Maladies infectieuses

CoVID-19 : traitement

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« Si, pour le VIH par exemple, on avait tout misé sur le vaccin, on ne dispo­se­rait pas aujourd’hui de la trithé­ra­pie qui a large­ment fait ses preuves. » (Christian Vélot, 8 juillet 2021N1)

Source : Wikipedia

Le sujet surmé­dia­tisé de l’hydroxy­chlo­ro­quineN2 — voir mon article Saga de la chloroquine — ne devrait pas faire oublier que d’autres médi­ca­ments sont à l’es­sai pour soigner la CoVID-19. Les « complo­tistes » (j’en suis !) ne se gênent pas pour rappe­ler que les auto­ri­sa­tions excep­tion­nelles d’uti­li­sa­tion des nouveaux vaccins sont condi­tion­nées à l’ab­sence de trai­te­ment effi­cace contre la mala­die : par consé­quent, le puis­sant « lobby vacci­nal » aurait tout mis en œuvre pour disqua­li­fier les nouveaux traitements.

La recherche de nouvelles molé­cules candi­dates bat son plein…

Ce survol histo­rique, malgré les mises à jour, est bien entendu incom­plet et devrait être complété par un suivi des publi­ca­tions sur les essais thérapeutiques.

Sommaire

Remdésivir

Des essais cliniques ont été finan­cés par l’en­tre­prise Gilead pour tenter de démon­trer l’ef­fi­ca­cité du RemdésivirN3 déjà utilisé avec succès contre l’Ebola (27 février 2020N4). Ils étaient desti­nés à 1000 personnes en Chine. On peut s’éton­ner toute­fois — après ce qui a été écrit sur la non-scientificité des essais du proto­cole hydroxychloroquine/azithromicyne à l’IHU de Marseille — qu’il n’y ait eu aucun groupe de contrôle (placebo) dans un essai mené à l’Université de Chicago. Kathleen Mullane, qui super­vi­sait ces projets, avait fait preuve d’en­thou­siasme sur le seul constat que la fièvre avait rapi­de­ment dimi­nué chez 125 patients trai­tés, malgré le décompte de 2 décès (16 avril 2020N5). Autre motif de perplexité : un des deux essais du Remdésivir en Chine a été suspendu à mi-avril 2020 « en raison du nombre insuf­fi­sant de personnes enrô­lées » (15 avril 2020N6). Un autre a abouti à un résul­tat insa­tis­fai­sant (24 avril 2020N7). Bruce Aylward, direc­teur géné­ral adjoint de l’Organisation mondiale de la santé, n’avait pour­tant pas hésité à décla­rer fin février : « Il n’y a actuel­le­ment qu’un seul médi­ca­ment qui, selon nous, pour­rait avoir une réelle effi­ca­cité et c’est le Remdésivir » (25 février 2020N8).

Présentation par le Washington Post de deux essais cliniques sans groupes de contrôle randomisés (avril 2020)…

Le RemdésivirN3 a obtenu de l’Agence euro­péenne des médi­ca­ments (EMA), le 25 juin 2020, un accord pour utili­sa­tion excep­tion­nelle suivi d’une commande massive du gouver­ne­ment améri­cain. « Une auto­ri­sa­tion sans preuve directe du moindre béné­fice pour la santé, mais plutôt pour la gestion finan­cière des hôpi­taux », selon J Anso (1er juillet 2020N9). Laurent Mucchielli affir­mait qu’entre Remdésivir et hydroxy­chlo­ro­quine, « la guerre du médi­ca­ment n’est pas termi­née » (8 juillet 2020N10) :

Les agences euro­péennes et fran­çaises du médi­ca­ment favo­risent le produit de l’in­dus­triel phar­ma­ceu­tique Gilead, sans preuve de son inté­rêt dans la lutte contre le Covid et à un coût très élevé. Dans le même temps, les études se multi­plient en faveur de l’ef­fi­ca­cité de l’hy­droxy­chlo­ro­quine, molé­cule hors brevet qui ne coûte presque rien et qui est d’usage courant dans la plupart des pays du monde. […]

Du coup, l’Agence natio­nale de sécu­rité du médi­ca­ment (ANSM) s’est empres­sée de faire savoir que « La France s’est assu­rée de la dispo­ni­bi­lité de doses suffi­santes » de ce médi­ca­ment. On crée le besoin, puis on laisse entre­voir un risque de pénu­rie, et ainsi l’acheteur se préci­pite pour faire son stock « au cas où ». Le busi­ness plan est bien rôdé (et il n’est pas sans rappe­ler celui qui condui­sit au scan­dale du vaccin contre la grippe H1N1 sous le minis­tère Bachelot). Dans le même temps on commu­nique à tout va pour décon­si­dé­rer toute solu­tion alternative.

Laurent Vercoustre rappe­lait que « les grandes firmes phar­ma­ceu­tiques ont pont pour fina­lité non pas la santé des popu­la­tions mais le profit » et dénonce les manœuvres exer­cées par Gilead pour impo­ser son médi­ca­ment (12 juillet 2020N11) :

France-Soir, dans un article qui a fait sensa­tion, dévoile le Top 13 du clas­se­ment des reve­nus récents versés par l’industrie phar­ma­ceu­tique à la commu­nauté médi­cale [N12]. Les 13 méde­cins ont reçu des sommes plus ou impor­tantes de Gilead et ont parti­cipé à la promo­tion du remde­si­vir ou ont criti­qué l’hydroxychloroquine. « La Palme d’Or revient au Pr François Raffi de Nantes. 541.729 €, dont 52.812 € de Gilead. Est-ce un hasard si on nous apprend que le coup de télé­phone anonyme pour mena­cer Didier Raoult, s’il persis­tait avec l’hydroxychloroquine, est parti du télé­phone portable du service d’infectiologie du CHU de Nantes, dont François Raffi est chef de service ? Sûrement une pure coïn­ci­dence.« 

Les condi­tions qui ont été impo­sées au trai­te­ment de Marseille pour être recon­nues comme valides sont tota­le­ment diffé­rentes de celles qui ont été accor­dées au Remdésivir. Celui-ci béné­fi­cie en effet de faci­li­tés scan­da­leuses quant à sa recom­man­da­tion par l’agence euro­péenne des médi­ca­ments. Il y a une inéga­lité de trai­te­ment telle­ment spec­ta­cu­laire qu’on ne peut voir dans cette diffé­rence que le jeu d’un travail d’influence et de mani­pu­la­tion des autorités.

Le 22 octobre 2020, la Food and Drug Administration, sous la pres­sion de Donald Trump, a approuvé l’uti­li­sa­tion du Remdésivir en trai­te­ment de la CoVID-19. On se souvient de l’ahu­ris­sante mise en scène de l’équipe prési­den­tielle améri­caine, en campagne pour sa réélec­tion, expo­sant la guéri­son mira­cu­leuse du « POTUS » en trois jours, grâce notam­ment à l’ad­mi­nis­tra­tion de Remdésivir mais surtout une force de carac­tère excep­tion­nelle ayant terrassé le « virus chinois »… Mais la dernière (et la plus grande) étude clinique publiée le 15 octobre avait démon­tré, comme la grande majo­rité des précé­dentes, que ce trai­te­ment par intra­vei­neuse très coûteux (2400$ au tarif euro­péen) ne rédui­sait pas la morta­lité des patients CoVID ni même leur temps de passage à l’hô­pi­tal. Il n’avait pas été prouvé non plus que ce trai­te­ment « anti­vi­ral » rédui­rait la charge virale chez les patients. Cette conclu­sion était une très mauvaise nouvelle autant pour la FDA que pour L’Union euro­péenne. On appre­nait notam­ment ceci (28 octobre 2020N13) :

L’Agence médi­cale euro­péenne, l’ho­mo­logue euro­péen de la FDA, a donné en juillet une « appro­ba­tion condi­tion­nelle » — simi­laire à une Emergency Use Authorization — au Remdésivir mais elle n’a pas encore donné toute sa béné­dic­tion. L’Union euro­péenne a néan­moins négo­cié un « accord d’ap­pro­vi­sion­ne­ment conjoint » avec Gilead qui propose 500 000 forma­tions au trai­te­ment sur les 6 prochains mois pour 1,2 milliard de dollars. Une porte-parole de la Commission confirme à Science qu’elle n’a été infor­mée de l’échec du médi­ca­ment dans l’essai Solidarité que le lende­main de la signa­ture du nouveau contrat, le 8 octobre.

