Géoolitique

Club de Rome : la technocratie et les élites du monde

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Titre origi­nal : Why the President of the Club of Rome tried to stop the appro­val of my disser­ta­tion (Pourquoi le président du Club de Rome a‑t-il tenté d’empêcher l’ap­pro­ba­tion de ma thèse ?)

Source : https://​drja​cob​nor​dan​gard​.substack​.com/​p​/​w​h​y​-​t​h​e​-​p​r​e​s​i​d​e​n​t​-​o​f​-​t​h​e​-​c​l​u​b​-of

Une brève histoire du Club, sa vision d’une dicta­ture tech­no­cra­tique et ses liens étroits avec les élites du monde.

🔵 Jacob Nordangård
7 oct. 2023

⚪️ J’étais à Rome à la mi-septembre pour rencon­trer ma famille et fêter les 60 ans d’une de mes sœurs. Elle rêvait de fêter son anni­ver­saire à Rome. Ce voyage m’a égale­ment permis d’ex­plo­rer la riche histoire de la ville et de visi­ter quelques lieux bien connus.

L’un de ces lieux était l’Academia dei Lincei (Académie des Lyncéens). Il s’agit d’une insti­tu­tion scien­ti­fique pres­ti­gieuse, consi­dé­rée comme la plus ancienne du monde, située dans le palais Corsini, dans le quar­tier du Trastevere. Par une étrange coïn­ci­dence, nous avons décou­vert que le jardin bota­nique de Rome, un endroit que mon autre sœur, fleu­riste, avait exprimé le souhait de visi­ter, se trou­vait dans le jardin du même palais. J’ai égale­ment appris que c’est à cet endroit que la reine Christine de Suède avait installé son « Académie d’Arcadie » après son abdi­ca­tion du trône suédois en 1654. [1]

Après sa mort en 1689, l’Académie ponti­fi­cale d’Arcadie a été créée en sa mémoire.

Ma prin­ci­pale raison de visi­ter cette insti­tu­tion était qu’elle était le berceau du Club de Rome, un groupe de réflexion élitiste sur l’en­vi­ron­ne­ment. Une orga­ni­sa­tion qui a eu une influence consi­dé­rable sur l’agenda mondial. À ce propos, on trouve égale­ment des liens avec la Suède.

Les 7 et 8 avril 1968, 30 écono­mistes et scien­ti­fiques euro­péens se sont réunis dans la Villa Farnesina voisine pour discu­ter d’un cadre permet­tant d’ini­tier une plani­fi­ca­tion systé­mique à l’échelle mondiale. Lors de cette réunion, ils ne sont pas parve­nus à se mettre d’ac­cord sur ce qu’il conve­nait de faire, mais un petit groupe de base a été créé dans la foulée pour pour­suivre le programme. Ce groupe a pris le nom de Club de Rome et a commencé à prêcher l’évan­gile du malheur.

Depuis, la mission du Club de Rome est de « promou­voir la compré­hen­sion des défis mondiaux auxquels l’hu­ma­nité est confron­tée, et de propo­ser des solu­tions par l’ana­lyse scien­ti­fique, la commu­ni­ca­tion et le lobbying. »

Lorsque j’ai commencé mes études de géogra­phie en 2004, j’ai cru sincè­re­ment à leurs messages apoca­lyp­tiques et à leurs terribles prédic­tions, mais au fur et à mesure que je montais dans les éche­lons de l’ap­pren­tis­sage, je me suis mis à douter de la vali­dité de leurs affirmations.

C’est à cause des aver­tis­se­ments concer­nant une chute drama­tique de la produc­tion de pétrole dans les années suivant le chan­ge­ment de millé­naire que je suis retourné à l’Université pour en apprendre davan­tage sur l’éner­gie. Je m’in­quié­tais de ce qui se passe­rait si les réserves mondiales de pétrole venaient à s’épui­ser, et le Club de Rome était l’un des prin­ci­paux parti­sans de la théo­rie du pic pétro­lier. Mais comme ils affir­maient égale­ment que la consom­ma­tion des combus­tibles fossiles provo­que­rait un chan­ge­ment clima­tique catas­tro­phique, j’ai commencé à douter de cette théo­rie. Le problème ne serait-il pas résolu s’il n’y avait plus de pétrole à brûler ? Comment pouvaient-ils tirer la sonnette d’alarme sur ces deux ques­tions à la fois ? Et quelle était leur solution ?

