« Je détesterais mourir, ça nuirait à ma réputation. » (Jack LaLanneN1). Cet homme qui ne voulait pas mourir, entraîneur sportif très populaire aux USA, a vécu 96 ans. À 54 ans, il avait même vaincu un Schwarzenegger de 21 ans dans une compétition amicale !
La pianiste Alice Sommer HerzN2, qui avait été déportée au camp de concentration de Theresienstadt pendant la IInde guerre mondiale, est morte à 110 ans. L’année précédente, elle avait participé à un long entretienN3 que je reconnais comme un témoignage des plus poignants sur le plaisir d’exister.
Vivre à quel prix ?
L’espérance de vie moyenne des Français était de 78.2 ans en 2010. Elle ne cesse d’augmenter, mais, avec elle, les dépenses du système de santé…
François Mauriac disait : « C’est merveilleux la vieillesse… Dommage que ça finisse si mal ! »
Est-ce si merveilleux ? Les chiffres font froid dans le dos quand on s’intéresse à un autre indicateur appelé espérance de vie sans incapacité (EVSIN4). En effet, cette estimation de la durée de vie en bonne santé est en déclin dans tous les pays européens depuis 2006. En France, elle a chuté d’environ un an de 2008 à 2010, atteignant 63.5 ans. Franchement, de 63.5 à 78.2 ans, on nous promet 15 années qui ne seront pas merveilleuses pour tout le monde ! 🙁
Les causes
En dépit des avancées spectaculaires de la médecine et d’une prévention supposée veiller au grain, quand on interroge les chercheurs sur les raisons de cette baisse de l’EVSI, on se heurte à une réponse de Normand : il y aurait des causes environnementales (pollution de l’air et de l’eau, dégradation des aliments etc.) et comportementales (alcool, tabagisme, mauvaise hygiène de vie…). Aucun ne se risque à une évaluation de leur importance respective.
Les causes environnementales sont celles sur lesquelles nous devons agir collectivement, dans une confrontation avec les acteurs de la vie politique, de l’industrie, de l’agriculture et de la production d’énergie. Pour qui se situe dans la mouvance écologiste, il est devenu politiquement correct d’attribuer l’essentiel de la dégradation de la qualité de vie aux causes environnementales. Nous avons peu de marge de manœuvre sur ces causes, hormis le vote, le débat public, et/ou un engagement personnel dans un projet de vie axé sur la décroissance. Rien sur le court terme. Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras !
S’intéresser aux causes dites comportementales est pour moi indissociable du combat pour une amélioration de l’environnement. Il n’y a aucune incompatibilité entre ces approches. On peut prendre soin de soi sans cesser de militer pour la protection de la nature…
Les études scientifiques portant sur le vieillissement et la prévention des maladies survenant à un âge avancé (de plus en plus tôt, pour certaines) révèlent que nos conditions d’existence — liées à nos habitudes de vie — influent significativement sur l’espérance de vie sans incapacité. Selon une enquêteN5 menée au Royaume-Uni sur plus de 20000 individus, quatre comportements « vertueux » — consommation de fruits et légumes, faible consommation d’alcool, abstinence de tabac et un peu d’exercice physique quotidien — permettraient d’augmenter l’espérance de vie d’un total de 14 ans s’ils sont tous respectés.
Passer à l’action !
Dans mon article Vivre bien et longtemps, j’ai fait la synthèse de publications susceptibles de nous guider dans des choix en matière de santé. Il y est question (sans surprise) de nutrition, d’hydratation, d’exercice physique, mais aussi de sommeil. Rien qui soit au dessus de nos moyens si nous ne vivons pas dans des conditions extrêmes de pollution ou de misère matérielle.
Notre métabolisme est le théâtre de mécanismes contradictoires qui affectent son équilibre : on apprendra par exemple que « trop peu » ou « trop » de protéines peuvent également diminuer notre densité minérale osseuseN6 et provoquer des fractures redoutables chez des personnes âgées. Le problème est de savoir — pour soi — où se situent les frontières entre ce « trop » et ce « trop peu » !
Ma liste est certainement incomplète et pas exempte d’incohérences. Je vous invite donc à intervenir dans les commentaires (ou en message privé) pour affiner cette synthèse à la fois dans ses bases théoriques (la médecine fondée sur les faitsN7) et son intérêt pratique : que pourrais-je améliorer demain ?
▷ Liens
🔵 Notes pour la version papier :
- Les identifiants de liens permettent d’atteindre facilement les pages web auxquelles ils font référence.
- Pour visiter « 0bim », entrer dans un navigateur l’adresse « https://leti.lt/0bim ».
- On peut aussi consulter le serveur de liens https://leti.lt/liens et la liste des pages cibles https://leti.lt/liste.
- N1 · dqnl · Jack LaLanne – Wikipedia
- N2 · psje · Alice Sommer Herz – Wikipedia
- N3 · 5x0h · Vidéo “Inspirational, pianist, Holocaust Survivor, Alice Herz-Sommer – 109 years old”
- N4 · kxnn · Espérance de vie en bonne santé – Wikipedia
- N5 · vb2i · Khaw KT et al. (2008). Combined impact of health behaviours and mortality in men and women : the EPIC-Norfolk prospective population study
- N6 · it01 · Densité minérale osseuse – Wikipedia
- N7 · oyf0 · Médecine fondée sur les faits – Evidence-based medicine (EBM) – Wikipedia
This post has 897 words.
This post has 5579 characters.
Article créé le 19/11/2015 - modifié le 6/05/2021 à 13h01