Le Formindep renvoyait dos à dos les accu­sa­teurs de conflits d’in­té­rêt, parti­cu­liè­re­ment dans le combat entre Gilead et l’IHU de Marseille (3 juillet 2020N14) :

Il n’est clai­re­ment pas des plus judi­cieux d’interviewer des experts en lien avec un labo­ra­toire sur un de ses produits ou de ses concur­rents. Mais en l’occurrence, il est à noter que la revue Prescrire, rigou­reu­se­ment indé­pen­dante des labo­ra­toires, exprime les mêmes réserves sur l’hydroxychloroquine que des experts en lien avec Gilead, car celles-ci sont fondées sur les données de la science et non sur un discours marke­ting. Ceci n’exempte bien sûr en rien Gilead pour ses pratiques marke­ting scan­da­leuses, qu’aborde un récent article du British Medical Journal [24 juin 2020N15].

Vitamine C, etc.

L’administration par voie intra­vei­neuse de fortes doses de vita­mine C pour renfor­cer le trai­te­ment de formes sévères du syndrome respi­ra­toire fait l’ob­jet d’une contro­verse simi­laire à celle sur le cock­tail hydroxy­chlo­ro­quine + azithro­my­cine promu (entre autres) par l’IHU de Marseille. Des succès ont été annon­cés sans l’ap­pui d’es­sais cliniques. Les experts protestent donc que ce proto­cole n’est pas « validé » (31 mars 2020N16). Toutefois, plus de 20 hôpi­taux new-yorkais l’ont adopté (24 mars 2020N17) et des essais cliniques ont été menés en Chine (21 février 2020N18) — voir la présen­ta­tion de Dr R Cheng au NIH, mars 2020. Une étude préli­mi­naire aux USA sur des patients de septi­cé­mie et de syndrome respi­ra­toire aigu n’avait pas donné de résul­tat posi­tif (Fowler AA et al., 2019N19).

Aux USA, les méde­cins membres du Front Line COVID-19 Critical Care Consortium préco­ni­saient de lutter en prio­rité contre l’in­flam­ma­tion galo­pante dans les poumons (10 avril 2020N20). Ils utili­saient à cet effet un trai­te­ment par injec­tion intra­vei­neuse d’anti-inflammatoires puis­sants : de la vita­mine C et des corti­co­sté­roïdesN21 dès l’en­trée aux urgences et toutes les six heures.

Le Dr Marik témoigne : « Ce n’est pas le virus qui tue l’hôte, c’est la réponse de l’hôte au virus. » […]

Le système immu­ni­taire réagit à une infec­tion en libé­rant des protéines appe­lées cyto­kines qui déclenchent l’in­flam­ma­tion. L’inflammation est une partie natu­relle du proces­sus de guéri­son, mais un système immu­ni­taire exces­sif peut déclen­cher une « tempête de cyto­kines » qui peut envoyer l’in­flam­ma­tion en spirale à des niveaux dange­reux.

Lorsque cette inflam­ma­tion extrême laisse les patients à bout de souffle, les soignants l’at­tri­buent par erreur au syndrome de détresse respi­ra­toire aiguë (SDRA), explique le Dr Marik. Le trai­te­ment SDRA stan­dard est l’in­tu­ba­tion — l’in­ser­tion d’un tube dans la gorge et direc­te­ment dans les poumons — et leur connexion à un venti­la­teur méca­nique qui force l’air dans les poumons. Malheureusement, une grande majo­rité des patients sous COVID-19 venti­lés — dans certains cas, plus de 80 % — meurent. […]

Le Dr Marik réitère l’im­por­tance de commen­cer le trai­te­ment tôt. « Si vous atten­dez qu’ils se brisent et finissent en venti­la­tion, le Titanic est déjà en train de couler. […] Vous devez inter­ve­nir tôt et de manière agres­sive pour éviter qu’ils ne se détériorent. »

Ivermectine

Le Dr Gérard Maudrux signa­lait en septembre 2020N22 des travaux ayant révélé l’ef­fi­ca­cité de l’iver­mec­tineN23 en préven­tion et en trai­te­ment de la CoVID-19, écri­vant dans Le Quotidien du méde­cin :

Une nouvelle étude très inté­res­sante vient de sortir. Cette étude argen­tine porte sur près de 1 200 soignants pouvant être conta­mi­nés, sur 4 sites, pendant 2 mois et demi. 788 ont reçu de l’Ivermectine, 407 rien. Résultat : 237 infec­tions dans le groupe non traité, soit 58 %, et 0 dans le groupe traité.

Un dossier sur ces trai­te­ments a été publié par The Complete Guide To Health​.comN24 et le proto­cole de soin traduit en fran­çais est dispo­nible en PDF (2020N25). Toutefois, l’en­goue­ment suscité par ces premiers résul­tats et des travaux de qualité scien­ti­fique médiocre — expé­ri­men­ta­tion in vitro, absence de groupes de contrôle ou de rando­mi­sa­tion etc. — rappelle forte­ment la propa­gande sur l’hy­droxy­chlo­ro­quine. Le site de l’AIMSIB relaye malen­con­treu­se­ment ces données incom­plètes ou erro­nées. Une analyse critique a été publiée par Jérémy Anso (14 janvier 2021N26) qui conclut :

Je ne sais pas si ça fonc­tionne. Voilà tout. Ce n’est pour­tant pas si diffi­cile à recon­naître en lisant dans le détail toutes les études, et en évitant de tomber dans des attrape-nigauds tels que c19i​ver​mec​tin​.com.

Les preuves sont insuf­fi­santes. Globalement de mauvaise qualité et sous-dimensionnées pour faire émer­ger des diffé­rences statis­ti­que­ment signi­fi­ca­tives. On mélange de l’ivermectine avec d’autres molé­cules, on compare des groupes d’individus avec des statis­tiques mondiales sans rien connaître des patients. […]

J’ose leur deman­der de dire « je ne sais pas », quand on ne sait vrai­ment pas. C’est une preuve d’intelligence et d’honnêteté intel­lec­tuelle de le faire quand il le faut. Ce n’est pas une faiblesse, c’est presque du courage.

En réac­tion à un avis défa­vo­rable de l’Agence euro­péenne du médi­ca­ment sur l’iver­mec­tine (22 mars 2021N27), Gérard Maudrux a rappelé sur son blog — mais sans lien vers des sources véri­fiables — que de nombreuses nouvelles indi­ca­tions de son effi­ca­cité en trai­te­ment et en préven­tion ont été parta­gées (23 mars 2021N28). Il commente :

[L’EMA] recon­naît n’avoir été saisie d’aucune demande concer­nant cette auto­ri­sa­tion. Alors pour­quoi ce commu­ni­qué ? Il y a bien quelqu’un qui lui a demandé de le faire, à défaut d’avoir été inter­ro­gée pour consti­tuer un dossier ? Attitude plus qu’étrange, évoquant un commu­ni­qué télécommandé.

Aux accu­sa­tions complo­tistes autour d’une prépu­bli­ca­tion de méta-analyse par Unitaid (20 janvier 2021N29), Jérémy Anso répond (22 mars 2021N30) :

Les révé­la­tions de ce complot et de cette mani­pu­la­tion viennent […] du Dr Lawrie, elle-même respon­sable d’une prépu­bli­ca­tion criti­quable et très favo­rable à l’ivermectine avec sa société […], qu’elle a obtenu d’une conver­sa­tion avec Andrew Hill.

D’après France Soir, connu pour parta­ger les thèses les plus folles sur le Covid-19 et ses trai­te­ments, le Dr Hill aurait dit au Dr Lawrie qui aurait dit à France-Soir qu’Unitaid aurait écrit la conclu­sion.

On est au niveau de « l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours » d’un point de vue inves­ti­ga­tion jour­na­lis­tique. Ce serait risible si ce n’était pas aussi inquié­tant.

Est-ce que les membres du collec­tif citoyen de France Soir, connu pour ses inves­ti­ga­tions qui se limitent à Google Image, ont-ils pris la peine de véri­fier cette infor­ma­tion ?

Ont-ils seule­ment contacté le Dr Hill, auteur prin­ci­pal de la méta-analyse, pour confir­mer ses propos et les pres­sions faites par Unitaid ?

Jérémy Anso a donné plus de détails sur ce dossier, après un pseudo-rebondissement s’ap­puyant sur la « révé­la­tion » d’un finan­ce­ment de 40 millions de dollars qui aurait été accordé par Unitaid à l’uni­ver­sité de Liverpool (à laquelle Andrew Hill est atta­ché) « une semaine avant la publi­ca­tion de l’avis néga­tif sur l’iver­mec­tine »… En réalité (Anso J, 15 décembre 2021N31) :

Le programme Longevity de Liverpool est amorcé depuis… janvier 2020 […].

