Vaccins

Dans le « ventre de la bête »…

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Cette page est la traduc­tion inté­grale d’un article en libre accès dont le contenu n’engage que son auteur. Vous pouvez poster vos remarques dans la partie commen­taires.

🔵 Article de Madhava Setty
Médecin anes­thé­siste et ingé­nieur en électrotechnique

Extrait du site An Insult to Intuition
11 avril 2023

⚪️ La semaine dernière, j’ai assisté au 23e Congrès mondial sur les vaccins à Washington, D.C., qui se présen­tait comme « l’évé­ne­ment le plus impor­tant de l’an­née en matière de vaccins » :

Le format de notre événe­ment permet d’abor­der des sujets concer­nant l’en­semble du secteur, ce qui donne l’oc­ca­sion aux parti­ci­pants d’en savoir plus sur leur domaine de recherche spéci­fique et leur rôle profes­sion­nel. En orga­ni­sant des confé­rences de niche en paral­lèle pendant les trois jours, nous renfor­çons la perti­nence de l’en­semble de l’évé­ne­ment pour tous les parti­ci­pants.
Au cours des sessions, vous appren­drez comment les efforts de recherche de pointe peuvent être inté­grés aux acti­vi­tés de
• l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique
• la biotech­no­lo­gie
• le monde univer­si­taire
• les gouvernements

afin de produire davan­tage de vaccins de meilleure qualité pour le marché.

Plus de 3 100 personnes, prin­ci­pa­le­ment issues des secteurs phar­ma­ceu­tique et biotech­no­lo­gique et des auto­ri­tés de régle­men­ta­tion, ont assisté à l’événement.

Parmi les orateurs prin­ci­paux figu­raient des person­na­li­tés des agences de santé publique, notam­ment Peter Marks, M.D., Ph.D., direc­teur du Center for Biologics Evaluation and Research (CBER) de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, divers direc­teurs de la recherche chez BioNTech et Moderna, ainsi que des sommi­tés univer­si­taires comme Peter Hotez, doyen de l’École natio­nale de méde­cine tropi­cale et codi­rec­teur du Texas Children’s Hospital Center for Vaccine Development au Baylor College of Medicine (mon alma mater personnel).

Pendant les trois jours de la confé­rence, ni moi ni le Dr Elizabeth Mumper, pédiatre basée en Virginie et fervente mili­tante de la sécu­rité des vaccins, n’avons rencon­tré un autre méde­cin actuel­le­ment en exercice.

L’événement était ouvert à tous ceux qui étaient prêts à payer les frais d’ins­crip­tion, qui commen­çaient à 495 dollars pour les étudiants et allaient jusqu’à plus de 1000 dollars. Mais d’après ce que j’ai pu consta­ter, il s’agis­sait surtout d’un rassem­ble­ment de grandes et petites entre­prises phar­ma­ceu­tiques et biotech­no­lo­giques, ainsi que de leaders dans le domaine des ques­tions réglementaires.

Impressions générales

  • La majo­rité des parti­ci­pants croient sincè­re­ment qu’ils font ce qu’il faut.
  • La majo­rité des parti­ci­pants ne regardent pas plus loin que les recom­man­da­tions des agences de santé publique pour guider leurs opinions. En d’autres termes, ils sont convain­cus que les vaccins à ARNm COVID-19 (et d’autres) sont extrê­me­ment sûrs et ont sauvé des millions de vies.
  • En dehors des membres du comité consul­ta­tif de la FDA sur les vaccins et produits biolo­giques appa­ren­tés (VRBPAC), et des agents de l’Agence britan­nique de sécu­rité sani­taire (UKHSA), peu d’entre eux, voire aucun, n’ont connais­sance des essais de vaccins et des données d’ob­ser­va­tion post-commercialisation concer­nant la sécu­rité et l’ef­fi­ca­cité du vaccin COVID-19.
  • Les orateurs prin­ci­paux et les modé­ra­teurs des groupes d’ex­perts qui ont abordé le sujet de « l’hé­si­ta­tion vacci­nale » ont dédai­gné ceux qui ont choisi de ne pas se faire vacci­ner et ont ouver­te­ment méprisé ceux qui ont incité d’autres personnes à faire de même.
  • À l’ex­cep­tion de quelques cas, le ton des présen­ta­tions et des tables rondes était collé­gial. Hormis les ques­tions poin­tues que Mumper et moi-même avons pu poser, aucun des parti­ci­pants n’a ouver­te­ment laissé entendre qu’il remet­tait en ques­tion les récits conven­tion­nels concer­nant la réponse à la pandé­mie COVID-19.
  • Les échanges en tête-à-tête ont révélé des signes encou­ra­geants montrant que tous les parti­ci­pants n’ont pas adhéré aux récits conven­tion­nels sur la pandémie.
  • Les appels à des « parte­na­riats » public-privé étaient un thème récurrent.

Je n’ai pu assis­ter qu’à une partie des centaines de présen­ta­tions et de tables rondes orga­ni­sées pendant la confé­rence. Je résume ci-dessous les points les plus impor­tants des sessions auxquelles j’ai assisté, et les conver­sa­tions clés que j’ai eues avec les présentateurs.

J’ai parlé ici de mon expé­rience avec Joe Martino, PDG de ThePulse et Collective Evolution :

Note aux lecteurs : Tout au long de cet article, je me suis cité et j’ai cité d’autres personnes. Je n’ai pas accès aux enre­gis­tre­ments audio ou vidéo des sessions, s’il en existe. Les cita­tions sont para­phra­sées à partir de mes propres souve­nirs et ne doivent pas être reprises mot pour mot.