J’ai pres­senti qu’il y avait « quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark ». Alors que je rédi­geais mon mémoire de maîtrise en géogra­phie, en 2007, j’ai pris conscience des liens trou­blants avec les élites mondiales et des véri­tables objec­tifs du Club.

Le finan­ce­ment de départ pour la créa­tion du Club de Rome prove­nait de l’homme le plus riche d’Italie à l’époque. Il s’agit du diri­geant du construc­teur auto­mo­bile FIAT, Gianni Agnelli.

Les fonda­teurs étaient l’in­dus­triel italien Aurelio Peccei, ancien­ne­ment FIAT, Olivetti et AlItalia, et le scien­ti­fique britan­nique Alexander King, direc­teur géné­ral des affaires scien­ti­fiques à l’OCDE. Ils étaient tous deux liés à l’OTAN.

Aurelio Peccei et Alexander King, fonda­teurs du Club de Rome

Aurelio Peccei avait prononcé le discours prin­ci­pal lors de la première réunion de l’or­ga­ni­sa­tion bancaire ADELA au Collège mili­taire natio­nal de Buenos Aires en 1965.

ADELA (Atlantic Community Development Group for Latin America) est un consor­tium inter­na­tio­nal de banquiers dont l’ob­jec­tif est de soute­nir l’in­dus­tria­li­sa­tion et l’in­té­gra­tion écono­mique, afin de créer un marché commun latino-américain. Peccei en a été l’un des fonda­teurs avec un proche de David Rockefeller, le séna­teur améri­cain Jacob Javits. Les autres parti­ci­pants notables étaient Emilio Collado (Standard Oil of New Jersey), Warren Wilhelm (Texaco Oil), Gianni Agnelli et le banquier suédois Marcus Wallenberg Sr. [2]

Peccei a parlé de la future révo­lu­tion tech­no­lo­gique, de l’in­tel­li­gence arti­fi­cielle et de « l’étroite inter­dé­pen­dance entre l’homme et la machine » qui allait tout chan­ger. Il préco­ni­sait que ce déve­lop­pe­ment soit guidé par une auto­rité centrale, qu’il impli­que­rait l’uni­fi­ca­tion de l’Europe et, plus tard, du monde. Dans le cas contraire, le pilo­tage de l’ave­nir serait compro­mis. [3]

Son discours a attiré l’at­ten­tion du secré­taire d’État améri­cain Dean Rusk (précé­dem­ment président de la Fondation Rockefeller) ainsi que de Jermen Gvishiani du Comité d’État pour la science et la tech­no­lo­gie de l’Union sovié­tique. Cette rencontre a déclen­ché une série d’évé­ne­ments qui ont abouti à la réunion de Rome trois ans plus tard.

La machine s’est mise en route après une réunion au Centre Bellagio de la Fondation Rockefeller en Italie en octobre 1968, à laquelle plusieurs membres du Club ont assisté et d’autres parti­ci­pants se sont joints. Cette réunion, orga­ni­sée conjoin­te­ment par l’OCDE et la Fondation Rockefeller, a débou­ché sur un docu­ment inti­tulé « Déclaration de Bellagio sur la plani­fi­ca­tion. »

Aurelio Peccei a exposé sa philo­so­phie en mars 1969 dans le livre The Chasm Ahead (Le préci­pice qui nous attend). Ses idées présentent des simi­li­tudes avec la société tech­ni­cienne du profes­seur Zbigniew Brzezinski, présen­tée en 1970 dans le livre Between Two Ages (Entre deux âges).