En réalité, 32 millions de $ avaient été versés à l’université… avant même la publi­ca­tion de la toute première étude posi­tive austra­lienne in vitro sur l’ivermectine.

La loi fran­çaise prévoit que les débats de l’Agence natio­nale de sécu­rité du médi­ca­ment (ANSM), en premier lieu ceux concer­nant les accep­ta­tions et refus d’autorisation de mise sur le marché (AMM), de recom­man­da­tions tempo­raires d’uti­li­sa­tion (RTU) et d’au­to­ri­sa­tions tempo­raires d’uti­li­sa­tion (ATU), soient enre­gis­trés et conser­vés, avec « le détail et les expli­ca­tions des votes, y compris les opinions mino­ri­taires ». Or, dans le cas de l’iver­mec­tine, cette procé­dure n’a pas été respec­tée, les déli­bé­ra­tions étant restées « secret défense ». L’ANSM a répondu à la demande de commu­ni­ca­tion des déli­bé­ra­tions (Maudrux G, 9 mai 2021N32) :

En effet, la perti­nence d’élaborer la RTU préci­tée a fait l’objet d’une évalua­tion pure­ment interne, menée par les services compé­tents de l’agence. A cet égard, il peut être rappelé que si l’article R. 5322–14 du Code de la santé publique permet au direc­teur géné­ral de l’agence de mettre en place des instances consul­ta­tives d’expertises, la mise en place puis la saisine de ces dernières n’est cepen­dant pas une obli­ga­tion et demeure pure­ment discré­tion­naire. .… Enfin, les dispo­si­tions du Code de la santé publique spéci­fiques à l’élaboration des RTU ne prévoient pas non plus de consul­ta­tion obli­ga­toire de telles instances.

Le 11 février 2021, les National Institutes of Health (USA) ont dressé un bilan des études sur l’ef­fi­ca­cité de l’iver­mec­tine et publié la recom­man­da­tion suivante (2021N33) :

Les données sont insuf­fi­santes pour que le Groupe d’ex­perts sur le trai­te­ment de la COVID-19 (le Groupe) recom­mande ou non l’uti­li­sa­tion de l’iver­mec­tine en trai­te­ment de la COVID-19. Les résul­tats d’es­sais cliniques suffi­sam­ment puis­sants, bien conçus et bien conduits sont néces­saires pour four­nir des conseils plus spéci­fiques et fondés sur des preuves quant au rôle de l’iver­mec­tine dans le trai­te­ment de la COVID-19.

L’ivermectine fait partie des trai­te­ments préven­tifs ou précoces préco­ni­sés en Inde, qui a connu une forte décrois­sance d’hos­pi­ta­li­sa­tions après une vague du variant Delta au début de 2021 — crise sani­taire forte­ment média­ti­sée en Occident malgré une inci­dence de l’épi­dé­mie plus faible qu’en France. Le taux de vacci­na­tions étant très faible, l’ef­fi­ca­cité de ces trai­te­ments a été envi­sa­gée comme expli­ca­tion, bien que vigou­reu­se­ment contes­tée par des obser­va­teurs qui ne vivent pas sur place (Kertscher T, 21 mai 2021N34).

Le 25 mai 2021, la Haute Cour de Bombay à Goa avait émis un juge­ment auto­ri­sant l’uti­li­sa­tion de l’iver­mec­tine en trai­te­ment de la CoVID-19 (Dutta A, 28 mai 2021N35) :

Vishwajit P Rane, le ministre de la Santé de Goa, a informé vendredi que la Haute Cour de Goa a approuvé l’uti­li­sa­tion du médi­ca­ment Ivermectine dans le trai­te­ment du COVID. La propo­si­tion a été faite par le ministre en chef de Goa, Pramod Sawant, d’uti­li­ser le médi­ca­ment anti­pa­ra­si­taire dans le trai­te­ment de l’in­fec­tion par le COVID-19. Le ministre de la santé est certain que l’uti­li­sa­tion du médi­ca­ment donnera des résul­tats posi­tifs et que le taux d’in­fec­tion à Goa diminuera.

Le 26 mai 2021, faisant réfé­rence à ce juge­ment, l’Association du barreau indien a adressé une noti­fi­ca­tion légale pour « outrage à la cour et crimes contre l’hu­ma­nité » au direc­teur géné­ral de l’Organisation mondiale de la santé, le Dr Tedros Adhanom Gebreyesus, et à la scien­ti­fique en chef de l’OMS, le Dr Soumya Swaminathan (IBA, 16 juin 2021N36 ; 2 juin 2021N37). Cette dernière avait déclaré que l’OMS ne recom­man­dait pas l’uti­li­sa­tion de l’Ivermectine pour trai­ter la suppo­sée mala­die de Covid-19, « sauf dans le cadre d’es­sais cliniques ». Elle avait égale­ment déclaré qu’il n’y avait « aucune preuve » que le médi­ca­ment contri­bue­rait à arrê­ter la progres­sion de la mala­die présu­mée. Les mili­tants du Covid Call to HumanityN38 ajou­taient (2 juin 2021N37) :

Inspirée par le succès d’autres États, la ville de Mumbai a intenté une action en justice pour deman­der à la Haute Cour de Mumbai d’or­don­ner au gouver­ne­ment central de dépo­ser une « décla­ra­tion sous serment basée sur un litige d’in­té­rêt public qui demande l’in­clu­sion de l’Ivermectine et de la Vitamine D dans le régime prophy­lac­tique du proto­cole natio­nal COVID-19 » […]. Si l’Inde fait une recom­man­da­tion offi­cielle d’in­clure l’Ivermectine dans les régimes prophy­lac­tiques et de trai­te­ment natio­naux pour le COVID-19, et que les décès et les cas dans le pays restent faibles, alors l’au­to­ri­sa­tion d’uti­li­sa­tion d’ur­gence (EUA) des vaccins COVID devra être révoquée.

Toutefois, le minis­tère de la Santé du gouver­ne­ment central n’a pas penché dans le même sens (Kar S, 7 juin 2021N39) :

La Direction géné­rale des services de santé (DGHS) du minis­tère de la Santé de l’Union a révisé les direc­tives de gestion du COVID-19 et a décidé de ne pas utili­ser certains médi­ca­ments puis­sants pour les cas légers ou asymp­to­ma­tiques de coro­na­vi­rus. Selon les nouvelles direc­tives publiées le 27 mai, le minis­tère de la santé a écrit à la commu­nauté des méde­cins pour leur deman­der de ne pas pres­crire des médi­ca­ments comme l’hy­droxy­chlo­ro­quine, l’iver­mec­tine, la doxy­cy­cline, le zinc, les multi­vi­ta­mines, etc.

Comparaison de la léta­lité de CoVID-19 dans deux États de l’Inde début septembre 2021
Source : Patrice Gibertie (2021N40)
D’après John Hopkins University

La situa­tion en Inde, dans un état fédé­ral de popu­la­tion supé­rieure à celle de l’Europe, est bien plus complexe que ne le font appa­raître les péri­pé­ties médico-judiciaires exer­cées par de nombreux groupes de pression.

Je recom­mande néan­moins la lecture d’un article de blog — que certains cata­lo­gue­raient comme « anti­vax » — (Gibertie P, 6 septembre 2021N40) qui commente les dispa­ri­tés de résul­tats entre les états du Kerala et de l’Uttar Pradesh, le premier n’ayant pas encore vu l’at­té­nua­tion de la deuxième vague (variant Delta) alors qu’il comp­tait autant de vacci­nés qu’en France pour les plus de 65 ans, et que l’U.P. ne comp­tait que 5.8 % de vacci­nés. De plus, le Kerala aurait, selon cette source, renoncé à l’uti­li­sa­tion du kit (iver­mec­tine + doxy­cy­cline + zinc + vita­mine D etc., voir détailN41) admi­nis­tré à titre préven­tif à tous les cas contacts dans chaque famille en U.P. On pouvait lire sur le blog de l’OMS l’an­nonce suivante (OMS, 7 mai 2021N42) :

Le gouver­ne­ment de l’État d’Uttar Pradesh a lancé la recherche active de cas de COVID-19 dans les zones rurales afin de conte­nir la trans­mis­sion en testant les personnes présen­tant des symp­tômes pour un isole­ment rapide, la gestion de la mala­die et la recherche des contacts.

