Climat

The Rational Climate e‑Book (Patrice Poyet) – version courte

• Bookmarks: 733


Fiche de lecture (version courte) de The Rational Climate e‑Book : Cooler is Riskier (Poyet P, 2022N1) rédi­gée avec l’aide de NotebookLM. Une version longue est dispo­nible.
Cet ouvrage est cité dans le dossier Discours sur le climat.

L’auteur, fort de son expé­rience multi­dis­ci­pli­naire en géolo­gie, géochi­mie, télé­dé­tec­tion, analyse de données, infor­ma­tique et plané­to­lo­gie, adopte une approche scien­ti­fique rigou­reuse pour démê­ler les faits de ce qu’il perçoit comme une science « politisée ».

Thèmes majeurs et idées clés :

1. La science climatique : complexe, controversée et politisée

Poyet souligne d’emblée que la science clima­tique est « complexe, contro­ver­sée et hélas poli­ti­sée ». Il insiste sur l’ap­pli­ca­tion de la méthode scien­ti­fique, citant Richard Feynman : « Si cela est en désac­cord avec l’ex­pé­rience, c’est faux. Dans cette simple décla­ra­tion se trouve la clé de la science. » L’auteur critique le concept de « consen­sus scien­ti­fique » dans ce domaine, le compa­rant à des cas histo­riques où le consen­sus s’est avéré faux (par exemple, la dérive des conti­nents de Wegener ou les trans­po­sons de Barbara McClintock). Il déplore que : « La recherche n’est plus libre. La recherche est verrouillée. Par consé­quent, ce n’est plus de la science, mais une doctrine qui s’ap­pa­rente à une religion. »

2. Le rôle du CO2 : Un facteur mineur et non causal

L’un des argu­ments centraux du livre est que le CO2, bien que ses émis­sions anthro­piques soient indé­niables, joue un rôle insi­gni­fiant dans le contrôle du climat par rapport à d’autres facteurs naturels.

Faible influence sur la tempé­ra­ture : Poyet affirme que l’aug­men­ta­tion de la tempé­ra­ture due à l’aug­men­ta­tion du [CO2] depuis 1850 est d’un maxi­mum de 0,45°C. Il met en pers­pec­tive que « la concen­tra­tion de CO2… se situe désor­mais, même après l’aug­men­ta­tion constante mesu­rée depuis 1958 à MLO menant à un niveau élevé de 417 ppm en 2021, au niveau le plus bas des 542,5 derniers millions d’an­nées. » Il souligne le danger d’avoir « trop peu de CO2, pas un peu plus qu’il n’y en avait pendant l’Optimum Climatique de l’Holocène ».

Corrélation et Causalité : L’auteur réfute l’idée que l’aug­men­ta­tion du CO2 est la cause de l’aug­men­ta­tion de la tempé­ra­ture. Il cite des études (Koutsoyiannis et Kundzewicz, 2020) montrant que « la prin­ci­pale direc­tion de causa­lité est T → [CO2] », c’est-à-dire que la tempé­ra­ture influence les niveaux de CO2 (via la loi de Henry sur le déga­zage des océans), et non l’in­verse. Les modèles du GIEC, basés sur une causa­lité inverse, sont consi­dé­rés comme « tota­le­ment rejetés ».

Courte durée de vie du CO2 anthro­pique : Contre les « formules de Bern » du GIEC, Poyet, citant Berry (2021), estime que « le carbone humain n’a ajouté que 33 [24–48] ppm à l’at­mo­sphère en 2020 » et que le temps de rési­dence moyen du CO2 dans l’at­mo­sphère est de 4 à 5 ans, une frac­tion de ce que prédisent les modèles du GIEC.

CO2 : Le « gaz de vie » : Le livre met en avant les béné­fices du CO2 pour la biosphère. « Le dioxyde de carbone, en assu­rant la photo­syn­thèse, permet de nour­rir litté­ra­le­ment toutes les formes de vie supé­rieures, y compris l’hu­ma­nité, et la ferti­li­sa­tion par le CO2 n’est pas une mince affaire, car elle augmente le rende­ment des cultures. » Une augmen­ta­tion de 100 ppm de CO2 peut augmen­ter les rende­ments du maïs de 50 %, du soja de 60 % et du blé de 80 %. Le risque réel est un manque de CO2, avec des concen­tra­tions infé­rieures à 150 ppm consi­dé­rées comme une « ligne de mort » pour la photosynthèse.

3. Facteurs naturels dominants du climat :

Poyet met en lumière une multi­tude de facteurs natu­rels qui, selon lui, sont les prin­ci­paux moteurs du climat terrestre, éclip­sant l’in­fluence du CO2.

Température = Flux solaire + taux de chute gravi­ta­tion­nelle : L’auteur propose cette formule pour la tempé­ra­ture, souli­gnant l’im­por­tance de la pres­sion atmo­sphé­rique et des lois de la physique pour expli­quer la distri­bu­tion verti­cale de la tempé­ra­ture (taux de chute adia­ba­tique), et non les échanges radia­tifs seuls. « Le profil de tempé­ra­ture dans la tropo­sphère n’est pas déter­miné par les échanges radia­tifs. Il est fixé par le mélange dû aux pertur­ba­tions météo­ro­lo­giques et à la convec­tion nuageuse. » (Legras, 2017).