La solu­tion pres­crite était une « dicta­ture tech­no­cra­tique pour la gestion des crises » qui devait être vendue au public avec de belles paroles floues sur la sauve­garde de la terre et la préser­va­tion de la faune et de la flore. La rhéto­rique envi­ron­ne­men­tale de Peccei avait été inspi­rée par son héros Julian Huxley, fonda­teur du WWF et de l’UNESCO. ⚪️

Dans ce même ouvrage (p. 209), Aurelio Peccei repro­dui­sait l’aver­tis­se­ment de Frederick Sargent (citant Philip Abelson) qui prédi­sait, en 1967, un réchauf­fe­ment clima­tique de 4°C d’ici l’an 2000. Le réel s’est contenté de 0.1°C…

⚪️ Avec l’aide de la philan­thro­pie inter­na­tio­nale et le soutien des gouver­ne­ments améri­cain et sovié­tique, le Club de Rome est devenu une entre­prise inter­na­tio­nale, avec des parti­ci­pants des deux côtés du rideau de fer et des rami­fi­ca­tions comme l’Institut inter­na­tio­nal pour l’ana­lyse des systèmes appli­qués (IIASA), situé au château Schloss Laxenburg, en Autriche (1972), et la Fédération inter­na­tio­nale des insti­tuts d’études avan­cées (IFIAS), initia­le­ment située au château d’Ulriksdal à Stockholm (1972).

Marion King Hubbert et la controverse du pic pétrolier. Energy Global News

J’ai appris plus tard que l’ini­tia­teur de la théo­rie du pic pétro­lier, Marion King Hubbert, était membre du Club de Rome. Hubbert était un tech­no­crate enthou­siaste qui avait cofondé Technocracy Inc. en 1933 avec Howard Scott. Hubbert était le prin­ci­pal auteur du manuel de tech­no­cra­tie, Technocracy Study Course, dont les prin­cipes étaient ensei­gnés dans les sous-sols de Colombia University, à New York. [4] Ces idées tech­no­cra­tiques de plani­fi­ca­tion à l’échelle du système et de tech­niques de gestion scien­ti­fique ont été incor­po­rées dans la philo­so­phie du Club de Rome.

En tant que géologue en chef de Shell Oil, Hubbert avait prévu que la produc­tion pétro­lière améri­caine attein­drait son maxi­mum en 1970. Cette prévi­sion a été présen­tée à l’American Petroleum Institute en 1956. Sa théo­rie — qui a été falsi­fiée lorsque la produc­tion pétro­lière des États-Unis a dépassé le pic de 1970, en 2018 — a ensuite été utili­sée pour promou­voir la vision tech­no­cra­tique du Club de Rome pour le monde. [5]

Il en a été de même pour la théo­rie du Réchauffement clima­tique anthro­pique (AGW). Il s’agit proba­ble­ment de la plus grande fraude scien­ti­fique de tous les temps. ⚪️

Voir mon article Discours sur le climat

⚪️ Carroll L. Wilson (un ami proche de Nelson Rockefeller), ancien membre du groupe du rapport Rockefeller, a inté­gré le « chan­ge­ment clima­tique dû à l’Homme » au programme du Club de Rome au début des années 70, et a chargé le MIT et Jay Wright Forrester de réali­ser des projec­tions de données appro­priées sur l’avenir.

The Limits to Growth. Dartmouth Library

Ces projec­tions ont été incluses dans le rapport le plus connu du Club de Rome, Les limites à la crois­sance (1972), qui a été publié en grande pompe trois mois avant la Conférence des Nations unies sur l’en­vi­ron­ne­ment et le déve­lop­pe­ment à Stockholm, susci­tant un débat sur le lien entre la crois­sance démo­gra­phique et la pénu­rie de ressources. De manière oppor­tune, Maurice Strong, membre du Club de Rome et admi­nis­tra­teur de la Fondation Rockefeller, était le secré­taire géné­ral de la confé­rence, avec Wilson comme conseiller.