Les équipes gouver­ne­men­tales se déplacent dans 97 941 villages de 75 districts pendant cinq jours pour cette acti­vité, qui a débuté le 5 mai dans l’État le plus peuplé de l’Inde avec une popu­la­tion de 230 millions d’ha­bi­tants. […]

Le jour de l’inauguration, les agents de terrain de l’OMS ont surveillé plus de 2000 équipes gouver­ne­men­tales et visité au moins 10 000 foyers.

Le 8 septembre 2021, on ne comp­tait effec­ti­ve­ment aucun malade de CoVID-19 en Uttar Pradesh, contre 2594 (en moyenne glis­sante sur 7 jours) au Kerala (COVID in IndiaN43). Début octobre, le Kerala comp­tait 92 % de vacci­nés dans sa popu­la­tion de plus de 18 ans, en tota­li­sant la moitié des décès de la popu­la­tion indienne à laquelle il contri­bue à 5 %.

Quoi qu’il en soit, il n’est pas correct d’af­fir­mer que la diffé­rence entre le Kerala et les autres États indiens serait la preuve de la seule effi­ca­cité de l’iver­mec­tine puisque dans les kits distri­bués elle était combi­née avec d’autres substances et asso­ciée à d’autres stra­té­gies de préven­tion — voir la vidéo de John Campbell (22 septembre 2021N44). Le 23 septembre 2021, l’Indian Council for Medical Research (ICMR) a retiré l’iver­mec­tine de son proto­cole de soin (23 septembre 2021N45).

D’autre part, la coïn­ci­dence entre la pres­crip­tion d’iver­mec­tine et la décrois­sance des nombres de cas est douteuse si l’on tient compte de la date exacte de cette pres­crip­tion : en effet, dans l’Uttar Pradesh cité en exemple (ci-dessus), cette pres­crip­tion aurait débuté en août 2020 et non au pic de la vague de l’été 2021 (Anso J, 11 octobre 2021N46). Un article de l’Indian Express (12 mai 2021N47) préci­sait en effet :

Le dépar­te­ment de la santé de l’État a intro­duit l’iver­mec­tine en tant que prophy­laxie pour les contacts étroits des patients atteints de Covid, les travailleurs de la santé ainsi que pour le trai­te­ment des patients eux-mêmes par le biais d’un décret gouver­ne­men­tal le 6 août 2020, après qu’un comité dirigé par le direc­teur géné­ral des services médi­caux et sani­taires ait donné son feu vert.

Dans l’Uttarkhand, à l’in­verse, les courbes de cas et de morta­lité se seraient effon­drées moins d’une semaine après la déci­sion de distri­buer les kits conte­nant de l’iver­mec­tine (Anso J, 11 octobre 2021N46)…

En Australie, l’usage de l’iver­mec­tine a été restreint le 10 septembre 2021 par les auto­ri­tés sani­taires sous trois prétextes : une utili­sa­tion jugée risquée en préven­tion (dosages exces­sifs), un risque de pénu­rie du médi­ca­ment, et parce qu’un tel usage inci­te­rait la popu­la­tion à éviter la vacci­na­tion… Aucune évalua­tion de l’ef­fi­ca­cité de l’iver­mec­tine n’a été prise en compte dans cette déci­sion, comme l’ex­plique John Campbell (16 septembre 2021N48).

Un exemple de mani­pu­la­tion ou d’er­reur d’in­ter­pré­ta­tion des données est le cas de l’île de Saint Martin, côté fran­çais et côté hollan­dais (Anso J, 3 septembre 2021N49) :

[…] l’île para­di­siaque des Caraïbes serait la démons­tra­tion réelle de l’efficacité de l’ivermectine en prophy­laxie, pour préve­nir les infec­tions de Covid-19. Une sorte de mini-laboratoire expé­ri­men­tal où s’affrontent deux poli­tiques de santé à l’exact opposé :

• Dans la partie hollan­daise où la pres­crip­tion d’ivermectine, d’azythromycine et d’hydroxychloroquine serait ouverte et large­ment répan­due
• Dans la partie fran­çaise où ces pres­crip­tions seraient interdites

Une « infor­ma­tion » circu­lant sur les réseaux sociaux faisait état de l’ab­sence de décès du côté hollan­dais, prou­vant ainsi l’ef­fi­ca­cité à 100 % de l’iver­mec­tine… Malheureusement, les sources véri­fiées par Jérémy Anso indiquent, depuis mars 2020, 53 décès côté hollan­dais contre 48 du côté français.

Le site Ivermectin for COVID-19 : real-time meta analy­sisN50 publie « en temps réel » (par un proces­sus d’in­clu­sion auto­ma­tique) les résul­tats des essais sur l’iver­mec­tine compre­nant un groupe de contrôle ; la méthode de sélec­tion est préci­sée en appen­dice. Le même site couvre les études concer­nant 16 autres médi­ca­ments utili­sés en préven­tion ou trai­te­ment. Une confé­rence inter­na­tio­nale dont les enre­gis­tre­ments sont en libre accès (24–25 avril 2021N51) fait le point sur l’ex­pé­rience clinique de 11 spécia­listes de l’ivermectine.

L’Université d’Oxford (Royaume-Uni) a tenté de recru­ter des volon­taires pour l’es­sai clinique rando­misé (mais pas en double-aveugle) PRINCIPLE (23 juin 2021N52) qui évalue­rait en trai­te­ment précoce de la CoVID-19 l’ef­fi­ca­cité de l’iver­mec­tine et du favi­pi­ra­virN53 (un médi­ca­ment anti­vi­ral). Toutefois, ce recru­te­ment de volon­taires a été « mis en pause ».

Un essai clinique rando­misé mené en double aveugle sur 500 patients de 42 ans d’âge moyen ± 15.5 ans (Vallejos J et al., 2 juillet 2021N54) a conclu à l’ab­sence d’ef­fet de l’iver­mec­tine en termes d’évi­te­ment de l’hos­pi­ta­li­sa­tion. Une fois de plus, il s’agit de l’ef­fi­ca­cité du médi­ca­ment seul, contrai­re­ment à la pratique clinique de la plupart de ses promoteurs.

Un article en prépu­bli­ca­tion (Elgazzar A et al., 14 juillet 2021N55) décri­vant une étude inter­ven­tion­nelle d’uti­li­sa­tion prophy­lac­tique de l’iver­mec­tine, en Égypte, et « prou­vant son effi­ca­cité », a fait l’ob­jet d’un retrait suite au signa­le­ment de nombreuses mani­pu­la­tions frau­du­leuses : plagia­ri­sa­tion de para­graphes entiers, fabri­ca­tion de données et incon­sis­tence des données numé­riques (Brown N, 15 juillet 2021N56). Cette étude — la plus vaste au moment de la mise en ligne de l’ar­ticle — a été citée par de nombreux auteurs, servant de justi­fi­ca­tif à l’ad­mi­nis­tra­tion d’iver­mec­tine à des milliers de patients. Le retrait de cette étude inva­li­de­rait à lui seul les conclu­sions de la méta-analyse de Bryant A et al. (21 juin 2021N57) comme l’in­dique la discus­sion sur PubPeer. Le retrait de cet article fait l’ob­jet d’une contro­verse : voir cette page de Enzo L (17 octobre 2021N58).

Le sujet est loin d’être clos, car les métho­do­lo­gies d’études cliniques rando­mi­sées — tels que le bras Ivermectin 400 de l’es­sai ACTIV‑6 — sont criti­quées (Enzo L, 2022N59).

La faible morta­lité par CoVID en Afrique — dix fois moins qu’en Europe et dix-huit fois moins qu’en Amérique du Sud à l’été 2021 — est à l’ori­gine de nombreuses théo­ries expli­ca­tives, entre autres celle d’un effet de l’usage prophy­lac­tique de l’iver­mec­tine à grande échelle, visant à éradi­quer des infes­ta­tions para­si­taires comme l’oncho­cer­coseN60 (cécité des rivières). Une analyse plus pous­sée des para­mètres en cause — notam­ment les densi­tés de popu­la­tion et les propor­tions de personnes âgées — aux diffé­rences marquées entre pays voisins, affi­chant des corré­la­tions inverses de ce qui était attendu, montre que cette asso­cia­tion est assez souvent contre­dite par les faits (Anso J, 13 septembre 2021N61) bien que ces compa­rai­sons gardent une certaine pertinence.

D’autres facteurs, comme la pyra­mide des âges inver­sée de celle des pays du nord, la répar­ti­tion géogra­phique de la popu­la­tion, les modes de vie et peut-être la géné­tique, peuvent contri­buer à la faible préva­lence de cette mala­die en Afrique sub-saharienne.

