Fiche de lecture (version courte) de The Rational Climate e‑Book : Cooler is Riskier (Poyet P, 2022N1) rédigée avec l’aide de NotebookLM. Une version longue est disponible.
Cet ouvrage est cité dans le dossier Discours sur le climat.
L’auteur, fort de son expérience multidisciplinaire en géologie, géochimie, télédétection, analyse de données, informatique et planétologie, adopte une approche scientifique rigoureuse pour démêler les faits de ce qu’il perçoit comme une science « politisée ».
Thèmes majeurs et idées clés :
1. La science climatique : complexe, controversée et politisée
Poyet souligne d’emblée que la science climatique est « complexe, controversée et hélas politisée ». Il insiste sur l’application de la méthode scientifique, citant Richard Feynman : « Si cela est en désaccord avec l’expérience, c’est faux. Dans cette simple déclaration se trouve la clé de la science. » L’auteur critique le concept de « consensus scientifique » dans ce domaine, le comparant à des cas historiques où le consensus s’est avéré faux (par exemple, la dérive des continents de Wegener ou les transposons de Barbara McClintock). Il déplore que : « La recherche n’est plus libre. La recherche est verrouillée. Par conséquent, ce n’est plus de la science, mais une doctrine qui s’apparente à une religion. »
2. Le rôle du CO2 : Un facteur mineur et non causal
L’un des arguments centraux du livre est que le CO2, bien que ses émissions anthropiques soient indéniables, joue un rôle insignifiant dans le contrôle du climat par rapport à d’autres facteurs naturels.
• Faible influence sur la température : Poyet affirme que l’augmentation de la température due à l’augmentation du [CO2] depuis 1850 est d’un maximum de 0,45°C. Il met en perspective que « la concentration de CO2… se situe désormais, même après l’augmentation constante mesurée depuis 1958 à MLO menant à un niveau élevé de 417 ppm en 2021, au niveau le plus bas des 542,5 derniers millions d’années. » Il souligne le danger d’avoir « trop peu de CO2, pas un peu plus qu’il n’y en avait pendant l’Optimum Climatique de l’Holocène ».
• Corrélation et Causalité : L’auteur réfute l’idée que l’augmentation du CO2 est la cause de l’augmentation de la température. Il cite des études (Koutsoyiannis et Kundzewicz, 2020) montrant que « la principale direction de causalité est T → [CO2] », c’est-à-dire que la température influence les niveaux de CO2 (via la loi de Henry sur le dégazage des océans), et non l’inverse. Les modèles du GIEC, basés sur une causalité inverse, sont considérés comme « totalement rejetés ».
• Courte durée de vie du CO2 anthropique : Contre les « formules de Bern » du GIEC, Poyet, citant Berry (2021), estime que « le carbone humain n’a ajouté que 33 [24–48] ppm à l’atmosphère en 2020 » et que le temps de résidence moyen du CO2 dans l’atmosphère est de 4 à 5 ans, une fraction de ce que prédisent les modèles du GIEC.
• CO2 : Le « gaz de vie » : Le livre met en avant les bénéfices du CO2 pour la biosphère. « Le dioxyde de carbone, en assurant la photosynthèse, permet de nourrir littéralement toutes les formes de vie supérieures, y compris l’humanité, et la fertilisation par le CO2 n’est pas une mince affaire, car elle augmente le rendement des cultures. » Une augmentation de 100 ppm de CO2 peut augmenter les rendements du maïs de 50 %, du soja de 60 % et du blé de 80 %. Le risque réel est un manque de CO2, avec des concentrations inférieures à 150 ppm considérées comme une « ligne de mort » pour la photosynthèse.
3. Facteurs naturels dominants du climat :
Poyet met en lumière une multitude de facteurs naturels qui, selon lui, sont les principaux moteurs du climat terrestre, éclipsant l’influence du CO2.