La gestion globale de la planète et la crois­sance zéro ont été présen­tées comme les véri­tables solu­tions. Depuis, ces solu­tions ont été répé­tées à l’envi dans des rapports au Club de Rome tels que Mankind at the Turning Point (L’humanité au tour­nant, 1974), Reshaping the International Order (Remodeler l’ordre inter­na­tio­nal, 1976), Goals for Mankind (Objectifs pour l’hu­ma­nité, 1977), The First Global Revolution (La première révo­lu­tion mondiale, 1991), Bankrupting Nature (Une Nature en faillite, 2011), et le dernier en date, Earth for All (La Terre pour tous, 2022).

Aurelio Peccei a présenté ce plan à Klaus Schwab et à l’élite mondiale des affaires lors du tout nouveau European Management Forum de Schwab en 1973. La même année, David Rockefeller et Zbigniew Brzezinski ont fondé la Commission trila­té­rale avec le même objec­tif en tête.

Le plan a égale­ment été discuté par des futu­ro­logues et des plani­fi­ca­teurs mondiaux lors de la confé­rence de la World Future Society inti­tu­lée The Next 25 Years : Crisis & Opportunity en 1975, avec le vice-président améri­cain Nelson Rockefeller comme orateur d’ou­ver­ture. Les parti­ci­pants ont appelé à une crise qui aurait la capa­cité de rassem­bler l’hu­ma­nité et d’at­teindre le résul­tat souhaité. [6]

En 1978, une réunion s’est tenue au Grand Hôtel de Saltsjöbaden, [à Stockholm] en Suède, avec des chefs d’État et de gouver­ne­ment pour discu­ter de la manière dont les problèmes mis en évidence par le Club de Rome pour­raient être résolus.

Lors de cette réunion, les prin­ci­paux obstacles à la réali­sa­tion de la vision utopique du Club de Rome ont été iden­ti­fiés comme étant : a) la démo­cra­tie ; b) les syndi­cats ; et c) les efforts des indi­vi­dus pour se créer une vie meilleure. Il faudrait donc recou­rir à la fois à la persua­sion et à la peur. [7]

« En tant que ministres, nous avons reçu beau­coup d’in­for­ma­tions, de prévi­sions et de résul­tats d’ana­lyses. Ce qui manque, c’est la déci­sion poli­tique. La plupart des hommes poli­tiques sont conscients de la nature des problèmes, mais aucune déci­sion n’est prise. Pourquoi ? L’homme de la rue n’est pas prêt à faire des sacri­fices, et l’homme poli­tique ne combat­tra pas cette atti­tude — il ne peut bien sûr pas le faire sans mettre en péril sa carrière poli­tique. Le sacri­fice est contraire aux prin­cipes des syndi­cats. Deux approches sont possibles : la première consiste à essayer de construire une éthique qui substi­tue la satis­fac­tion à la récom­pense maté­rielle. La seconde, à effrayer les gens au point qu’ils fassent des sacri­fices pour éviter la catas­trophe. Les deux méthodes doivent être essayées.« 

Extrait des notes du Dr [J Rennie] Whitehead lors de la réunion du Club de Rome à Saltsjöbaden, Stockholm, 1978. [7]

En 1980, la World Future Society a orga­nisé la « Première confé­rence mondiale sur l’ave­nir » sous la devise « Penser globa­le­ment, agir loca­le­ment », avec la parti­ci­pa­tion de Strong et Peccei. Le futu­ro­logue Warren Wagar a proclamé que la tech­no­cra­tie était « le stade le plus élevé du capi­ta­lisme » et a prophé­tisé qu’elle serait bien­tôt mise en œuvre.

Trois ans plus tard, Gro Harlem Brundtland, membre de la Commission trila­té­rale, a dirigé la commis­sion des Nations unies, avec Maurice Strong, qui a élaboré le concept de Développement durable. Présenté dans leur rapport Our Common Future (Notre avenir à tous, 1987), ce concept était le cheval de Troie qui allait faire de la dicta­ture tech­no­cra­tique une réalité.