Le Brésil est cité à tort comme preuve typique de l’inef­fi­ca­cité de la chlo­ro­quine et de l’iver­mec­tine : en réalité, malgré les décla­ra­tions de son président Jair Bolsonaro, il fait partie des pays où les soins précoces ont été le moins mis en œuvre.

Par contre, une équipe de l’Institut Pasteur, en France, a publié des résul­tats, à première vue encou­ra­geants, d’une étude sur l’iver­mec­tine en trai­te­ment de l’in­fec­tion par le SARS-CoV‑2 d’hamsters dorés syriens, un modèle animal proche de l’hu­main (Dias de Melo G et al., 12 juillet 2021N62) :

Nous montrons ici que des doses stan­dard d’iver­mec­tine (IVM), un médi­ca­ment anti­pa­ra­si­taire ayant des acti­vi­tés immu­no­mo­du­la­tricesN63 poten­tielles par la voie anti-inflammatoire choli­ner­giqueN64, préviennent la dété­rio­ra­tion clinique, réduisent le défi­cit olfac­tif et limitent l’in­flam­ma­tion des voies respi­ra­toires supé­rieures et infé­rieures chez les hamsters infec­tés par le SRAS-CoV‑2. Alors qu’il n’a aucun effet sur la charge virale dans les voies respi­ra­toires des animaux infec­tés, les analyses trans­crip­to­miquesN65 des poumons infec­tés révèlent que l’IVM atté­nue les réponses à l’inter­fé­ronN66 de type I et module plusieurs autres voies inflam­ma­toires. […] Dans l’en­semble, cette étude soutient l’uti­li­sa­tion de médi­ca­ments immu­no­mo­du­la­teurs, tels que l’IVM, pour amélio­rer l’état clinique des patients infec­tés par le SRAS-CoV‑2.

À noter que ces cher­cheurs ont constaté que le trai­te­ment n’avait pas d’ef­fet sur la charge virale, ce qui incite à penser que — du moins pour ce modèle animal — il n’y aurait pas de corré­la­tion entre la charge virale et la gravité de l’in­fec­tion, mais de manière plus gênante que ce médi­ca­ment n’au­rait aucun effet anti­vi­ral. Seuls les animaux femelles ont béné­fi­cié de ses effets. Le virus inoculé était iden­ti­fié « BetaCoV/France/IDF00372/2020 » mais je n’ai pas encore trouvé d’in­for­ma­tion sur la classe de « variants » à laquelle il appartient.

Je ne serais pas surpris que cette étude de l’Institut Pasteur soit utili­sée comme un leurre face aux incon­di­tion­nels de l’iver­mec­tine, aux fins de montrer qu’en France aussi des essais sont conduits pour évaluer son effi­ca­cité en trai­te­ment de l’in­fec­tion par le SARS-CoV‑2.

À l’été 2022, la confron­ta­tion conti­nuait entre oppo­sants et parti­sans du trai­te­ment par iver­mec­tine de la CoVID-19. L’étude obser­va­tion­nelle de Lucy Kerr et al. (2022N67) portant sur 88 012 sujets de la ville d’Itajaí (Brésil) concluait à une nette effi­ca­cité du trai­te­ment préven­tif. Leur analyse compa­rait trois groupes : (1) ceux qui n’ont pas reçu d’iver­mec­tine ; (2) les 29.8 % d’usa­gers « irré­gu­liers » qui ont reçu à la dose de 0.2 mg/kg/jour tous les 15 jours, pour une durée totale de 150 jours, avec un total de 60 mg ; (3) les 7.3 % d’usa­gers « régu­liers » qui ont suivi le même proto­cole que les « irré­gu­liers », mais avec un total de 180 mg.

Le taux d’in­fec­tion par COVID-19 était 49 % plus faible chez les utili­sa­teurs régu­liers (3,40 %) que chez les non-utilisateurs (6,64 %) (taux de risque (RR) : 0,51 ; IC 95 % : 0,45–0,58 ; p < 0,0001), et 25 % plus faible chez les utili­sa­teurs irré­gu­liers (4,54 %) (RR : 0,75 ; IC 95 % : 0,66–0,85 ; p < 0,0001). Le taux d’in­fec­tion était 32 % moins élevé chez les utili­sa­teurs irré­gu­liers que chez les non-utilisateurs (RR : 0,68 ; IC 95 % : 0,64–0,73 ; p < 0,0001).

Parmi les parti­ci­pants à COVID-19, les utili­sa­teurs régu­liers étaient plus âgés et avaient une préva­lence plus élevée de diabète de type 2 et d’hy­per­ten­sion que les utili­sa­teurs irré­gu­liers et les non-utilisateurs.

Après appa­rie­ment par calcul des propen­sions (PSMN68), l’ana­lyse comp­tait 283 sujets dans chaque groupe de non-utilisateurs et d’uti­li­sa­teurs régu­liers, entre utili­sa­teurs régu­liers et utili­sa­teurs irré­gu­liers, et 1 542 sujets entre non-utilisateurs et utili­sa­teurs irré­gu­liers. Le taux d’hos­pi­ta­li­sa­tion était réduit de 100 % chez les utili­sa­teurs régu­liers par rapport aux utili­sa­teurs irré­gu­liers et aux non-utilisateurs (p < 0,0001), et de 29 % chez les utili­sa­teurs irré­gu­liers par rapport aux non-utilisateurs (RR : 0,781 ; IC 95 % : 0,49–1,05 ; p = 0,099).

Le taux de morta­lité était 92 % moins élevé chez les utili­sa­teurs régu­liers que chez les non-utilisateurs (RR : 0,08 ; IC 95 % : 0,02–0,35 ; p = 0,0008) et 84 % moins élevé que chez les utili­sa­teurs irré­gu­liers (RR : 0,16 ; IC 95 % : 0,04–0,71 ; p = 0,016), tandis que les utili­sa­teurs irré­gu­liers avaient une réduc­tion du taux de morta­lité de 37 % moins élevée que les non-utilisateurs (RR : 0,67 ; IC 95 % : 0,40–0,99 ; p = 0,049). Le risque de mourir de COVID-19 était 86 % moins élevé chez les utili­sa­teurs régu­liers que chez les non-utilisateurs (RR : 0,14 ; IC 95 % : 0,03–0,57 ; p = 0,006), et 72 % moins élevé que chez les utili­sa­teurs irré­gu­liers (RR : 0,28 ; IC 95 % : 0,07–1,18 ; p = 0,083), tandis que les utili­sa­teurs irré­gu­liers avaient une réduc­tion de 51 % par rapport aux non-utilisateurs (RR : 0,49 ; IC 95 % : 0,32–0,76 ; p = 0,001).

Conclusion
La non-utilisation de l’iver­mec­tine a été asso­ciée à un taux de morta­lité 12,5 fois plus élevé et à un risque sept fois plus élevé de mourir du COVID-19 par rapport à l’uti­li­sa­tion régu­lière de l’iver­mec­tine. Cette effi­ca­cité dose-réponse renforce les effets prophy­lac­tiques de l’iver­mec­tine contre le COVID-19.

Dans son article Quand l’ivermectine démontre l’escroquerie des études rando­mi­sées (4 mars 2024), Gérard Maudrux met en évidence les dispa­ri­tés entre les conclu­sions d’ar­ticles et les résul­tats des essais cliniques dont ils se font l’écho. Par exemple l’étude de Steven Chee Loon Lim et al. (2022N69) conclut :

Les résul­tats de l’étude ne soutiennent pas l’uti­li­sa­tion de l’iver­mec­tine pour les patients atteints de COVIID-19

En réalité, les données indiquent que la morta­lité dans le groupe traité était trois fois plus faible que dans le groupe placebo… Mais ce résul­tat n’a pas été pris en compte car la morta­lité ne faisait pas partie de l’étude. Gérard Maudrux cite l’ar­ticle (2022N69) :

Dans cette étude portant sur 490 patients : « Pour tous les critères de juge­ment secon­daires prédé­fi­nis, il n’y avait pas de diffé­rences signi­fi­ca­tives entre les groupes. Une venti­la­tion méca­nique est surve­nue chez 4 patients (1.7 %) dans le groupe iver­mec­tine contre 10 (4.0 %) dans le groupe témoin et une admis­sion en unité de soins inten­sifs chez 6 (2.5 %) contre 8 (3.2 %). Le taux de morta­lité hospi­ta­lière à 28 jours était simi­laire pour les groupes iver­mec­tine et témoin (3 [1.2 %] contre 10 [4.0 %]) ». Oui vous avez bien lu : 3 = 10.