• Température = Flux solaire + taux de chute gravitationnelle : L’auteur propose cette formule pour la température, soulignant l’importance de la pression atmosphérique et des lois de la physique pour expliquer la distribution verticale de la température (taux de chute adiabatique), et non les échanges radiatifs seuls. « Le profil de température dans la troposphère n’est pas déterminé par les échanges radiatifs. Il est fixé par le mélange dû aux perturbations météorologiques et à la convection nuageuse. » (Legras, 2017).
• Variations solaires et orbitales : Le livre insiste sur le rôle des cycles solaires (Maunder Minimum, Gleissberg, Jose) et des paramètres orbitaux de la Terre (cycles de Milankovitch – excentricité, obliquité, précession) sur le climat, à différentes échelles de temps. Il est noté que « les paramètres orbitaux sont plus importants que les gaz à effet de serre » pour le déclenchement des glaciations. Les variations de l’irradiance solaire, du vent solaire (affectant la couverture nuageuse via les rayons cosmiques) et des champs magnétiques terrestres sont des modulateurs climatiques majeurs.
• Circulations atmosphériques et océaniques : Les oscillations océaniques et atmosphériques (comme l’ENSO – El Niño Southern Oscillation, la PDO, l’AMO) sont présentées comme des moteurs climatiques intermédiaires et significatifs. L’Optimum Climatique de l’Holocène a connu moins d’événements El Niño, suggérant une réponse aux forçages solaires et orbitaux.
• Volcanisme et tectonique : Les éruptions volcaniques massives (ex : Toba, Laki, Ilopango) sont reconnues pour leur impact majeur et brutal sur le climat, pouvant entraîner des « hivers volcaniques » et des refroidissements durables. La géologie et la tectonique des plaques, avec leurs mouvements continentaux, la formation de chaînes de montagnes, l’activité volcanique sous-marine (comme le massif de Tamu, le plus grand volcan du système terrestre) et les flux géothermiques (particulièrement en Antarctique et au Groenland), sont des facteurs fondamentaux de changement climatique sur de longues périodes.
• Changements du niveau de la mer : Le livre affirme que l’élévation du niveau de la mer est un phénomène naturel et lent, sans accélération notable depuis la fin du Petit Âge Glaciaire. Les variations régionales sont souvent dues à la subsidence géologique locale ou à des activités humaines (par exemple, les fermes de crevettes à mangroves). Les estimations de l’élévation du niveau de la mer par les modèles du GIEC sont qualifiées de « fictions ».
4. Fiabilité des modèles climatiques et des données :
Poyet émet de sérieuses réserves quant à la fiabilité des modèles climatiques (GCMs/ESMs) et à la qualité des données utilisées par le GIEC.
• Modèles non fiables : Les modèles climatiques sont critiqués pour leur incapacité à rendre compte des observations passées et actuelles. Ils sont décrits comme « incapables de reproduire les fluctuations naturelles d’une année à l’autre » et leurs prévisions sont « beaucoup plus pauvres qu’une prédiction élémentaire basée sur la moyenne temporelle ». L’auteur souligne l’instabilité des modèles, leur dépendance aux conditions initiales (problème du « papillon » de Lorenz), et l’incapacité à modéliser correctement des composants cruciaux comme les nuages et la vapeur d’eau. Il note que même le GIEC a admis en 2001 que « Le système climatique est un système chaotique non linéaire couplé, et donc la prédiction à long terme des états climatiques futurs n’est pas possible. »
• Données manipulées et sélectionnées : Le livre dénonce les « ajustements » des données historiques (température, CO2) pour correspondre à un récit préconçu. Il mentionne le rejet des mesures chimiques de CO2 antérieures à 1959 en faveur des carottes de glace (qui sont des proxies « reposant sur des modèles » et sujets à des problèmes de fractionnement), et le fait que « Le GIEC a ignoré toutes les mesures chimiques directes du CO2 atmosphérique faites entre 1812 et 1959 (plus de 90 000). » Des études sur la fréquence des stomates sur des feuilles fossiles contredisent la notion de niveaux de CO2 faibles et stables avant l’ère industrielle.