En 1991, la Commission trila­té­rale a présenté un plan d’ac­tion sur la manière d’y parve­nir dans Beyond Interdependence – The Meshing of the worlds Economy and the Earths ecology (Au-delà de l’in­ter­dé­pen­dance – Le maillage de l’éco­no­mie mondiale et de l’éco­lo­gie de la Terre). Maurice Strong et David Rockefeller en ont rédigé l’avant-propos. [8]

Maurice Strong a ensuite assumé le rôle de secré­taire géné­ral lors du Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio de Janeiro en 1992. Les prin­ci­paux résul­tats ont été l’adop­tion de l’Agenda 21 des Nations unies et de la Convention-cadre des Nations unies sur les chan­ge­ments clima­tiques (CCNUCC). Le plan a été mis en place.

M. Strong a égale­ment dirigé la commis­sion de la Charte de la Terre avec Mikhail Gorbatchev, membre hono­raire du Club de Rome, et Steven Rockefeller en tant que coor­di­na­teur. Le résul­tat a été seize prin­cipes, ou comman­de­ments, pour un « monde juste, durable et paci­fique ». Ils ont été lancés au Palais de la Paix à La Haye en 2000. [9]

Des scéna­rios sur la manière dont la « civi­li­sa­tion plané­taire » souhai­tée pour­rait être atteinte ont été présen­tés dans les groupes de scéna­rios mondiaux “The Great Transition – The Promises and Lures of Our Times” (La grande tran­si­tion – les promesses et les attraits de notre époque) en 2002. Ce rapport énumère des crises telles que la dégra­da­tion de l’en­vi­ron­ne­ment, le chan­ge­ment clima­tique, la pola­ri­sa­tion sociale et le terro­risme comme déclen­cheurs possibles de la transformation.

L’auteur prin­ci­pal, Paul Raskin, a été membre de la Commission de la Charte de la Terre et est actuel­le­ment membre du Club de Rome. [10] Le finan­ce­ment a été assuré par la Fondation Rockefeller et le PNUE [Programme des Nations unies pour l’environnement].

Le Forum écono­mique mondial est devenu le prin­ci­pal véhi­cule pour réali­ser leur vision, en tandem avec les Nations unies. Cela s’est mani­festé par la fusion des Agenda 21/Agenda 2030 de l’ONU, et de La quatrième révo­lu­tion indus­trielle du FEM, avec la signa­ture d’un parte­na­riat en juin 2019. [11]

Le Club de Rome est désor­mais l’un des prin­ci­paux défen­seurs d’une décla­ra­tion d’ « Urgence plané­taire » par l’Assemblée géné­rale des Nations unies à l’oc­ca­sion du Sommet du futur en 2024. [12] Cela pour­rait déclen­cher la mise en place d’une plate­forme d’ur­gence pour établir la dicta­ture tech­no­cra­tique envi­sa­gée. “Für ihre siche­rheit” [Pour votre sécurité]

Plate-forme d’ur­gence pour gérer les « chocs mondiaux extrêmes »

Les Nations unies ont récem­ment publié une note d’in­for­ma­tion sur le douzième enga­ge­ment de notre programme commun — la Plate-forme d’ur­gence. Cet enga­ge­ment établit la néces­sité d’amé­lio­rer la prépa­ra­tion dans d’autres domaines que les crises sani­taires mondiales (telles que les pandé­mies) et donnera à l’ONU des pouvoirs éten­dus en cas de nouvelle situa­tion de crise.

Comment le président du Club de Rome a tenté d’empêcher l’approbation de ma thèse

J’ai présenté une partie de ces conclu­sions dans ma thèse de docto­rat, en 2012, sur l’his­toire poli­tique des biocar­bu­rants dans l’Union euro­péenne [13]. Les tenta­cules du Club de Rome étaient partout, y compris au Parlement européen.