Un dernier point sur l’iver­mec­tine pres­crite à titre préven­tif (prophy­lac­tique) à des millions d’in­di­vi­dus : admi­nis­tré aux animaux d’éle­vage, cet anti­pa­ra­si­taire rend toxiques leurs déjec­tions, détrui­sant ainsi la popu­la­tion d’in­sectes qui se nour­rissent des mêmes déjec­tions, et par rico­chet les animaux qui se nour­rissent de ces insectes… entre autres, les chauves-souris d’Europe. La boucle se referme ! 😣

Deaxaméthasone, quercétine

Dans le cadre de l’es­sai clinique RECOVERYN70, la dexa­mé­tha­soneN71, un médi­ca­ment anti-inflammatoire et immu­no­sup­pres­seur inventé en 1957 (et bon marché) s’est révélé effi­cace pour réduire le risque de décès des patients atteints de Covid-19 hospi­ta­li­sés en soins inten­sifs, qu’ils soient sous oxygène ou sous respi­ra­teur (Wheate N, 17 juin 2020N72) :

La dexa­mé­tha­sone s’est avérée très utile pour les patients venti­lés ; les décès de ce groupe ont dimi­nué d’environ un tiers grâce au trai­te­ment médi­ca­men­teux. En revanche, les décès n’ont dimi­nué que d’un cinquième dans le groupe des patients qui n’avaient besoin que d’une oxygé­no­thé­ra­pie. Enfin, aucun avan­tage n’a pu être mis en évidence pour les patients capables de respi­rer normalement.

De nombreuses substances extraites de plantes (à des prix modé­rés) ont été essayées en complé­ment de trai­te­ment de la CoVID-19, parfois avec des résul­tats posi­tifs assez marqués pour en recom­man­der l’uti­li­sa­tion. C’est le cas de la quer­cé­tineN73 extraite de thé vert ou de capres qui possède des proprié­tés anti-oxydantes (Anand David AV et al., 2016N74 ; Di Piero F et al., 2021N75) et anti­vi­rales (Hlavinka E, 1er juillet 2020N76) :

La quer­cé­tine a long­temps été évaluée pour ses effets protec­teurs poten­tiels contre les cancers, les mala­dies cardiaques et les cellules qui libèrent des hista­mines.

Cette substance favo­rise le SIRT2, qui inhibe ensuite l’as­sem­blage du NLRP3N77 de l’inflam­ma­someN78 impli­qué dans l’in­fec­tion par COVID-19, a déclaré Samuel F. Yanuck, DC, du programme de méde­cine inté­gra­tive de l’Université de Caroline du Nord Chapel Hill School of Medicine, qui a co-écrit un examen des recherches émer­gentes sur le sujet [2017N79]. Elle joue égale­ment un rôle dans la faci­li­ta­tion du trans­port du zinc à travers les membranes lipi­diques, a déclaré Yanuck.

L’article d’Elisabeth Hlavinka (1er juillet 2020N76) suggé­rait un paral­lèle entre l’en­goue­ment pour cette substance et celui pour l’hy­droxy­chlo­ro­quine, du fait qu’au­cun essai clinique rando­misé contrôlé contre placebo n’avait appuyé les résul­tats obte­nus par des équipes soignantes — voir le proto­cole d’EVMS (22 juin 2020N80) et la revue de Biancatelli (19 juin 2020N81). Par la suite, un essai rando­misé contrôlé avec un bras placebo (15 mai 2020N82) a publié ses résul­tats (Önal H et al., 30 août 2021N83) :

Bien qu’il n’y ait pas eu de diffé­rence entre les groupes en termes de fréquence des événe­ments, le groupe supplé­menté en QCB [quer­cé­tine + vita­mine C + bromé­lineN84] présen­tait des résul­tats pulmo­naires plus avan­cés, et le supplé­ment de QCB s’est avéré avoir un effet posi­tif sur la récupération/les résul­tats de labo­ra­toire. Par consé­quent, nous concluons que d’autres études impli­quant diffé­rentes doses et mesures des niveaux plas­ma­tiques sont néces­saires pour révé­ler la rela­tion dose/réponse et la biodis­po­ni­bi­lité du QCB afin de mieux comprendre le rôle du QCB dans le trai­te­ment du SARS CoV‑2.

Pratiques diverses et critiques

Un groupe de jour­na­listes amateurs, le Collectif Citoyen pour France Soir, a publié un article supposé dénon­cer les mani­pu­la­tions et conflits d’in­té­rêts en arrière-plan d’es­sais cliniques comme RECOVERYN70 : CovidPapers, Recovery : Incompétence, Mensonge, Manipulation et gros dollars (17 juinN85). Les erreurs et le style complo­tiste de cette équipe (anonyme) ont été décryp­tés par J. Anso (18 juinN86) :

Le collec­tif a fait ce qu’il sait le mieux faire : des analyses tota­le­ment farfe­lues au mépris de toutes consi­dé­ra­tions éthiques et profes­sion­nelles pour en arri­ver à la seule conclu­sion dési­rée. Celle de discré­di­ter toutes les études néga­tives sur l’hydroxychloroquine. […]

Ce groupe d’individus n’hésite pas à rassem­bler des infor­ma­tions obso­lètes et falla­cieuses sans faire la moindre véri­fi­ca­tion ni recou­pe­ment, dans le but de monter un dossier à charge pure­ment complo­tiste et idéo­lo­gique. Plus grave, le collec­tif partage des infor­ma­tions qui inva­lident ses propres affir­ma­tions et semble être tota­le­ment incom­pé­tent en matière d’analyse médi­cale et statistique.

En février 2021, quelques trai­te­ments ont acquis de la popu­la­rité sur la base de l’ex­pé­rience clinique d’équipes hospi­ta­lières, en situa­tion d’ur­gence, à défaut d’es­sais cliniques randomisés-contrôlés dont j’ai souli­gné la diffi­culté de mise en œuvre. En Californie, Dr George Fareed et Dr Brian Tyson publient les proto­coles de trai­te­ments qui ont fait leurs preuves à Frontline Valley (17 février 2021N87). En plus des substances précé­dem­ment citées — hydroxy­chlo­ro­quine, azythro­mi­cine, sulfate de zinc, vita­mine D3, iver­mec­tineN23 — ils utilisent de l’aspi­rineN88, de la doxy­cy­clineN89, de la colchi­cineN90, du budé­so­nideN91 et de la fluvoxa­mineN92 dans des combi­nai­sons précises.

Des publi­ca­tions posté­rieures aux vagues de pandé­mie CoVID-19 font état de l’ex­pé­rience clinique pour le trai­te­ment des suites de l’in­fec­tion au SARS-CoV‑2 et/ou de la vacci­na­tion, notam­ment de la toxi­cité de la protéine spikeN93. C’est le cas de l’ar­ticle Clinical Approach to Post-acute Sequelae After COVID-19 Infection and Vaccination (Hulscher N et al., 2023N94) dont un cosi­gna­taire est Peter A McCullough. Les prin­cipes de cette détoxi­fi­ca­tion y sont expli­qués et peuvent être résu­més ainsi — tous étayés par d’autres articles en lien (p. 6–8) :

La bromé­lineN84 augmente la fibri­no­lyse
La curcu­mineN95 et la bromé­line bloquent le récep­teur ACE2
La natto­ki­naseN96 + la bromé­line dégradent les protéines de la spike, les rendant inac­tives.

Les compo­sés supplé­men­taires qui peuvent contri­buer à la détoxi­fi­ca­tion et à la dégra­da­tion des protéines spike sont notam­ment les suivants :
L’hydroxy­chlo­ro­quineN2 inhibe la liai­son de la protéine spike aux cellules humaines.
La colchi­cineN90 peut réduire le risque d’in­farc­tus du myocarde et d’ac­ci­dent vascu­laire céré­bral, et elle peut réduire les lésions myocar­diques en présence de la protéine spike.
La N‑acétylcystéine (NACN97) : Elle dissout la protéine spike par la destruc­tion des liai­sons disul­fures et empêche la liai­son à l’ACE2 [Murae M et al., 2022 lien:t55f].
Le GlutathionN98 : Il rompt les liai­sons disul­fures de la protéine de l’épi.
L’iver­mec­tineN23 : elle se lie à la protéine de l’épi et l’in­hibe.
La quer­cé­tineN73 : Elle se lie à la protéine spike et l’in­hibe.
L’apigénine : Elle se lie à la protéine de l’épi et l’in­hibe.
La nico­tine : Elle perturbe la glyco­sy­la­tion sur la protéine spike et bloque l’in­te­rac­tion possible entre la protéine spike et le récep­teur choli­ner­gique nico­ti­nique.
L’emodine : Elle bloque l’in­te­rac­tion protéine spike-ACE2.
La fisé­tine : Elle se lie à la protéine de l’épi et l’in­hibe.
La rutine : se lie à la protéine spike et l’in­hibe.
La sily­ma­rine : se lie à la protéine spike et l’inhibe.