Variations solaires et orbi­tales : Le livre insiste sur le rôle des cycles solaires (Maunder Minimum, Gleissberg, Jose) et des para­mètres orbi­taux de la Terre (cycles de Milankovitch – excen­tri­cité, obli­quité, préces­sion) sur le climat, à diffé­rentes échelles de temps. Il est noté que « les para­mètres orbi­taux sont plus impor­tants que les gaz à effet de serre » pour le déclen­che­ment des glacia­tions. Les varia­tions de l’ir­ra­diance solaire, du vent solaire (affec­tant la couver­ture nuageuse via les rayons cosmiques) et des champs magné­tiques terrestres sont des modu­la­teurs clima­tiques majeurs.

Circulations atmo­sphé­riques et océa­niques : Les oscil­la­tions océa­niques et atmo­sphé­riques (comme l’ENSO – El Niño Southern Oscillation, la PDO, l’AMO) sont présen­tées comme des moteurs clima­tiques inter­mé­diaires et signi­fi­ca­tifs. L’Optimum Climatique de l’Holocène a connu moins d’évé­ne­ments El Niño, suggé­rant une réponse aux forçages solaires et orbitaux.

Volcanisme et tecto­nique : Les érup­tions volca­niques massives (ex : Toba, Laki, Ilopango) sont recon­nues pour leur impact majeur et brutal sur le climat, pouvant entraî­ner des « hivers volca­niques » et des refroi­dis­se­ments durables. La géolo­gie et la tecto­nique des plaques, avec leurs mouve­ments conti­nen­taux, la forma­tion de chaînes de montagnes, l’ac­ti­vité volca­nique sous-marine (comme le massif de Tamu, le plus grand volcan du système terrestre) et les flux géother­miques (parti­cu­liè­re­ment en Antarctique et au Groenland), sont des facteurs fonda­men­taux de chan­ge­ment clima­tique sur de longues périodes.

Changements du niveau de la mer : Le livre affirme que l’élé­va­tion du niveau de la mer est un phéno­mène natu­rel et lent, sans accé­lé­ra­tion notable depuis la fin du Petit Âge Glaciaire. Les varia­tions régio­nales sont souvent dues à la subsi­dence géolo­gique locale ou à des acti­vi­tés humaines (par exemple, les fermes de crevettes à mangroves). Les esti­ma­tions de l’élé­va­tion du niveau de la mer par les modèles du GIEC sont quali­fiées de « fictions ».

4. Fiabilité des modèles climatiques et des données :

Poyet émet de sérieuses réserves quant à la fiabi­lité des modèles clima­tiques (GCMs/ESMs) et à la qualité des données utili­sées par le GIEC.

Modèles non fiables : Les modèles clima­tiques sont criti­qués pour leur inca­pa­cité à rendre compte des obser­va­tions passées et actuelles. Ils sont décrits comme « inca­pables de repro­duire les fluc­tua­tions natu­relles d’une année à l’autre » et leurs prévi­sions sont « beau­coup plus pauvres qu’une prédic­tion élémen­taire basée sur la moyenne tempo­relle ». L’auteur souligne l’ins­ta­bi­lité des modèles, leur dépen­dance aux condi­tions initiales (problème du « papillon » de Lorenz), et l’in­ca­pa­cité à modé­li­ser correc­te­ment des compo­sants cruciaux comme les nuages et la vapeur d’eau. Il note que même le GIEC a admis en 2001 que « Le système clima­tique est un système chao­tique non linéaire couplé, et donc la prédic­tion à long terme des états clima­tiques futurs n’est pas possible. »

Données mani­pu­lées et sélec­tion­nées : Le livre dénonce les « ajus­te­ments » des données histo­riques (tempé­ra­ture, CO2) pour corres­pondre à un récit préconçu. Il mentionne le rejet des mesures chimiques de CO2 anté­rieures à 1959 en faveur des carottes de glace (qui sont des proxies « repo­sant sur des modèles » et sujets à des problèmes de frac­tion­ne­ment), et le fait que « Le GIEC a ignoré toutes les mesures chimiques directes du CO2 atmo­sphé­rique faites entre 1812 et 1959 (plus de 90 000). » Des études sur la fréquence des stomates sur des feuilles fossiles contre­disent la notion de niveaux de CO2 faibles et stables avant l’ère industrielle.

« Bricolages et réglages » du GIEC : L’auteur accuse le GIEC de modi­fier ses rapports pour qu’ils corres­pondent aux résu­més pour les déci­deurs (SPM), qui sont des docu­ments poli­tiques. Il cite des cas de fraude et de réécri­ture illé­gi­time des conclu­sions scien­ti­fiques pour s’ali­gner sur des agen­das politiques.