Introduction à la conférence : Les antivax sont dangereux, attendez-vous à des vaccinations annuelles COVID

Le Dr Gregory Poland, direc­teur de la recherche sur les vaccins à la clinique Mayo, a prononcé le discours d’ou­ver­ture. Il a ensuite animé une table ronde réunis­sant Marks, Paul Burton, direc­teur médi­cal de Moderna, Isabel Oliver, conseillère scien­ti­fique en chef char­gée de la tran­si­tion à l’UKHSA, et le Dr Penny Heaton, respon­sable du secteur théra­peu­tique mondial des vaccins chez Johnson & Johnson.

Cette première session a sans doute été les 90 minutes les plus fasci­nantes de toute la semaine. J’ai appris, lors d’une brève conver­sa­tion avec M. Poland après la confé­rence, qu’il était égale­ment pasteur. Ses talents d’ora­teur se sont révé­lés au cours de ses remarques d’ou­ver­ture et de clôture, citant notam­ment William Wordsworth et William Shakespeare. Il nous a invi­tés à recon­naître les limites des scien­ti­fiques lors­qu’ils regardent le monde à travers le prisme de la dualité.

Poland souffre égale­ment d’un effet indé­si­rable de la vaccination.

En février 2022, il a déclaré souf­frir d’acou­phènes impor­tants après avoir reçu la deuxième dose d’un « vaccin à ARNm ». À l’époque, M. Poland a décri­vait ses symp­tômes comme étant « extra­or­di­nai­re­ment gênants ». Il a néan­moins choisi de rece­voir une troi­sième dose (rappel monovalent).

Le commen­taire de M. Poland sur les vaccins à ARNm COVID-19 était extrê­me­ment favo­rable. Selon lui, le déploie­ment rapide de cette nouvelle théra­pie a permis de sauver des millions de vies et aurait permis d’en sauver des millions d’autres s’il n’y avait pas eu cette fâcheuse tendance à l’hé­si­ta­tion face aux vaccins.

J’ai supposé que ses acou­phènes dus aux vaccins s’étaient résor­bés au cours de l’an­née écou­lée. Ce n’est qu’à la fin de la confé­rence, plusieurs jours plus tard, qu’il m’a dit person­nel­le­ment que ses symp­tômes étaient toujours débi­li­tants, ce qui rend son soutien incon­di­tion­nel à ces produits encore plus surprenant.

Poland a donné le ton de la confé­rence de quatre jours dès les dix premières minutes. Selon lui, la pandé­mie de COVID-19 a été endi­guée grâce au travail acharné de nos agences de régle­men­ta­tion et aux remar­quables produits issus de la plate­forme ARNm.

Le seul échec a pris la forme d’une hési­ta­tion vacci­nale « inex­pli­cable », un phéno­mène alimenté par des pseudo-scientifiques anti­vax qui tirent profit de la diffu­sion d’une propa­gande sans fonde­ment, et alimen­tée par la peur.

La lutte contre l’hé­si­ta­tion vacci­nale est un défi aussi impor­tant que la protec­tion du monde contre le prochain agent patho­gène mortel. De fait, une grande partie des discus­sions a porté sur les stra­té­gies visant à déman­te­ler l’in­quié­tant mouve­ment des « antivax ».

Marks a soutenu la posi­tion de Poland selon laquelle les oppo­sants aux vaccins sont irra­tion­nels : « C’est fou qu’ils ne comprennent pas à quel point les vaccins sont effi­caces », a‑t-il déclaré. « Je n’es­saie plus de discu­ter avec les gens qui pensent que les vaccins ne sont pas sûrs. »

Cette remarque m’a parti­cu­liè­re­ment trou­blée. Que faudra-t-il au direc­teur du CBER de la FDA pour rééva­luer le profil de sécu­rité des injec­tions d’ARNm, surtout s’il ne souhaite plus discu­ter avec ceux qui ne sont pas d’ac­cord avec lui ?

Les pané­listes se sont dits choqués que certains États (Idaho et Dakota du Nord) envi­sagent des projets de loi rendant illé­gale l’ad­mi­nis­tra­tion des vaccins à ARNm COVID-19.

« Comment faire comprendre au public que la science est une démarche itéra­tive ? » s’in­ter­roge Heaton. « Les vaccins COVID sauvent des vies ! »

Poland a répondu : « Pouvons-nous avoir un amen ?!! »

Marks, entouré de ses parte­naires — je veux dire ses homo­logues — de l’in­dus­trie, a fait savoir à l’au­di­toire à quoi ressem­ble­rait l’ave­nir. « Je ne vais pas rete­nir mon souffle en atten­dant un vaccin stéri­li­sant, la protec­tion contre les formes sévères de la mala­die est suffi­sante », a‑t-il déclaré.

Marks a prédit que les vaccins COVID-19 seraient admi­nis­trés tous les ans, voire tous les deux ans.

Il a souli­gné que le défi consis­tera à iden­ti­fier la souche d’in­té­rêt en juin afin de dispo­ser d’un vaccin en septembre. Un délai de 100 jours est possible à condi­tion que la fabri­ca­tion soit prête à démar­rer, a‑t-il ajouté. Heaton (Johnson & Johnson) et Burton (Moderna) ont hoché la tête en guise de réponse.

En résumé, les diri­geants de l’in­dus­trie des vaccins et des agences de régle­men­ta­tion sont, selon moi, convain­cus d’avoir offert au monde un produit extra­or­di­naire et sont contra­riés par le fait qu’il n’est pas accepté immé­dia­te­ment et universellement.

Ils ont cité le fait que, bien que 70 % des Américains aient reçu la série primaire, seuls 15 % ont choisi de rece­voir le rappel biva­lent qui est devenu dispo­nible en septembre 2022.

Selon eux, la réti­cence du public à accep­ter le vaccin est due à la percep­tion d’une réduc­tion de la menace de la mala­die, qui peut être surmon­tée par des « messages appropriés ».

Bien sûr, le public a raison. La patho­gé­ni­cité des souches qui circulent actuel­le­ment est infé­rieure à celle de la souche ances­trale de 2020. Il n’a jamais été fait mention de la possi­bi­lité que la baisse de l’uti­li­sa­tion du vaccin soit liée à un profil de sécu­rité médiocre.