À signa­ler aussi, le proto­cole I‑MASK+N99 proposé aux USA par la Front Line COVID-19 Care Alliance (FLCCCN100) et qui combine iver­mec­tine, fluvoxa­mine, assai­nis­se­ment naso-pharyngé, vita­mines C et D3, quer­cé­tine, zinc, méla­to­nine et aspi­rine en trai­te­ment ambu­la­toire. Ne pas confondre avec le proto­cole MATH+, trai­te­ment en hôpi­tal qui a donné lieu à un article rétracté pour fraude sur les statis­tiques de morta­lité (Kory P et al., 2021N101).

Alors que les méthodes précé­dentes ciblaient des formes déjà avan­cées de la CoVID-19, la FLCCC a par la suite publié des proto­coles desti­nés à la préven­tion et à l’in­ter­ven­tion précoce, comme I‑Prevent et I‑CARE (FLCCC, mars 2023N102). Une version PDF de I‑CARE (30 mars 2023N103) est sauve­gar­dée sur ce site.

Ces trai­te­ments ont fait l’ob­jet de contro­verses et d’une véri­table guerre média­tique. Tout essai rando­misé sur de tels cock­tails de médi­ca­ments exige­rait une popu­la­tion de patients bien plus vaste que celle gérable par une insti­tu­tion hospi­ta­lière. Bien entendu, dans le cadre du soin, de tels proto­coles ne peuvent être mis en œuvre que sous surveillance médicale.

Un essai rando­misé en double aveugle a été conduit sur 112 sites aux USA, en Moldavie et en Roumanie pour évaluer le REGEN-COV, une combi­nai­son des anti­corps mono­clo­naux casi­ri­vi­mab et imde­vi­mab admi­nis­trés en une seule injec­tion sous-cutanée à des sujets expo­sés au SARS-CoV‑2. Ce médi­ca­ment a réduit de 81.4 % (dimi­nu­tion rela­tive) le risque d’une infec­tion symp­to­ma­tique et de 66.4 % celui d’une infec­tion asymp­to­ma­tique (O’Brien MP et al., 2021N104). La durée médiane des symp­tômes a été de 1.2 semaines dans le groupe traité contre 3.2 semaines dans le groupe placebo. En France, ce trai­te­ment a obtenu de la Haute Autorité de Santé une « auto­ri­sa­tion d’ac­cès précoce » dans le cadre « d’une prophy­laxie pré-exposition ou post-exposition au Sars-CoV‑2 chez des patients immu­no­dé­pri­més à très haut risque qui ne sont pas proté­gés malgré une vacci­na­tion complète » (HAS, 2021N105 et 2021N106) — ce qui signi­fie impli­ci­te­ment que les réfrac­taires à la vacci­na­tion n’y auront pas droit…

Dans son article COVID : les ratés du trai­te­ment (2023), le Dr Gérard Maudrux a présenté plusieurs essais randomisés-contrôlés menés ave succès par des cher­cheurs de pays non-occidentaux, travaillant sur le repo­si­tion­ne­ment de médi­ca­ments tradi­tion­nels, pour l’es­sen­tiel issus de plantes médicinales.

Monulpiravir, Paxlovid, etc.

À l’au­tomne 2021, de nouvelles molé­cules telles que le monul­pi­ra­virN107 (EIDD-2801 ou MK-4482, nom commer­cial Lagevrio™) ont été auto­ri­sées et mises sur le marché des trai­te­ments anti-CoVID (Geay J & H Chevallier, 10 novembre 2021N108). Le monul­pi­ra­vir est une molé­cule, connue depuis plus de 40 ans, condi­tion­née par Merck en un médi­ca­ment qui coûte­rait envi­ron 600 € par patient. La France s’est « posi­tion­née très tôt » et en a commandé 50 000 doses pour la fin du mois de novembre 2021 — pour une tren­taine de millions d’eu­ros — avant même l’avis favo­rable de l’Agence euro­péenne des médi­ca­ments (EMA). Commande annu­lée début décembre suite à l’avis défa­vo­rable de la Haute auto­rité de santé (HAS).

Merck avait annoncé le 1er octobre 2021 que la forme orale du molnu­pi­ra­vir s’était avérée effi­cace à 50 % dans un essai de phase III pour les patients atteints d’une forme modé­rée à sévère présen­tant au moins un facteur de risque d’évo­lu­tion grave. Concrètement, il y avait eu 7.3 % d’hos­pi­ta­li­sa­tions dans le groupe traité et aucun décès, contre 14.3 % hospi­ta­li­sa­tions et huit décès (sur 377 patients) dans le groupe placebo.

Or ce médi­ca­ment n’est pas sans danger. La ques­tion de sa toxi­cité avait fait l’ob­jet d’une vive contro­verse aux USA : l’im­mu­no­logue Rick Bright avait été éjecté de son poste de direc­teur de la BARDA (Biomedical Advanced Research and Development Authority) le 20 avril 2020, pour avoir refusé son accord du finan­ce­ment du déve­lop­pe­ment du monul­pi­ra­vir (EIDD-2801), signa­lant entre autres « [qu’]il a été démon­tré que des médi­ca­ments expé­ri­men­taux simi­laires de cette classe entraî­naient une toxi­cité pour la repro­duc­tion chez les animaux, et que la progé­ni­ture des animaux trai­tés était née sans dents et sans parties de leur crâne. » (Cohen J & C Piller, 13 mai 2020N109)

Plus récem­ment (le 26 octobre 2021), le viro­logue Bruno Canard a déclaré à ce sujet sur Twitter :

Un muta­gène viral est une usine a créa­tion de variant si le virus n’est pas éliminé mais juste « aidé à muter ». Personne n’a répondu à cette ques­tion cruciale : personne ne veut voir des nouveaux variants arri­ver à cause … d’un traitement. […]

TOUS les anti­vi­raux (lorsqu’ils sont sub-optimaux, ex : le Favipiravir, le Remdesivir) ayant un méca­nisme anti­vi­ral par muta­ge­nèse (possible ou démon­trée) devraient être évalués en labo de recherche sur leur capa­cité à créer des nouveaux variants.

Il citait à l’ap­pui de son aver­tis­se­ment l’ar­ticle La β‑d-N4-hydroxycytidine inhibe le SARS-CoV‑2 par muta­ge­nèse létale mais est égale­ment muta­gène pour les cellules de mammi­fères (Zhou S et al., 2021N110). Ces muta­tions peuvent à la fois déclen­cher des cancers chez les personnes trai­tées et être à l’ori­gine de rebonds épidé­miques avec de nouveaux variants ayant déve­loppé une résis­tance. L’un des auteurs de l’article, le Dr Shuntai Zhou, scien­ti­fique au Swanstrom Lab de l’Université de Caroline du Nord, a déclaré que lui et ses collègues avaient adressé leurs premières conclu­sions à Merck en juillet 2020, envi­ron un an avant la publi­ca­tion de cet article.

Les méca­nismes molé­cu­laires des muta­tions induites par le monul­pi­ra­vir (Gordon CJ et al., juillet 2021N111) ont été décrits comme suscep­tibles de « conduire à une catas­trophe » (Menéndez-Arias L, juillet 2021N112). Les défen­seurs du monul­pi­ra­vir répondent que le risque de muta­tion est négli­geable en raison de la briè­veté du trai­te­ment dans le cas de la CoVID. Ce à quoi il leur est opposé que « des dommages repro­duc­tifs pour­raient encore se produire avec un trai­te­ment à court terme, et l’uti­li­sa­tion du médi­ca­ment pour préve­nir les mala­dies – une utili­sa­tion espé­rée d’autres médi­ca­ments expé­ri­men­taux COVID-19 – pour­rait conduire à une expo­si­tion beau­coup plus impor­tante » (Cohen J & C Piller, 13 mai 2020N109).