5. Enjeux, politiques déjantées et « police de la pensée » :

Poyet consacre une section impor­tante aux impli­ca­tions socié­tales et poli­tiques de la « science clima­tique » dominante.

Enjeux finan­ciers massifs : Le livre expose l’énorme volume de finan­ce­ment alloué à la finance clima­tique (centaines de milliards de dollars par an) et les inci­ta­tions écono­miques qui en découlent pour les acteurs qui promeuvent le récit du « réchauf­fe­ment clima­tique anthro­pique catas­tro­phique » (CAGW).

Politiques « déran­gées et scélé­rates » : Les poli­tiques de réduc­tion des émis­sions, en parti­cu­lier le « net-zéro 2050 », sont quali­fiées de « tota­li­ta­risme ». Il est argu­menté que ces poli­tiques sont basées sur des modèles défaillants et des prémisses erro­nées, condui­sant à un gaspillage de ressources, une réces­sion massive, et un appau­vris­se­ment des popu­la­tions, notam­ment dans les pays en déve­lop­pe­ment. L’exemple du Sri Lanka et des agri­cul­teurs néer­lan­dais est cité pour illus­trer les consé­quences désas­treuses de ces politiques.

« Police de la pensée » et censure : L’auteur dénonce la suppres­sion des voix dissi­dentes, la « mafia » qui contrôle la publi­ca­tion scien­ti­fique et la margi­na­li­sa­tion des experts qui remettent en ques­tion le consen­sus. Il compare cela au Lyssenkoïsme et à la mani­pu­la­tion de la science par des régimes tota­li­taires, où la liberté d’ex­pres­sion est bafouée et la vérité est sacri­fiée à l’idéologie.

Motivation idéo­lo­gique : Poyet suggère que le mouve­ment envi­ron­ne­men­ta­liste est dans un enra­ci­ne­ment malthu­sien, visant une réduc­tion de la popu­la­tion mondiale et une « trans­for­ma­tion inten­tion­nelle du modèle de déve­lop­pe­ment écono­mique ». Des figures comme Christine Stewart sont citées :

Peu importe si la science (du réchauf­fe­ment clima­tique) est bidon… Le chan­ge­ment clima­tique (offre) la plus grande oppor­tu­nité d’ap­por­ter la justice et l’éga­lité dans le monde. C’est un excellent moyen de redis­tri­buer la richesse.

6. Conséquences et perspectives :

Poyet conclut que le « réchauf­fe­ment clima­tique anthro­pique catas­tro­phique » (CAGW) est une « science patho­lo­gique » qui détourne d’énormes ressources de problèmes plus pres­sants comme la pollu­tion, la surpêche, l’as­sai­nis­se­ment, la santé et l’édu­ca­tion. Il réaf­firme que la Terre a connu des chan­ge­ments clima­tiques bien plus dras­tiques par le passé, sans inter­ven­tion humaine, et que le froid est histo­ri­que­ment plus mortel que le chaud.

Le froid tue plus que le chaud : Des études récentes montrent une surmor­ta­lité due au froid bien plus élevée que celle due à la chaleur dans diverses régions du monde (par exemple, 32 fois plus élevée en Suisse, 46 fois plus élevée au Mexique).

Les béné­fices d’un climat plus chaud : L’auteur insiste sur les avan­tages d’un climat légè­re­ment plus chaud et d’une augmen­ta­tion du CO2 pour la produc­ti­vité agri­cole et la biodiversité.

Leçons de l’his­toire et de la science : L’ouvrage invite à une humi­lité scien­ti­fique, rappe­lant que la science doit être basée sur l’ob­ser­va­tion, la repro­duc­ti­bi­lité et le doute, et non sur des dogmes ou des consen­sus forcés. Il met en garde contre les dangers de lais­ser la poli­tique corrompre la science.

En somme, l’e-book de Poyet est un plai­doyer détaillé et docu­menté pour une rééva­lua­tion radi­cale de la compré­hen­sion actuelle du chan­ge­ment clima­tique, en insis­tant sur la prépon­dé­rance des facteurs natu­rels et sur les dérives poli­tiques et idéo­lo­giques qui, selon l’au­teur, ont perverti la science climatique.

▷ Liens

🔵 Notes pour la version papier :
- Les iden­ti­fiants de liens permettent d’atteindre faci­le­ment les pages web auxquelles ils font réfé­rence.
- Pour visi­ter « 0bim », entrer dans un navi­ga­teur l’adresse « https://​leti​.lt/0bim ».
- On peut aussi consul­ter le serveur de liens https://leti.lt/liens et la liste des pages cibles https://leti.lt/liste.

  • N1 · ky5g · Poyet, P (2022). The Rational Climate e‑Book (2nd Edition) (2.31) [Computer soft­ware]. Zenodo. e‑ISBN 978–99957‑1–929‑6

Article créé le 5/08/2025 - modifié le 6/08/2025 à 09h18

7 recommended
0 commentaires
33 visites
bookmark icon

Écrire un commentaire...

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Translate / traduire