Dans leur esprit, les lésions vacci­nales et les effets indé­si­rables graves sont extrê­me­ment rares. Leur inci­dence a été exagé­rée par les rumeurs anti-vaccins. Poland a plai­santé en disant que « peut-être devrions-nous lancer une rumeur selon laquelle l’iver­mec­tine contient des puces électroniques ».

Sa boutade n’a été accueillie que par de rares rires nerveux.

Table ronde : « Perspectives et outils pour contrer l’hésitation vaccinale ».

Bien que les orateurs de la séance d’in­tro­duc­tion aient clai­re­ment défendu la posi­tion « sûr et effi­cace », ils ont reconnu qu’il exis­tait une part impor­tante et crois­sante de la popu­la­tion qui hési­tait à se faire vacciner.

Plus impor­tant encore, ils souhai­taient déman­te­ler ce mouve­ment plutôt que de l’igno­rer. C’était l’oc­ca­sion de dialo­guer avec eux, que ce soit en petits groupes ou indi­vi­duel­le­ment. J’ai fait ma première tenta­tive lors d’une table ronde où les gens pouvaient propo­ser des moyens de convaincre les « anti­vax » qu’ils avaient tort.

Je me suis retrou­vée assis à côté de Dame Jennifer Margaret Harries, méde­cin britan­nique spécia­liste de la santé publique et direc­trice géné­rale de l’UKHSA. L’UKHSA publie les données de surveillance sani­taire du Royaume-Uni avec une granu­la­rité et une fréquence supé­rieures à celles de nos propres Centres de contrôle et de préven­tion des mala­dies (CDC).

Je lui ai fait savoir que j’ap­pré­ciais les données prove­nant de son agence et que j’avais commencé à suivre les rapports de surveillance régu­liers de l’agence il y a deux ans. Elle m’a remer­cié pour cette recon­nais­sance et a appré­cié l’in­té­rêt que je portais à son travail.

C’est l’UKHSA qui a donné le premier aperçu de l’effi­ca­cité néga­tive des vaccins COVID-19 dans un ensemble de données publiques en septembre 2021.

J’ai inter­rogé Mme Harries à ce sujet et son ton a immé­dia­te­ment changé. Elle a répondu qu’elle n’était pas au courant d’une telle chose et qu’elle devrait se rensei­gner avant de faire un commentaire.

J’ai été surpris par sa réponse. Le rapport de septembre 2021 n’était pas une anoma­lie. Les rapports ulté­rieurs de l’agence qu’elle préside indi­quaient une inci­dence impor­tante et crois­sante de COVID-19 chez les personnes vacci­nées par rapport aux personnes non vaccinées.

Plusieurs mois plus tard, l’UKHSA a cessé de mettre ces données à dispo­si­tion. J’ai voulu savoir pour­quoi, mais elle n’a pas voulu répondre.

J’ai changé de tactique et l’ai inter­ro­gée sur Tess Lawrie, docteure en méde­cine, de Evidence-Based Medicine Consultancy, qui a notam­ment décelé des signaux de sécu­rité dans le système britan­nique des Yellow cards et qui, dans une lettre ouverte publiée en juin 2021, a exhorté le direc­teur de l’Agence de régle­men­ta­tion des médi­ca­ments et des produits de santé à mettre un terme à la campagne de vacci­na­tion britannique.

Harries m’a regardé d’un air sévère et m’a dit : « Il y a un certain nombre de méde­cins éminents dans mon pays qui deviennent célèbres pour leurs posi­tions infon­dées sur les dangers des vaccins, le plus récent étant un cardiologue. »

« Vous voulez dire le Dr Aseem Malhotra ? »

« Oui. Il a fait l’ob­jet de beau­coup d’at­ten­tion ces derniers temps. »

Harries ne pensait pas que Malhotra ou Lawrie avaient des opinions crédibles, ou du moins c’est ce qu’elle m’a dit. Il ne m’a pas été facile de l’ac­cep­ter. Nous n’avons pas eu l’oc­ca­sion d’en parler davan­tage. J’ai eu une autre brève inter­ac­tion avec Harries plus tard dans la semaine (voir ci-dessous).

Un pédiatre améri­cain prési­dait la table ronde. Il a ouvert la discus­sion en deman­dant des idées sur la manière de contrer l’hé­si­ta­tion face aux vaccins.

J’en avais une :

Il est évident que les beignets Krispy Kreme et les restric­tions de voyage sont des carottes et des bâtons qui n’ont que partiel­le­ment fonc­tionné. Ceux qui restent hési­tants sont inébran­lables dans leur posi­tion parce qu’ils ont cher­ché plus loin que la plupart des autres.
Ils ne croient pas aux rumeurs. Ils écoutent des méde­cins et des scien­ti­fiques accré­di­tés qui ont rédigé de nombreux articles évalués par des pairs et qui se trouvent être des détrac­teurs du vaccin COVID-19. Pourquoi ne pas les impli­quer ouver­te­ment et écou­ter ce qu’ils ont à dire ?

Dr Katie Attwell, profes­seur à l’uni­ver­sité d’Australie occi­den­tale, qui s’in­té­resse à la poli­tique vacci­nale et à l’uti­li­sa­tion des vaccins, a réfuté cette idée. Je ne savais pas qui elle était à l’époque. J’ai réussi à lui parler person­nel­le­ment plus tard dans la semaine. Sa répri­mande a été sèche et directe : « Nous ne pouvons pas donner la parole aux critiques », m’a-t-elle dit. « Une fois que le public les aura vus sur un pied d’éga­lité avec nous, il pourra croire ce qu’ils disent. »

Sa stra­té­gie repose impli­ci­te­ment sur l’idée que le public ne peut pas sépa­rer l’in­for­ma­tion de la désin­for­ma­tion. Selon elle, la vérité ne peut se suffire à elle-même. Elle doit être iden­ti­fiée par ceux qui savent mieux que les autres.