Il n’est peut-être pas inop­por­tun de remar­quer que la fiche Wikipedia du monul­pi­ra­virN107 a été modi­fiée comme suit — sous prétexte de l’ab­sence de source secon­daire ! — le 26 novembre 2021, préci­sé­ment après l’an­nonce par le ministre de la santé de son utili­sa­tion prochaine en France :

Fiche Wikipedia du monulpiravirN107, modification dans la nuit du 26/11/2021 (2h 06)

De son côté, la firme Pfizer a soumis à évalua­tion sa pilule anti-CoVID Paxlovid™ (5 novembre 2021N113). Ce médi­ca­ment — dont le prix appro­che­rait les 500 euros — a été validé par l’Agence médi­cale euro­péenne puis acheté par la France à raison de 500 000 doses, alors qu’il « demeure contre-indiqué chez les sujets présen­tant des formes graves de la mala­die et […] de plus n’a pas été testé dans le cœur de cible du produit, à savoir les sujets âgés de plus de 75 ans. » (Reliquet V, 29 mai 2022N114) :

Dans un nombre parfai­te­ment indé­fini de cas, un second Covid réap­pa­rait quelques jours après l’arrêt de Paxlovid. Tout se passe comme si le produit empê­chait toute mémoire immu­ni­taire de s’installer dura­ble­ment à l’encontre du virus contracté […].
[…]
Voilà qui pour­rait signer l’arrêt de mort défi­ni­tif du Paxlovid mais, dans ce monde corrompu jusqu’aux plus hautes sphères des agences de régu­la­tions, il n’en est rien […]. C’est ainsi que Mikael Dolsten, direc­teur scien­ti­fique de Pfizer, n’a pas craint de nier la respon­sa­bi­lité du médi­ca­ment dans ce rebond de la mala­die, incri­mi­nant la faute aux patients eux-mêmes et à leurs terrains immuno-déprimés. Quant à Albert Bourla, le PDG de Pfizer, il n’a pas craint d’arguer qu’il ne fallait pas monter cette affaire en épingle et qu’en cas d’apparition du phéno­mène il conve­nait de repro­duire l’ordonnance une deuxième fois.

Valse de Fauci autour du Paxlovid…

Extrait d’un article du Daily Mail (Paul Fattel, 29 juin 2022N115) qui peut se passer de commentaires :

Au début du mois, Fauci a été testé posi­tif au virus avec des symp­tômes légers, dont la fatigue. Comme ses symp­tômes se sont légè­re­ment aggra­vés, Fauci a commencé un trai­te­ment de cinq jours par Paxlovid. Après ce trai­te­ment, Fauci a déclaré avoir été testé néga­tif pour le virus trois jours de suite. Il a décidé de refaire le test le quatrième jour. Le résul­tat est revenu positif.

En mai, les Centers for Disease Control ont émis un aver­tis­se­ment offi­ciel concer­nant un rebond du Covid-19 à la suite d’un trai­te­ment par Paxlovid. L’agence a déclaré que certains patients à qui l’on avait pres­crit du Paxlovid ont vu leurs symp­tômes réap­pa­raître ou ont été testés posi­tifs au Covid entre deux et huit jours après leur guéri­son. L’annonce du CDC indique qu’il n’y avait pas suffi­sam­ment de données pour tirer une conclu­sion sur la cause de ce rebond. L’agence a noté qu’au­cun des cas de rebond signa­lés n’a vu les patients souf­frir d’une réci­dive grave.

Dans son annonce concer­nant le rebon­dis­se­ment du Covid, M. Fauci a déclaré que ses symp­tômes étaient « bien pires » après son deuxième test positif.

[…]

Selon une étude de l’école de méde­cine de l’Université de Californie à San Diego du 22 juin, les symp­tômes de rebond du Covid-19 après un trai­te­ment au Paxlovid sont dus au fait que le médi­ca­ment n’a pas atteint suffi­sam­ment les cellules infec­tées pour arrê­ter toute répli­ca­tion virale. L’étude parle d’un manque d’ex­po­si­tion au médi­ca­ment. Le lende­main de la publi­ca­tion de cette étude, Pfizer a publié les données de son essai de phase 2/3 sur le Paxlovid.

Ces données analy­saient la capa­cité du Paxlovid à préve­nir l’hos­pi­ta­li­sa­tion ou le décès en fonc­tion du statut vacci­nal et du profil de risque indi­vi­duel de la personne. Il en ressort qu’une personne entiè­re­ment vacci­née et présen­tant peu de risques person­nels a peu à gagner à utili­ser le médicament.

[…]

Biden l’a présenté, lors de son discours sur l’état de l’Union en 2022, comme l’une des clés de la réponse améri­caine au Covid, l’of­frant même gratui­te­ment à toute personne testée posi­tive au virus.

Lors du discours sur l’état de l’Union en 2022, M. Biden a déclaré : « Si vous attra­pez le COVID-19, la pilule Pfizer réduit de 90 % vos chances de vous retrou­ver à l’hô­pi­tal. J’ai commandé plus de pilules que quiconque dans le monde. Pfizer fait des heures supplé­men­taires pour nous four­nir un million de pilules ce mois-ci et plus du double le mois prochain ». Il a annoncé le programme “Test to Treat”, dans le cadre duquel les Américains dont le test de dépis­tage du virus est posi­tif dans les phar­ma­cies du pays peuvent rece­voir rapi­de­ment et gratui­te­ment un traitement.

[…]

Lors de la même confé­rence où il a annoncé son rebon­dis­se­ment sur le Covid-19, Fauci a égale­ment déclaré : « Ce n’est pas le moment d’être en désac­cord les uns avec les autres, c’est le moment de se serrer les coudes contre l’en­nemi commun, qui est le virus [Covid-19] ». M. Fauci a égale­ment déclaré qu’il avait l’im­pres­sion que le nombre de personnes atteintes du Covid-19 était plus élevé que ce qui était annoncé publiquement.

Fauci a déclaré : « Je dirais que [le nombre d’in­fec­tions par le COVID est] au moins deux fois plus élevé, si ce n’est plus, que ce qui est rapporté… tant de personnes que je connais person­nel­le­ment ont été infec­tées, ont eu des symp­tômes minimes et n’ont jamais signalé leur posi­ti­vité à l’an­ti­gène ». Le tsar de Covid du président a égale­ment appelé à une campagne de vacci­na­tion publique « agres­sive » en décla­rant : « Si vous vous enfer­mez unique­ment pour le plai­sir de vous enfer­mer, tôt ou tard, le virus va entrer ou reve­nir dans votre pays ». Il a pour­suivi : « L’objectif devrait être de mener une campagne de vacci­na­tion très agres­sive auprès de tous les citoyens ».

Conclusion provisoire

Fin septembre 2020, les ques­tions « Pourquoi n’avons-nous toujours pas de remèdes au coro­na­vi­rus ? » et « Quels sont les méca­nismes du virus ciblés par les diffé­rentes stra­té­gies théra­peu­tiques ? » avaient été posées à Bruno Canard, direc­teur de recherche au CNRS, et Antoine Flahault, méde­cin épidé­mio­lo­giste et profes­seur de santé publique, lors d’un entre­tien radio­pho­nique dont je recom­mande vive­ment l’écoute (21 septembreN116).

Il est diffi­cile de se « faire une opinion » — à suppo­ser que ce soit néces­saire — au sujet de cette pandé­mie car les scien­ti­fiques qui ne sont pas mobi­li­sés pour galva­ni­ser les foules en faveur de la campagne vacci­nale s’ex­priment avec beau­coup de prudence. Ils/elles recon­naissent impli­ci­te­ment que, malgré les avan­cées des connais­sances sur cette pandé­mie, les incer­ti­tudes sont loin d’avoir disparu et auraient même tendance à en augmen­ter l’opacité.

Il est trop tôt pour compa­rer de manière objec­tive l’ef­fet des diverses pratiques de lutte contre la pandé­mie, en Inde comme en Europe (ou aux États-Unis), bien que les données partielles, sous réserve du contrôle des sources, pour­raient suggé­rer des ajus­te­ments de trajec­toires dans les pays qui réus­sissent moins bien — ou pour le moins rela­ti­vi­ser les mantras marte­lés par leurs dirigeants…

Les moyens sont à la hauteur du défi lancé par cette pandé­mie — et d’autres à venir inévi­ta­ble­ment. Dans l’at­tente d’un « médi­ca­ment miracle », le plus sage est de prendre soin de sa santé globa­le­ment, en veillant plus parti­cu­liè­re­ment à la réac­ti­vité du système immu­ni­taire — voir mon article.

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Article créé le 17/07/2021 - modifié le 30/03/2024 à 14h12

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