• « Bricolages et réglages » du GIEC : L’auteur accuse le GIEC de modifier ses rapports pour qu’ils correspondent aux résumés pour les décideurs (SPM), qui sont des documents politiques. Il cite des cas de fraude et de réécriture illégitime des conclusions scientifiques pour s’aligner sur des agendas politiques.
5. Enjeux, politiques déjantées et « police de la pensée » :
Poyet consacre une section importante aux implications sociétales et politiques de la « science climatique » dominante.
• Enjeux financiers massifs : Le livre expose l’énorme volume de financement alloué à la finance climatique (centaines de milliards de dollars par an) et les incitations économiques qui en découlent pour les acteurs qui promeuvent le récit du « réchauffement climatique anthropique catastrophique » (CAGW).
• Politiques « dérangées et scélérates » : Les politiques de réduction des émissions, en particulier le « net-zéro 2050 », sont qualifiées de « totalitarisme ». Il est argumenté que ces politiques sont basées sur des modèles défaillants et des prémisses erronées, conduisant à un gaspillage de ressources, une récession massive, et un appauvrissement des populations, notamment dans les pays en développement. L’exemple du Sri Lanka et des agriculteurs néerlandais est cité pour illustrer les conséquences désastreuses de ces politiques.
• « Police de la pensée » et censure : L’auteur dénonce la suppression des voix dissidentes, la « mafia » qui contrôle la publication scientifique et la marginalisation des experts qui remettent en question le consensus. Il compare cela au Lyssenkoïsme et à la manipulation de la science par des régimes totalitaires, où la liberté d’expression est bafouée et la vérité est sacrifiée à l’idéologie.
• Motivation idéologique : Poyet suggère que le mouvement environnementaliste est dans un enracinement malthusien, visant une réduction de la population mondiale et une « transformation intentionnelle du modèle de développement économique ». Des figures comme Christine Stewart sont citées :
Peu importe si la science (du réchauffement climatique) est bidon… Le changement climatique (offre) la plus grande opportunité d’apporter la justice et l’égalité dans le monde. C’est un excellent moyen de redistribuer la richesse.
6. Conséquences et perspectives :
Poyet conclut que le « réchauffement climatique anthropique catastrophique » (CAGW) est une « science pathologique » qui détourne d’énormes ressources de problèmes plus pressants comme la pollution, la surpêche, l’assainissement, la santé et l’éducation. Il réaffirme que la Terre a connu des changements climatiques bien plus drastiques par le passé, sans intervention humaine, et que le froid est historiquement plus mortel que le chaud.
• Le froid tue plus que le chaud : Des études récentes montrent une surmortalité due au froid bien plus élevée que celle due à la chaleur dans diverses régions du monde (par exemple, 32 fois plus élevée en Suisse, 46 fois plus élevée au Mexique).
• Les bénéfices d’un climat plus chaud : L’auteur insiste sur les avantages d’un climat légèrement plus chaud et d’une augmentation du CO2 pour la productivité agricole et la biodiversité.
• Leçons de l’histoire et de la science : L’ouvrage invite à une humilité scientifique, rappelant que la science doit être basée sur l’observation, la reproductibilité et le doute, et non sur des dogmes ou des consensus forcés. Il met en garde contre les dangers de laisser la politique corrompre la science.
En somme, l’e-book de Poyet est un plaidoyer détaillé et documenté pour une réévaluation radicale de la compréhension actuelle du changement climatique, en insistant sur la prépondérance des facteurs naturels et sur les dérives politiques et idéologiques qui, selon l’auteur, ont perverti la science climatique.
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- N1 · ky5g · Poyet, P (2022). The Rational Climate e‑Book (2nd Edition) (2.31) [Computer software]. Zenodo. e‑ISBN 978–99957‑1–929‑6
Article créé le 5/08/2025 - modifié le 6/08/2025 à 09h18