Bien sûr, il y a une autre possi­bi­lité. Peut-être sait-elle ce qu’est la vérité et veut-elle la cacher. Mes premières impres­sions étaient qu’elle faisait sincè­re­ment son devoir de proté­ger le public par tous les moyens néces­saires. Le tout était d’éva­luer l’éten­due de ses connais­sances sur le sujet, ce que j’ai pu faire deux jours plus tard.

Chris Graves, fonda­teur de Ogilvy Center for Behavioral Science, a soutenu la posi­tion de Mme Attwell. C’était un homme souriant et grégaire qui, comme je l’ai appris plus tard, avait été engagé par Merck pour analy­ser les diffé­rents types de person­na­lité et les systèmes de valeurs et de croyances dans le camp des « antivax ».

Une fois qu’une personne est correc­te­ment caté­go­ri­sée, la « messa­ge­rie person­na­li­sée » peut être utili­sée pour la rame­ner à la « réalité ». Selon le résumé de son étude :

Tout comme la méde­cine de préci­sion traite les indi­vi­dus, cette étude menée auprès de 3 000 parents (toutes caté­go­ries démo­gra­phiques confon­dues) aux États-Unis visait à iden­ti­fier les messages person­na­li­sés les plus effi­caces pour lutter contre l’hé­si­ta­tion vacci­nale chez les parents. Tout d’abord, elle a cher­ché à établir des corré­la­tions entre : les données démo­gra­phiques ; les raisons spéci­fiques invo­quées pour l’hé­si­ta­tion vacci­nale ; les préju­gés cogni­tifs ; les sché­mas cogni­tifs ; les visions du monde liées à l’iden­tité ; et les traits de person­na­lité.
Deuxièmement, elle a testé 16 messages sous forme de mini-récits, chacun inté­grant un prin­cipe de science compor­te­men­tale, afin de déter­mi­ner si certains messages réson­naient mieux que d’autres en fonc­tion des nombreux facteurs susmentionnés.

Je lui ai ensuite demandé comment il répon­drait à quel­qu’un qui aurait examiné les données des essais et des obser­va­tions et qui aurait trouvé qu’elles expri­maient une version diffé­rente de l’in­no­cuité des vaccins. Il a souri : « Oh, ce sont ceux qui ont le plus besoin d’une solu­tion cogni­tive. Oui. Ils sont bloqués parce qu’ils ne peuvent pas aller de l’avant s’il y a une quel­conque incertitude. »

M. Graves n’a pas pu décrire en quoi consis­te­rait la « messa­ge­rie person­na­li­sée » pour ce groupe en parti­cu­lier, se conten­tant de dire qu’elle exis­tait, et qu’elle s’était avérée plus convain­cante que les autres types de messages.

Je lui ai demandé s’il savait combien de rapports d’ef­fets indé­si­rables avaient été enre­gis­trés dans le système de noti­fi­ca­tion des effets indé­si­rables des vaccins (VAERS). « Non », a‑t-il répondu, toujours souriant.

Table ronde : « Ce que les vaccins et le COVID nous ont appris sur la science de l’immunologie ».

La table ronde compre­nait Ofer Levy, docteur en méde­cine, direc­teur du Precision Vaccines Program à l’hô­pi­tal pour enfants de Boston et membre du VRBPAC.

La discus­sion a porté sur l’ab­sence de bons marqueurs biolo­giques de l’ef­fi­ca­cité des vaccins. Selon la posi­tion consen­suelle du VRBPAC, les niveaux d’an­ti­corps ne sont pas un substi­tut de la protection.

En d’autres termes, une réponse immu­ni­taire au vaccin sous forme d’an­ti­corps ne devrait pas être exploi­tée pour juger de l’uti­lité du vaccin. Néanmoins, les essais pédia­triques de la formu­la­tion origi­nale les ont utili­sés comme preuve d’efficacité.

Sharon Benzeno, Ph.D., Chief Commercial Officer of Immune Medicine chez Adaptive Biotechnologies, était l’un des membres du groupe d’ex­perts qui a fourni des infor­ma­tions encou­ra­geantes. Elle a estimé que notre approche était trop centrée sur les réponses des anti­corps, et qu’il serait possible à l’ave­nir d’iden­ti­fier des marqueurs biochi­miques de l’im­mu­nité cellu­laire induite par les vaccins.

M. Levy a convenu qu’il s’agi­rait d’un ajout impor­tant à notre fonds de connais­sances pour l’avenir.

Au temps de la séance de ques­tions, j’ai inter­rogé les membres du groupe d’experts :

Comme nous le savons tous, l’uti­li­sa­tion du rappel biva­lent est très faible. Les gens ne veulent pas se soumettre à une nouvelle injec­tion parce qu’il n’y a pas d’es­sais portant sur les résul­tats, mais seule­ment sur l’im­mu­no­gé­ni­cité, dont vous dites vous-même qu’elle est insuf­fi­sante. Pourquoi ne pas insis­ter sur les essais qui peuvent prou­ver un avan­tage en termes de résultats ?

Levy a répondu que le comité consul­ta­tif n’avait pas son mot à dire sur le type d’études requises. Son comité consul­ta­tif ne peut que voter oui, non, ou s’abs­te­nir en ce qui concerne l’approbation/l’autorisation.

Un autre membre du comité, Alessandro Sette, docteur en sciences biolo­giques, direc­teur du labo­ra­toire Sette et profes­seur à l’Institut d’im­mu­no­lo­gie de La Jolla, a ajouté : « Ce ne serait pas pratique. Le signal est trop faible parce que nous n’avons plus affaire à une popu­la­tion non infectée. »

Sette avait mordu à l’ha­me­çon. Il disait que la plupart des gens ont déjà été vacci­nés ou expo­sés au virus. Le rappel n’au­rait que peu d’ef­fet, voire aucun, sur une popu­la­tion déjà protégée.