Au cours de mon étude, il est apparu évident qu’un membre du Club de Rome, rappor­teur de la Directive sur les éner­gies renou­ve­lables, travaillait à l’in­ser­tion de l’agenda du Club de Rome dans la légis­la­tion de l’Union euro­péenne, et non dans le programme poli­tique du parti qu’il repré­sen­tait. On n’a toute­fois pas appré­cié que j’aie signalé ses liens avec de puis­sants réseaux et acteurs inter­na­tio­naux. Quelqu’un lui a envoyé une copie de ma thèse, après quoi il a décidé d’in­ter­ve­nir en tentant d’in­fluen­cer le juge­ment du comité de clas­se­ment de ma thèse. Ses efforts ont été vains, mais j’ai vécu une expé­rience désagréable.

En effet, il avait reçu un docto­rat hono­ri­fique de mon Université en 2011, et avait parti­cipé pendant plusieurs années à des cours sur l’éner­gie dans mon établis­se­ment. Cela m’avait donné l’oc­ca­sion de réali­ser un entre­tien enre­gis­tré avec lui à l’au­tomne 2010. [14] Deux mois avant la soute­nance de ma thèse en décembre 2012, il a égale­ment été nommé [co]président du Club de Rome. Ses rela­tions lui ont permis de tirer quelques ficelles pour tenter de détruire ma répu­ta­tion et saper ma carrière.

Certains collègues ont cessé de me parler, et le climat est devenu soudai­ne­ment très froid dans mon insti­tu­tion. La moitié de mon dépar­te­ment était indi­gnée. Le service de presse n’a pas publié de commu­ni­qué de presse comme il était d’usage, car il jugeait ma thèse « trop contro­ver­sée », et mon ancien direc­teur a déclaré publi­que­ment qu’il n’au­rait jamais approuvé une thèse comme la mienne. L’une des atta­chées de presse, mili­tante de Greenpeace, a écrit sur son blog (très lu par les étudiants en sciences de l’en­vi­ron­ne­ment) qu’elle avait honte que l’Université ait laissé passer ma thèse.

Leurs efforts combi­nés se sont toute­fois retour­nés en ma faveur, car l’in­té­rêt pour mon travail est monté en flèche.

Un an après l’ap­pro­ba­tion de ma thèse, le livre Domedagsklockan a été publié, avec un chapitre dont j’étais l’au­teur sur l’agenda clima­tique au Club de Rome [15]. Il a été large­ment distri­bué aux comi­tés édito­riaux en Suède, et nous avons même réussi à faire publier un article d’opi­nion dans le prin­ci­pal jour­nal suédois, Dagens Nyheter, avec une réfé­rence à ma thèse de docto­rat Ordo ab Chao [16]. Cette fois-ci, ils sont deve­nus encore plus furieux…

(J’en parle dans mon auto­bio­gra­phie An Inconvenient Journey, qui sera bien­tôt dispo­nible sous forme de livre électronique.)


Pour en savoir plus sur le Club de Rome, lisez Rockefeller – Controlling the Game (Les Rockefeller – Maîtres du jeu). La deuxième édition sera publiée le 28 novembre par Skyhorse Publishing. Passer une pré-commande ici. Elle est égale­ment dispo­nible en polo­nais et en fran­çais. L’édition suédoise est épuisée.

En 2014, j’ai écrit et enre­gis­tré la chan­son “Merchants of Doom” avec mon groupe Wardenclyffe comme commen­taire artis­tique sur le Club de Rome et ses pratiques mani­pu­la­trices. ⚪️

(Suite et discus­sion au bas de l’ar­ticle source)

 L’appréciation des événe­ments et de leurs acteurs n’en­gage que l’au­teur de cet article. Lire à ce sujet Vers un nouvel « ordre mondial » ?
Plusieurs liens vers les docu­ments sources sont de ma main.

