur des réani­ma­teurs ou des urgen­tistes igno­rants des patho­lo­gies infec­tieuses et des vaccins, parfois sur des infec­tio­logues igno­rants de la méde­cine scien­ti­fique et des vaccins, parfois sur des insti­tu­tions suran­nées (comme l’Académie de méde­cine) ou bien sous l’influence des indus­triels des vaccins (surtout l’Agence Européenne du Médicament et la FDA améri­caine), les gouver­nants ont pris succes­si­ve­ment des déci­sions contra­dic­toires qui ne pouvaient s’expliquer que par l’absence d’analyse scien­ti­fique sérieuse et indé­pen­dante.

Alors dans un tel contexte, faut-il vacci­ner 100 % de la popu­la­tion ? Les immu­no­dé­pri­més ? Les bébés ? Les femmes enceintes ? Aucune donnée scien­ti­fique sérieuse ne permet de répondre posi­ti­ve­ment. Chacun peut ainsi soit respec­ter le prin­cipe de précau­tion (dans le doute, on s’abstient) soit suivre le volon­ta­risme aveugle de gouver­nants qui ne veulent surtout pas admettre leur impuissance.

Espérance de vie aux USA. Source : A23

Dans un autre article (1er février 2023A23), il exami­nait les statis­tiques de morta­lité aux USA ces dernières années. L’espérance de vie à la nais­sance (period LEBN96) s’y affiche en baisse, une baisse plus franche en 2021, sans que l’on puisse incri­mi­ner les mala­dies cardio­vas­cu­laires qui sont de moins en moins sources de morta­lité, ni la CoVID dont les variants étaient moins agres­sifs. Sachant aussi que les personnes les plus fragiles avaient déjà succombé aux premières vagues.

Ce qui l’ame­nait à poser la ques­tion : quoi de neuf aux USA, en 2021, sinon une vacci­na­tion massive anti-CoVID ? Les statis­tiques du Royaume-Uni accusent la même dimi­nu­tion de l’es­pé­rance de vie.

Le calcul de la moyenne pondé­rée des âges de décès la même année — d’où l’at­tri­but « period » — ne fait que reflé­ter une varia­tion de la morta­lité sur certaines tranches d’âge dans cette même période. Ce calcul, pour la France en 2020, autre­ment dit avant la campagne de vacci­na­tion, a été détaillé par Pierre Chaillot (2023N97) qui concluait (page 65) :

Cependant, l’es­pé­rance de vie 2020 est plus élevée que l’es­pé­rance de vie 2015. Autrement dit, l’âge de décès stan­dar­disé est plus élevé en 2020 qu’en 2015. Ce résul­tat rejoint les données euro­péennes : la morta­lité de l’an­née 2020 n’est pas excep­tion­nelle compa­ra­ti­ve­ment à la décen­nie 2010. Quelle que soit la stan­dar­di­sa­tion que vous choi­sis­sez, vous conclu­rez que la morta­lité de 2020 est sensi­ble­ment la même, voire moindre que celle de 2015. Autrement dit, en 2020 on meurt plus vieux qu’en 2015, et même que toutes les années avant 2014.

2020 n’a donc pas été une année où l’on est mort jeune, ni une année où il y a eu beau­coup de décès au regard des autres années. C’est l’une des années de plus faible morta­lité dans toute l’his­toire de notre pays…

Par contre, l’étude détaillée de la morta­lité post-vaccinale (Chaillot P, 2023N97 p. 315–387) laisse penser que le nombre élevé de décès de personnes jeunes pour­rait se traduire par une dimi­nu­tion signi­fi­ca­tive de l’es­pé­rance de vie en 2021.

Voir enfin, pour complé­ter le tableau, les témoi­gnages de « vaccino-sceptiques » qui ont assisté au 23e Congrès mondial sur les vaccins à Washington (USA), en avril 2023 : article Dans le "ventre de la bête".

Botond Z. Igyártó et Zhen Qin (8 février 2024A9) ont fait le point sur les risques et béné­fices attri­bués aux vaccins ARNm anti-covid, concluant :

De nombreuses discus­sions ont porté sur l’im­pact des scien­ti­fiques influents qui préco­nisent des mesures dras­tiques pour répondre à l’hé­si­ta­tion face aux vaccins et à l’éro­sion de la confiance du public, compro­met­tant poten­tiel­le­ment la liberté acadé­mique par la censure et l’in­ti­mi­da­tion. Cependant, au cours de la pandé­mie, des actions telles que faire taire les voix dissi­dentes, asso­ciées à des déci­sions poli­tiques repo­sant souvent sur des hypo­thèses plutôt que sur des données expé­ri­men­tales solides, peuvent avoir invo­lon­tai­re­ment sapé à la fois la science et la confiance du public.

Pour réta­blir la confiance, il est essen­tiel de reve­nir aux prin­cipes fonda­men­taux de la recherche scien­ti­fique. Les scien­ti­fiques doivent assu­mer leur forma­tion et s’en­ga­ger à remettre en ques­tion chaque affir­ma­tion, quelle qu’en soit la source. Cette approche permet de se prému­nir contre la pensée de groupe et la menta­lité grégaire. L’analyse rigou­reuse de toutes les données dispo­nibles à l’aide d’une pensée critique et d’un juge­ment raisonné, à l’abri des conflits d’in­té­rêts, est essen­tielle pour formu­ler un point de vue équi­li­bré. Communiquer de manière trans­pa­rente et honnête avec la société est tout aussi vital. Reconnaissant les incer­ti­tudes inhé­rentes à la biolo­gie, nos repré­sen­tants doivent commu­ni­quer à la fois ce qui est connu et ce qui reste incer­tain.

La science est intrin­sè­que­ment dyna­mique, en perpé­tuelle évolu­tion au fur et à mesure que de nouvelles connais­sances appa­raissent. Il est impé­ra­tif de souli­gner que rien n’est absolu en biolo­gie et que la recherche de la connais­sance exige un ques­tion­ne­ment et une explo­ra­tion conti­nus. En adhé­rant à ces prin­cipes, nous pouvons favo­ri­ser une confiance renou­ve­lée dans le proces­sus scien­ti­fique et sa capa­cité à croître et à s’affiner.

Références

✓ Sources (chronologie inverse)

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- On peut aussi consul­ter le serveur de liens https://leti.lt/liens et la liste des pages cibles https://leti.lt/liste.

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  • A83 · pie0 · Vidéo “Omicron, le nouveau variant qui inquiète, avec Gérald Kierzek” (29 novembre 2021)
  • A84 · t2rv · Le variant Omicron pour­rait être une béné­dic­tion plutôt qu’un problème supplé­men­taire – JM Claverie (27 novembre 2021)
  • A85 · acl0 · Video “Report reveals increase in risk of heart attack follo­wing the mRNA COVID vaccine” – Aseem Malhotra (25 novembre 2021)
  • A86 · rf15 · Are adverse events in Covid-19 vaccine trials under-reported ? – M Demasi (24 novembre 2021)
  • A87 · iju4 · Vidéo “Ces vacci­nés COVID qu’on ne prend pas en charge” (24 novembre 2021)
  • A88 · wcz0 · Vidéo “Le vacci­no­logue Geert Vanden Bossche l’af­firme : les consé­quences de la vacci­na­tion de masse pour­raient être catas­tro­phiques” (23 novembre 2021)
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Article créé le 4/10/2021 - modifié le 10/12/2024 à 10h50

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