J’ai posé la ques­tion suivante : « Alors pour­quoi insistons-nous pour que tout le monde reçoive un rappel ? »

Harries, le modé­ra­teur, est immé­dia­te­ment inter­venu : » Ok, nous nous sommes éloi­gnés du sujet. Prochaine question ! »

Je commen­çais à comprendre comment cette confé­rence était gérée. Je ne pense pas que les spon­sors de cette réunion s’at­ten­daient à ce que le public qui avait payé son billet à prix d’or pose de nombreuses ques­tions sur la qualité des vaccins COVID-19. Lorsqu’elles se sont posées, les modé­ra­teurs sont inter­ve­nus rapidement.

Est-il possible que d’autres personnes dans l’as­sis­tance aient vu ce qui se passait ? Je pense que oui. Chaque fois que j’ai posé une ques­tion, les personnes assises près de moi m’ont dit qu’elles appré­ciaient la demande et qu’elles se deman­daient pour­quoi elle était restée sans réponse.

Même une non-scientifique de Moderna s’est appro­chée de moi à plusieurs reprises au cours de la confé­rence pour me faire savoir qu’elle était d’ac­cord sur le fait que répondre à ces ques­tions serait le meilleur moyen d’ »augmen­ter l’ac­cep­ta­tion » et qu’elle avait l’in­ten­tion de trans­mettre mes ques­tions à son équipe scientifique.

Débat d’experts : Comment la législation sur les vaccins influe-t-elle sur l’utilisation et l’accès aux vaccins ?

Ce groupe était animé par un avocat, Brian Dean Abramson, « un expert de premier plan en matière de droit des vaccins, qui enseigne le sujet en tant que profes­seur adjoint de droit des vaccins à la faculté de droit de l’Université inter­na­tio­nale de Floride ».

Ses remarques préli­mi­naires ont révélé son mépris à l’égard de ceux qui hésitent à se faire vacciner :

Nous n’avons pas atteint l’im­mu­nité collec­tive à cause de ces anti­vax.
Ils sont dange­reux. En 2021, ils ont reçu 4 millions de dollars de dons. On estime qu’en 2022, plus de 20 millions de dollars ont été ache­mi­nés vers leur mouvement.

Le panel compre­nait Mme Attwell, dont la posi­tion était claire d’après sa réponse lapi­daire à la sugges­tion que j’ai faite plus tôt. Il convient de noter que sa page publique indique qu’elle a reçu envi­ron 2 millions de dollars de finan­ce­ment pour ses recherches sur l’amé­lio­ra­tion de l’ac­cès aux vaccins et de leur utili­sa­tion (voir le lien ci-dessus).

Mme Attwell n’est ni méde­cin ni scien­ti­fique médi­cale. Toutefois, un méde­cin de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, Chizoba Wonodi, Ph.D., qui a 27 ans d’ex­pé­rience en Afrique, en Asie et en Amérique, faisait égale­ment partie de ce groupe.

J’avais été encou­ragé par le soutien de l’au­di­toire à la suite de mes défis anté­rieurs et, lors­qu’on m’a tendu le micro, j’ai commencé par une salve plus agres­sive à l’adresse du modérateur :

Le terme « anti­vax » est péjo­ra­tif et reflète l’igno­rance de l’iden­tité des oppo­sants aux vaccins et des raisons de leurs convic­tions. Ceci est encore plus évident lorsque l’on utilise des termes tels que « immu­nité de groupe » à propos de cette pandé­mie. En l’ab­sence d’un vaccin stéri­li­sant, ou même d’un vaccin capable de préve­nir l’in­fec­tion, l’im­mu­nité collec­tive est impossible.

Plutôt que d’en­flam­mer la situa­tion, pour­quoi ne pas dialo­guer avec les méde­cins et les scien­ti­fiques qui sont favo­rables à la prudence vacci­nale et écou­ter leurs argu­ments dans le cadre d’une discus­sion équi­table, ouverte et publique ?

Une fois de plus, Mme Attwell a poli­ment averti le public que cela serait trop dange­reux à son avis. Je m’y atten­dais. J’ai égale­ment été encou­ragé par le fait que les trois personnes assises autour de moi ont reconnu que mon point de vue était valable et qu’il était surpre­nant que les pané­listes n’abordent pas les mérites de ma position.

Par la suite, Chizoba s’est appro­chée de moi et m’a fait savoir qu’elle avait appré­cié ma ques­tion. Dans son travail, elle a constaté que l’édu­ca­tion était la chose la plus impor­tante. Elle s’est montrée bien­veillante ; elle pensait qu’il était possible d’at­teindre un grand nombre de méde­cins réti­cents à l’égard des vaccins en leur four­nis­sant les infor­ma­tions appropriées.

Je lui ai demandé comment elle s’adres­se­rait à un méde­cin qui esti­me­rait simple­ment qu’au­to­ri­ser une théra­pie pour laquelle l’es­sai en double aveugle a démon­tré une morta­lité toutes causes confon­dues supé­rieure à celle du placebo est non seule­ment sans précé­dent, mais aussi illogique.

Elle m’a regardé d’un air absent. « S’agit-il d’une nouvelle étude ? » a‑t-elle demandé.

Je lui ai répondu qu’il s’agis­sait des résul­tats inter­mé­diaires publiés de l’es­sai Pfizer/BioNTech, l’es­sai qui a lancé la campagne mondiale de vacci­na­tion. Elle n’était pas au courant de ces résultats.

À sa décharge, elle a admis qu’elle n’avait pas consulté le docu­ment, mais qu’elle avait l’in­ten­tion de le faire.

Le dernier jour

J’ai assisté à une session inti­tu­lée « Let’s Talk Shots » au cours de laquelle Daniel Salmon, Ph.D., a présenté le travail effec­tué au Johns Hopkins Institute for Vaccine Safety (Institut Johns Hopkins pour la sécu­rité des vaccins).