Notes

  1. www​.turis​mo​roma​.it/​e​n​/​p​l​a​c​e​s​/​p​a​l​a​z​z​o​-​c​o​r​s​ini
  2. www​.inde​pendent​.org/​p​d​f​/​w​o​r​k​i​n​g​_​p​a​p​e​r​s​/​6​8​_​j​a​v​i​t​s​.​pdf
  3. clubo​frome​.fi/​w​p​-​c​o​n​t​e​n​t​/​u​p​l​o​a​d​s​/​2​0​1​4​/​1​0​/​D​o​s​s​i​e​r​s​.​pdf
  4. Wood, Patrick (2015), Technocracy Rising : The Trojan Horse of Global Transformation, Mesa : Coherent Publishing
  5. David Deming ; M. King Hubbert and the rise and fall of peak oil theory. AAPG Bulletin 2023;; 107 (6): 851–861. doi : https://​doi​.org/​1​0​.​1​3​0​6​/​0​3​2​0​2​3​2​2​131
  6. Spekke, A. E. (1975). The next 25 years : Crisis and Opportunity. Washington : World Future Society.
  7. Whitehead, J. Rennie (1995), The Canadian Association for the Club of Rome : Personal Recollections of its History, www​.white​head​-family​.ca/​d​r​r​e​n​n​i​e​/​C​A​C​O​R​h​i​s​.​h​tml
  8. McNeill, Jim m.fl. (1991), Beyond Interdependence, a report to the Trilateral Commission
  9. earth​char​ter​.org/
  10. www​.clubo​frome​.org/​m​e​m​b​e​r​/​r​a​s​k​i​n​-​p​a​ul/
  11. https://​www​.wefo​rum​.org/​p​r​e​s​s​/​2​0​1​9​/​0​6​/​w​o​r​l​d​-​e​c​o​n​o​m​i​c​-​f​o​r​u​m​-​a​n​d​-​u​n​-​s​i​g​n​-​s​t​r​a​t​e​g​i​c​-​p​a​r​t​n​e​r​s​h​i​p​-​f​r​a​m​e​w​o​rk/
  12. global​go​ver​nan​ce​fo​rum​.org/​w​p​-​c​o​n​t​e​n​t​/​u​p​l​o​a​d​s​/​2​0​2​3​/​0​9​/​G​o​v​e​r​n​i​n​g​-​o​u​r​-​P​l​a​n​e​t​a​r​y​-​E​m​e​r​g​e​n​c​y​-​C​G​C​-​S​t​a​t​e​m​e​n​t​-​U​N​G​A​.​pdf
  13. Nordangård, J. (2012). ORDO AB CHAO : Den poli­tiska histo­rien om biodriv­me­del i den Europeiska Unionen – Aktörer, nätverk och stra­te­gier (PhD disser­ta­tion, Linköping University Electronic Press). Retrieved from https://​urn​.kb​.se/​r​e​s​o​l​v​e​?​u​r​n​=​u​r​n​:​n​b​n​:​s​e​:​l​i​u​:​d​i​v​a​-​8​5​821
  14. pharos​.stif​tel​sen​-pharos​.org/​i​n​t​e​r​v​j​u​-​m​e​d​-​a​n​d​e​r​s​-​w​i​j​k​m​an/
  15. Nordangård, J. (2013). Hur klimat­frå­gan växte fram : Nätverken, agen­dorna och pengarna. In Domedagsklockan : och myten om jordens stän­diga undergång (pp. 115–187). Retrieved from https://​urn​.kb​.se/​r​e​s​o​l​v​e​?​u​r​n​=​u​r​n​:​n​b​n​:​s​e​:​l​i​u​:​d​i​v​a​-​1​0​2​291
  16. www​.dn​.se/​a​r​k​i​v​/​d​e​b​a​t​t​/​d​o​m​e​d​a​g​s​i​n​d​u​s​t​r​i​n​-​h​a​r​-​b​l​i​v​i​t​-​e​n​-​s​j​a​l​v​g​a​e​n​d​e​-​m​a​s​k​in/

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Article créé le 7/10/2023 - modifié le 14/10/2023 à 16h09

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