Bienveillance

Mon magnifique mari

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Publié par une jeune femme pakis­ta­naise, ce message a été large­ment relayé (en avril 2019) et commenté sur les réseaux Instagram, Twitter, LinkedIn, Facebook ainsi que dans la presse (Times of India)… J’ai traduit approxi­ma­ti­ve­ment [entre crochets carrés] les termes en ourdou qui font réfé­rence aux préju­gés cultu­rels ou reli­gieux à l’ap­pui des stéréo­types de genre..

⚪️ Voici mon magni­fique mari. Bien sûr, vous ne pouvez pas voir à quel point il est beau parce que je m’as­sure qu’il garde sa beauté (lire : iden­tité) cachée car je suis la seule vraie haqdaar [béné­fi­ciaire légi­time] de celle-ci. Tout ce qu’il est, toutes ses réali­sa­tions, ses rêves, toute sa putain de vie, il me les doit. Tout nazar de nameh­ram [regard de personne non-autorisée] est haraam [un péché] pour lui, donc je préfère qu’il reste à la maison car le monde est un mauvais endroit. Cependant, je suis d’ac­cord qu’il sorte avec moi.

Je l’ai emmené dîner à @madroostapk la nuit dernière. Nous y allons unique­ment parce qu’ils utilisent du poulet sans stéroïdes et que nous sommes très soucieux de notre santé, surtout depuis que nous savons que le poulet injecté d’hor­mones de crois­sance peut affec­ter la ferti­lité. Je ne veux pas que sa ferti­lité soit affec­tée parce que le but prin­ci­pal de son exis­tence est de me donner des enfants et de faire de moi une mère. Alors quoi qu’il arrive, je ne l’emmène que pour manger ici.

J’aime la façon dont il se cache modes­te­ment quand il sort, car il est un khuli tijori [un coffre de trésor ouvert] et je ne voudrais pas qu’il soit molesté. Même s’il est molesté, nous l’ac­cep­tons comme qismah [le destin] et espé­rons que l’agres­seur sera puni dans l’akhi­rah [la vie après la mort].

Moi, par contre, je peux me prome­ner et flâner toute seule, dans mon chadda banyaan, dans mon débar­deur, dans mon haut à bretelles spaghetti ou même sans chemise, parce que je suis une femme. Je n’ai pas peur des autres femmes. Elles ne m’agres­se­ront pas. Et même si elles le font, je n’en parle­rai pas car cela prou­ve­rait que je suis faible et sans défense devant le monde entier. Une femme n’est pas censée être faible, vous savez, nous avons été créées pour être fortes et machos.

De plus, je le laisse aller au travail et conduire parce que je crois ferme­ment à l’éga­lité. Cependant, regar­der les na-mehrams [personnes non-autorisées] et inter­agir avec elles de quelque manière que ce soit est stric­te­ment inter­dit. Il est de mon devoir de veiller à ces pratiques, car avoir un mari pieux est ma clé pour le jannah [para­dis]. Sinon, comment pourrai-je coucher avec 70 vierges dans l’au-delà ?

La photo­gra­phie et tout le reste sont égale­ment haraam [inter­dits] mais nous avons dû faire cela pour tenter de vous éduquer et vous sauver du qabar ke saanp [?] et du jahan­num ki aag [le feu de l’enfer].

Où est ma médaille ? ⚪️

(Traduit de l’an­glais)
Hira Mannan sur Instagram

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Article créé le 24/06/2022 - modifié le 28/01/2023 à 21h13

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