« LetsTalkShots est conçu pour faci­li­ter la prise de déci­sion en matière de vaccins. Il partage un contenu animé attrayant basé sur les ques­tions ou les préoc­cu­pa­tions d’une personne ».

Il convient de dire que la campagne de vacci­na­tion du public fait l’ob­jet de beau­coup de réflexion, d’argent et d’éner­gie. Une fois de plus, l’ap­proche est axée sur des messages ciblés, qui recon­naissent que diffé­rentes personnes ont besoin d’en­tendre diffé­rents types d’informations.

Mme Attwell s’est égale­ment adres­sée au même public. Dans ce forum, elle a souli­gné que le gouver­ne­ment améri­cain était plus tolé­rant à l’égard des oppo­sants à la vacci­na­tion que son pays. Elle a suggéré que nos exemp­tions reli­gieuses et philo­so­phiques soient entiè­re­ment aban­don­nées. Seules les exemp­tions médi­cales les plus strictes devraient être auto­ri­sées. Cela permet­trait d’ob­te­nir de meilleurs résultats.

Après son inter­ven­tion, je me suis appro­ché d’elle. Elle a levé les yeux, comme si elle s’at­ten­dait à ce que je lui pose des ques­tions. Je lui ai demandé si elle était dispo­sée à avoir une conver­sa­tion plus ouverte sur ses recherches et ses opinions. Elle l’était.

Je lui ai fait savoir que je pensais qu’elle était suffi­sam­ment intel­li­gente pour comprendre que j’étais, en fait, un scep­tique à l’égard des vaccins. Elle a hoché la tête.

« Alors, ai-je dit, le prin­ci­pal diffu­seur de désin­for­ma­tion pour­rait être candi­dat à la prési­dence des États-Unis. [il s’agit de Robert Francis Kennedy Junior.] Que pensez-vous qu’il faille faire ? »

Elle a souri, mal à l’aise, et a répondu : « Oui, il va être diffi­cile de l’empêcher de respirer. »

En d’autres termes, l’ap­proche qu’elle propose pour étouf­fer les porte-parole anti­vax devient beau­coup plus diffi­cile lors­qu’ils briguent la plus haute fonc­tion du pays. Je pensais qu’elle serait prête à recon­si­dé­rer sa stra­té­gie. Ce n’était pas le cas.

J’ai tenté une autre approche. J’ai expli­qué qu’au cours de mon enquête, je n’avais pas trouvé suffi­sam­ment de preuves que les injec­tions d’ARNm COVID-19 étaient sûres ou effi­caces, mais que j’étais ouvert à la possi­bi­lité que la plate­forme ARNm puisse éven­tuel­le­ment s’avé­rer un moyen puis­sant de créer des théra­pies sûres et effi­caces à l’avenir.

À quoi servirait-il de dispo­ser de cette tech­no­lo­gie si la moitié du public n’a plus confiance en elle ou en ceux qui la lui font avaler tout en lui déniant la possi­bi­lité d’en débattre ?

« Oui, c’est un bon point.

Je lui ai dit que, dans ce pays, les méde­cins ne veulent pas rédi­ger d’exemp­tions reli­gieuses ou philo­so­phiques pour les vaccins COVID-19, par crainte de réac­tions hostiles. De toute façon, de nombreux employeurs ne les acceptent pas, ce qui rend sa posi­tion sans objet.

« Oui, c’est vrai. »

Je lui ai demandé quel serait le motif d’une exemp­tion médi­cale. Elle ne le sait pas. J’ai expli­qué que les exemp­tions médi­cales sont consi­dé­rées comme valables UNIQUEMENT si la personne a la preuve d’une réac­tion anté­rieure à un vaccin ARNm ou à l’un ou plusieurs des ingré­dients qu’il contient. À l’ex­cep­tion d’une poignée de personnes sur la planète, personne ne sait exac­te­ment ce que contiennent ces vaccins.

Comment un méde­cin (ou n’im­porte qui d’autre) pourrait-il savoir si une personne donnée présente un risque accru d’évé­ne­ment fâcheux ?

« Je ne sais pas. »

Je lui ai demandé si elle était au courant des preuves de fraude médi­cale entou­rant les essais de vaccins de Pfizer. Elle m’a répondu qu’elle avait lu quelque chose à ce sujet il y a quelque temps, mais qu’elle ne pensait pas que c’était important.

Enfin, je lui ai demandé pour­quoi elle pensait que vacci­ner tout le monde était la bonne chose à faire.

« Dans mon pays, les taux de vacci­na­tion sont plus élevés que dans le vôtre et nous nous en sortons mieux. »

Mais il y a des pays où les taux de vacci­na­tion sont beau­coup plus bas que dans les deux pays et où les taux de morta­lité sont encore plus bas. Comment pourrait-elle expli­quer cela ? Elle ne le pouvait pas.

Observations du Dr Elizabeth Mumper

Elizabeth Mumper a parti­cipé au « Partnering for Vaccine Equity Program », présidé par Joe Smyser, Ph.D., PDG de The Public Good Projects.

Elle m’a fait part de ce qui suit :

Cette confé­rence portait sur l’ac­cep­ta­tion et la demande de vaccins, en parti­cu­lier sur les facteurs sociaux et compor­te­men­taux, et sur la manière de relier l’ac­tion et la poli­tique par l’uti­li­sa­tion des sciences sociales.

La stra­té­gie consis­tait à donner aux diri­geants commu­nau­taires les moyens de trans­mettre des messages de santé publique aux commu­nau­tés. La recherche a montré que les dispa­ri­tés en matière d’ac­cep­ta­tion des vaccins ont dimi­nué dans les commu­nau­tés noires et brunes qui ont béné­fi­cié du programme. Les recherches montrent qu’au­jourd’­hui, les personnes les plus réti­centes à l’égard des vaccins sont les Blancs, les ruraux et les gens de droite.

Dans le programme décrit, ils ont travaillé avec des influen­ceurs des médias sociaux (comme des jeunes femmes qui tenaient des blogs sur la beauté) pour faire passer des messages de santé publique à leur public. Ils ont iden­ti­fié 212 700 000 messages de désin­for­ma­tion sur les vaccins, dont la plupart prove­naient des États-Unis.

Dans ce projet, ils ont travaillé en étroite colla­bo­ra­tion avec Twitter et ont faci­lité le retrait de ce qu’ils consi­dé­raient comme de la désin­for­ma­tion. Ils ont recruté 495 influen­ceurs qui ont accepté de parta­ger volon­tai­re­ment des infor­ma­tions avec leurs abon­nés. Ils ont ainsi atteint 60 millions de personnes.

Ils savent que les soi-disant » anti­vax » ne s’en pren­dront pas aux influen­ceurs des médias sociaux. Le programme a proposé des forma­tions et des sémi­naires en ligne pour apprendre à compo­ser des messages de santé publique effi­caces.

Ce spécia­liste en sciences sociales de la santé publique a quali­fié les anti­vax d’ »idiots et d’abru­tis ».

Pendant la session de ques­tions et réponses, j’ai dit que, d’après mon expé­rience, de nombreux parents qui hési­taient à se faire vacci­ner étaient très intel­li­gents et avaient des diplômes d’études supé­rieures. Des gens comme les méde­cins, les avocats et les ingé­nieurs connais­saient quel­qu’un dans leur famille qui avait eu une réac­tion indé­si­rable à un vaccin. J’ai suggéré qu’il serait plus effi­cace d’en­ga­ger le dialogue avec les oppo­sants aux vaccins et de décou­vrir les données sur lesquelles ils s’ap­puient plutôt que d’uti­li­ser des injures au vitriol.

Je para­phrase ci-dessous la réponse de l’ora­teur. Il a déclaré : « Nous travaillons en amont. Nous voulons savoir où ils obtiennent leurs infor­ma­tions erro­nées. Je peux trai­ter les gens d’idiots et d’abru­tis s’ils diffusent des infor­ma­tions erro­nées. Si vous soule­vez ne serait-ce que des ques­tions sur le vaccin contre le papil­lo­ma­vi­rus, vous rece­vrez des invi­ta­tions de confé­ren­ciers et des contrats de vente de livres. Des gens s’en­ri­chissent en diffu­sant des infor­ma­tions erro­nées. Nous savons ce qu’est la bonne information. »

Mumper a résumé :

J’ai été profon­dé­ment trou­blée d’en­tendre des détails sur la façon dont les spécia­listes des sciences sociales et les respon­sables de la santé publique ont travaillé direc­te­ment avec Twitter pour suppri­mer des conte­nus qu’ils consi­dé­raient comme de la désin­for­ma­tion. Leur affir­ma­tion selon laquelle « nous savons ce qui est vrai » ne sonnait pas juste. Leurs efforts visaient à accroître l’uti­li­sa­tion des vaccins dans tous les groupes d’âge pour lesquels une auto­ri­sa­tion d’uti­li­sa­tion d’ur­gence avait été accordée.

L’orateur n’a pas semblé tenir compte du droit à la liberté d’ex­pres­sion que confère le premier amen­de­ment à ceux qui ont publié des données remet­tant en cause l’ef­fi­ca­cité des vaccins COVID.

J’ai été surprise par la rhéto­rique au vitriol diri­gée contre ceux qui ont signalé des effets secon­daires du vaccin ou qui ont remis en ques­tion le rapport risque-bénéfice.

J’ai été trou­blée par la façon dont les respon­sables de la santé publique ont cour­tisé les influen­ceurs des médias sociaux pour qu’ils diffusent des messages inci­tant leurs adeptes à se faire vacci­ner. Pourtant, ils ont supprimé les messages des méde­cins et des scien­ti­fiques qui publiaient des données gênantes sur les vaccins COVID-19.

La dernière question du colloque

La dernière jour­née s’est ache­vée par une autre séance plénière. Une fois de plus, Poland a animé un débat avec des cher­cheurs sur les vaccins qui ont discuté de la manière de fabri­quer rapi­de­ment des vaccins plus durables, c’est-à-dire des vaccins qui confèrent une protec­tion plus longue.

L’un des cher­cheurs a fait une obser­va­tion remar­quable. Au début de la pandé­mie, avant que le vaccin ne soit dispo­nible, les jeunes nour­ris­sons qui avaient contracté le COVID-19 présen­taient une immu­nité robuste et durable à tous points de vue, même trois ans plus tard. Cette cohorte inté­res­sante recèle peut-être des indices.

Mumper a vu l’oc­ca­sion de leur couper l’herbe sous le pied. Elle a déclaré :

Je suis pédiatre en Virginie. J’ai été choquée de voir à quel point mes patients en bas âge se portaient bien avec le COVID-19. Le CDC nous a dit que le taux de survie à COVID-19 était de 99,997 % chez ces nour­ris­sons. Maintenant, vous nous dites vous aussi que nous savons que ces enfants sont très bien proté­gés deux ans après l’in­fec­tion.
Je me demande pour­quoi je devrais admi­nis­trer ces vaccins à un enfant de 6 mois alors que je ne dispose d’au­cune donnée à long terme sur les effets de substances telles que les nano­par­ti­cules lipi­diques sur les bébés. Alors convainquez-moi !

(Rires de l’auditoire.)

Poland s’adresse au pané­liste : « Vous avez 30 secondes pour répondre. »

(Nouveaux rires)

Le pané­liste : « Il faudrait plus de temps et une bouteille de vin. »

(Rires)

Le pané­liste : « Je ne pense pas pouvoir répondre à cette question. »

Mumper : « OK, quel­qu’un d’autre ? »

Le pané­liste Andrea Carfi, docteur en sciences et direc­teur scien­ti­fique de Moderna, a tenté de répondre à la ques­tion en souli­gnant que Mumper pensait à tort que les effets à long terme du COVID-19 étaient moindres que ceux des vaccins, tout en admet­tant qu’il ne savait pas non plus quelles étaient les séquelles à long terme de l’infection.

Poland a jugé la réponse de Carfi satis­fai­sante et a mis fin à la discussion.

Les personnes assises à côté de nous ont une fois de plus souli­gné le bien-fondé de la préoc­cu­pa­tion de Mumper. De plus, la réponse de Carfi n’a pas du tout résolu la ques­tion. Si les effets à long terme du vaccin et de l’in­fec­tion sont incon­nus, sur quelles bases poussons-nous à vacci­ner ces enfants ?

Réflexions finales

Cette rencontre a été une rare occa­sion de dialo­guer avec les parti­sans de la vacci­na­tion dans leur propre cadre et selon leurs propres termes. Selon moi, leurs fonda­tions s’ef­fritent et leur struc­ture finira par s’effondrer.

Les grands prota­go­nistes doivent s’en rendre compte, c’est pour­quoi ils s’empressent d’étouf­fer toute piste d’en­quête qui mettrait en évidence le carac­tère hypo­crite de la situation.

Cela n’a pas échappé à l’au­di­toire. Comme je l’ai mentionné, certains d’entre eux ont pu se rendre compte que des ques­tions simples ne rece­vaient pas de réponses claires.

Il est clair pour moi que le camp des « pro-vaccins » n’est pas aussi mono­li­thique que nous le pensons souvent. Il existe un éven­tail de scep­ti­cisme parmi eux. Ils recon­naissent égale­ment que les personnes qui hésitent à se faire vacci­ner couvrent tout le conti­nuum allant des « néga­teurs du virus SARS-CoV‑2 » aux « attentistes ».

Ils ont les moyens de mettre sur pied des campagnes d’in­for­ma­tion sophis­ti­quées qui ciblent les vacci­nés avec des messages spécifiques.

Je suggère que nous utili­sions leur modèle pour au moins recon­naître que nous pouvons être plus précis dans la manière dont nous les rame­nons à la raison.

Dans mon premier commen­taire ouvert lors d’une table ronde, j’ai résumé la situa­tion comme suit :

De nombreuses personnes qui hésitent à se faire vacci­ner n’ont pas la capa­cité de lire des docu­ments scien­ti­fiques et d’ana­ly­ser des données. Ils voient deux groupes qui sont le reflet l’un de l’autre. Les deux camps pensent que l’autre est incroya­ble­ment crédule, qu’il écoute les diffu­seurs de fausses infor­ma­tions et qu’il met en danger le reste d’entre nous pour son propre béné­fice.
Ils peuvent égale­ment voir la grande diffé­rence entre les deux camps. L’une des parties demande une discus­sion ouverte sur cette ques­tion impor­tante. L’autre estime que seul son camp devrait avoir le droit de s’ex­pri­mer, tandis que l’autre doit être réduit au silence.
Comment pensez-vous que cela va se passer ? Pourquoi les indé­cis choisiraient-ils de suivre le groupe qui prône la censure plutôt que celui qui demande un débat ouvert ?

En refu­sant de nous enga­ger dans un échange construc­tif, ils pour­ront peut-être rallier à leur cause quelques personnes hési­tant à se faire vacci­ner, grâce à ce que l’on peut quali­fier de « théra­pie de conversion ».

Cependant, en fin de compte, leur édifice s’écrou­lera parce qu’il n’est pas fondé sur la logique, la méthode scien­ti­fique ou des faits inat­ta­quables. Il s’ap­puie sur la censure des voix de ceux qui sont quali­fiés pour s’ex­pri­mer sur le sujet, afin de fabri­quer un « consensus ».

Il nous incombe de déci­der ce qu’il convient de faire pour accé­lé­rer l’émer­gence inévi­table d’une sensi­bi­lité autour de cette question.

Je suis certain qu’il existe des personnes qui savent que les vaccins causent des dommages consi­dé­rables, mais qui prônent malgré tout leur utili­sa­tion à grande échelle. Quelques-unes d’entre elles étaient proba­ble­ment présentes à la confé­rence. Elles ne seront pas influen­cées par un débat ouvert, mais elles ne repré­sentent qu’une infime mino­rité de tous les défen­seurs des vaccins.

Je suggère que nous commen­cions par ne pas consi­dé­rer tous les parti­sans des vaccins comme des arti­sans de meurtres de masse. La plupart d’entre eux sont terri­ble­ment mal infor­més. En essayant d’ob­te­nir une immu­nité de groupe, ils ont succombé à la menta­lité de groupe. Il faut les atteindre.

D’après mon expé­rience récente, je constate que c’est possible grâce à un dialogue ouvert. C’est préci­sé­ment la raison pour laquelle les acteurs de cette pandé­mie et de sa réponse veulent s’as­su­rer que cela n’ar­ri­vera jamais. Malgré ce qu’ils disent publi­que­ment, je ne pense pas qu’ils s’in­quiètent des hési­ta­tions des scep­tiques à l’égard des vaccins — ils s’in­quiètent plutôt de perdre des membres de leur propre trou­peau au profit de la vérité. ⚪️


Les anglo­phones peuvent écou­ter le témoi­gnage de l’au­teur sur la vidéo What The Vaccine Industry Says Behind Closed Doors About Vaccines.
Une lecture critique de publi­ca­tions er décla­ra­tions au sujet de la campagne vacci­nale anti-CoVID est propo­sée dans mon article CoVID-19 : vaccins.

Cet article contient 6701 mots.
Autrement dit 41115 signes.

Article créé le 11/04/2023 - modifié le 26/09/2023 à 19h07

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